Texte intégral
Monsieur le Ministre, Cher Hamlaoui,
Monsieur le Président du Conseil Constitutionnel,
Mesdames et Messieurs les Ministres,
Monsieur Jean MEO, Secrétaire Général de l'institut Charles de Gaulle
Mesdames et Messieurs les Parlementaires,
Mesdames et Messieurs les Elus,
Mesdames et Messieurs les représentants des anciens combattants,
Mesdames et Messieurs,
Mes chers amis,
Honorer la mémoire de ceux qui ont combattu sur notre sol, est comme vient de le rappeler Hamlaoui MEKACHERA, un devoir pour chacun d'entre nous.
Entretenir, valoriser les lieux de mémoire est aussi la moindre des dettes que nous devons avoir à l'égard de tous ceux qui ont versé leur sang pour leur patrie.
Témoigner des souffrances que ces combats ont causé, l'est tout autant, surtout envers les jeunes générations, de toutes provenances, qui ne mesurent pas toujours le privilège qui est le leur, de vivre dans des pays pacifiés, démocratiques et dont les valeurs fondatrices sont celles qu'illustrent si bien les trois mots frappés aux frontons de nos édifices publics, fondements nécessaires à une société de tolérance et d'harmonie.
Ces principes sont ceux qui nous ont conduits, le secrétaire d'Etat aux Anciens combattants et moi-même, a signer cette convention relative au Tourisme de Mémoire, sous l'égide du Premier ministre, Jean-Pierre RAFFARIN, dans le cadre des décisions prises lors du Comité Interministériel sur le Tourisme.
Le Tourisme de Mémoire.
L'association de ces deux termes, aura pu surprendre certains, tant on peut les imaginer incompatibles.
Permettez-moi de vous dire que ce n'est pas mon sentiment, ni celui, d'Hamlaoui MEKACHERA.
La mémoire, c'est le respect de tous, pour les actes de bravoure et de courage de millions de femmes et d'hommes qui, au cours des conflits marquant le siècle dernier, se sont engagés, sans états d'âme, dans la défense de leur pays et dans leur refus de l'asservissement par d'autres.
Le tourisme, c'est aussi le respect des autres.
Lorsque l'on se rend dans un pays étranger ou que l'on part à la découverte de son propre pays, on se doit de respecter les traditions de nos hôtes, d'aller à la rencontre de leur mode de vie, de leur culture et de leurs idées.
Il n'y a donc pas d'antinomie entre ces deux termes et l'on peut, à juste titre, parler de tourisme de mémoire.
Promouvoir le tourisme de mémoire, puisque c'est l'objet de cette convention signée entre nos deux ministères, c'est donc permettre à nos concitoyens et à nos visiteurs étrangers de mieux encore découvrir les sites qui témoignent de la richesse, et de l'authenticité, parfois cruelle, de notre patrimoine historique.
C'est leur permettre, comme ce sera encore le cas à l'occasion des cérémonies du 60ème anniversaire du débarquement allié ou du 90ème anniversaire de la bataille de la Marne, de revenir, dans les meilleurs conditions d'accueil possibles, sur les lieux où eux-même ou leurs familles, ont payé un lourd tribut, ont combattu.
C'est, enfin, favoriser la transmission vers les jeunes générations, qui doivent savoir que la France n'est pas seulement un littoral exceptionnel, des villes telles que Paris ou Lille, des parcs d'attraction, mais aussi le théâtre de conflits qui ont vus d'autres jeunes gens se sacrifier pour la libération de notre pays.
Il s'agit donc de favoriser la lisibilité des sites de mémoire, en améliorant l'information relative à leur existence, comme c'est l'objet du site Internet " Les chemins de la mémoire ", mais aussi d'en améliorer l'accès et surtout, participer à leur mise en réseau.
Faire en sorte que l'amateur d'histoire, qui vient dans la région pour découvrir la Maison Natale du Général de Gaulle, par exemple, soit en mesure de savoir que dans un périmètre de quelques kilomètres, d'autres témoignages de notre passé historique méritent d'être visités, tels que le mémorial de Souchez ou les carrières Wellington d'Arras.
Je profite de l'évocation de cet exemple pour saluer la qualité du travail qui a été réalisé dans votre région Nord-Pas-de-Calais sur la mise en réseau des sites de mémoire.
Mais notre ambition est aussi celle de favoriser les conditions d'accueil des visiteurs.
En effet, le tourisme de mémoire est en constante progression depuis une dizaine d'années.
Oradour-sur-Glane, dont le centre de la mémoire a ouvert en 1999, enregistre une progression de 50 000 visiteurs par an, pour atteindre les 400 000 visiteurs l'an dernier.
Le mémorial canadien de Vimy accueille 500 000 visiteurs par an.
Les professionnels du tourisme doivent accompagner ce nouvel engouement.
- Proposer des offres optimales d'hébergement, de restauration qui répondent à des exigences sans cesse croissantes.
- Offrir aussi l'opportunité de découvrir, en marge des sites mémoires, les autres richesses touristiques de la région et donner envie de rester plus longtemps dans notre pays.
N'oublions pas, en effet, que le secteur du tourisme est le plus fort contributeur à notre excédent de la balance des paiements et qu'il est très fortement créateur d'emplois.
C'est pourquoi, le Gouvernement a décidé d'accentuer l'effort de promotion de la destination France auprès des publics étrangers en s'appuyant sur Maison de la France.
Et naturellement, dans les actions thématiques, à destination des publics spécifiques, le tourisme de mémoire est déjà inclus dans ces opérations de promotion.
Mais cette dernière ne s'adresse pas, bien sûr, seulement aux seuls touristes étrangers.
Il s'agit aussi de permettre à nos concitoyens, de revenir sur les témoignages de leur passé et, de ce point de vue, notre coopération avec les différentes collectivités territoriales, avec les comités régionaux et départementaux du tourisme ainsi que les offices de tourisme et syndicats d'initiative, sera primordiale.
Mesdames, Messieurs,
Chers amis,
Cette convention est un témoignage.
- Celui de la volonté du Gouvernement de mettre encore plus en valeur la richesse de notre patrimoine historique.
- De favoriser l'accès de tous à cette formidable source d'information et de réflexion que sont les sites de mémoire,
- De contribuer à ce devoir de mémoire qui nous échoit à tous.
- D'en faire des éléments d'attractivité forte pour des régions qui n'ont pas la chance de bénéficier, à priori, d'une image touristique toujours bien établie dans l'esprit des touristes.
(Je pourrais citer, à titre d'exemple, la Haute-Marne qui peut utilement profiter de l'attractivité de Colombey-les-Deux-Églises.)
- De permettre la meilleure répartition des flux touristiques sur l'ensemble de notre territoire, permettant l'amélioration de son aménagement durable et le développement des initiatives locales, sources de création d'emplois.
Car c'est aussi une préoccupation qui nous tient à cur, celle que le tourisme, et avec lui, le tourisme de mémoire, participe à la mobilisation pour l'emploi décrétée par le Président de la République, Jacques CHIRAC, pour l'année 2004.
Nous sommes déterminés, Hamlaoui MEKACHERA et moi-même.
Cette signature nous offre l'occasion de vous le dire.
D'aucuns pourraient croire que ce ne sont que des paroles.
Mais comme l'a écrit celui dont nous venons de visiter la maison natale : "L'action met les ardeurs en uvre. Mais c'est la parole qui les suscite. "
Je vous remercie.
(Source http://www.tourisme.gouv.fr, le 10 février 2004)