Déclaration de M. Gérard Larcher, ministre délégué aux relations du travail, sur la politique de l'emploi et la formation professionnelle, Colmar le 21 janvier 2005.

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Circonstance : Forum Emploi Formation à Colmar le 21 janvier 2005

Texte intégral

Mesdames et messieurs
Je suis particulièrement heureux d'avoir été invité aujourd'hui à un évènement que l'on m'a présenté comme une référence, le 27ème " salon régional formation et emploi de Colmar ".
Vous avez voulu que cette manifestation soit un panorama vivant de l'offre de formation et d'emploi en Alsace, confrontée à un niveau de chômage qui reste encore trop important, alors que de nombreux métiers peinent à pourvoir les emplois disponibles, souvent qualifiés.
Réduire ces tensions sur le marché du travail en favorisant la rencontre entre tous les acteurs de la vie économique, tel est l'objectif que vous vous êtes fixé en organisant et en faisant évoluer votre salon depuis 1977.
Je vous remercie de me donner la possibilité d'évoquer aujourd'hui la question de l'articulation de l'emploi et de la formation au service de la lutte contre le chômage et de l'exclusion.
La question de l'emploi.
L'emploi reste un sujet majeur de préoccupations de nos compatriotes. C'est une priorité du Gouvernement ; nous sommes déterminés, avec Jean Louis Borloo et tous les ministres du pôle de cohésion sociale, à donner aux entreprises les moyens humains de leur développement pour sortir de cette situation paradoxale où des centaines de milliers d'emplois ne sont pas pourvus aujourd'hui, alors que le chômage reste à un niveau très élevé et que les jeunes ont les plus grande difficultés à accéder à un premier emploi.
C'est pourquoi nous avons voulu mettre en uvre une politique de l'emploi volontariste, ancrée dans les territoires et en prise directe sur les besoins des entreprises. C'est une politique qui sait anticiper sur les mutations économiques, détecter les métiers d'avenir et organiser la formation des demandeurs d'emploi.
C'est aussi une politique qui offre aux 1,5 millions de personnes les plus en difficulté un accompagnement personnalisé et efficace sur la voie du retour à l'emploi.
C'est enfin une politique qui prépare le retournement démographique prévu dans 4 à 5 ans.
La loi du 18 janvier 2005 de programmation pour la cohésion sociale crée plusieurs mesures destinées à faciliter l'embauche de salariés dans les entreprises.
Je voudrais très rapidement présenter les contrats simplifiés qui, moyennant une aide financière de l'Etat, permettent de faciliter l'embauche dans les entreprises dans le cadre de parcours d'insertion, de qualification et de retour vers l'emploi.
- Le contrat initiative emploi rénové, le CIE, est le dispositif le plus adapté aux caractéristiques locales des offres d'emploi pour les demandeurs d'emploi dans le secteur marchand.
- Le contrat d'insertion -RMA-, le CIRMA, a été recentré sur le secteur marchand, avec des droits sociaux complets calculés sur la totalité du revenu d'activité. Il constitue un outil adapté pour faciliter l'insertion professionnelle des personnes bénéficiaires de minima sociaux.
- Le contrat-jeune permet un accompagnement personnalisé des jeunes dans l'entreprise.
- Le contrat de professionnalisation constitue une réponse particulièrement adaptée pour acquérir une qualification professionnelle. Il s'agit d'un outil d'insertion professionnelle commun aux jeunes et aux demandeurs d'emplois qui permet d'accéder à une formation reconnue, en alternant des périodes d'enseignement et l'exercice en entreprise d'activités en rapport avec la qualification visée.
- La rénovation de l'apprentissage, mode d'accès à l'emploi et à la qualification que les Alsaciens ont toujours privilégié, rend dorénavant possible la personnalisation de la durée du contrat, après évaluation des compétences. Parallèlement, des plateformes de vocation permettront aux jeunes de construire un projet professionnel fondé sur les compétences et de mieux les orienter.
Je rappelle enfin la création de 300 maisons de l'emploi au niveau national avec le concours des collectivités territoriales volontaires qui permettra aux entreprises, aux salariés et aux demandeurs d'emploi de s'engager dans une démarche prévisionnelle et prospective sur les besoins en emplois de demain, mais aussi de réduire aujourd'hui les tensions sur certains métiers.
Je souhaiterais insister, comme l'a fait Gilbert Meyer, député-maire de Colmar, sur l'importance de valoriser les métiers manuels, qui constituent autant d'opportunités d'emploi et souvent des pôles d'excellence et de promotion individuelle.
La question de la formation.
Sur la formation professionnelle, je voudrais aussi rappeler que la loi relative à la formation tout au long de la vie du 4 mai 2004 a entendu corriger certaines insuffisances de notre système de formation professionnelle.
Cette réforme a d'abord été conduite par les partenaires sociaux qui ont signé, toutes organisations confondues, l'accord national interprofessionnel relatif à l'accès des salariés à la formation tout au long de la vie professionnelle le 20 septembre 2003.
Je tiens à rendre hommage à la concertation qui a été conduite et je salue la qualité de cet accord qui témoigne des possibilités de réforme découlant d'un dialogue social constructif.
C'est en s'appuyant largement sur l'accord conclu par les partenaires sociaux que le Parlement a adopté la loi relative à la formation professionnelle tout au long de la vie.
La loi rénove les modalités d'accès des salariés à la formation tout en redéfinissant l'articulation entre la formation professionnelle et le temps de travail.
Je ne vais pas détailler les principales avancées de la loi mais je souhaiterais cependant mettre l'accent sur quelques points saillants :
- la création d'un droit individuel à la formation qui ouvre au salarié un temps de formation de 20 heures par an, cumulables sur 6 ans, qui peut déjà être mis en uvre dans une cinquantaine de branches professionnelles.
- la rénovation du plan de formation de l'entreprise, dont l'architecture distingue dorénavant les actions d'adaptation au poste de travail, des actions liées à l'évolution des emplois ou participant au maintien dans l'emploi et enfin, des actions de développement des compétences. Je me rendrai cet après midi dans une entreprise de la région de Colmar qui a mis en pratique ces orientations.
Toutes ces évolutions étaient nécessaires pour assurer une meilleure lisibilité, faciliter un accès simplifié et ouvrir plus largement la formation à des catégories de personnes qui n'y avaient pas accès auparavant. Nous sommes passés d'un droit à la formation à la reconnaissance du droit à la professionnalisation pour les salariés qui vont devenir acteurs de leur formation.
Nous disposons désormais d'outils rénovés dans le domaine de l'emploi et de la formation. Il nous appartient de les mettre en oeuvre ensemble très rapidement.
Une manifestation comme le salon régional emploi formation de Colmar y contribue. Je souhaite donc plein succès à ces deux journées.
Je vous remercie.

(Source http://www.travail.gouv.fr, le 24 janvier 2005)