Texte intégral
Françoise Laborde .- Bonjour à tous. Avec B. Thibault ce matin, nous allons évidemment parler de l'activité économique en France et puis nous allons aussi parler de cet ouvrage qui vient de sortir, un ouvrage de bonne facture, parce c'est ce que raconte B. Thibault, et puis parce qu'il a été écrit avec des copains, on peut dire, P.-M. Thiaville que l'on connaît bien à Télé-Matin, vous l'avez suivi pendant des années et M. Trillat, deux journalistes à France 2. Alors revenons à l'activité économique. Avant de vous interroger sur les voeux auxquels vous avez assisté auprès du Président de la République, une question sur la question du réseau de Gaz de France. Toute la presse ce matin en parle. On pense en effet qu'après les dramatiques explosions de ces derniers jours, il y a des problèmes de canalisation un peu partout. Vous, à la CGT, cela fait très longtemps que vous dites qu'en effet, qu'il faudrait revoir quoi, l'ensemble des canalisations du gaz en France ?
Bernard Thibault .- Il faut revoir - et, malheureusement c'est au vécu d'un drame, de nouveau, que les pouvoirs publics en prennent conscience - il faut revoir d'urgence, ce que nous disons depuis plus d'une dizaine d'années, ont rappelé nos représentants de GDF hier, le réseau le plus vétuste, qui, en l'occurrence, est susceptible d'être à l'origine de la catastrophe que l'on connaît. Cela fait plus de dix ans que nous disons qu'il faut accélérer le programme et pour ce faire, il faut des moyens financiers. Lorsque nous parlons des moyens nécessaires aux entreprises publiques, aux services publics, parfois pour répondre à des impératifs de sécurité, malheureusement, dramatiquement, aujourd'hui nous en avons confirmation. Il faut encore attendre une catastrophe pour prendre conscience que ce que nous disons, dans la gestion des services publics, se trouve largement confirmé par les faits.
Q- Parce qu'en effet, les gaziers quand ils vont sur le terrain, ils mesurent tout de suite là où cela ne va pas et ce qu'il faut remplacer.
R- Ce sont des installations qui comme d'autres vieillissent et sont réputées dépassées, notamment au regard d'autres matériaux qui existent et qui peuvent représenter, qui représentent aujourd'hui des assurances en matière de sécurité, qui ne sont pas comparables. Le tout étant de savoir si on a les moyens pour être à la hauteur des progrès technologiques dont nous pouvons disposer dans certains secteurs.
Q- Alors puisqu'on parle industrialisation, la mission Beffa, du nom de J.-L. Beffa, le patron de Saint-Gobain va rendre public ses travaux, cela va être autour du 15 janvier, mais enfin on sait l'essentiel de ce qu'il y a dedans. Les syndicats ont participé à cette mission, ce qui est aussi une démarche originale. Vous en êtes plutôt satisfait, parce que l'idée c'est justement de réindustrialiser le tissu français ?
R- J'aurais tendance à dire "Enfin !". Enfin, nous reparlons de politique industrielle dans notre pays. C'était un des thèmes que la CGT avait développé, au moment même de l'installation de J.-P. Raffarin comme Premier ministre. Lorsqu'il avait commencé à rencontrer l'ensemble des organisations syndicales, la CGT avait développé très largement le besoin de réhabiliter l'intervention politique en matière de politique industrielle. Or depuis, ce qui s'est passé, c'est à chaque fois une justification d'impuissance de cette majorité politique, à chaque fois qu'il s'est passé...
Q- J'allais dire, impuissance du politique en général, parce qu'à gauche, on a souvent dit aussi qu'on ne pouvait pas faire grand chose.
R- En général, mais on a eu une poursuite de cette attitude attentiste à l'égard de tout ce qui se faisait dans le secteur industriel. On nous a même expliqué par exemple que le rachat de grands groupes, je pense à Péchiney par un groupe canadien, Alcan en l'occurrence, c'était presque une victoire que d'être racheté par le numéro un mondial. Aujourd'hui, la conséquence, c'est que les entreprises, les unités Péchiney sont pour certaines menacées ou en tout cas en voie de réduction d'effectifs. Donc, tant mieux si enfin la notion de politique industrielle en France...
Q- Est protégée !
R- ... est à l'ordre du jour. Maintenant, il va en falloir un peu plus pour mettre de la chair autour de l'os, si je puis dire.
Q- Parce qu'il propose entre autres, une Agence pour l'innovation industrielle avec de l'argent pour lancer des projets, et puis une sorte de coopération européenne renforcée.
R- Oui, et ce que je souhaite c'est que l'opinion des salariés par le biais de leurs représentants, de leurs représentants syndicaux puisse être présente dans ce genre d'organisme, dans la mesure où nous avons plusieurs cas qui montrent que si on avait les salariés sur ce qui était bon pour l'avenir de l'entreprise, peut-être que nous n'aurions pas assisté à des catastrophes auxquelles nous avons assisté en matière industrielle.
Q- Vous voulez dire qu'un patron comme J.-L. Beffa tranche un peu avec le discours que tient le MEDEF, par exemple, ou E.-A. Seillière, parce qu'il a un regard, comment dire, plus ouvert sur la contribution que les syndicats ou les salariés apportent à l'entreprise ?
R- Quelques patrons - et je crois que cela fait partie des déclarations de Monsieur Beffa encore ce matin - mettent l'accent sur le fait que les entreprises ne peuvent pas être gérées uniquement sur les critères qu'imposent les marchés financiers. C'est assez original dans la mesure où, en règle générale, effectivement on nous explique que ce sont les impératifs financiers qui doivent guider les investissements...
Q- Les actionnaires !
R- ... les demandes des actionnaires. Enfin des constats qui ressemblent à ce que peuvent dire les salariés sur des secteurs très différents. Mais encore une fois, l'expérience m'a montré qu'au-delà de la déclaration, même du chef de l'Etat, il fallait avoir des actes plus précis encore pour être persuadé que nous allons effectivement changer de période en matière de politique industrielle.
Q- Alors le Chef de l'Etat - vous étiez aux voeux, aux forces vives de la Nation, c'est le terme consacré quand le Chef de l'Etat reçoit les acteurs économiques et sociaux - vous l'avez trouvé comment J. Chirac dans ses voeux : dynamique, en forme, tenant les rênes, lançant des propositions ?
R- Oui, je crois que je n'ai pas été le seul à décrypter un message, qui aurait pu être celui d'un programme de Premier ministre sur toute une période à venir, au point que l'on se pose la question de savoir qui oriente et qui décide effectivement la politique économique et sociale du Gouvernement. Très en détail...
Q- Cela se fait plus à l'Elysée qu'à Matignon ?
R- Eh bien il est clair, de plus en plus je crois, alors peut-être que c'est la conséquence d'un Premier ministre affaibli, contesté sur les réformes qu'il a entreprises. Et ce que je regrette, moi, c'est que le président de la République prenne appui sur des réformes qui étaient contestées : les retraites, réforme de la Sécurité sociale, réforme sur le droit du licenciement pour inviter le Gouvernement à rester sur la même ligne et à nous préparer, réforme, remise en compte des 35 heures, modification de la législation sur le droit du travail, réforme du code du travail...
Q- Le fameux contrat intermédiaire qui permettrait d'accélérer les licenciements, qui serait la contrepartie à l'accélération des licenciements économiques.
R- Oui, là aussi, je souhaite que nous puissions avoir, même si j'en doute, des discussions sérieuses avec le Gouvernement, puisque sur beaucoup de sujets quand même, nous sommes mis au pied du mur d'annonces unilatérales, sans que les organisations syndicales aient eu le moyen de négocier quoi que ce soit. Et d'ailleurs, une des conséquences de cette attitude là, c'est de provoquer - pour une fois et c'est une bonne chose - une réunion des cinq Confédérations dès la semaine prochaine, mardi prochain, où nous allons nous concerter pour envisager, je l'espère, une réaction appropriée et commune vis-à-vis du projet de remise en cause des 35 heures.
Q- Justement, il y a plusieurs mouvements d'actions qui sont concertées, autour du 20 janvier pour les salaires dans la Fonction publique. Il y aura aussi des mouvements dans le privé, parce que les salaires dans la Fonction publique, aujourd'hui, sont à peu près les mêmes, un peu équivalents que ceux du privé, ou ceux du privé sont les mêmes que ceux du public, je ne sais pas comment il faut dire.
Q- Oui, et leur situation n'est pas plus enviable d'un côté que de l'autre. Donc, on peut imaginer que si les fonctionnaires protestent, peut-être que cela va suivre aussi dans le privé ?
R- Oui, ce qui est déjà important et ce qui est une bonne chose, c'est qu'il y ait plusieurs rendez-vous d'actions unitaires dans des administrations, des entreprises publiques, parce que c'est la conséquence très directe des choix politiques du Gouvernement à l'égard du secteur public en général. On reparle encore de privatisations, on veut culpabiliser les fonctionnaires, mais ce qui est aussi à l'ordre du jour, je le remarque, c'est une montée en puissance des mouvements dans le privé posant la question des salaires. Et il y a une réelle problématique salariale aujourd'hui.
Q- Une dernière question sur J. Chirac, vous avez eu le sentiment qu'il était reparti en campagne politique pour se représenter ?
R- Je ne sais pas s'il est en campagne, il le dira lui-même. Je remarque, comme d'autres, qu'il annonce une vision et des programmes sur une durée qui dépasse effectivement la durée normale de ce mandat.
Q- B. Thibault, vous publiez donc ce livre " Ma voix Ouvrière ". C'est une façon de dire, eh bien le parcours d'un syndicaliste et puis aussi de montrer que les syndicalistes sont des gens comme tout le monde, travaillent, ont un parcours et que l'on peut avoir une activité syndicale aujourd'hui en France ?
R- Oui, ce livre est destiné d'une part à donner davantage de connaissance sur ce qu'a été mon propre parcours. Beaucoup d'interrogations parfois sur les raisons de l'engagement syndical. Donc je pense qu'il peut contribuer à démystifier ce qu'est l'engagement syndical. Et puis peut-être aussi, je l'espère en tout cas, à redresser ce qui est encore des images très répandues à l'égard de la CGT qui n'est pas du tout ce que d'aucuns prétendent qu'elle est encore. Donc j'espère qu'il va intéresser au fait syndical et pourquoi pas permettre un engagement plus important dans le syndicalisme français.
(Source : premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 7 janvier 2005)
*Mission de préfiguration de l'Agence de l'Innovation industrielle, confiée par J. Chirac à J.-L. Beffa
Bernard Thibault .- Il faut revoir - et, malheureusement c'est au vécu d'un drame, de nouveau, que les pouvoirs publics en prennent conscience - il faut revoir d'urgence, ce que nous disons depuis plus d'une dizaine d'années, ont rappelé nos représentants de GDF hier, le réseau le plus vétuste, qui, en l'occurrence, est susceptible d'être à l'origine de la catastrophe que l'on connaît. Cela fait plus de dix ans que nous disons qu'il faut accélérer le programme et pour ce faire, il faut des moyens financiers. Lorsque nous parlons des moyens nécessaires aux entreprises publiques, aux services publics, parfois pour répondre à des impératifs de sécurité, malheureusement, dramatiquement, aujourd'hui nous en avons confirmation. Il faut encore attendre une catastrophe pour prendre conscience que ce que nous disons, dans la gestion des services publics, se trouve largement confirmé par les faits.
Q- Parce qu'en effet, les gaziers quand ils vont sur le terrain, ils mesurent tout de suite là où cela ne va pas et ce qu'il faut remplacer.
R- Ce sont des installations qui comme d'autres vieillissent et sont réputées dépassées, notamment au regard d'autres matériaux qui existent et qui peuvent représenter, qui représentent aujourd'hui des assurances en matière de sécurité, qui ne sont pas comparables. Le tout étant de savoir si on a les moyens pour être à la hauteur des progrès technologiques dont nous pouvons disposer dans certains secteurs.
Q- Alors puisqu'on parle industrialisation, la mission Beffa, du nom de J.-L. Beffa, le patron de Saint-Gobain va rendre public ses travaux, cela va être autour du 15 janvier, mais enfin on sait l'essentiel de ce qu'il y a dedans. Les syndicats ont participé à cette mission, ce qui est aussi une démarche originale. Vous en êtes plutôt satisfait, parce que l'idée c'est justement de réindustrialiser le tissu français ?
R- J'aurais tendance à dire "Enfin !". Enfin, nous reparlons de politique industrielle dans notre pays. C'était un des thèmes que la CGT avait développé, au moment même de l'installation de J.-P. Raffarin comme Premier ministre. Lorsqu'il avait commencé à rencontrer l'ensemble des organisations syndicales, la CGT avait développé très largement le besoin de réhabiliter l'intervention politique en matière de politique industrielle. Or depuis, ce qui s'est passé, c'est à chaque fois une justification d'impuissance de cette majorité politique, à chaque fois qu'il s'est passé...
Q- J'allais dire, impuissance du politique en général, parce qu'à gauche, on a souvent dit aussi qu'on ne pouvait pas faire grand chose.
R- En général, mais on a eu une poursuite de cette attitude attentiste à l'égard de tout ce qui se faisait dans le secteur industriel. On nous a même expliqué par exemple que le rachat de grands groupes, je pense à Péchiney par un groupe canadien, Alcan en l'occurrence, c'était presque une victoire que d'être racheté par le numéro un mondial. Aujourd'hui, la conséquence, c'est que les entreprises, les unités Péchiney sont pour certaines menacées ou en tout cas en voie de réduction d'effectifs. Donc, tant mieux si enfin la notion de politique industrielle en France...
Q- Est protégée !
R- ... est à l'ordre du jour. Maintenant, il va en falloir un peu plus pour mettre de la chair autour de l'os, si je puis dire.
Q- Parce qu'il propose entre autres, une Agence pour l'innovation industrielle avec de l'argent pour lancer des projets, et puis une sorte de coopération européenne renforcée.
R- Oui, et ce que je souhaite c'est que l'opinion des salariés par le biais de leurs représentants, de leurs représentants syndicaux puisse être présente dans ce genre d'organisme, dans la mesure où nous avons plusieurs cas qui montrent que si on avait les salariés sur ce qui était bon pour l'avenir de l'entreprise, peut-être que nous n'aurions pas assisté à des catastrophes auxquelles nous avons assisté en matière industrielle.
Q- Vous voulez dire qu'un patron comme J.-L. Beffa tranche un peu avec le discours que tient le MEDEF, par exemple, ou E.-A. Seillière, parce qu'il a un regard, comment dire, plus ouvert sur la contribution que les syndicats ou les salariés apportent à l'entreprise ?
R- Quelques patrons - et je crois que cela fait partie des déclarations de Monsieur Beffa encore ce matin - mettent l'accent sur le fait que les entreprises ne peuvent pas être gérées uniquement sur les critères qu'imposent les marchés financiers. C'est assez original dans la mesure où, en règle générale, effectivement on nous explique que ce sont les impératifs financiers qui doivent guider les investissements...
Q- Les actionnaires !
R- ... les demandes des actionnaires. Enfin des constats qui ressemblent à ce que peuvent dire les salariés sur des secteurs très différents. Mais encore une fois, l'expérience m'a montré qu'au-delà de la déclaration, même du chef de l'Etat, il fallait avoir des actes plus précis encore pour être persuadé que nous allons effectivement changer de période en matière de politique industrielle.
Q- Alors le Chef de l'Etat - vous étiez aux voeux, aux forces vives de la Nation, c'est le terme consacré quand le Chef de l'Etat reçoit les acteurs économiques et sociaux - vous l'avez trouvé comment J. Chirac dans ses voeux : dynamique, en forme, tenant les rênes, lançant des propositions ?
R- Oui, je crois que je n'ai pas été le seul à décrypter un message, qui aurait pu être celui d'un programme de Premier ministre sur toute une période à venir, au point que l'on se pose la question de savoir qui oriente et qui décide effectivement la politique économique et sociale du Gouvernement. Très en détail...
Q- Cela se fait plus à l'Elysée qu'à Matignon ?
R- Eh bien il est clair, de plus en plus je crois, alors peut-être que c'est la conséquence d'un Premier ministre affaibli, contesté sur les réformes qu'il a entreprises. Et ce que je regrette, moi, c'est que le président de la République prenne appui sur des réformes qui étaient contestées : les retraites, réforme de la Sécurité sociale, réforme sur le droit du licenciement pour inviter le Gouvernement à rester sur la même ligne et à nous préparer, réforme, remise en compte des 35 heures, modification de la législation sur le droit du travail, réforme du code du travail...
Q- Le fameux contrat intermédiaire qui permettrait d'accélérer les licenciements, qui serait la contrepartie à l'accélération des licenciements économiques.
R- Oui, là aussi, je souhaite que nous puissions avoir, même si j'en doute, des discussions sérieuses avec le Gouvernement, puisque sur beaucoup de sujets quand même, nous sommes mis au pied du mur d'annonces unilatérales, sans que les organisations syndicales aient eu le moyen de négocier quoi que ce soit. Et d'ailleurs, une des conséquences de cette attitude là, c'est de provoquer - pour une fois et c'est une bonne chose - une réunion des cinq Confédérations dès la semaine prochaine, mardi prochain, où nous allons nous concerter pour envisager, je l'espère, une réaction appropriée et commune vis-à-vis du projet de remise en cause des 35 heures.
Q- Justement, il y a plusieurs mouvements d'actions qui sont concertées, autour du 20 janvier pour les salaires dans la Fonction publique. Il y aura aussi des mouvements dans le privé, parce que les salaires dans la Fonction publique, aujourd'hui, sont à peu près les mêmes, un peu équivalents que ceux du privé, ou ceux du privé sont les mêmes que ceux du public, je ne sais pas comment il faut dire.
Q- Oui, et leur situation n'est pas plus enviable d'un côté que de l'autre. Donc, on peut imaginer que si les fonctionnaires protestent, peut-être que cela va suivre aussi dans le privé ?
R- Oui, ce qui est déjà important et ce qui est une bonne chose, c'est qu'il y ait plusieurs rendez-vous d'actions unitaires dans des administrations, des entreprises publiques, parce que c'est la conséquence très directe des choix politiques du Gouvernement à l'égard du secteur public en général. On reparle encore de privatisations, on veut culpabiliser les fonctionnaires, mais ce qui est aussi à l'ordre du jour, je le remarque, c'est une montée en puissance des mouvements dans le privé posant la question des salaires. Et il y a une réelle problématique salariale aujourd'hui.
Q- Une dernière question sur J. Chirac, vous avez eu le sentiment qu'il était reparti en campagne politique pour se représenter ?
R- Je ne sais pas s'il est en campagne, il le dira lui-même. Je remarque, comme d'autres, qu'il annonce une vision et des programmes sur une durée qui dépasse effectivement la durée normale de ce mandat.
Q- B. Thibault, vous publiez donc ce livre " Ma voix Ouvrière ". C'est une façon de dire, eh bien le parcours d'un syndicaliste et puis aussi de montrer que les syndicalistes sont des gens comme tout le monde, travaillent, ont un parcours et que l'on peut avoir une activité syndicale aujourd'hui en France ?
R- Oui, ce livre est destiné d'une part à donner davantage de connaissance sur ce qu'a été mon propre parcours. Beaucoup d'interrogations parfois sur les raisons de l'engagement syndical. Donc je pense qu'il peut contribuer à démystifier ce qu'est l'engagement syndical. Et puis peut-être aussi, je l'espère en tout cas, à redresser ce qui est encore des images très répandues à l'égard de la CGT qui n'est pas du tout ce que d'aucuns prétendent qu'elle est encore. Donc j'espère qu'il va intéresser au fait syndical et pourquoi pas permettre un engagement plus important dans le syndicalisme français.
(Source : premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 7 janvier 2005)
*Mission de préfiguration de l'Agence de l'Innovation industrielle, confiée par J. Chirac à J.-L. Beffa