Interview de M. Charles Josselin, ministre délégué à la coopération et à la francophonie, dans "Le Point" le 29 septembre 2000, sur le rôle du Centre d'information sur le volontariat international (CICI) et l'instauration de volontaires civils.

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Circonstance : Inauguration du Centre d'information sur le volontariat international (Civi) le 10 octobre 2000

Média : Le Point

Texte intégral

Q - Le 10 octobre sera inauguré le Centre d'information sur le volontariat international (Civi). Quelles sont les innovations par rapport à l'ancienne formule qui poussait des jeunes vers la coopération pour échapper à la caserne ?
R - La professionnalisation des armées a poussé à s'interroger sur la création d'une forme civile du service national. En février dernier, une loi était adoptée à l'unanimité par les deux Assemblées et créait un volontariat civil. La nouveauté ? Il s'adresse aux jeunes filles comme aux garçons de toute l'Union européenne, âgés de 18 à 28 ans. Il peut s'exercer en France, dans le secteur social, comme à l'étranger, où les jeunes contribueront au rayonnement de la France. La différence ? Hier, les volontaires du service national (VSN) étaient souvent des "fils d'archevêque" qui avaient fait des études universitaires et voulaient échapper au service national. Demain, les jeunes auront d'autres motivations. Certains voudront réaliser un projet professionnel ponctuel, d'autres rechercheront, à travers la coopération au développement, un engagement citoyen.
Q - L'objectif est-il de faire acquérir une expérience professionnelle ou de se substituer à l'assistance technique ?
R - Nous voulons faire se rencontrer deux ambitions. Celle de la France : grâce aux volontaires civils, nous allons densifier notre coopération avec les pays pauvres. Ainsi des jeunes peuvent être les opérateurs de collectivités locales qui lancent nombre de projets de développement. Ce volontariat va aussi répondre à l'ambition de jeunes qui ont un projet professionnel.
Q - Ne risque-t-on pas de trouver beaucoup d'exclus du système scolaire ?
R - C'est vrai qu'ils n'auront pas le même profil que les VSN d'hier. Ils ne feront pas les mêmes travaux, mais ils seront plus motivés. Ainsi, des jeunes nés de parents émigrés pourront retrouver leur identité en travaillant sur des projets dans la région d'origine de leur famille. Tous auront un statut de droit public et seront rémunérés 3 400 francs par mois au minimum, par leur employeur (entreprise, association ou collectivité locale françaises) qui passe un contrat avec l'Etat./.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 2 octobre 2000)