Texte intégral
Le Progrès : Comment la CFDT réagit-elle face au projet de contrat de mission évoqué par le rapport Virville ?
(Réponse) François Chérèque : Il n'est pas question d'accepter un nouveau type de contrat imposé par la loi qui accroîtrait la précarité des salariés. Le patronat tente de faire croire qu'avec toujours plus de flexibilité, on crée de l'emploi. Mais la souplesse existe déjà : les entreprises utilisent beaucoup - et certaines abusent - des CDD qui vont jusqu'à 18 mois. Il y a quelques années, la suppression de l'autorisation administrative de licenciement n'a pas crée d'emploi. Alors, il faut cesser de nous faire croire qu'un nouveau contrat serait la " solution magique " au chômage !
Le Progrès : Le contrat de mission peut-il mener à une déréglementation du travail ? Et accroître la précarité à une époque où les salariés acceptent comme une fatalité l'idée que la stabilité de l'emploi n'existe plus ?
(Réponse) François Chérèque : S'il s'agit du contrat que revendique le Medef, le risque serait réel de voir les CDI transformés en contrat de mission, comme par exemple dans l'informatique où des ingénieurs et des techniciens supérieurs sont missionnés par leur employeur pour intervenir dans les entreprises. En réalité, le patronat confond la mobilité avec la précarité. Ce n'est pas acceptable. Le vrai objectif, c'est de faire en sorte que les salariés puissent avoir un emploi durable, c'est-à-dire évoluer dans leur carrière, changer d'entreprise voire de métier, sans " accident de l'emploi ". Il faut former les 60 000 jeunes qui sortent de l'école chaque année sans bagage ; permettre l'accès à la formation tout au long de la vie - nous venons d'obtenir un nouveau droit à la formation, le DIF, pour les 16 millions de salariés du privé ; créer un droit au reclassement en cas de restructuration, y compris pour les salariés des PME ; et améliorer l'accompagnement et la formation des chômeurs, avec le Pare, alors que des emplois ne trouvent pas preneurs.
Le Progrès : Pour le patron du Medef " il faut faire confiance à l'entreprise ". Êtes-vous dans cet état d'esprit ?
(Réponse) François Chérèque : Je dirais plutôt que le patronat qui, d'habitude réclame moins de loi et plus de négociation, a peur de la confrontation avec les syndicats. Il réclame par la loi ce qu'il n'ose pas demander aux syndicats. Or, c'est par la négociation, dans chaque branche professionnelle, qu'on peut discuter d'un nouveau type de contrat, à la condition d'en démontrer la nécessité économique, et d'en définir les garanties sociales pour réduire la précarité. La démarche de la CFDT reste toujours la même. " Faisons confiance au dialogue social " !n
(Source http://www.cfdt.fr, le 20 janvier 2004)
(Réponse) François Chérèque : Il n'est pas question d'accepter un nouveau type de contrat imposé par la loi qui accroîtrait la précarité des salariés. Le patronat tente de faire croire qu'avec toujours plus de flexibilité, on crée de l'emploi. Mais la souplesse existe déjà : les entreprises utilisent beaucoup - et certaines abusent - des CDD qui vont jusqu'à 18 mois. Il y a quelques années, la suppression de l'autorisation administrative de licenciement n'a pas crée d'emploi. Alors, il faut cesser de nous faire croire qu'un nouveau contrat serait la " solution magique " au chômage !
Le Progrès : Le contrat de mission peut-il mener à une déréglementation du travail ? Et accroître la précarité à une époque où les salariés acceptent comme une fatalité l'idée que la stabilité de l'emploi n'existe plus ?
(Réponse) François Chérèque : S'il s'agit du contrat que revendique le Medef, le risque serait réel de voir les CDI transformés en contrat de mission, comme par exemple dans l'informatique où des ingénieurs et des techniciens supérieurs sont missionnés par leur employeur pour intervenir dans les entreprises. En réalité, le patronat confond la mobilité avec la précarité. Ce n'est pas acceptable. Le vrai objectif, c'est de faire en sorte que les salariés puissent avoir un emploi durable, c'est-à-dire évoluer dans leur carrière, changer d'entreprise voire de métier, sans " accident de l'emploi ". Il faut former les 60 000 jeunes qui sortent de l'école chaque année sans bagage ; permettre l'accès à la formation tout au long de la vie - nous venons d'obtenir un nouveau droit à la formation, le DIF, pour les 16 millions de salariés du privé ; créer un droit au reclassement en cas de restructuration, y compris pour les salariés des PME ; et améliorer l'accompagnement et la formation des chômeurs, avec le Pare, alors que des emplois ne trouvent pas preneurs.
Le Progrès : Pour le patron du Medef " il faut faire confiance à l'entreprise ". Êtes-vous dans cet état d'esprit ?
(Réponse) François Chérèque : Je dirais plutôt que le patronat qui, d'habitude réclame moins de loi et plus de négociation, a peur de la confrontation avec les syndicats. Il réclame par la loi ce qu'il n'ose pas demander aux syndicats. Or, c'est par la négociation, dans chaque branche professionnelle, qu'on peut discuter d'un nouveau type de contrat, à la condition d'en démontrer la nécessité économique, et d'en définir les garanties sociales pour réduire la précarité. La démarche de la CFDT reste toujours la même. " Faisons confiance au dialogue social " !n
(Source http://www.cfdt.fr, le 20 janvier 2004)