Texte intégral
Q- La France perd trois places et devient le trentième pays mondial en termes de compétitivité. Je sais que certains gouvernements sont furieux, après ce classement [du Forum économique mondial], les Espagnols notamment. Est-ce que vous aussi, vous dites que de toute façon, ce classement n'a aucune valeur ou est-ce que vous le regardez quand même avec un il intéressé ?
R- Je le regarde avec un il très intéressé et je regarde surtout les trois classements. Je voudrais éviter la langue de bois et parler un tout petit peu technique...
Q- Formidable !
R- Le classement Davos, en fait, comprend trois classements distincts. Il y a un classement qui s'appelle le classement de la croissance, un classement qui s'appelle le classement du business, et un classement qui est la synthèse des deux, qui est le "global compétitive Ness index". Sur le premier classement, c'est-à-dire celui qui repose sur une analyse macro-économique, le classement de la croissance, on est effectivement en trentième position, ce qui est trois places de moins que l'année dernière. Mais c'est un classement de nature macro-économique. En revanche, sur le classement business, qui est celui qui intéresse les chefs d'entreprise, qui est celui qui intéresse les investisseurs, nous sommes en très net progrès, puisque nous sommes onzième : on gagne une place par rapport à 2004, mais on se situe à un rang qui est à peu près compatible avec le volume des investissements étrangers que nous attirons régulièrement en France depuis des années. Et puis le troisième index, qui est la synthèse des deux, le Global compétitive Ness index, sur lequel, curieusement d'ailleurs, le World Economic Forum ne choisit pas de communiquer - c'est là où je leur en veux -, on est en nette progression, puisque l'on est douzième et que nous gagnons cinq places par rapport à 2004. Donc, ma lecture de ces trois index - et je me fonde évidemment sur la synthèse des deux, pour arriver au troisième -, je dis "très bien" : on est en douzième position, on peut faire mieux évidemment et on peut correspondre un peu au volume des investissements étrangers en France, qui sont très importants. Je vous rappelle que la France est le deuxième pays d'accueil des investissements étrangers en Europe. Donc, grâce au ciel, les investisseurs ne se fondent pas que sur les classements, qui tombent comme les feuilles d'automne en ce moment, ils se fondent sur les attraits effectifs des territoires. Et la France, dans ce domaine-là, clairement, attire les investisseurs étrangers, puisque nous sommes le deuxième en Europe et que nous nous classons, depuis des années maintenant, dans les dix premiers.
Parfois, nous sommes troisième, parfois nous sommes cinquième, mais on est toujours dans les dix premiers.
Q- Au-delà de ces classements, est-ce que cela veut dire qu'en termes macro-économiques, en termes de conjoncture, la France est dans un environnement hostile, et que les entreprises, elles, par contre, tirent leur épingle de ce jeu là, qui est pourtant difficile ?
R- Le Business compétitive Ness index repose sur l'analyse que font les hommes d'affaires, que font les investisseurs, sur l'environnement économique et sur leurs perspectives d'investissement. C'est donc leur sentiment objectif sur le pays et sur les perspectives de retour sur investissement, parce que l'on n'investit pas sans calculer la manière dont va opérer et revenir dans ses investissements. C'est celui là qui est vraiment le plus sensible. L'autre, le "Growth", celui analyse la croissance, est fondé sur des analyses purement objectives, qui concernent les déficits publics, le déficit du commerce extérieur - que je connais bien - et un certain nombre d'autres indicateurs.
Q- Justement, on a l'impression que le budget, qui a été présenté hier, parie énormément sur un redressement des comptes de l'exportation, notamment la reprise de la demande interne en Allemagne, qui va faciliter les entreprises françaises, la perte de compétitivité liée à l'euro va s'estomper en 2006... On fait de sacrés paris sur le commerce extérieur ! Faites-vous les mêmes ?
R- On est en ordre de bataille pour répondre à ce que nous espérons, c'est-à-dire effectivement un regain de la croissance en Allemagne. Vous savez que l'Allemagne est notre plus gros acheteur et que cette année, en particulier, les exportations françaises ont beaucoup souffert de l'espèce d'atonie du marché allemand, parce que les Allemands nous ont peu acheté par rapport à ce que nous, nous leur avons acheté - on est le premier client et le premier fournisseur. Nous espérons que la croissance va repartir en Allemagne et, dans ces conditions, cela nous arrangerait bien au niveau de nos exportations, c'est évident.
Q- L'objectif du budget est le doublement du rythme de croissance des exportations. Vous pensez qu'il n'est pas illusoire ?
R- Il faut se fixer des objectifs élevés et puis faire tout ce que l'on peut pour les atteindre. Et le Gouvernement peut créer un environnement et puis les entreprises travaillent.
Un discours de chef d'entreprise, d'une certaine manière !
(Source : premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 29 septembre 2005)
R- Je le regarde avec un il très intéressé et je regarde surtout les trois classements. Je voudrais éviter la langue de bois et parler un tout petit peu technique...
Q- Formidable !
R- Le classement Davos, en fait, comprend trois classements distincts. Il y a un classement qui s'appelle le classement de la croissance, un classement qui s'appelle le classement du business, et un classement qui est la synthèse des deux, qui est le "global compétitive Ness index". Sur le premier classement, c'est-à-dire celui qui repose sur une analyse macro-économique, le classement de la croissance, on est effectivement en trentième position, ce qui est trois places de moins que l'année dernière. Mais c'est un classement de nature macro-économique. En revanche, sur le classement business, qui est celui qui intéresse les chefs d'entreprise, qui est celui qui intéresse les investisseurs, nous sommes en très net progrès, puisque nous sommes onzième : on gagne une place par rapport à 2004, mais on se situe à un rang qui est à peu près compatible avec le volume des investissements étrangers que nous attirons régulièrement en France depuis des années. Et puis le troisième index, qui est la synthèse des deux, le Global compétitive Ness index, sur lequel, curieusement d'ailleurs, le World Economic Forum ne choisit pas de communiquer - c'est là où je leur en veux -, on est en nette progression, puisque l'on est douzième et que nous gagnons cinq places par rapport à 2004. Donc, ma lecture de ces trois index - et je me fonde évidemment sur la synthèse des deux, pour arriver au troisième -, je dis "très bien" : on est en douzième position, on peut faire mieux évidemment et on peut correspondre un peu au volume des investissements étrangers en France, qui sont très importants. Je vous rappelle que la France est le deuxième pays d'accueil des investissements étrangers en Europe. Donc, grâce au ciel, les investisseurs ne se fondent pas que sur les classements, qui tombent comme les feuilles d'automne en ce moment, ils se fondent sur les attraits effectifs des territoires. Et la France, dans ce domaine-là, clairement, attire les investisseurs étrangers, puisque nous sommes le deuxième en Europe et que nous nous classons, depuis des années maintenant, dans les dix premiers.
Parfois, nous sommes troisième, parfois nous sommes cinquième, mais on est toujours dans les dix premiers.
Q- Au-delà de ces classements, est-ce que cela veut dire qu'en termes macro-économiques, en termes de conjoncture, la France est dans un environnement hostile, et que les entreprises, elles, par contre, tirent leur épingle de ce jeu là, qui est pourtant difficile ?
R- Le Business compétitive Ness index repose sur l'analyse que font les hommes d'affaires, que font les investisseurs, sur l'environnement économique et sur leurs perspectives d'investissement. C'est donc leur sentiment objectif sur le pays et sur les perspectives de retour sur investissement, parce que l'on n'investit pas sans calculer la manière dont va opérer et revenir dans ses investissements. C'est celui là qui est vraiment le plus sensible. L'autre, le "Growth", celui analyse la croissance, est fondé sur des analyses purement objectives, qui concernent les déficits publics, le déficit du commerce extérieur - que je connais bien - et un certain nombre d'autres indicateurs.
Q- Justement, on a l'impression que le budget, qui a été présenté hier, parie énormément sur un redressement des comptes de l'exportation, notamment la reprise de la demande interne en Allemagne, qui va faciliter les entreprises françaises, la perte de compétitivité liée à l'euro va s'estomper en 2006... On fait de sacrés paris sur le commerce extérieur ! Faites-vous les mêmes ?
R- On est en ordre de bataille pour répondre à ce que nous espérons, c'est-à-dire effectivement un regain de la croissance en Allemagne. Vous savez que l'Allemagne est notre plus gros acheteur et que cette année, en particulier, les exportations françaises ont beaucoup souffert de l'espèce d'atonie du marché allemand, parce que les Allemands nous ont peu acheté par rapport à ce que nous, nous leur avons acheté - on est le premier client et le premier fournisseur. Nous espérons que la croissance va repartir en Allemagne et, dans ces conditions, cela nous arrangerait bien au niveau de nos exportations, c'est évident.
Q- L'objectif du budget est le doublement du rythme de croissance des exportations. Vous pensez qu'il n'est pas illusoire ?
R- Il faut se fixer des objectifs élevés et puis faire tout ce que l'on peut pour les atteindre. Et le Gouvernement peut créer un environnement et puis les entreprises travaillent.
Un discours de chef d'entreprise, d'une certaine manière !
(Source : premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 29 septembre 2005)