Texte intégral
Q- D'abord, une question de méthode : le Premier ministre a cent jours pour redonner la confiance aux Français, c'est ce qu'il a promis. Vous, élu, président du groupe UMP à l'Assemblée nationale, êtes-vous partisan que le Gouvernement procède par ordonnances pour aller vite, autrement dit, êtes-vous prêt à lui laisser les mains libres, quitte ensuite, à ratifier ce qu'il aura décidé ?
R- Les députés du groupe UMP sont acquis à la priorité qui est celle de redresser la situation de l'emploi. Donc, si le Gouvernement choisit une méthode pour légiférer, et que celle-ci est préparée avec les députés du groupe UMP, dans la concertation, alors nous irons dans le sens de l'efficacité la plus grande et la plus rapide.
Q- Mais vous-même, conseilleriez-vous au Premier ministre de procéder par ordonnances pour, précisément, être rapide et efficace ?
R- Je n'ai pas à donner ce conseil...
Q- Vous avez un avis ?
R- ...Ce que je souhaite, c'est que les choses aillent vite, que les Français comprennent que le Gouvernement est totalement mobilisé, que la majorité, le groupe UMP, est totalement mobilisée, pour obtenir des résultats, en particulier sur la priorité absolue, c'est-à-dire, l'emploi. Et s'il faut procéder pour certaines mesures par la voie des ordonnances, alors il faudra le faire.
Q- Le départ n'est-il pas un peu "cafouilleux", pardonnez-moi, mais au moment où l'on veut donner de la visibilité à l'action du Gouvernement, d'un côté, vous dites : les réformes qui ont été faites, précédemment, on n'y touche pas, et de l'autre, on apprend que G. de Robien, en réalité, remet au placard une partie de la réforme de l'Education nationale, et que le nouveau garde des Sceaux s'apprête à amputer la loi Perben II ?
R- Je n'ai pas du tout compris les choses comme cela, et comme j'en avais le doute, je m'en suis entretenu, à la fois avec G. de Robien, ministre de l'Education nationale, et, à la fois, avec le Premier ministre. Et tous deux - d'ailleurs officiellement, hier, le Premier ministre l'a confirmé - ont dit que rien ne serait changé sur le calendrier d'application de la réforme de l'école, c'est une réforme fondamentale, qui a été votée par le Parlement, et qui doit s'appliquer dès la rentrée.
Q- Alors, comment expliquer à l'opinion que, G. de Robien, qui a déjà sur d'autres terrains, on se souvient de la fameuse loi sur...le projet de loi, sur le service minimum, a eu une fonction anesthésiante, ne va pas procéder de même sur l'Education nationale ?
R- Il est tout à fait normal que G. de Robien, arrivant dans cette nouvelle responsabilité, prenne contact avec les partenaires sociaux, qu'il parle avec eux. Mais cela ne change rien sur la détermination du Gouvernement auquel il appartient, et également, sur la détermination de la majorité.
Q- Il y a une chose que l'on ne comprend pas très bien : le Premier ministre va décréter une mobilisation générale sur l'emploi, il l'a déjà dit. A quoi a servi et à quoi sert un plan, qui était un plan de mobilisation générale pour l'emploi, qui s'appelait "le plan de cohésion sociale" de M. Borloo ? Va-t-on faire mieux ? Que va-t-on ajouter à ce plan ? Etait-il à ce point inefficace ou insuffisant ?
R- Deux choses : le plan de cohésion sociale, c'est un socle qui est assez lourd, qui est en train de se mettre en mouvement, qui commence à donner des résultats, et c'est sur ce socle que le Gouvernement de D. de Villepin va pouvoir développer de nouvelles mesures, de nouvelles dispositions, utiliser toutes les idées, tous les moyens, pour faire progresser, encore une fois, tout ce qui doit avancer, lever les blocages, résoudre les problèmes, et il y en a beaucoup, vous le savez.
Q- Mais, alors, précisément, ce plan de cohésion sociale a été construit essentiellement autour de différents modes - emplois aidés, subventionnés - que ce soient les emplois pour les RMIstes, que ce soient les emplois CIVIS et autres. Pensez-vous, vous, qu'il faut bousculer le fameux "modèle social français" en réformant le code du travail ?
R- Une réforme complète du Code du travail, ce n'est évidemment pas ce qui est attendu, ni ce qui est prévu. Qu'il faille, ici ou là, apporter des modifications, des adaptations qui doivent avoir une lisibilité, une efficacité totale en direction de l'amélioration de l'emploi, lever les freins, permettre de créer de nouveaux emplois, oui. Mais cela, ce sera convenu dans la concertation, j'en suis sûr.
Q- Mais vous avez entendu les organisations syndicales, que, curieusement d'ailleurs, le Premier ministre a rencontré avant son discours d'investiture cet après-midi, comme s'il se mettait un peu...ou il risquait de devenir "otage" des organisations syndicales. Les organisations syndicales ont dit : chiffon rouge ! Si on touche quoi que ce soit au Code du travail, c'est la guerre ! Le Premier ministre doit-il aller contre les organisations syndicales ?
R- Il faut écouter ce qu'on dit les Français le 29 mai. Le 29 mai, les Français ont dit : il faut que cela bouge ! Il faut répondre à nos problèmes ! Et donc...
Q- Pardonnez-moi, je vous interrompts. N'ont-ils pas dit le 29 mai : surtout, ne touchons pas au "modèle social français" ?
R- Ils n'ont pas dit cela. Ils ont dit : nous avons un problème qui touche à notre emploi, qui touche à notre avenir, à la sécurité de notre avenir, nous ne voulons pas que ceci se dégrade encore, et nous voulons, au contraire, retrouver, tout de suite, l'espoir et voir tout de suite notre situation s'améliorer. Et tout ce qui est immobilisme nous conduit évidemment à reculer. A voir la situation de l'emploi se dégrader et notre protection sociale être menacée. Par conséquent, le Premier ministre, naturellement, s'est concerté avec les partenaires sociaux, avec les syndicats. Hier, avec les députés UMP, nous avons eu une réunion d'une heure et demie, excessivement riche en échanges. Le Premier ministre a écouté, les députés ont exprimé, ils ont formulé les idées, les propositions qui sont les leurs, d'ailleurs que D. de Villepin avait pour un certain nombre d'entre elles déjà entendues.
Q- Mais quand vous entendez le Premier ministre dire : "je promets de rendre la confiance aux Français d'ici à 100 jours", que vous voyez la cote de popularité du président de la République, elle n'a jamais été aussi basse dans l'histoire de la Vème République, quand vous voyez la confiance, a priori, que font les Français à un Premier ministre rentrant à Matignon - jamais un Premier ministre n'avait entreprise sa tâche dans un tel état de disgrâce - est-ce que vous croyez vraiment, que D. de Villepin, d'ici au 1er septembre, c'est-à-dire, après une période de vacances, va avoir des résultats ?
R- Il le faut. Il faut, d'ailleurs dans "les Cents jours" c'est rétablir la confiance que D. de Villepin a souhaité, a annoncé...
Q- Pour rétablir la confiance, il faut des résultats...
R- Et les résultats vont suivre, c'est absolument nécessaire. Alors, c'est vrai...
Q- Attendez, c'est la confiance qui suit les résultats, ce ne sont pas les résultats qui suivent la confiance...
R- La situation est difficile. Il faut redonner confiance aux Français. Et ce n'est pas parce que l'on part d'un état de compréhension qui soit mauvais aujourd'hui...
Q- Pardonnez-moi, je vous interrompts...
R- ...qu'il faut refuser de tenter, et de s'engager.
R- Vous connaissez bien le groupe, hein...
R- Oui.
Q- ...le groupe UMP...
R- Cela, oui, je le connais, oui.
Q- N'avez-vous pas le sentiment qu'ils auraient été plus satisfaits s'ils avaient eu N. Sarkozy comme Premier ministre ? Par inclination ?
R- Mais qu'avons-nous ? Nous avons aujourd'hui un Gouvernement où l'on additionne, avec D. de Villepin et N. Sarkozy...
Q- Non, non, mais à votre avis ?
R- ...l'envie d'agir, l'efficacité, c'est ce qu'il faut pour notre pays. Cet après-midi, vous allez intervenir à la tribune, en réponse au Premier ministre. Allez-vous lui poser des questions comme le souhaite, par exemple, un de vos députés, M. Dupont-Aignan, sur la Constitution ? Faut-il la réécrire ? Sur la Banque centrale européenne : faut-il baisser les taux ?
Q- Cet après-midi, je vais exprimer ce que la quasi-totalité des députés UMP exprime et ressent. L'UMP ne s'est pas déchirée, ne s'est pas divisée dans cette campagne. Les électeurs de l'UMP ont voté à 80 % pour le Traité. Quant aux députés, je crois 163, il y en a 11 qui étaient contre. Donc, mon rôle de président est d'aller dans le sens de ce qui prévaut de façon éclatante dans notre groupe, dans notre majorité, chez nos électeurs, et d'aller dans le sens de la conquête de nouveaux emplois, de nouveaux progrès.
Q- Pour la première fois, l'UDF va rester sur le bord du chemin - ce qu'elle n'avait pas fait avec J.-P. Raffarin - au niveau du discours d'investiture. Qu'est-ce que vous dites à F. Bayrou ?
R- Je crois que les préjugés sur les hommes et sur les équipes sont un comportement d'un autre temps. On écoute d'abord les propositions, et après on juge et on décide.
(Source : premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 9 juin 2005)
R- Les députés du groupe UMP sont acquis à la priorité qui est celle de redresser la situation de l'emploi. Donc, si le Gouvernement choisit une méthode pour légiférer, et que celle-ci est préparée avec les députés du groupe UMP, dans la concertation, alors nous irons dans le sens de l'efficacité la plus grande et la plus rapide.
Q- Mais vous-même, conseilleriez-vous au Premier ministre de procéder par ordonnances pour, précisément, être rapide et efficace ?
R- Je n'ai pas à donner ce conseil...
Q- Vous avez un avis ?
R- ...Ce que je souhaite, c'est que les choses aillent vite, que les Français comprennent que le Gouvernement est totalement mobilisé, que la majorité, le groupe UMP, est totalement mobilisée, pour obtenir des résultats, en particulier sur la priorité absolue, c'est-à-dire, l'emploi. Et s'il faut procéder pour certaines mesures par la voie des ordonnances, alors il faudra le faire.
Q- Le départ n'est-il pas un peu "cafouilleux", pardonnez-moi, mais au moment où l'on veut donner de la visibilité à l'action du Gouvernement, d'un côté, vous dites : les réformes qui ont été faites, précédemment, on n'y touche pas, et de l'autre, on apprend que G. de Robien, en réalité, remet au placard une partie de la réforme de l'Education nationale, et que le nouveau garde des Sceaux s'apprête à amputer la loi Perben II ?
R- Je n'ai pas du tout compris les choses comme cela, et comme j'en avais le doute, je m'en suis entretenu, à la fois avec G. de Robien, ministre de l'Education nationale, et, à la fois, avec le Premier ministre. Et tous deux - d'ailleurs officiellement, hier, le Premier ministre l'a confirmé - ont dit que rien ne serait changé sur le calendrier d'application de la réforme de l'école, c'est une réforme fondamentale, qui a été votée par le Parlement, et qui doit s'appliquer dès la rentrée.
Q- Alors, comment expliquer à l'opinion que, G. de Robien, qui a déjà sur d'autres terrains, on se souvient de la fameuse loi sur...le projet de loi, sur le service minimum, a eu une fonction anesthésiante, ne va pas procéder de même sur l'Education nationale ?
R- Il est tout à fait normal que G. de Robien, arrivant dans cette nouvelle responsabilité, prenne contact avec les partenaires sociaux, qu'il parle avec eux. Mais cela ne change rien sur la détermination du Gouvernement auquel il appartient, et également, sur la détermination de la majorité.
Q- Il y a une chose que l'on ne comprend pas très bien : le Premier ministre va décréter une mobilisation générale sur l'emploi, il l'a déjà dit. A quoi a servi et à quoi sert un plan, qui était un plan de mobilisation générale pour l'emploi, qui s'appelait "le plan de cohésion sociale" de M. Borloo ? Va-t-on faire mieux ? Que va-t-on ajouter à ce plan ? Etait-il à ce point inefficace ou insuffisant ?
R- Deux choses : le plan de cohésion sociale, c'est un socle qui est assez lourd, qui est en train de se mettre en mouvement, qui commence à donner des résultats, et c'est sur ce socle que le Gouvernement de D. de Villepin va pouvoir développer de nouvelles mesures, de nouvelles dispositions, utiliser toutes les idées, tous les moyens, pour faire progresser, encore une fois, tout ce qui doit avancer, lever les blocages, résoudre les problèmes, et il y en a beaucoup, vous le savez.
Q- Mais, alors, précisément, ce plan de cohésion sociale a été construit essentiellement autour de différents modes - emplois aidés, subventionnés - que ce soient les emplois pour les RMIstes, que ce soient les emplois CIVIS et autres. Pensez-vous, vous, qu'il faut bousculer le fameux "modèle social français" en réformant le code du travail ?
R- Une réforme complète du Code du travail, ce n'est évidemment pas ce qui est attendu, ni ce qui est prévu. Qu'il faille, ici ou là, apporter des modifications, des adaptations qui doivent avoir une lisibilité, une efficacité totale en direction de l'amélioration de l'emploi, lever les freins, permettre de créer de nouveaux emplois, oui. Mais cela, ce sera convenu dans la concertation, j'en suis sûr.
Q- Mais vous avez entendu les organisations syndicales, que, curieusement d'ailleurs, le Premier ministre a rencontré avant son discours d'investiture cet après-midi, comme s'il se mettait un peu...ou il risquait de devenir "otage" des organisations syndicales. Les organisations syndicales ont dit : chiffon rouge ! Si on touche quoi que ce soit au Code du travail, c'est la guerre ! Le Premier ministre doit-il aller contre les organisations syndicales ?
R- Il faut écouter ce qu'on dit les Français le 29 mai. Le 29 mai, les Français ont dit : il faut que cela bouge ! Il faut répondre à nos problèmes ! Et donc...
Q- Pardonnez-moi, je vous interrompts. N'ont-ils pas dit le 29 mai : surtout, ne touchons pas au "modèle social français" ?
R- Ils n'ont pas dit cela. Ils ont dit : nous avons un problème qui touche à notre emploi, qui touche à notre avenir, à la sécurité de notre avenir, nous ne voulons pas que ceci se dégrade encore, et nous voulons, au contraire, retrouver, tout de suite, l'espoir et voir tout de suite notre situation s'améliorer. Et tout ce qui est immobilisme nous conduit évidemment à reculer. A voir la situation de l'emploi se dégrader et notre protection sociale être menacée. Par conséquent, le Premier ministre, naturellement, s'est concerté avec les partenaires sociaux, avec les syndicats. Hier, avec les députés UMP, nous avons eu une réunion d'une heure et demie, excessivement riche en échanges. Le Premier ministre a écouté, les députés ont exprimé, ils ont formulé les idées, les propositions qui sont les leurs, d'ailleurs que D. de Villepin avait pour un certain nombre d'entre elles déjà entendues.
Q- Mais quand vous entendez le Premier ministre dire : "je promets de rendre la confiance aux Français d'ici à 100 jours", que vous voyez la cote de popularité du président de la République, elle n'a jamais été aussi basse dans l'histoire de la Vème République, quand vous voyez la confiance, a priori, que font les Français à un Premier ministre rentrant à Matignon - jamais un Premier ministre n'avait entreprise sa tâche dans un tel état de disgrâce - est-ce que vous croyez vraiment, que D. de Villepin, d'ici au 1er septembre, c'est-à-dire, après une période de vacances, va avoir des résultats ?
R- Il le faut. Il faut, d'ailleurs dans "les Cents jours" c'est rétablir la confiance que D. de Villepin a souhaité, a annoncé...
Q- Pour rétablir la confiance, il faut des résultats...
R- Et les résultats vont suivre, c'est absolument nécessaire. Alors, c'est vrai...
Q- Attendez, c'est la confiance qui suit les résultats, ce ne sont pas les résultats qui suivent la confiance...
R- La situation est difficile. Il faut redonner confiance aux Français. Et ce n'est pas parce que l'on part d'un état de compréhension qui soit mauvais aujourd'hui...
Q- Pardonnez-moi, je vous interrompts...
R- ...qu'il faut refuser de tenter, et de s'engager.
R- Vous connaissez bien le groupe, hein...
R- Oui.
Q- ...le groupe UMP...
R- Cela, oui, je le connais, oui.
Q- N'avez-vous pas le sentiment qu'ils auraient été plus satisfaits s'ils avaient eu N. Sarkozy comme Premier ministre ? Par inclination ?
R- Mais qu'avons-nous ? Nous avons aujourd'hui un Gouvernement où l'on additionne, avec D. de Villepin et N. Sarkozy...
Q- Non, non, mais à votre avis ?
R- ...l'envie d'agir, l'efficacité, c'est ce qu'il faut pour notre pays. Cet après-midi, vous allez intervenir à la tribune, en réponse au Premier ministre. Allez-vous lui poser des questions comme le souhaite, par exemple, un de vos députés, M. Dupont-Aignan, sur la Constitution ? Faut-il la réécrire ? Sur la Banque centrale européenne : faut-il baisser les taux ?
Q- Cet après-midi, je vais exprimer ce que la quasi-totalité des députés UMP exprime et ressent. L'UMP ne s'est pas déchirée, ne s'est pas divisée dans cette campagne. Les électeurs de l'UMP ont voté à 80 % pour le Traité. Quant aux députés, je crois 163, il y en a 11 qui étaient contre. Donc, mon rôle de président est d'aller dans le sens de ce qui prévaut de façon éclatante dans notre groupe, dans notre majorité, chez nos électeurs, et d'aller dans le sens de la conquête de nouveaux emplois, de nouveaux progrès.
Q- Pour la première fois, l'UDF va rester sur le bord du chemin - ce qu'elle n'avait pas fait avec J.-P. Raffarin - au niveau du discours d'investiture. Qu'est-ce que vous dites à F. Bayrou ?
R- Je crois que les préjugés sur les hommes et sur les équipes sont un comportement d'un autre temps. On écoute d'abord les propositions, et après on juge et on décide.
(Source : premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 9 juin 2005)