Texte intégral
Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Ministres,
Je tiens tout d'abord à saluer la qualité du GMR 2005 (Ndlr - Global monitoring report), qui s'inscrit dans le cadre d'une année particulièrement importante pour le développement et qui prend place à côté des travaux exceptionnels qui ont été récemment consacrés aux Objectifs du Millénaire sur le Développement. Je veux naturellement parler du rapport Sachs, de celui du Secrétaire général des Nations unies, du rapport de l'Union européenne et de celui de la Commission Blair pour l'Afrique que Nick Stern nous a présenté tout à l'heure. Nous partageons les grandes orientations de l'ensemble de ces rapports et en particulier les deux sujets qui nous semblent le plus important : la priorité africaine et l'augmentation des ressources pour financer le développement.
L'Afrique est, selon les tendances actuelles, le seul continent qui n'atteindra pas les Objectifs du Millénaire sur le Développement, compte tenu des handicaps qui sont les siens. Cependant, la réduction du nombre des conflits, comme la volonté très claire des Africains, dans le cadre du NEPAD ou de l'Union africaine, de régler eux-mêmes les problèmes de leur continent, ouvre de nouvelles perspectives.
Ce soutien à l'Afrique ne concerne d'ailleurs pas uniquement l'Aide publique au développement (APD). En matière de commerce également, l'année 2005, qui sera marquée par la conférence ministérielle de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) à Hong Kong en décembre, sera l'occasion de réaffirmer la nécessaire exception africaine. Le rapport GMR que nous discutons aujourd'hui aurait pu, à mon sens, formuler des propositions plus ambitieuses pour l'Afrique.
S'agissant des recommandations sur lesquelles conclut le rapport, je veux dire notre parfait accord avec l'effort de mise à niveau des services de base, qu'il s'agisse des domaines de la santé, de l'éducation, de l'eau et de l'assainissement. Je tiens également à exprimer notre satisfaction de voir réhabilité le service public, considéré comme un élément déterminant pour le développement du secteur privé nécessaire à la croissance.
De même, nous sommes pleinement d'accord avec l'augmentation de l'APD et l'amélioration de son efficacité.
S'agissant de la dette, la France propose aujourd'hui de faire un nouvel effort en faveur des pays confrontés à une dette insoutenable. Cet effort doit être additionnel, déterminé au cas par cas en fonction des besoins et préserver l'intégrité financière des institutions de développement. Pour répondre à ces contraintes, nous proposons un allègement de dette basé sur une annulation d'échéances financée par des contributions supplémentaires des donateurs. Je compte sur votre soutien pour trouver rapidement un accord sur ces bases.
Je voudrais également souligner la nécessité d'aller de l'avant s'agissant des sources innovantes de financement, c'est-à-dire l'IFF (Facilité financière internationale) et les taxes internationales. Il n'apparaît pas crédible de dégager 50 milliards de dollars supplémentaires nécessaires à la réalisation des Objectifs du Millénaire sur le Développement sans se référer à ces sources innovantes, qui apportent des ressources stables au développement.
Je tiens donc à rappeler que le rapport de M. Landau en septembre dernier a démontré que des taxes internationales sont techniquement possibles. Le président de la République, Jacques Chirac, a proposé en janvier à Davos que le produit d'une première taxe soit appliqué à la lutte contre le sida. L'initiative franco-allemande prise en marge du G7 finances de février, qui met particulièrement l'accent sur les taxes sur le transport aérien (carburant ou billets), va dans le même sens.
Enfin, la responsabilité des institutions financières internationales doit être mieux affirmée. Les positions françaises sur ce thème sont claires. Le FMI doit rester impliqué dans les pays à faible revenus, particulièrement en Afrique. Et la Banque mondiale doit accroître ses activités dans le secteur des infrastructures, appuyer les efforts des collectivités locales pour lutter contre la pauvreté au moyen d'instruments financiers adéquats, et formuler des propositions concrètes pour atténuer l'impact des chocs exogènes dans les pays en développement.
Je vous remercie.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 22 avril 2005)
Mesdames et Messieurs les Ministres,
Je tiens tout d'abord à saluer la qualité du GMR 2005 (Ndlr - Global monitoring report), qui s'inscrit dans le cadre d'une année particulièrement importante pour le développement et qui prend place à côté des travaux exceptionnels qui ont été récemment consacrés aux Objectifs du Millénaire sur le Développement. Je veux naturellement parler du rapport Sachs, de celui du Secrétaire général des Nations unies, du rapport de l'Union européenne et de celui de la Commission Blair pour l'Afrique que Nick Stern nous a présenté tout à l'heure. Nous partageons les grandes orientations de l'ensemble de ces rapports et en particulier les deux sujets qui nous semblent le plus important : la priorité africaine et l'augmentation des ressources pour financer le développement.
L'Afrique est, selon les tendances actuelles, le seul continent qui n'atteindra pas les Objectifs du Millénaire sur le Développement, compte tenu des handicaps qui sont les siens. Cependant, la réduction du nombre des conflits, comme la volonté très claire des Africains, dans le cadre du NEPAD ou de l'Union africaine, de régler eux-mêmes les problèmes de leur continent, ouvre de nouvelles perspectives.
Ce soutien à l'Afrique ne concerne d'ailleurs pas uniquement l'Aide publique au développement (APD). En matière de commerce également, l'année 2005, qui sera marquée par la conférence ministérielle de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) à Hong Kong en décembre, sera l'occasion de réaffirmer la nécessaire exception africaine. Le rapport GMR que nous discutons aujourd'hui aurait pu, à mon sens, formuler des propositions plus ambitieuses pour l'Afrique.
S'agissant des recommandations sur lesquelles conclut le rapport, je veux dire notre parfait accord avec l'effort de mise à niveau des services de base, qu'il s'agisse des domaines de la santé, de l'éducation, de l'eau et de l'assainissement. Je tiens également à exprimer notre satisfaction de voir réhabilité le service public, considéré comme un élément déterminant pour le développement du secteur privé nécessaire à la croissance.
De même, nous sommes pleinement d'accord avec l'augmentation de l'APD et l'amélioration de son efficacité.
S'agissant de la dette, la France propose aujourd'hui de faire un nouvel effort en faveur des pays confrontés à une dette insoutenable. Cet effort doit être additionnel, déterminé au cas par cas en fonction des besoins et préserver l'intégrité financière des institutions de développement. Pour répondre à ces contraintes, nous proposons un allègement de dette basé sur une annulation d'échéances financée par des contributions supplémentaires des donateurs. Je compte sur votre soutien pour trouver rapidement un accord sur ces bases.
Je voudrais également souligner la nécessité d'aller de l'avant s'agissant des sources innovantes de financement, c'est-à-dire l'IFF (Facilité financière internationale) et les taxes internationales. Il n'apparaît pas crédible de dégager 50 milliards de dollars supplémentaires nécessaires à la réalisation des Objectifs du Millénaire sur le Développement sans se référer à ces sources innovantes, qui apportent des ressources stables au développement.
Je tiens donc à rappeler que le rapport de M. Landau en septembre dernier a démontré que des taxes internationales sont techniquement possibles. Le président de la République, Jacques Chirac, a proposé en janvier à Davos que le produit d'une première taxe soit appliqué à la lutte contre le sida. L'initiative franco-allemande prise en marge du G7 finances de février, qui met particulièrement l'accent sur les taxes sur le transport aérien (carburant ou billets), va dans le même sens.
Enfin, la responsabilité des institutions financières internationales doit être mieux affirmée. Les positions françaises sur ce thème sont claires. Le FMI doit rester impliqué dans les pays à faible revenus, particulièrement en Afrique. Et la Banque mondiale doit accroître ses activités dans le secteur des infrastructures, appuyer les efforts des collectivités locales pour lutter contre la pauvreté au moyen d'instruments financiers adéquats, et formuler des propositions concrètes pour atténuer l'impact des chocs exogènes dans les pays en développement.
Je vous remercie.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 22 avril 2005)