Texte intégral
Q- Les rues des grandes villes - cela ne vous a pas échappé - sont vides ! Des nombreux magasins et de nombreux bureaux sont fermés, également des usines. Le mois d'août est-il vraiment synonyme de chute d'activité ?
R - "Non, pas spécialement. Tout d'abord, si nos villes sont vides, je peux vous dire que les côtes françaises, les milliers de kilomètres de côte, eux, sont complets ; il y a beaucoup de monde en vacances. C'est le phénomène habituel du mois d'août. Les chiffres qui ont d'ailleurs été donnés hier sur la croissance du troisième sont bons : on devrait être à 0,6 %, selon l'Insee. C'est vraiment habituel si l'activité diminue dans l'industrie, par contre, dans d'autres secteurs d'activité, comme l'hôtellerie, la restauration, les loisirs, il y a un regain extrêmement important pendant ce mois d'août qui profite de la période estivale. Il y a même une certaine compensation. D'autre part, le 3ème trimestre comprend lui aussi le mois de septembre, qui est toujours un mois de très forte consommation, qui permet de soutenir cette croissance."
Q- Le mois de septembre est un peu le mois de rattrapage ?
R - "Oui, c'est un peu le mois de rattrapage puisqu'il y a un ralenti au mois d'août dans l'industrie. Et puis je crois qu'il faut bien noter aujourd'hui, c'est que le moral des dirigeants des PME continue à s'améliorer - vous avez vu comme moi l'enquête mensuelle..."
Q- On va y revenir. Je voudrais que l'on termine avec ce creux du mois d'août. C'est vrai que cela touche principalement l'industrie, mais néanmoins, il y a peut-être des PME qui ont des difficultés d'approvisionnement ? De quelle manière sont-elles lésées ?
R - "Très sincèrement, nous sommes tellement habitués à ce mois d'août dans l'industrie, dans les entreprises, que nous savons très bien qu'il faut faire des stocks avant si on veut continuer à produire, soit nous ralentissons notre production dans nos entreprises industrielles. Il n'y a pas d'inflation d'arrêt du mois d'août, si j'ose dire. On est dans un phénomène aoûtien que l'on vit depuis 30-40 ans, qui n'augmente pas du tout. Je dirais même qu'avec l'augmentation des périodes de loisir, les Français étalent au courant de l'année leurs vacances. Ce phénomène est important, le mois d'août n'est pas plus arrêté que les autres années, au contraire peut-être."
Q- C'est ce que nous expliquait tout à l'heure une économiste au Crédit Agricole. [...] Le creux d'activité du mois d'août pénalise finalement assez peu l'économie. L'Insee soulignait d'ailleurs que la reprise se confirmait, ce n'est pas le mois d'août qui va la freiner. Hier, on a eu de bons indicateurs avec l'accélération de la production industrielle. Vous ressentez ces signes de reprise ?
R - "Oui, on les ressent. Cela fait déjà 2-3 mois que vous me le demandez. Je vous dis qu'il y a une légère reprise, même si elle n'est pas énorme, mais elle quand même là. On voit aussi le moral des dirigeants de PME qui continuent de s'améliorer. Vous avez l'enquête réalisée récemment par BNP-Paribas : l'augmentation de l'indicateur, c'est 11 point en 1 mois, c'est donc vraiment un chiffre important, ce n'est pas négligeable. Je pense que les PME, à travers ce chiffre, croit en la relance même si très clairement, cette confiance est un peu fragile."
Q- Une croissance qui reste fragile, parce que c'est vrai que pour le 5ème mois consécutif, deux tiers des dirigeants continuent de penser que la situation économique est peu incitative à l'investissement. Comment voyez-vous ces perspectives d'investissement et de recrutement dans ce contexte de bon moral et de reprise de l'économie ?
R - "En ce qui concerne les investissements, je crois que le projet de loi de N. Sarkozy, qui vise à soutenir la consommation et l'investissement, vient d'être adopté - enfin ! Le président de la République nous avait annoncé le 1er janvier un certain nombre d'impôts et de taxes en moins sur les investissements productifs ; cela vient seulement d'être mis dans les textes de loi. Donc, je crois que nous allons avoir des investissements de manière plus importante au cours de quatre prochains mois. Cela me parait très important."
Q- N. Sarkozy, hier, proposait des mesures contre les délocalisations dans le budget 2005. Il y a quand même, dans des entreprises, - on l'a encore vu, hier, dans l'Allier, à Saint-Yorre - des cas de chantage à la délocalisation. Comment va-t-on en sortir ?
R - "La délocalisation en France, tel que N. Sarkozy nous l'avait annoncé à Planète PME, en juin, est une bonne chose. Essayer par tous les moyens d'éviter de perdre des emplois sur notre territoire, quitte à faire des baisses de charges importants, autant les faire en France pour que nos entreprises restent. Vous parlez de "chantage", moi, je n'en suis pas là du tout. S'il y a des mesures à prendre qui permettent de conserver des emplois dans notre territoire, à mon avis, elles sont toutes bonnes. Le problème de l'emploi va être le grand problème de la rentrée. On va essayer de mettre en application le projet de loi de cohésion sociale de J.-L. Borloo, nous avons des réunions dès la 3ème semaine d'août avec les ministres G. Larcher et C. Jacob. Cela va vraiment être un moment important et fort pour l'emploi qui nous fait du souci, bien sûr, énormément, nous, chefs d'entreprise tout comme les salariés."
Q- Comment s'annonce cette rentrée justement ? Puisque l'été s'est plutôt bien passé. J.-P. Raffarin avait annoncé fin juillet l'étalement sur deux ans de la dernière étape d'harmonisation des Smic, prévue pour le 1er juillet 2005, une mesure que vous aviez saluée à l'époque.
R - "Je crois que la rentrée sera studieuse. Il n'y a pas de conflits sociaux énormes, il y a beaucoup de réflexion et de travail à faire pour essayer de sauvegarder et de dynamiser l'emploi en France. Parce que malgré cette reprise économique, il faut être honnête, il faut bien voir que les emplois n'augmentent pas en ce moment. Donc, il faut que l'on trouve toutes les solutions possibles pour le faire. Je crois que nous serons tous à nous mettre autour de la table avec beaucoup de bonne volonté sur ce sujet."
Q- Allez-vous demander plus d'allégement des charges qui pèsent sur les entreprises ? C'est un nouveau dossier que vous allez ouvrir ?
R - "Oui, sans doute. Nous demandons toujours des allégements de charges, parce que c'est ce qui nous empêche d'augmenter l'emploi. Maintenant, nous sommes aussi conscients, en tant que chef d'entreprise, de l'équilibre des budgets qui sont toujours difficiles. Donc, nous ne ferons pas du chantage à la baisse des charges, du moment qu'il y a ce maintien de cette baisse des charges dans le temps de façon à permettre à nos entreprises d'être plus concurrentielles, et donc, d'augmenter leur activité et d'augmenter l'emploi."
Q- On parle beaucoup de la flambée des prix du pétrole : on est passé au-dessus des 45 dollars, hier, à New York. De quelle manière les entreprises françaises peuvent-elles être lésée par rapport à cette flambée du brut ?
R - "Le coût du pétrole a un impact qui est plus ou moins important en fonction de l'entreprise de l'industrie, etc. C'est le coût de l'énergie. C'est toujours inquiétant. Malgré ces hausses, cette flambée du baril de pétrole aujourd'hui, grâce à l'euro, on voit bien qu'il y a quand même une certaine stabilité dans nos prix, même si on vérifie bien une augmentation? Tant que nous n'aurons pas des prix beaucoup plus important, cela pénalise l'industrie, bien sûr, mais à terme, pas énormément pour l'instant. Pourvu que cela n'augmente pas davantage."
Q- C'est vrai que certains secteurs peuvent être davantage concernés...
R - "Bien sûr. Vous connaissez le problème des transports, de l'industrie lourde qui consomment beaucoup d'énergie. Toutes les entreprises et industries qui consomment de l'énergie sont touchées par toute augmentation de la matière première énergétique."
Q- On voit beaucoup de ministres sur le terrain. Hier, N. Sarkozy a déjeuné avec A. Daguin, le patron de la fédération de l'hôtellerie. On voit Douste-Blazy beaucoup, on voit D. de Villepin... Avez-vous des contacts pendant l'été avec les têtes pensantes de ce pays ?
R - "Nous avons quelques contacts téléphoniques, même si nous ne nous rencontrons pas pendant cette semaine qui est particulièrement fermée quand même - laissez-nous respirer huit jours !"
Q- Que vous dites-vous et qui avez-vous appelé ?
R- "Nous avons des conversation pour préparer nos réunions dans huit-dix jours, donc je n'ai pas de confidence particulière à vous faire."
(Source : premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 11 août 2004)
R - "Non, pas spécialement. Tout d'abord, si nos villes sont vides, je peux vous dire que les côtes françaises, les milliers de kilomètres de côte, eux, sont complets ; il y a beaucoup de monde en vacances. C'est le phénomène habituel du mois d'août. Les chiffres qui ont d'ailleurs été donnés hier sur la croissance du troisième sont bons : on devrait être à 0,6 %, selon l'Insee. C'est vraiment habituel si l'activité diminue dans l'industrie, par contre, dans d'autres secteurs d'activité, comme l'hôtellerie, la restauration, les loisirs, il y a un regain extrêmement important pendant ce mois d'août qui profite de la période estivale. Il y a même une certaine compensation. D'autre part, le 3ème trimestre comprend lui aussi le mois de septembre, qui est toujours un mois de très forte consommation, qui permet de soutenir cette croissance."
Q- Le mois de septembre est un peu le mois de rattrapage ?
R - "Oui, c'est un peu le mois de rattrapage puisqu'il y a un ralenti au mois d'août dans l'industrie. Et puis je crois qu'il faut bien noter aujourd'hui, c'est que le moral des dirigeants des PME continue à s'améliorer - vous avez vu comme moi l'enquête mensuelle..."
Q- On va y revenir. Je voudrais que l'on termine avec ce creux du mois d'août. C'est vrai que cela touche principalement l'industrie, mais néanmoins, il y a peut-être des PME qui ont des difficultés d'approvisionnement ? De quelle manière sont-elles lésées ?
R - "Très sincèrement, nous sommes tellement habitués à ce mois d'août dans l'industrie, dans les entreprises, que nous savons très bien qu'il faut faire des stocks avant si on veut continuer à produire, soit nous ralentissons notre production dans nos entreprises industrielles. Il n'y a pas d'inflation d'arrêt du mois d'août, si j'ose dire. On est dans un phénomène aoûtien que l'on vit depuis 30-40 ans, qui n'augmente pas du tout. Je dirais même qu'avec l'augmentation des périodes de loisir, les Français étalent au courant de l'année leurs vacances. Ce phénomène est important, le mois d'août n'est pas plus arrêté que les autres années, au contraire peut-être."
Q- C'est ce que nous expliquait tout à l'heure une économiste au Crédit Agricole. [...] Le creux d'activité du mois d'août pénalise finalement assez peu l'économie. L'Insee soulignait d'ailleurs que la reprise se confirmait, ce n'est pas le mois d'août qui va la freiner. Hier, on a eu de bons indicateurs avec l'accélération de la production industrielle. Vous ressentez ces signes de reprise ?
R - "Oui, on les ressent. Cela fait déjà 2-3 mois que vous me le demandez. Je vous dis qu'il y a une légère reprise, même si elle n'est pas énorme, mais elle quand même là. On voit aussi le moral des dirigeants de PME qui continuent de s'améliorer. Vous avez l'enquête réalisée récemment par BNP-Paribas : l'augmentation de l'indicateur, c'est 11 point en 1 mois, c'est donc vraiment un chiffre important, ce n'est pas négligeable. Je pense que les PME, à travers ce chiffre, croit en la relance même si très clairement, cette confiance est un peu fragile."
Q- Une croissance qui reste fragile, parce que c'est vrai que pour le 5ème mois consécutif, deux tiers des dirigeants continuent de penser que la situation économique est peu incitative à l'investissement. Comment voyez-vous ces perspectives d'investissement et de recrutement dans ce contexte de bon moral et de reprise de l'économie ?
R - "En ce qui concerne les investissements, je crois que le projet de loi de N. Sarkozy, qui vise à soutenir la consommation et l'investissement, vient d'être adopté - enfin ! Le président de la République nous avait annoncé le 1er janvier un certain nombre d'impôts et de taxes en moins sur les investissements productifs ; cela vient seulement d'être mis dans les textes de loi. Donc, je crois que nous allons avoir des investissements de manière plus importante au cours de quatre prochains mois. Cela me parait très important."
Q- N. Sarkozy, hier, proposait des mesures contre les délocalisations dans le budget 2005. Il y a quand même, dans des entreprises, - on l'a encore vu, hier, dans l'Allier, à Saint-Yorre - des cas de chantage à la délocalisation. Comment va-t-on en sortir ?
R - "La délocalisation en France, tel que N. Sarkozy nous l'avait annoncé à Planète PME, en juin, est une bonne chose. Essayer par tous les moyens d'éviter de perdre des emplois sur notre territoire, quitte à faire des baisses de charges importants, autant les faire en France pour que nos entreprises restent. Vous parlez de "chantage", moi, je n'en suis pas là du tout. S'il y a des mesures à prendre qui permettent de conserver des emplois dans notre territoire, à mon avis, elles sont toutes bonnes. Le problème de l'emploi va être le grand problème de la rentrée. On va essayer de mettre en application le projet de loi de cohésion sociale de J.-L. Borloo, nous avons des réunions dès la 3ème semaine d'août avec les ministres G. Larcher et C. Jacob. Cela va vraiment être un moment important et fort pour l'emploi qui nous fait du souci, bien sûr, énormément, nous, chefs d'entreprise tout comme les salariés."
Q- Comment s'annonce cette rentrée justement ? Puisque l'été s'est plutôt bien passé. J.-P. Raffarin avait annoncé fin juillet l'étalement sur deux ans de la dernière étape d'harmonisation des Smic, prévue pour le 1er juillet 2005, une mesure que vous aviez saluée à l'époque.
R - "Je crois que la rentrée sera studieuse. Il n'y a pas de conflits sociaux énormes, il y a beaucoup de réflexion et de travail à faire pour essayer de sauvegarder et de dynamiser l'emploi en France. Parce que malgré cette reprise économique, il faut être honnête, il faut bien voir que les emplois n'augmentent pas en ce moment. Donc, il faut que l'on trouve toutes les solutions possibles pour le faire. Je crois que nous serons tous à nous mettre autour de la table avec beaucoup de bonne volonté sur ce sujet."
Q- Allez-vous demander plus d'allégement des charges qui pèsent sur les entreprises ? C'est un nouveau dossier que vous allez ouvrir ?
R - "Oui, sans doute. Nous demandons toujours des allégements de charges, parce que c'est ce qui nous empêche d'augmenter l'emploi. Maintenant, nous sommes aussi conscients, en tant que chef d'entreprise, de l'équilibre des budgets qui sont toujours difficiles. Donc, nous ne ferons pas du chantage à la baisse des charges, du moment qu'il y a ce maintien de cette baisse des charges dans le temps de façon à permettre à nos entreprises d'être plus concurrentielles, et donc, d'augmenter leur activité et d'augmenter l'emploi."
Q- On parle beaucoup de la flambée des prix du pétrole : on est passé au-dessus des 45 dollars, hier, à New York. De quelle manière les entreprises françaises peuvent-elles être lésée par rapport à cette flambée du brut ?
R - "Le coût du pétrole a un impact qui est plus ou moins important en fonction de l'entreprise de l'industrie, etc. C'est le coût de l'énergie. C'est toujours inquiétant. Malgré ces hausses, cette flambée du baril de pétrole aujourd'hui, grâce à l'euro, on voit bien qu'il y a quand même une certaine stabilité dans nos prix, même si on vérifie bien une augmentation? Tant que nous n'aurons pas des prix beaucoup plus important, cela pénalise l'industrie, bien sûr, mais à terme, pas énormément pour l'instant. Pourvu que cela n'augmente pas davantage."
Q- C'est vrai que certains secteurs peuvent être davantage concernés...
R - "Bien sûr. Vous connaissez le problème des transports, de l'industrie lourde qui consomment beaucoup d'énergie. Toutes les entreprises et industries qui consomment de l'énergie sont touchées par toute augmentation de la matière première énergétique."
Q- On voit beaucoup de ministres sur le terrain. Hier, N. Sarkozy a déjeuné avec A. Daguin, le patron de la fédération de l'hôtellerie. On voit Douste-Blazy beaucoup, on voit D. de Villepin... Avez-vous des contacts pendant l'été avec les têtes pensantes de ce pays ?
R - "Nous avons quelques contacts téléphoniques, même si nous ne nous rencontrons pas pendant cette semaine qui est particulièrement fermée quand même - laissez-nous respirer huit jours !"
Q- Que vous dites-vous et qui avez-vous appelé ?
R- "Nous avons des conversation pour préparer nos réunions dans huit-dix jours, donc je n'ai pas de confidence particulière à vous faire."
(Source : premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 11 août 2004)