Texte intégral
Monsieur le Ministre, Cher Philippe,
Mes chers collègues Marie-Anne et Xavier,
Mesdames et Messieurs,
Comme Philippe DOUSTE-BLAZY vient de vous le rappeler, notre pays connaît aujourd'hui une évolution démographique inédite. C'est véritablement une nouvelle tranche de vie qui s'offre à nos concitoyens au moment de la retraite. Ce qui nous conduira d'ailleurs à réfléchir ensemble à cette évolution.
C'est dire que notre pays est entré dans la "révolution de la longévité". Ainsi, le pays doit se structurer pour faire face aux besoins des seniors dont l'immense majorité, 9 sur 10, sont encore à domicile, jusqu'à l'âge de 85 ans. Nos concitoyens âgés de plus de 85 ans sont 1,1 millions aujourd'hui, ils seront 1,6 millions dans 5 ans.
Les multiples conséquences sanitaires, médico-sociales ou économiques de cette révolution appellent des réponses énergiques et organisées de la part des pouvoirs publics et de la collectivité tout entière.
Vers les personnes âgées en perte d'autonomie, vers tous les seniors, vers les aidants naturels "les familles", vers les professionnels.
C'est là tout le sens du travail que nous vous présentons aujourd'hui. Une approche qui anticipe les évolutions démographiques et leurs conséquences pour notre avenir. Une approche qui s'inscrit pleinement dans l'ambition qui anime le Gouvernement de Jean-Pierre Raffarin de répondre au mieux au défi éthique, social et politique du vieillissement de la population.
Une approche qui vise à garantir le libre choix entre le maintien à domicile - un souhait très majoritaire chez les personnes âgées - et l'accueil en établissement.
Une approche qui a enfin pour particularité de s'adresser à l'ensemble des personnes âgées, qu'elles résident en institution ou qu'elles vivent chez elles, qu'elles soient dépendantes ou qu'elles disposent de leur pleine autonomie.
Pour réaliser cette grande ambition au service de nos aînés, de leur famille et de la société tout entière, trois grands axes stratégiques ont été privilégiés.
1 / Tout d'abord, nous voulons impulser un effort de formation sans précédent dans les métiers du grand âge.
Le renforcement des politiques en direction de nos aînés passe en effet, d'abord, par une professionnalisation du secteur gérontologique, une reconnaissance de l'expérience, une croissance des effectifs des personnels et une meilleure attractivité des métiers du grand âge.
C'est tout le sens de la campagne d'information et de promotion des métiers du grand âge, que nous lançons "les métiers du grand âge, des professions au service de la vie".
Pour renforcer la professionnalisation, nous proposons trois lignes directrices :
Premièrement, promouvoir la fonction d'aide-soignant.
La profession d'aide-soignant est un maillon indispensable de la chaîne des soins et de l'accompagnement humain des aînés. Il est donc capital de conforter cette fonction si essentielle à la prise en charge de la dépendance et tant à domicile que par l'encadrement médicalisé des structures.
Les besoins de recrutement pour les dix prochaines années sont considérables, d'autant que près de la moitié des personnels vont partir en retraite.
Nous allons organiser la formation de 30 000 aides-soignants en trois ans en proposant une participation financière de l'Etat à la formation des aides-soignants grâce, en partie, aux recettes de la Journée de Solidarité, alors que cette formation est aujourd'hui payante.
Nous voulons également valoriser - c'est le deuxième point - la fonction d'aide à domicile.
Aussi, nous allons financer plus de 30 000 formations supplémentaires d'aide à domicile dans les trois ans à venir grâce, là aussi, aux ressources nouvelles procurées par la Journée de Solidarité.
Troisièmement, nous allons accompagner la fin des emplois-jeunes et des contrats aidés, CES et CEC, qui travaillent actuellement dans le secteur des personnes âgées.
Avec Gérard Larcher, nous allons remplacer les 5 000 contrats qui viennent à échéance en 2005 par 5 000 contrats d'avenir ou contrats d'accès à l'emploi.
Nous irons encore plus loin en créant au moins 3 000 supplémentaires.
Il n'y aura donc pas de disparition de postes d'emplois-jeunes d'un côté, comme certains pourraient le craindre, et de l'autre côté des créations de postes de personnels soignants de l'autre : il n'y aura que "du plus" et je crois pouvoir dire aussi "du mieux".
D'autant qu'avec Laurent HENART, nous travaillons à un programme apprentissage dédié au secteur médico-social.
2 / Il est par ailleurs essentiel d'encourager le développement de nouveaux services en faveur de nos aînés.
Dans cet esprit, nous travaillons actuellement avec les grandes fédérations d'aide à domicile - UNASSAD, ADMR, FEPEM - à la mise en place de nouvelles formules d'aide aux familles et aux " aidants ", telles que le forfait répit qui permettra à ces derniers de " souffler " en faisant appel à des intervenants temporaires, le temps d'un week-end ou des vacances.
Les nouveaux services seront donc destinés aussi à l'entourage des personnes âgées, et c'est pourquoi nous réfléchissons à la possibilité d'intégrer dans le plan d'aide réalisé pour chaque bénéficiaire de l'APA les besoins des aidants.
Par ailleurs, nous testons actuellement des projets innovants, notamment dans le domaine des transports accompagnés, de l'adaptation de l'habitat, ou encore de l'initiation des seniors à l'informatique et à l'outil Internet, dans un objectif de réduction de la fracture numérique et donc de lutte contre l'isolement des personnes âgées.
Plusieurs domaines dans lesquels, l'Etat souhaite accompagner les acteurs de terrain pour aider les personnes âgées et leurs familles.
Créer de nouveaux services ne suffit pas : encore faut-il que les bénéficiaires potentiels soient informés de leur existence et puissent facilement y recourir, alors que trop d'entraves administratives, de freins psychologiques, ou de barrières financières, limitent notablement leur utilisation par un public qui en a pourtant le plus grand besoin.
Tel est le sens du projet de création de plateformes d'orientation de la demande, regroupant les acteurs et visant à faciliter l'accueil, l'information et le conseil aux personnes âgées et à leur entourage sur les dispositifs et prestations adaptés à leurs besoins spécifiques.
3 / L'essor des nouveaux services est également conditionné par un double impératif : la simplification des paiements et la réduction de leur coût pour leurs bénéficiaires.
Le chèque emploi service universel prévu par le plan de développement des services à la personne présenté par notre collègue Jean-Louis BORLOO apporte une première réponse.
Nous expérimentons une déclinaison pour les personnes âgées, trop souvent désarmées par la multiplicité des intervenants (associations d'aide à domicile, collectivités territoriales, caisses de retraite, etc) - et la complexité des procédures.
Cet outil, c'est la carte autonomie.
Elle couvrirait toute la gamme des prestations utilisées par son titulaire, qui n'aura à débourser que la part financière lui revenant.
De même, elle rationaliserait les circuits de financement et encouragera de nouveaux organismes prestataires à adhérer à la démarche, dans un objectif de développement des services en réponse à une demande croissante, solvabilisée et elle-même mieux organisée.
Vous le voyez, un programme ambitieux pour le volet "personnes âgées" du programme "France des proximités" que nous allons maintenant décliner avec tous les acteurs sur le terrain au plus près des personnes âgées et de leur famille pour réussir ensemble la révolution de la longévité de notre pays.
(Source http://www.personnes-agees.gouv.fr, le17 mars 2005)
Mes chers collègues Marie-Anne et Xavier,
Mesdames et Messieurs,
Comme Philippe DOUSTE-BLAZY vient de vous le rappeler, notre pays connaît aujourd'hui une évolution démographique inédite. C'est véritablement une nouvelle tranche de vie qui s'offre à nos concitoyens au moment de la retraite. Ce qui nous conduira d'ailleurs à réfléchir ensemble à cette évolution.
C'est dire que notre pays est entré dans la "révolution de la longévité". Ainsi, le pays doit se structurer pour faire face aux besoins des seniors dont l'immense majorité, 9 sur 10, sont encore à domicile, jusqu'à l'âge de 85 ans. Nos concitoyens âgés de plus de 85 ans sont 1,1 millions aujourd'hui, ils seront 1,6 millions dans 5 ans.
Les multiples conséquences sanitaires, médico-sociales ou économiques de cette révolution appellent des réponses énergiques et organisées de la part des pouvoirs publics et de la collectivité tout entière.
Vers les personnes âgées en perte d'autonomie, vers tous les seniors, vers les aidants naturels "les familles", vers les professionnels.
C'est là tout le sens du travail que nous vous présentons aujourd'hui. Une approche qui anticipe les évolutions démographiques et leurs conséquences pour notre avenir. Une approche qui s'inscrit pleinement dans l'ambition qui anime le Gouvernement de Jean-Pierre Raffarin de répondre au mieux au défi éthique, social et politique du vieillissement de la population.
Une approche qui vise à garantir le libre choix entre le maintien à domicile - un souhait très majoritaire chez les personnes âgées - et l'accueil en établissement.
Une approche qui a enfin pour particularité de s'adresser à l'ensemble des personnes âgées, qu'elles résident en institution ou qu'elles vivent chez elles, qu'elles soient dépendantes ou qu'elles disposent de leur pleine autonomie.
Pour réaliser cette grande ambition au service de nos aînés, de leur famille et de la société tout entière, trois grands axes stratégiques ont été privilégiés.
1 / Tout d'abord, nous voulons impulser un effort de formation sans précédent dans les métiers du grand âge.
Le renforcement des politiques en direction de nos aînés passe en effet, d'abord, par une professionnalisation du secteur gérontologique, une reconnaissance de l'expérience, une croissance des effectifs des personnels et une meilleure attractivité des métiers du grand âge.
C'est tout le sens de la campagne d'information et de promotion des métiers du grand âge, que nous lançons "les métiers du grand âge, des professions au service de la vie".
Pour renforcer la professionnalisation, nous proposons trois lignes directrices :
Premièrement, promouvoir la fonction d'aide-soignant.
La profession d'aide-soignant est un maillon indispensable de la chaîne des soins et de l'accompagnement humain des aînés. Il est donc capital de conforter cette fonction si essentielle à la prise en charge de la dépendance et tant à domicile que par l'encadrement médicalisé des structures.
Les besoins de recrutement pour les dix prochaines années sont considérables, d'autant que près de la moitié des personnels vont partir en retraite.
Nous allons organiser la formation de 30 000 aides-soignants en trois ans en proposant une participation financière de l'Etat à la formation des aides-soignants grâce, en partie, aux recettes de la Journée de Solidarité, alors que cette formation est aujourd'hui payante.
Nous voulons également valoriser - c'est le deuxième point - la fonction d'aide à domicile.
Aussi, nous allons financer plus de 30 000 formations supplémentaires d'aide à domicile dans les trois ans à venir grâce, là aussi, aux ressources nouvelles procurées par la Journée de Solidarité.
Troisièmement, nous allons accompagner la fin des emplois-jeunes et des contrats aidés, CES et CEC, qui travaillent actuellement dans le secteur des personnes âgées.
Avec Gérard Larcher, nous allons remplacer les 5 000 contrats qui viennent à échéance en 2005 par 5 000 contrats d'avenir ou contrats d'accès à l'emploi.
Nous irons encore plus loin en créant au moins 3 000 supplémentaires.
Il n'y aura donc pas de disparition de postes d'emplois-jeunes d'un côté, comme certains pourraient le craindre, et de l'autre côté des créations de postes de personnels soignants de l'autre : il n'y aura que "du plus" et je crois pouvoir dire aussi "du mieux".
D'autant qu'avec Laurent HENART, nous travaillons à un programme apprentissage dédié au secteur médico-social.
2 / Il est par ailleurs essentiel d'encourager le développement de nouveaux services en faveur de nos aînés.
Dans cet esprit, nous travaillons actuellement avec les grandes fédérations d'aide à domicile - UNASSAD, ADMR, FEPEM - à la mise en place de nouvelles formules d'aide aux familles et aux " aidants ", telles que le forfait répit qui permettra à ces derniers de " souffler " en faisant appel à des intervenants temporaires, le temps d'un week-end ou des vacances.
Les nouveaux services seront donc destinés aussi à l'entourage des personnes âgées, et c'est pourquoi nous réfléchissons à la possibilité d'intégrer dans le plan d'aide réalisé pour chaque bénéficiaire de l'APA les besoins des aidants.
Par ailleurs, nous testons actuellement des projets innovants, notamment dans le domaine des transports accompagnés, de l'adaptation de l'habitat, ou encore de l'initiation des seniors à l'informatique et à l'outil Internet, dans un objectif de réduction de la fracture numérique et donc de lutte contre l'isolement des personnes âgées.
Plusieurs domaines dans lesquels, l'Etat souhaite accompagner les acteurs de terrain pour aider les personnes âgées et leurs familles.
Créer de nouveaux services ne suffit pas : encore faut-il que les bénéficiaires potentiels soient informés de leur existence et puissent facilement y recourir, alors que trop d'entraves administratives, de freins psychologiques, ou de barrières financières, limitent notablement leur utilisation par un public qui en a pourtant le plus grand besoin.
Tel est le sens du projet de création de plateformes d'orientation de la demande, regroupant les acteurs et visant à faciliter l'accueil, l'information et le conseil aux personnes âgées et à leur entourage sur les dispositifs et prestations adaptés à leurs besoins spécifiques.
3 / L'essor des nouveaux services est également conditionné par un double impératif : la simplification des paiements et la réduction de leur coût pour leurs bénéficiaires.
Le chèque emploi service universel prévu par le plan de développement des services à la personne présenté par notre collègue Jean-Louis BORLOO apporte une première réponse.
Nous expérimentons une déclinaison pour les personnes âgées, trop souvent désarmées par la multiplicité des intervenants (associations d'aide à domicile, collectivités territoriales, caisses de retraite, etc) - et la complexité des procédures.
Cet outil, c'est la carte autonomie.
Elle couvrirait toute la gamme des prestations utilisées par son titulaire, qui n'aura à débourser que la part financière lui revenant.
De même, elle rationaliserait les circuits de financement et encouragera de nouveaux organismes prestataires à adhérer à la démarche, dans un objectif de développement des services en réponse à une demande croissante, solvabilisée et elle-même mieux organisée.
Vous le voyez, un programme ambitieux pour le volet "personnes âgées" du programme "France des proximités" que nous allons maintenant décliner avec tous les acteurs sur le terrain au plus près des personnes âgées et de leur famille pour réussir ensemble la révolution de la longévité de notre pays.
(Source http://www.personnes-agees.gouv.fr, le17 mars 2005)