Texte intégral
A. Hausser - E. Woerth, vous êtes secrétaire d'Etat à la Réforme de l'Etat auprès de D. Dutreil, votre ministre de tutelle. Deux ministres pour réformer l'Etat. Et quelles réformes ?
R - "R. Dutreil a un portefeuille plus large, puisqu'il s'occupe aussi de la Fonction publique. Je pense que la réforme de l'Etat, on en parle depuis bien longtemps, donc c'est une démarche permanente de réforme et d'adaptation de l'Etat. Je pense, par exemple, à la simplification administrative : c'est évidemment pas tout le sujet ..."
A. Hausser - Dans quels domaines ?
R - "On a récemment réformé les procurations, on a voté il y a 15 jours. C'est plus simple. Je sais bien que dans certains cas cela ne s'est pas toujours très bien passé mais cela se passera de mieux en mieux. On réforme sur la base de la confiance, on a confiance donc une déclaration sur l'honneur suffit pour voter par procuration. Je pense à d'autres sujets : réformer le permis de construire, c'est extrêmement compliqué l'urbanisme en France. Réformer et simplifier le permis de construire, cela va être dans les nouvelles lois d'habilitation. Donc, il y a beaucoup de choses qui doivent être faites pour rapprocher l'administration du citoyen. D'une certaine manière, l'administration est là pour contrôler aussi, mais surtout pour servir les citoyens."
A. Hausser - C'est une des recettes pour redonner confiance dans ce Gouvernement. A la sortie du premier Conseil, vous avez dit : "On est là pour longtemps". C'était de l'ironie... ?
R - "Non, non ce n'est pas de l'ironie."
A. Hausser - A gauche, on dit : on est dans une ambiance de fin de règne...
R - "Non, écoutez, d'abord ce n'est pas un règne. Je n'ai pas remarqué que c'est un régime monarchique. Donc, c'est une démocratie qui s'est exprimée, et le président de la République..."
A. Hausser - Bien exprimée...
R - "Oui, bien exprimée et tant mieux. Les élections sont là pour cela. Et le président de la République et le Premier ministre en ont tiré toutes les conséquences. Donc il y a un Gouvernement, profondément remanié, etc. Il n'y a aucune raison que ce Gouvernement soit là d'une manière comptée. Il est là jusqu'à ce que ceux qui nous dirigent, le Président et le Premier ministre, décideront autrement. Il n'y a pas de délais, il n'y a pas de contrat à durée indéterminée pour un gouvernement. Il peut être très bref comme cela peut être très long."
A. Hausser - Mais aujourd'hui, on attend quand même un nouveau souffle, certains parlent de "troisième souffle" pour J.-P. Raffarin, parce que...
R - "Enfin, moi, je fais un peu de sport. Le second et le troisième souffle ne sont pas mauvais, c'est ceux qui permettent d'aller loin."
A. Hausser - Que va nous dire le Premier ministre cet après-midi ?
R - "Je ne sais pas. Je pense que le Premier ministre va évidemment détailler ce qu'a dit le président de la République, qui a fixé une certain nombre d'orientations..."
A. Hausser - C'est-à-dire le contraire de ce qu'il avait dit auparavant.
R - "Vous êtes un peu injuste."
A. Hausser - Je parle du Premier ministre.
R - "Non, il va adapter évidemment son discours. Comment ne peut-on pas adapter ce qui... Raffarin II n'est pas Raffarin III. Il y a eu entre temps un vote de sanction, un vote de critiques."
A. Hausser - Raffarin II a été sanctionné.
R - "Ecoutez, on ne peut pas dire que ce n'est pas un caractère national. Evidemment que les électeurs ont voté plus d'une manière nationale que pour les bilans de chaque président de région d'ailleurs. Parce que sinon les présidents de régions auraient été réélus."
A. Hausser - Vous vous trouvez quand même devant une situation délicate, parce que la décentralisation est en train de se mettre en place. Pour l'instant, le vote de la loi a été reporté, mais quand même un certain nombre de choses ont déjà été actées. Va-t-on se retrouver avec l'Etat, donc votre domaine, face aux régions qui se donneront le droit de désobéir, a dit F. Hollande lorsqu'il considérera que c'est mauvais pour les régions ?
R - "D'abord, la loi a été un peu repoussée parce que je crois que le Gouvernement, les ministres qui sont en charge du sujet, souhaitent discuter avec les nouveaux élus, ce qui me semble être un processus très démocratique. Et puis, de l'autre, ce serait tout à fait détestable que l'on ait d'un côté, une sorte de France des régions et de l'autre, la France de l'Etat. Cela ne fonctionne pas comme cela. Il y a des compétences qui sont réparties : les uns, ont des responsabilités dans tel et tel domaine, ils doivent les exercer. Et puis l'Etat a ses propres responsabilités. Je pense que, à la fois, les régions, les départements, les communes, les intercommunalités et puis l'Etat doivent travailler ensemble quelle que soit leur couleur politique. Donc, que les régions servent de la laboratoires, comme je l'ai entendu dire, sur tel ou tel point, ou servent à infléchir tel et tel dispositif d'Etat, me semblerait tout à fait détestable. Qu'il y ait, d'un côté, une sorte de France gérée par des régions, où les Français seraient une sorte de cobayes de laboratoires pour présidents de région nouvellement élus, et de l'autre, une France nationale... Non, je crois qu'il n'y a qu'une seule France. Elle doit être géré en cohérence. Et bien évidemment, me semble-t-il, l'Etat sera un partenaire tout à fait loyal des Conseils régionaux. Il y a des contrats de plan qu'on contractualise entre l'Etat et les régions, et cela doit être bien fait."
A. Hausser - Mais vous dites "pas de laboratoires", mais il y a quand même un certain nombre de compétences et même de nouveaux droits pour les régions. Après tout, on peut les accommoder, on peut les faire évoluer, et pas forcément de la même manière partout ?
R - "Oui et non. Ce que je veux dire, c'est que, bien évidemment, il peut y avoir de la créativité, des choses différentes et les présidents issus de la droite républicaine ont fait beaucoup de choses et des choses nouvelles. Mais dans le cadre ces compétences. S'il y a une sorte de réseau des régions, dont le but serait de déstabiliser d'une certaine manière un gouvernement élu démocratiquement, ce serait évidemment là une très très grande erreur. Je pense qu'il faut faire très attention à cela. Maintenant, que les Conseils régionaux, dans le domaine de la formation professionnelle, enfin tous les domaines qui sont les leurs, innovent, inventent, nous l'avons fait lorsque nous étions aux commandes de la plupart des régions françaises, que la gauche le fasse pourquoi pas."
A. Hausser - Donc, vous serez vigilants ?
R - "Oui, pas d'opposition entre les différents niveaux de gestion, d'organisation politique de la France. Non, je crois que les citoyens n'y ont pas intérêt. Ce n'est pas l'intérêt national."
A. Hausser - Je voudrais revenir à une question plus politique : vous avez présidé un club de jeunes députés, qui s'appelle "La boussole". Vous étiez une quarantaine, c'est cela ?
R - "28."
A. Hausser - 7 d'entre vous sont entrés au Gouvernement. C'était un vivier institutionnel ?
R - "Non. Vous savez, quand on rentre dans un groupe comme le groupe UMP, à 365, beaucoup de monde, je crois qu'on a envie de se retrouver à un moment donné pour essayer d'approfondir tel ou tel sujet. Et nous avions choisi de le faire à 25 ou 30. Et surtout avec l'idée que, quand on gouverne, quelquefois ça éloigne un peu, ce qui est naturel parce qu'il se passe beaucoup de choses. Et on avait envie de montrer que l'on avait fait campagne sur des thèmes et que l'on avait envie de tenir le cap, d'être au sein de l'Assemblée nationale, avec d'autres, bien évidemment. Des gens qui avions envie de dire aux ministres et au Gouvernement : essayons de tenir le cap, faisons-le ensemble, et en parfaite loyauté. Ce que l'on a fait."
A. Hausser - Quels étaient les critères d'entrée à "la Boussole" ?
R - "Des critères pas objectifs du tout. Des personnalités différentes, venant d'horizons différents, mais toutes avec le sentiment d'appartenir à une équipe. L'idée, c'est que, quand on est dans une majorité, on appartient à une équipe, on peut tout se dire à l'intérieur de cette équipe évidemment. Enfin, on joue ensemble, on est là pour marquer des buts ensemble, pour agir ensemble et pour réussir ensemble. Donc, pas de critiques, pas de faux-semblants, pas de crocs-en-jambe, mais en même temps, une honnêteté intellectuelle."
A. Hausser - Vous aviez remis un prix à J.-P. Delevoye et à F. Mer. Ils ont tous les deux été remerciés.
R - "Oui. Nous l'avions remis sur l'idée que nous voulions montrer que nous étions sensibles à tout ce qui relevait de la gestion publique. Aussi, d'une certaine manière, de la maîtrise des dépenses, c'est un point important. Et, à la fois, F. Mer, qui a mis "Bercy en mouvement" - pour reprendre son expression, parce que N. Sarkozy va évidemment poursuivre cela, à sa manière et avec son énergie -, et puis, en même temps, J.-P. Delevoye, qui avait réussi pas mal de choses dans le domaine de la Fonction publique, méritaient d'être récompensés par "la Boussole". Donc, je maintiens évidemment ceux que nous avions choisis à l'époque."
A. Hausser - Quand on réforme, on se fait essorer ?
R - "C'est difficile la réforme. C'est plus facile de ne rien faire que de faire. Simplement, le devoir d'un homme ou d'une femme publics c'est évidemment d'agir et parfois de supporter l'impopularité."
A. Hausser - Et vous vous y attendez également ?
R - "Oui, bien sûr. Moi, je crois qu'il faut avoir des convictions et que ces convictions il faut évidemment les mettre en oeuvre. Cela ne veut pas dire les mettre en oeuvre naïvement, stupidement. Il ne faut pas aller non plus dans le mur, il ne faut pas provoquer pour le plaisir des mécontentements. Mais lorsque c'est nécessaire et lorsque l'intérêt national est en cause, il peut se conjuguer avec les intérêts individuels, avec l'épanouissement individuel. Eh bien il faut y aller. Une démarche gagnant-gagnant, faire en sorte que la réforme soit gagnante pour l'intérêt national et gagnante également pour l'épanouissement de chacun de nos concitoyens."
(source : Premier ministre, Service d'information du gouvernement, le 5 avril 2004)
R - "R. Dutreil a un portefeuille plus large, puisqu'il s'occupe aussi de la Fonction publique. Je pense que la réforme de l'Etat, on en parle depuis bien longtemps, donc c'est une démarche permanente de réforme et d'adaptation de l'Etat. Je pense, par exemple, à la simplification administrative : c'est évidemment pas tout le sujet ..."
A. Hausser - Dans quels domaines ?
R - "On a récemment réformé les procurations, on a voté il y a 15 jours. C'est plus simple. Je sais bien que dans certains cas cela ne s'est pas toujours très bien passé mais cela se passera de mieux en mieux. On réforme sur la base de la confiance, on a confiance donc une déclaration sur l'honneur suffit pour voter par procuration. Je pense à d'autres sujets : réformer le permis de construire, c'est extrêmement compliqué l'urbanisme en France. Réformer et simplifier le permis de construire, cela va être dans les nouvelles lois d'habilitation. Donc, il y a beaucoup de choses qui doivent être faites pour rapprocher l'administration du citoyen. D'une certaine manière, l'administration est là pour contrôler aussi, mais surtout pour servir les citoyens."
A. Hausser - C'est une des recettes pour redonner confiance dans ce Gouvernement. A la sortie du premier Conseil, vous avez dit : "On est là pour longtemps". C'était de l'ironie... ?
R - "Non, non ce n'est pas de l'ironie."
A. Hausser - A gauche, on dit : on est dans une ambiance de fin de règne...
R - "Non, écoutez, d'abord ce n'est pas un règne. Je n'ai pas remarqué que c'est un régime monarchique. Donc, c'est une démocratie qui s'est exprimée, et le président de la République..."
A. Hausser - Bien exprimée...
R - "Oui, bien exprimée et tant mieux. Les élections sont là pour cela. Et le président de la République et le Premier ministre en ont tiré toutes les conséquences. Donc il y a un Gouvernement, profondément remanié, etc. Il n'y a aucune raison que ce Gouvernement soit là d'une manière comptée. Il est là jusqu'à ce que ceux qui nous dirigent, le Président et le Premier ministre, décideront autrement. Il n'y a pas de délais, il n'y a pas de contrat à durée indéterminée pour un gouvernement. Il peut être très bref comme cela peut être très long."
A. Hausser - Mais aujourd'hui, on attend quand même un nouveau souffle, certains parlent de "troisième souffle" pour J.-P. Raffarin, parce que...
R - "Enfin, moi, je fais un peu de sport. Le second et le troisième souffle ne sont pas mauvais, c'est ceux qui permettent d'aller loin."
A. Hausser - Que va nous dire le Premier ministre cet après-midi ?
R - "Je ne sais pas. Je pense que le Premier ministre va évidemment détailler ce qu'a dit le président de la République, qui a fixé une certain nombre d'orientations..."
A. Hausser - C'est-à-dire le contraire de ce qu'il avait dit auparavant.
R - "Vous êtes un peu injuste."
A. Hausser - Je parle du Premier ministre.
R - "Non, il va adapter évidemment son discours. Comment ne peut-on pas adapter ce qui... Raffarin II n'est pas Raffarin III. Il y a eu entre temps un vote de sanction, un vote de critiques."
A. Hausser - Raffarin II a été sanctionné.
R - "Ecoutez, on ne peut pas dire que ce n'est pas un caractère national. Evidemment que les électeurs ont voté plus d'une manière nationale que pour les bilans de chaque président de région d'ailleurs. Parce que sinon les présidents de régions auraient été réélus."
A. Hausser - Vous vous trouvez quand même devant une situation délicate, parce que la décentralisation est en train de se mettre en place. Pour l'instant, le vote de la loi a été reporté, mais quand même un certain nombre de choses ont déjà été actées. Va-t-on se retrouver avec l'Etat, donc votre domaine, face aux régions qui se donneront le droit de désobéir, a dit F. Hollande lorsqu'il considérera que c'est mauvais pour les régions ?
R - "D'abord, la loi a été un peu repoussée parce que je crois que le Gouvernement, les ministres qui sont en charge du sujet, souhaitent discuter avec les nouveaux élus, ce qui me semble être un processus très démocratique. Et puis, de l'autre, ce serait tout à fait détestable que l'on ait d'un côté, une sorte de France des régions et de l'autre, la France de l'Etat. Cela ne fonctionne pas comme cela. Il y a des compétences qui sont réparties : les uns, ont des responsabilités dans tel et tel domaine, ils doivent les exercer. Et puis l'Etat a ses propres responsabilités. Je pense que, à la fois, les régions, les départements, les communes, les intercommunalités et puis l'Etat doivent travailler ensemble quelle que soit leur couleur politique. Donc, que les régions servent de la laboratoires, comme je l'ai entendu dire, sur tel ou tel point, ou servent à infléchir tel et tel dispositif d'Etat, me semblerait tout à fait détestable. Qu'il y ait, d'un côté, une sorte de France gérée par des régions, où les Français seraient une sorte de cobayes de laboratoires pour présidents de région nouvellement élus, et de l'autre, une France nationale... Non, je crois qu'il n'y a qu'une seule France. Elle doit être géré en cohérence. Et bien évidemment, me semble-t-il, l'Etat sera un partenaire tout à fait loyal des Conseils régionaux. Il y a des contrats de plan qu'on contractualise entre l'Etat et les régions, et cela doit être bien fait."
A. Hausser - Mais vous dites "pas de laboratoires", mais il y a quand même un certain nombre de compétences et même de nouveaux droits pour les régions. Après tout, on peut les accommoder, on peut les faire évoluer, et pas forcément de la même manière partout ?
R - "Oui et non. Ce que je veux dire, c'est que, bien évidemment, il peut y avoir de la créativité, des choses différentes et les présidents issus de la droite républicaine ont fait beaucoup de choses et des choses nouvelles. Mais dans le cadre ces compétences. S'il y a une sorte de réseau des régions, dont le but serait de déstabiliser d'une certaine manière un gouvernement élu démocratiquement, ce serait évidemment là une très très grande erreur. Je pense qu'il faut faire très attention à cela. Maintenant, que les Conseils régionaux, dans le domaine de la formation professionnelle, enfin tous les domaines qui sont les leurs, innovent, inventent, nous l'avons fait lorsque nous étions aux commandes de la plupart des régions françaises, que la gauche le fasse pourquoi pas."
A. Hausser - Donc, vous serez vigilants ?
R - "Oui, pas d'opposition entre les différents niveaux de gestion, d'organisation politique de la France. Non, je crois que les citoyens n'y ont pas intérêt. Ce n'est pas l'intérêt national."
A. Hausser - Je voudrais revenir à une question plus politique : vous avez présidé un club de jeunes députés, qui s'appelle "La boussole". Vous étiez une quarantaine, c'est cela ?
R - "28."
A. Hausser - 7 d'entre vous sont entrés au Gouvernement. C'était un vivier institutionnel ?
R - "Non. Vous savez, quand on rentre dans un groupe comme le groupe UMP, à 365, beaucoup de monde, je crois qu'on a envie de se retrouver à un moment donné pour essayer d'approfondir tel ou tel sujet. Et nous avions choisi de le faire à 25 ou 30. Et surtout avec l'idée que, quand on gouverne, quelquefois ça éloigne un peu, ce qui est naturel parce qu'il se passe beaucoup de choses. Et on avait envie de montrer que l'on avait fait campagne sur des thèmes et que l'on avait envie de tenir le cap, d'être au sein de l'Assemblée nationale, avec d'autres, bien évidemment. Des gens qui avions envie de dire aux ministres et au Gouvernement : essayons de tenir le cap, faisons-le ensemble, et en parfaite loyauté. Ce que l'on a fait."
A. Hausser - Quels étaient les critères d'entrée à "la Boussole" ?
R - "Des critères pas objectifs du tout. Des personnalités différentes, venant d'horizons différents, mais toutes avec le sentiment d'appartenir à une équipe. L'idée, c'est que, quand on est dans une majorité, on appartient à une équipe, on peut tout se dire à l'intérieur de cette équipe évidemment. Enfin, on joue ensemble, on est là pour marquer des buts ensemble, pour agir ensemble et pour réussir ensemble. Donc, pas de critiques, pas de faux-semblants, pas de crocs-en-jambe, mais en même temps, une honnêteté intellectuelle."
A. Hausser - Vous aviez remis un prix à J.-P. Delevoye et à F. Mer. Ils ont tous les deux été remerciés.
R - "Oui. Nous l'avions remis sur l'idée que nous voulions montrer que nous étions sensibles à tout ce qui relevait de la gestion publique. Aussi, d'une certaine manière, de la maîtrise des dépenses, c'est un point important. Et, à la fois, F. Mer, qui a mis "Bercy en mouvement" - pour reprendre son expression, parce que N. Sarkozy va évidemment poursuivre cela, à sa manière et avec son énergie -, et puis, en même temps, J.-P. Delevoye, qui avait réussi pas mal de choses dans le domaine de la Fonction publique, méritaient d'être récompensés par "la Boussole". Donc, je maintiens évidemment ceux que nous avions choisis à l'époque."
A. Hausser - Quand on réforme, on se fait essorer ?
R - "C'est difficile la réforme. C'est plus facile de ne rien faire que de faire. Simplement, le devoir d'un homme ou d'une femme publics c'est évidemment d'agir et parfois de supporter l'impopularité."
A. Hausser - Et vous vous y attendez également ?
R - "Oui, bien sûr. Moi, je crois qu'il faut avoir des convictions et que ces convictions il faut évidemment les mettre en oeuvre. Cela ne veut pas dire les mettre en oeuvre naïvement, stupidement. Il ne faut pas aller non plus dans le mur, il ne faut pas provoquer pour le plaisir des mécontentements. Mais lorsque c'est nécessaire et lorsque l'intérêt national est en cause, il peut se conjuguer avec les intérêts individuels, avec l'épanouissement individuel. Eh bien il faut y aller. Une démarche gagnant-gagnant, faire en sorte que la réforme soit gagnante pour l'intérêt national et gagnante également pour l'épanouissement de chacun de nos concitoyens."
(source : Premier ministre, Service d'information du gouvernement, le 5 avril 2004)