Texte intégral
Question : Le Gouvernement est rentré de vacances avec plutôt une bonne surprise, puisque la croissance est plus haute que prévu. En soi, c'est une bonne nouvelle, seulement la croissance quand elle est en hausse qu'en fait-on ? Il faut la distribuer. Que va-t-on faire ? Va-t-on continuer à baisser les impôts ?
Jean-François COPÉ (Réponse) : C'est un moment important pour l'action gouvernementale, parce que, lorsque les signes annonciateurs de la croissance commencent à se préciser, et c'est le cas - on le voit à travers le bon niveau de la consommation, de l'investissement et des exportations françaises -, la première mission d'un gouvernement, c'est tout faire pour que la France soit au rendez-vous de cette croissance. Et c'est vrai que de ce point de vue, ce que nous avons engagé depuis deux ans pour stimuler la consommation, pour relancer l'investissement, en baissant les impôts, en baissant les charges sociales, en assouplissant un certain nombre de réglementations contraignantes, eh bien tout cela va dans le sens de faire en sorte que notre économie puisse créer des emplois. Et donc, tout l'objectif pour nous, il est là.
Question : Les impôts vont-ils continuer à baisser ?
Jean-François COPÉ (Réponse) : Pour ce qui concerne l'année qui vient...
Question : On avait parlé d'un "moratoire", mais si la croissance repart...
Jean-François COPÉ (Réponse) : L'objectif, si vous voulez, d'abord, c'est de commencer à tirer des dividendes d'une baisse de l'ensemble des charges fiscales et sociales qui avoisinent les dix milliards de hausse - c'est beaucoup d'argent en deux ans. C'est donc un élément qui a été évidemment au cur de la politique que nous avons menée, parce que cela a stimulé la feuille de paye d'une part, et puis aussi, cela a stimulé la baisse du coût du travail, et c'était très important dans une période de très fort ralentissement économique. Quel est l'objectif ? C'est, à la fois, de gérer "en bon père de famille" - il est grand temps, car le moins qu'on puisse dire c'est que dans la période de croissance précédente, le gouvernement socialiste avait dépensé à tout-va, et donc on a récupéré des déficits ! Donc, là, notre objectif, c'est bien sûr de travailler à la baisse du déficit et du désendettement, parce que cela, cela veut dire travailler aussi pour l'avenir des Français
Question : D'abord la baisse des déficits ? Pour les impôts, on verra après ?
Jean-François COPÉ (Réponse) : Donc, c'est le premier élément. Le deuxième élément, c'est, bien entendu, de faire en sorte que personne ne soit mis au bord du chemin. D'où la mobilisation en faveur de l'emploi - et c'est pour cela qu'on est mobilisés contre les délocalisations - et puis, d'autre part, la cohésion sociale, parce qu'on ne doit pas oublier que tous les Français doivent profiter des fruits de la croissance. Quant à la baisse des prélèvements obligatoires, naturellement, elle s'inscrit dans la continuité du quinquennat du président de la République, même si, effectivement, pour cette année, dans un premier temps, on recueille les dividendes de 10 milliards d'euros de baisse de prélèvements depuis deux ans.
Question : Lutte contre le chômage, amélioration de la cohésion sociale, ce sont des choses qui sont en faveur de J.-L. Borloo dans les arbitrages gouvernementaux ?
Jean-François COPÉ (Réponse) : Enfin, je crois que c'est d'abord en faveur des Français ! Je crois que nous avons, les uns et les autres compris que...
Question : Oui mais enfin, on dit toujours qu'il y a des petits tiraillements entre Borloo d'un côté, et Sarkozy de l'autre. Ce que vous dites va plutôt dans le sens de Borloo ?
Jean-François COPÉ (Réponse) : Oui, enfin, "on dit" ! M. Sicard, je ne veux pas être désobligeant, mais c'est ce que beaucoup de vos confrères aiment à dire ! Parce que le vrai sujet, ce n'est pas tout à fait de savoir s'il y a un gagnant ou un perdant. Car en réalité, tout le monde dans cette période-là a des objectifs qu'il nous faut concilier et, en l'occurrence, on est en train de le faire. Parce qu'après tout, la baisse du désendettement, de la réduction de la dette publique, la réduction du déficit qui correspond à un objectif que nous nous sommes engagés à tenir vis-à-vis de nos amis européens, c'est quelque chose de très important. Et c'est cela la force qui est la nôtre : faire des réformes que personne ne voulait faire avant - je pense aux retraites, à l'assurance maladie, demain, à la modernisation de l'école, à la recherche - et, en même temps, avoir des priorités qui soient parfaitement claires sur la bonne gestion de l'Etat. C'est, je crois, une bonne manière de gouverner un pays, de façon moderne en tout cas.
Question : Prenons un exemple : la hausse du Smic. Sarkozy, voulait qu'elle soit étalée ; Borloo, voulait qu'elle intervienne une fois en 2005. C'est Borloo qui a eu raison ?
Jean-François COPÉ (Réponse) : Là encore, pardon de dire les choses, mais je crois que c'est aussi très bon pour l'économie, parce que cela permet de stimuler le pouvoir d'achat
Question : Et très bon pour Borloo !
Jean-François COPÉ (Réponse) : Enfin, je ne sais pas ! Faites votre palmarès, j'ai l'impression que vous y tenez beaucoup !
Question : On parlait de hausse de la croissance. Mais il y a quelque chose qui risque de la compromettre : c'est la hausse du prix du pétrole. Quel impact cela peut-il avoir là-dessus ?
Jean-François COPÉ (Réponse) : Sur ce point, il faut raison garder. C'est vrai que depuis plusieurs semaines maintenant, le cours du prix du pétrole est élevé, mais en même temps, il faut savoir que pour ce qui concerne notre pays, il y a une bonne partie de notre économie qui ne dépend pas du pétrole. Et cela, c'est un élément qui est lié à la politique et aux choix que nous avons conduits en matière d'indépendance énergétique. Cela étant, il est vrai que nous suivons cela de près ; c'est vrai que, dans l'immédiat, je crois qu'il faut rester tout de même sereins. On verra dans les semaines et les mois à venir ce qu'il en sera. C'est un mouvement très global, qui est extrêmement spéculatif. Une crise en Irak, comme celle que nous connaissons aujourd'hui, ce qui se passe au Venezuela, Ioukos, en Russie, tout cela ce sont des éléments qui alimentent la spéculation de court terme. Il faut voir si cela s'inscrit dans la durée. Pour l'instant, nous n'en sommes pas encore là, fort heureusement.
Question : En politique, la spéculation à court terme, c'est la succession d'A. Juppé à la tête de l'UMP. N. Sarkozy sera sans doute candidat. Est-ce le bon candidat ?
Jean-François COPÉ (Réponse) : Cette décision lui appartient, bien sûr. Il ne l'a pas encore prise à ma connaissance. Même si c'est vrai que chaque jour qui passe nous rapproche, semble-t-il, de ce calendrier...
Question : Qu'en pensez-vous ?
Jean-François COPÉ (Réponse) : Je pense que c'est une décision qui est difficile à prendre, qui est de sa responsabilité, et que je crois que, pour ce qui le concerne, lorsqu'il l'aura prise, effectivement, il appartiendra à chacun de se prononcer. Mais à ma connaissance elle n'est pas prise.
Question : Et vous, vous prononcez comment ? Plutôt favorable ?
Jean-François COPÉ (Réponse) : Je suis dans une démarche qui est la suivante : je pense que la vie d'un parti politique, c'est extrêmement important, a fortiori quand c'est le principal parti de la majorité. En même temps, la mission qui est la nôtre au Gouvernement, c'est de veiller à ce que les grandes priorités sur lesquelles les Français nous attendent soient assumées, pour ce qui concerne les grandes politiques publiques que nous nous sommes engagés à faire. C'est cela notre priorité à l'occasion de cette rentrée. Et c'est là-dessus, bien sûr, que nous devons être extrêmement mobilisés.
Question : Cela veut dire que, si N. Sarkozy devenait le patron de l'UMP, il faudrait qu'il reste au Gouvernement pour poursuivre justement son action qu'attendent les Français ?
Jean-François COPÉ (Réponse) : Non, mais M. Sicard, vous connaissez la règle ! Je vois bien avec quel talent vous tournez un peu autour des choses ! La règle a été rappelée : je crois que sur ce point, le débat n'a plus lieu d'être. Simplement, ce que je veux que vous compreniez, c'est que, bien sûr que la vie des partis politiques c'est très important, et donc, je le répète, a fortiori, la vie du principal parti de la majorité. C'est sûr. Mais en même temps, aujourd'hui, ce sur quoi nous sommes les uns et les autres totalement mobilisés, c'est de réussir la rentrée, c'est de faire en sorte que les grands sujets sur lesquels les Français qui rentrent ou vont rentrer de vacances, nous attendent, nous soyons au rendez-vous. Je pense à la réforme de l'école, de la cohésion sociale, à la politique économique, je pense à la sécurité. Voilà un sujet sur lequel nous sommes extrêmement engagés avec D. de Villepin qui, vous le savez, a fixé là-dessus des priorités et des objectifs qu'il nous faudra tenir.
Question : Donc, Sarkozy devra choisir... Revenons sur l'attentat antisémite qui a eu lieu ce week-end. Les autorités juives disent que les pouvoirs publics doivent prendre des mesures plus fortes que ce qui a été pris jusqu'à maintenant. Etes-vous d'accord ? Par exemple, la lutte contre l'antisémitisme pourrait devenir une cause nationale ?
Jean-François COPÉ (Réponse) : Mais je crois qu'elle est, de fait, une cause nationale. De manière générale, nous avons clairement affiché les choses. Lorsque J.-P. Raffarin, à la demande du président de la République, a créé - ce qui n'existe pas ailleurs en Europe - un Comité interministériel, c'est-à-dire l'outil de décisions le plus puissant qui soit, avec autour de lui le ministre de l'Intérieur, le ministre de la Justice, le ministre de l'Education nationale et un certain nombre d'autres membres du Gouvernement, avec comme objectif la mise en oeuvre de tous les moyens nécessaires à la lutte contre le racisme et l'antisémitisme, c'est bien la volonté de dire à l'ensemble de nos compatriotes : mobilisation générale. Cela veut dire derrière, des moyens pour sécuriser les lieux de cultes ; nous les avons mobilisés, et nous continuons à les mobiliser. Cela veut dire aussi la mise en place, le renforcement de l'arsenal juridique ; je pense en particulier à la loi Lellouche. Et cela veut dire enfin, bien sûr, un travail de sensibilisation. Et croyez-moi, dans ce domaine, non seulement on est déterminés à trouver les auteurs de ces actes, mais aussi, plus généralement, à lutter contre le fléau qui est la clé de ce que nous vivons en matière de racisme et d'antisémitisme : c'est l'ignorance. C'est vrai que, dans ce domaine, c'est la responsabilité des parents vis-à-vis des jeunes ; c'est la responsabilité des gouvernants vis-à-vis de l'ensemble de nos concitoyens.
(Source : premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 27 août 2004)
Jean-François COPÉ (Réponse) : C'est un moment important pour l'action gouvernementale, parce que, lorsque les signes annonciateurs de la croissance commencent à se préciser, et c'est le cas - on le voit à travers le bon niveau de la consommation, de l'investissement et des exportations françaises -, la première mission d'un gouvernement, c'est tout faire pour que la France soit au rendez-vous de cette croissance. Et c'est vrai que de ce point de vue, ce que nous avons engagé depuis deux ans pour stimuler la consommation, pour relancer l'investissement, en baissant les impôts, en baissant les charges sociales, en assouplissant un certain nombre de réglementations contraignantes, eh bien tout cela va dans le sens de faire en sorte que notre économie puisse créer des emplois. Et donc, tout l'objectif pour nous, il est là.
Question : Les impôts vont-ils continuer à baisser ?
Jean-François COPÉ (Réponse) : Pour ce qui concerne l'année qui vient...
Question : On avait parlé d'un "moratoire", mais si la croissance repart...
Jean-François COPÉ (Réponse) : L'objectif, si vous voulez, d'abord, c'est de commencer à tirer des dividendes d'une baisse de l'ensemble des charges fiscales et sociales qui avoisinent les dix milliards de hausse - c'est beaucoup d'argent en deux ans. C'est donc un élément qui a été évidemment au cur de la politique que nous avons menée, parce que cela a stimulé la feuille de paye d'une part, et puis aussi, cela a stimulé la baisse du coût du travail, et c'était très important dans une période de très fort ralentissement économique. Quel est l'objectif ? C'est, à la fois, de gérer "en bon père de famille" - il est grand temps, car le moins qu'on puisse dire c'est que dans la période de croissance précédente, le gouvernement socialiste avait dépensé à tout-va, et donc on a récupéré des déficits ! Donc, là, notre objectif, c'est bien sûr de travailler à la baisse du déficit et du désendettement, parce que cela, cela veut dire travailler aussi pour l'avenir des Français
Question : D'abord la baisse des déficits ? Pour les impôts, on verra après ?
Jean-François COPÉ (Réponse) : Donc, c'est le premier élément. Le deuxième élément, c'est, bien entendu, de faire en sorte que personne ne soit mis au bord du chemin. D'où la mobilisation en faveur de l'emploi - et c'est pour cela qu'on est mobilisés contre les délocalisations - et puis, d'autre part, la cohésion sociale, parce qu'on ne doit pas oublier que tous les Français doivent profiter des fruits de la croissance. Quant à la baisse des prélèvements obligatoires, naturellement, elle s'inscrit dans la continuité du quinquennat du président de la République, même si, effectivement, pour cette année, dans un premier temps, on recueille les dividendes de 10 milliards d'euros de baisse de prélèvements depuis deux ans.
Question : Lutte contre le chômage, amélioration de la cohésion sociale, ce sont des choses qui sont en faveur de J.-L. Borloo dans les arbitrages gouvernementaux ?
Jean-François COPÉ (Réponse) : Enfin, je crois que c'est d'abord en faveur des Français ! Je crois que nous avons, les uns et les autres compris que...
Question : Oui mais enfin, on dit toujours qu'il y a des petits tiraillements entre Borloo d'un côté, et Sarkozy de l'autre. Ce que vous dites va plutôt dans le sens de Borloo ?
Jean-François COPÉ (Réponse) : Oui, enfin, "on dit" ! M. Sicard, je ne veux pas être désobligeant, mais c'est ce que beaucoup de vos confrères aiment à dire ! Parce que le vrai sujet, ce n'est pas tout à fait de savoir s'il y a un gagnant ou un perdant. Car en réalité, tout le monde dans cette période-là a des objectifs qu'il nous faut concilier et, en l'occurrence, on est en train de le faire. Parce qu'après tout, la baisse du désendettement, de la réduction de la dette publique, la réduction du déficit qui correspond à un objectif que nous nous sommes engagés à tenir vis-à-vis de nos amis européens, c'est quelque chose de très important. Et c'est cela la force qui est la nôtre : faire des réformes que personne ne voulait faire avant - je pense aux retraites, à l'assurance maladie, demain, à la modernisation de l'école, à la recherche - et, en même temps, avoir des priorités qui soient parfaitement claires sur la bonne gestion de l'Etat. C'est, je crois, une bonne manière de gouverner un pays, de façon moderne en tout cas.
Question : Prenons un exemple : la hausse du Smic. Sarkozy, voulait qu'elle soit étalée ; Borloo, voulait qu'elle intervienne une fois en 2005. C'est Borloo qui a eu raison ?
Jean-François COPÉ (Réponse) : Là encore, pardon de dire les choses, mais je crois que c'est aussi très bon pour l'économie, parce que cela permet de stimuler le pouvoir d'achat
Question : Et très bon pour Borloo !
Jean-François COPÉ (Réponse) : Enfin, je ne sais pas ! Faites votre palmarès, j'ai l'impression que vous y tenez beaucoup !
Question : On parlait de hausse de la croissance. Mais il y a quelque chose qui risque de la compromettre : c'est la hausse du prix du pétrole. Quel impact cela peut-il avoir là-dessus ?
Jean-François COPÉ (Réponse) : Sur ce point, il faut raison garder. C'est vrai que depuis plusieurs semaines maintenant, le cours du prix du pétrole est élevé, mais en même temps, il faut savoir que pour ce qui concerne notre pays, il y a une bonne partie de notre économie qui ne dépend pas du pétrole. Et cela, c'est un élément qui est lié à la politique et aux choix que nous avons conduits en matière d'indépendance énergétique. Cela étant, il est vrai que nous suivons cela de près ; c'est vrai que, dans l'immédiat, je crois qu'il faut rester tout de même sereins. On verra dans les semaines et les mois à venir ce qu'il en sera. C'est un mouvement très global, qui est extrêmement spéculatif. Une crise en Irak, comme celle que nous connaissons aujourd'hui, ce qui se passe au Venezuela, Ioukos, en Russie, tout cela ce sont des éléments qui alimentent la spéculation de court terme. Il faut voir si cela s'inscrit dans la durée. Pour l'instant, nous n'en sommes pas encore là, fort heureusement.
Question : En politique, la spéculation à court terme, c'est la succession d'A. Juppé à la tête de l'UMP. N. Sarkozy sera sans doute candidat. Est-ce le bon candidat ?
Jean-François COPÉ (Réponse) : Cette décision lui appartient, bien sûr. Il ne l'a pas encore prise à ma connaissance. Même si c'est vrai que chaque jour qui passe nous rapproche, semble-t-il, de ce calendrier...
Question : Qu'en pensez-vous ?
Jean-François COPÉ (Réponse) : Je pense que c'est une décision qui est difficile à prendre, qui est de sa responsabilité, et que je crois que, pour ce qui le concerne, lorsqu'il l'aura prise, effectivement, il appartiendra à chacun de se prononcer. Mais à ma connaissance elle n'est pas prise.
Question : Et vous, vous prononcez comment ? Plutôt favorable ?
Jean-François COPÉ (Réponse) : Je suis dans une démarche qui est la suivante : je pense que la vie d'un parti politique, c'est extrêmement important, a fortiori quand c'est le principal parti de la majorité. En même temps, la mission qui est la nôtre au Gouvernement, c'est de veiller à ce que les grandes priorités sur lesquelles les Français nous attendent soient assumées, pour ce qui concerne les grandes politiques publiques que nous nous sommes engagés à faire. C'est cela notre priorité à l'occasion de cette rentrée. Et c'est là-dessus, bien sûr, que nous devons être extrêmement mobilisés.
Question : Cela veut dire que, si N. Sarkozy devenait le patron de l'UMP, il faudrait qu'il reste au Gouvernement pour poursuivre justement son action qu'attendent les Français ?
Jean-François COPÉ (Réponse) : Non, mais M. Sicard, vous connaissez la règle ! Je vois bien avec quel talent vous tournez un peu autour des choses ! La règle a été rappelée : je crois que sur ce point, le débat n'a plus lieu d'être. Simplement, ce que je veux que vous compreniez, c'est que, bien sûr que la vie des partis politiques c'est très important, et donc, je le répète, a fortiori, la vie du principal parti de la majorité. C'est sûr. Mais en même temps, aujourd'hui, ce sur quoi nous sommes les uns et les autres totalement mobilisés, c'est de réussir la rentrée, c'est de faire en sorte que les grands sujets sur lesquels les Français qui rentrent ou vont rentrer de vacances, nous attendent, nous soyons au rendez-vous. Je pense à la réforme de l'école, de la cohésion sociale, à la politique économique, je pense à la sécurité. Voilà un sujet sur lequel nous sommes extrêmement engagés avec D. de Villepin qui, vous le savez, a fixé là-dessus des priorités et des objectifs qu'il nous faudra tenir.
Question : Donc, Sarkozy devra choisir... Revenons sur l'attentat antisémite qui a eu lieu ce week-end. Les autorités juives disent que les pouvoirs publics doivent prendre des mesures plus fortes que ce qui a été pris jusqu'à maintenant. Etes-vous d'accord ? Par exemple, la lutte contre l'antisémitisme pourrait devenir une cause nationale ?
Jean-François COPÉ (Réponse) : Mais je crois qu'elle est, de fait, une cause nationale. De manière générale, nous avons clairement affiché les choses. Lorsque J.-P. Raffarin, à la demande du président de la République, a créé - ce qui n'existe pas ailleurs en Europe - un Comité interministériel, c'est-à-dire l'outil de décisions le plus puissant qui soit, avec autour de lui le ministre de l'Intérieur, le ministre de la Justice, le ministre de l'Education nationale et un certain nombre d'autres membres du Gouvernement, avec comme objectif la mise en oeuvre de tous les moyens nécessaires à la lutte contre le racisme et l'antisémitisme, c'est bien la volonté de dire à l'ensemble de nos compatriotes : mobilisation générale. Cela veut dire derrière, des moyens pour sécuriser les lieux de cultes ; nous les avons mobilisés, et nous continuons à les mobiliser. Cela veut dire aussi la mise en place, le renforcement de l'arsenal juridique ; je pense en particulier à la loi Lellouche. Et cela veut dire enfin, bien sûr, un travail de sensibilisation. Et croyez-moi, dans ce domaine, non seulement on est déterminés à trouver les auteurs de ces actes, mais aussi, plus généralement, à lutter contre le fléau qui est la clé de ce que nous vivons en matière de racisme et d'antisémitisme : c'est l'ignorance. C'est vrai que, dans ce domaine, c'est la responsabilité des parents vis-à-vis des jeunes ; c'est la responsabilité des gouvernants vis-à-vis de l'ensemble de nos concitoyens.
(Source : premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 27 août 2004)