Texte intégral
Monsieur le Directeur de l'Institut d'Etudes Politiques,
Madame la Directrice-adjointe,
Monsieur le Secrétaire Général de la Fondation Nationale de Gérontologie,
Monsieur le représentant de la Fondation de France,
Mesdames et Messieurs les membres du comité de pilotage,
Chères étudiantes,
Nous sommes réunis aujourd'hui pour saluer l'aboutissement d'une démarche originale qui répond à plusieurs objectifs d'intérêt général : la prévention de la solitude des personnes âgées et la reconnaissance de leur utilité sociale, notamment au service des plus jeunes ; une réponse nouvelle aux difficultés de logement rencontrés par les étudiants ; le renforcement de la solidarité entre les générations, qui est une composante première de la cohésion sociale.
Cette notion, ou plutôt cette valeur, de " solidarité entre les générations " est d'ailleurs - je crois utile de le rappeler à moins de deux mois du référendum sur la Constitution européenne et en ces lieux qui accueillent un très grand nombre d'étudiants de toute l'Europe - l'un des objectifs de l'Union Européenne, explicitement rappelé dans ce texte de si grande importance pour notre avenir.
Cette initiative a été impulsée par le Secrétariat d'Etat aux Personnes Agées. Mais elle n'aurait pu aboutir sans le partenariat et l'implication active de Sciences Po Paris et de la Fondation Nationale de Gérontologie (FNG).
Je remercie vivement l'ensemble des acteurs de la démarche : la direction et les équipes administratives et pédagogiques de cette grande institution de la rue Saint-Guillaume qui s'est distinguée de longue date dans l'innovation sociale - je fais notamment allusion aux dispositifs mis en place pour permettre l'accès à Sciences Po des jeunes issus des quartiers sensibles - ; les représentants de la FNG ; l'ensemble des membres du comité de pilotage sur l'habitat intergénérationnel, et parmi eux les étudiants et seniors qui se sont impliqués bénévolement ainsi que les associations oeuvrant en faveur du logement des étudiants dans une optique intergénérationnelle : Le PariSolidaire, Atout'Age, Logement Intergénération.
Je salue également la présence de la Fondation de France, qui conduit d'importantes réflexions sur le vieillissement de notre société et son adaptation aux conséquences de la " révolution de la longévité ".
Rapprocher des seniors et des étudiants sous un même toit est une idée relativement neuve dans notre pays, alors que la formule existe par exemple depuis plus de dix ans en Espagne.
C'est une idée plus difficile à mettre en uvre qu'il y paraît, en raison des grandes différences entre les personnes appelées à cohabiter : différence d'âge, bien sûr, mais aussi de styles de vie, d'attentes, de situation matérielle, etc.
Il faut donc définir des règles, s'assurer que chacun des membres du " binôme " trouvera son compte dans cette coexistence au quotidien, veiller à ce que l'étudiant joue le jeu et assume les contreparties qui lui sont demandées en échange du toit qui lui est offert, uvrer à ce que la personne âge puisse faire - pendant un semestre, une année ou plus - une vraie place au jeune dans son cadre de vie, et tisser avec lui des liens de confiance, voire d'amitié.
C'est là tout le sens de la charte " Un toit, deux générations ", de la convention d'hébergement du Code de bonne conduite ", et du " Livret de recommandations " que nous adoptons officiellement ce matin.
Cette charte nouvelle est le fruit d'un travail de réflexion et de concertation très poussé.
Elle permettra d'encadrer au niveau national cette démarche appelée à se développer notablement dans les années à venir.
J'en attends donc une multiplication des initiatives d'habitat intergénérationnel à travers toute la France, grâce au relais efficace des associations déjà actives dans de nombreuses régions, et grâce au " mouvement d'opinion " que cette démarche peut utilement susciter partout où il y a des universités et des grandes écoles.
Ce projet, j'y insiste, vise à améliorer la qualité de vie quotidienne des personnes âgées et à mieux mobiliser leur utilité.
Pour les étudiants, il ne se limite pas à une solution commode pour trouver une chambre sans avoir à bourse délier. Loin de là !
En côtoyant au quotidien des seniors à leur domicile, ils se familiarisent avec leurs façons de vivre et de penser : pour ces futurs " décideurs " de notre pays, voilà une façon originale de s'initier aux questions liées au vieillissement.
La résultante de cette dynamique est que ce projet concourt au renforcement des liens sociaux en incitant les différentes générations à mieux se connaître et à s'enrichir mutuellement.
Ainsi se met en place un " triple gagnant " : gagnante, la personne âgée ; gagnant, l'étudiant ; gagnante, la collectivité !
Je conclurai mon propos en disant que l'habitat intergénérationnel est incontestablement une formule d'avenir qui, de façon tout aussi certaine, n'a pas vocation à être réservée aux seuls étudiants : elle mérite au contraire d'être étendue à d'autres catégories de jeunes.
De même, il est souhaitable que l'habitat intergénérationnel puisse également être expérimenté dans le parc social. Je souhaite à cet égard travailler avec mon collègue Marc-Philippe Daubresse à une adaptation de la démarche, qui prendrait en compte les spécificités du logement social ainsi que les attentes particulières de ses occupants.
Cette approche " habitationnelle " prend place dans le cadre plus vaste de l'intégration des personnes âgées dans la vie de la cité.
Il en va là d'une meilleure reconnaissance de leur rôle, de leur place et de leur image dans le destin de notre pays.
Or cette reconnaissance passe par le renforcement de la mixité des âges.
C'est là l'ambition de la démarche qui me vaut le plaisir d'être ici ce matin.
Merci à vous tous d'avoir ouvert le monde universitaire à cette dimension intergénérationnelle à laquelle j'attache beaucoup de prix, et d'avoir ainsi apporté une pierre importante dans ce chantier dont dépend en partie la cohésion de notre société et la vitalité de notre pacte républicain.
(Source http://www.personnes-agees.gouv.fr, le 4 avril 2005)
Madame la Directrice-adjointe,
Monsieur le Secrétaire Général de la Fondation Nationale de Gérontologie,
Monsieur le représentant de la Fondation de France,
Mesdames et Messieurs les membres du comité de pilotage,
Chères étudiantes,
Nous sommes réunis aujourd'hui pour saluer l'aboutissement d'une démarche originale qui répond à plusieurs objectifs d'intérêt général : la prévention de la solitude des personnes âgées et la reconnaissance de leur utilité sociale, notamment au service des plus jeunes ; une réponse nouvelle aux difficultés de logement rencontrés par les étudiants ; le renforcement de la solidarité entre les générations, qui est une composante première de la cohésion sociale.
Cette notion, ou plutôt cette valeur, de " solidarité entre les générations " est d'ailleurs - je crois utile de le rappeler à moins de deux mois du référendum sur la Constitution européenne et en ces lieux qui accueillent un très grand nombre d'étudiants de toute l'Europe - l'un des objectifs de l'Union Européenne, explicitement rappelé dans ce texte de si grande importance pour notre avenir.
Cette initiative a été impulsée par le Secrétariat d'Etat aux Personnes Agées. Mais elle n'aurait pu aboutir sans le partenariat et l'implication active de Sciences Po Paris et de la Fondation Nationale de Gérontologie (FNG).
Je remercie vivement l'ensemble des acteurs de la démarche : la direction et les équipes administratives et pédagogiques de cette grande institution de la rue Saint-Guillaume qui s'est distinguée de longue date dans l'innovation sociale - je fais notamment allusion aux dispositifs mis en place pour permettre l'accès à Sciences Po des jeunes issus des quartiers sensibles - ; les représentants de la FNG ; l'ensemble des membres du comité de pilotage sur l'habitat intergénérationnel, et parmi eux les étudiants et seniors qui se sont impliqués bénévolement ainsi que les associations oeuvrant en faveur du logement des étudiants dans une optique intergénérationnelle : Le PariSolidaire, Atout'Age, Logement Intergénération.
Je salue également la présence de la Fondation de France, qui conduit d'importantes réflexions sur le vieillissement de notre société et son adaptation aux conséquences de la " révolution de la longévité ".
Rapprocher des seniors et des étudiants sous un même toit est une idée relativement neuve dans notre pays, alors que la formule existe par exemple depuis plus de dix ans en Espagne.
C'est une idée plus difficile à mettre en uvre qu'il y paraît, en raison des grandes différences entre les personnes appelées à cohabiter : différence d'âge, bien sûr, mais aussi de styles de vie, d'attentes, de situation matérielle, etc.
Il faut donc définir des règles, s'assurer que chacun des membres du " binôme " trouvera son compte dans cette coexistence au quotidien, veiller à ce que l'étudiant joue le jeu et assume les contreparties qui lui sont demandées en échange du toit qui lui est offert, uvrer à ce que la personne âge puisse faire - pendant un semestre, une année ou plus - une vraie place au jeune dans son cadre de vie, et tisser avec lui des liens de confiance, voire d'amitié.
C'est là tout le sens de la charte " Un toit, deux générations ", de la convention d'hébergement du Code de bonne conduite ", et du " Livret de recommandations " que nous adoptons officiellement ce matin.
Cette charte nouvelle est le fruit d'un travail de réflexion et de concertation très poussé.
Elle permettra d'encadrer au niveau national cette démarche appelée à se développer notablement dans les années à venir.
J'en attends donc une multiplication des initiatives d'habitat intergénérationnel à travers toute la France, grâce au relais efficace des associations déjà actives dans de nombreuses régions, et grâce au " mouvement d'opinion " que cette démarche peut utilement susciter partout où il y a des universités et des grandes écoles.
Ce projet, j'y insiste, vise à améliorer la qualité de vie quotidienne des personnes âgées et à mieux mobiliser leur utilité.
Pour les étudiants, il ne se limite pas à une solution commode pour trouver une chambre sans avoir à bourse délier. Loin de là !
En côtoyant au quotidien des seniors à leur domicile, ils se familiarisent avec leurs façons de vivre et de penser : pour ces futurs " décideurs " de notre pays, voilà une façon originale de s'initier aux questions liées au vieillissement.
La résultante de cette dynamique est que ce projet concourt au renforcement des liens sociaux en incitant les différentes générations à mieux se connaître et à s'enrichir mutuellement.
Ainsi se met en place un " triple gagnant " : gagnante, la personne âgée ; gagnant, l'étudiant ; gagnante, la collectivité !
Je conclurai mon propos en disant que l'habitat intergénérationnel est incontestablement une formule d'avenir qui, de façon tout aussi certaine, n'a pas vocation à être réservée aux seuls étudiants : elle mérite au contraire d'être étendue à d'autres catégories de jeunes.
De même, il est souhaitable que l'habitat intergénérationnel puisse également être expérimenté dans le parc social. Je souhaite à cet égard travailler avec mon collègue Marc-Philippe Daubresse à une adaptation de la démarche, qui prendrait en compte les spécificités du logement social ainsi que les attentes particulières de ses occupants.
Cette approche " habitationnelle " prend place dans le cadre plus vaste de l'intégration des personnes âgées dans la vie de la cité.
Il en va là d'une meilleure reconnaissance de leur rôle, de leur place et de leur image dans le destin de notre pays.
Or cette reconnaissance passe par le renforcement de la mixité des âges.
C'est là l'ambition de la démarche qui me vaut le plaisir d'être ici ce matin.
Merci à vous tous d'avoir ouvert le monde universitaire à cette dimension intergénérationnelle à laquelle j'attache beaucoup de prix, et d'avoir ainsi apporté une pierre importante dans ce chantier dont dépend en partie la cohésion de notre société et la vitalité de notre pacte républicain.
(Source http://www.personnes-agees.gouv.fr, le 4 avril 2005)