Entretien de M. Xavier Darcos, ministre délégué à la coopération, au développement et à la francophonie, avec "Le Parisien" du 17 janvier 2005, sur l'aide française au développement, notamment en Afrique.

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Circonstance : Déplacement à La Réunion, du 15 au 17 janvier 2005

Média : Le Parisien

Texte intégral

Q - La générosité mondiale est sans précédent, mais pourtant l'Afrique, également touchée, reste la grande oubliée ?
R - Peut-être parce que les parties d'Afrique qui ont été touchées sont moins connues des Occidentaux que Phuket, les Maldives ou Sumatra Il ne faut pas que cette générosité et cette mobilisation, qui sont absolument légitimes, fassent pour autant oublier la très grave situation dans laquelle sont plongées certaines régions d'Afrique en permanence. Sans minimiser l'aspect tragique de la catastrophe asiatique, il ne faut pas oublier que la malnutrition ou les maladies liées à l'eau font autant de morts chaque semaine qu'un seul tsunami : 25.000 Africains meurent chaque jour de la malnutrition ou tout simplement de la faim. Et cela sans parler du ravage du sida, des 14 millions d'enfants qui sont aujourd'hui orphelins à cause de cette épidémie.
Q - Que fait la France en faveur de ces régions ?
R - Sur les 7,2 milliards d'euros accordés chaque année par l'Agence française de développement, près de 70 % sont à destination de l'Afrique. Mais, surtout, la France souhaite promouvoir ce message : il ne faut rien abandonner de l'émotion et de la mobilisation actuelles en faveur des pays qui ont été sinistrés, mais nous devons toujours y ajouter une plus grande sensibilité aux problématiques permanentes. En somme, il faut maintenant passer de l'humanitaire au développement. On ne pourra jamais complètement prévenir une catastrophe naturelle, alors qu'on peut pallier le sous-développement. Il suffit de le vouloir et de la faire
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 18 janvier 2005)