Texte intégral
Monsieur le Ministre,
La Martinique connaît un accroissement inquiétant du trafic d'armes à feu et du nombre d'armes trafiquées alimentant une violence elle aussi exponentielle.
Les chiffres officiels de 2004 font état de 39 homicides et coups et blessures mortels, de 1452 faits se rapportant à des coups et blessures volontaires, soit quatre faits par jour, d'où une augmentation de 12,5 % par rapport à l'année 2003.
L'actualité du mois d'avril 2005 a été émaillée par de nombreuses agressions armées touchant même les établissements scolaires.
S'il est vrai qu'en l'an 2004, les services de Police et de gendarmerie ont récupéré 1500 armes à feu dites de 6ème catégorie, le problème de la circulation des armes reste entier.
Monsieur le Ministre, la Martinique étant devenue une véritable passoire, cette situation ne commande-t-elle pas une enquête approfondie sur l'armement clandestin ainsi qu'un accroissement des moyens de contrôle tant intérieur qu'aux frontières ?
Réponse : Monsieur le Député, les faits que vous évoquez sont inacceptables et la lutte contre les violences constitue l'une de nos priorités majeures
Nous avons deux objectifs : augmenter les effectifs de la police judiciaire et de la police aux frontières : dans les trois dernières années, 116 policiers supplémentaires ont ainsi été affectés dans tous les services opérationnels : sécurité publique, police judiciaire, police aux frontières.
Ils multiplient les opérations de contrôles préventifs sur les routes, dans les quartiers difficiles, aux abords des établissements scolaires ;
Les résultats sont là :
En deux ans, nous avons multiplié par trois les saisies d'armes, y compris les armes que vous avez évoquées, c'est à dire les armes vendues légalement mais trafiquées.
C'est aussi pour cela que nous avons des résultats dans le domaine de la lutte contre les délinquances, puisque après une augmentation de 5 % en 2004, ce qui est intolérable, nous avons une baisse régulière et continue, dans les premiers mois de l'année, une baisse de 3,5 % de la délinquance.
Il faut aller plus loin et c'est pour cela que nous voulons nous attaquer à l'ensemble du crime et du trafic organisés. C'est ce que nous avons fait en créant pour la Martinique et l'ensemble des Caraïbes une plate-forme de lutte contre la drogue qui est désormais opérationnelle avec des officiers de liaison américains, espagnols et britanniques, avec une trentaine de policiers français qui sont mobilisés à cette tâche.
Vous le voyez, nous sommes tout entiers mobilisés pour la lutte contre les violences en Martinique et aux Caraïbes.
(Source http://www.interieur.gouv.fr, le 12 mai 2005)