Texte intégral
Mes premiers mots sont pour vous, membres de l'Assemblée Générale du Mouvement des Entreprises de France et chers amis : merci de votre confiance, merci de votre engagement, merci de votre enthousiasme. Vous m'avez choisie pour présider notre mouvement. J'en mesure l'immense honneur et je mesure l'ampleur de mes responsabilités.
Je voudrais vous dire ma fierté et ma joie. Pas seulement pour moi. Mais pour notre Mouvement qui en choisissant de porter une femme à sa tête indique à la France entière l'esprit de modernité qui anime ses entreprises.
Je veux dire à Ernest-Antoine Seillière tout ce que nous lui devons. Cher Ernest-Antoine, rien n'aurait été possible sans vous .Vous nous avez rendu notre fierté d'entrepreneurs. Vous avez montré la voie en exerçant avec l'intelligence et le panache qui vous caractérisent un droit d'ingérence dans le débat public. Vous avez prouvé l'attachement viscéral des entrepreneurs français aux valeurs de la démocratie en lançant la refondation sociale et tout récemment encore en organisant votre succession dans le cadre totalement inédit d'une compétition publique. Je veux rendre hommage à la force avec laquelle vous avez présidez le Conseil Exécutif, à la bonne humeur que vous y avez en permanence insuffler. Trop de Français sans doute ignorent encore combien vous êtes un homme chaleureux et généreux et combien vous êtes préoccupé par l'intérêt général. Nous comptons sur vous pour contribuer à relancer le projet européen, pour nous entraîner avec énergie et enthousiasme vers l'économie de la connaissance !
Je veux remercier Charles Beigbeder pour les idées nouvelles et stimulantes qu'il ne cesse d'apporter et dont il a fait bénéficier la campagne dès son début.
Je veux remercier Francis Mer et Guillaume Sarkozy qui ont donné à la campagne un rayonnement et une dignité particulière.
Je veux féliciter Yvon Jacob et Hugues-Arnaud Mayer pour leur campagne. Ils ont été des concurrents plein d'ardeur et de convictions.
La campagne est finie ! Nous allons maintenant nous mettre tous ensemble au travail !
1- Nous allons tous ensemble nous mettre au travail avec méthode.
La méthode, c'est la voie que nous indique la campagne. Car celle-ci en permettant le débat, l'écoute mutuelle, la confrontation, a fait jaillir des propositions. Votre vote aujourd'hui a transformé ces propositions en engagements et en objectifs.
Premier engagement : parler d'économie, expliquer l'économie, faire aimer l'économie. L'économie de marché s'entend, car elle seule est capable de favoriser la prospérité qui permet la redistribution. Nous insisterons infatigablement sur l'exigence de performance économique sans laquelle il ne peut y avoir de solidarité efficace et de progrès social.
Avoir une politique économique favorable aux entreprises, ce n'est pas être anti-social, c'est la condition même du social. Avoir une politique économique favorable aux entreprises, ce n'est pas aggraver le chômage, dont le taux est le déshonneur de la France, c'est au contraire se donner enfin les moyens du retour au plein emploi.
La compétitivité de nos entreprises dépend en premier lieu d'une remise à plat de notre fiscalité. Une fiscalité qui encourage le travail, l'investissement, le risque, l'innovation. Ceci suppose une rénovation et un reformatage de l'Etat, plus mince, plus performant, plus performant parce que plus mince.
Notre capacité à développer nos entreprises et à embaucher est limitée par un droit du travail trop inadapté. Notre code du travail a été pour l'essentiel conçu à une époque où les circuits étaient longs. Aujourd'hui, la vitesse de réaction est bien souvent le critère de performance n°1, quand ce n'est pas la condition même de la survie de l'entreprise. Nous prendrons des initiatives pour permettre l'émergence d'un droit du travail modernisé, qui concilie la prise de risque économique et la protection des individus.
Accélérons les mutations afin de saisir les opportunités de la mondialisation plutôt que de bâtir des lignes Maginot contre ses dangers. Dans la nouvelle croissance, c'est la matière grise qui fera la différence. Une forte relance de la recherche-développement s'impose. Un véritable rapprochement entre entreprises, universités, et recherche publique est nécessaire. Nous, Medef, nous proposerons des formules de coopération.
Instaurons un dialogue économique avec les syndicats. C'est le socle qui manque aujourd'hui à une meilleure compréhension mutuelle. Réfléchissons au positionnement commercial et concurrentiel de la France. Le Medef prendra part pleinement à la définition des orientations stratégiques des pôles d'excellence et de compétitivité, il encouragera les clusters, il favorisera les mobilisations autour des technologies clés, il soutiendra les pouvoirs publics dans leurs initiatives en faveur de l'innovation industrielle, et surtout il sera pleinement, intelligemment, continûment le lobbyste du plan d'action de Lisbonne. Nous sommes en retard sur l'agenda, chacun le sait, raison de plus : hâtons nous !
Deuxième engagement : concentrer nos efforts sur la Petite et Moyenne entreprise. Le potentiel de création d'emplois dans les TPE et les PME est incontestable. A nous de convaincre et d'agir pour que le droit, la fiscalité, un moindre coût du travail, et de nouvelles facilités d'accès aux capitaux permettent à nos entreprises de grandir. Favorisons les synergies grands groupes - PME, notamment dans le cadre de l'Agence pour l'Innovation Industrielle.
Mais surtout, nous ne nous déroberons pas à la difficile et importante question de la transmission de nos entreprises. Les réponses ne sont pas seulement juridiques et fiscales : il s'agit surtout de faire surgir, au plus vite, une génération nouvelle d'hommes et de femmes prête à s'engager, comme nous, avec passion et conviction, dans nos TPE et nos PME ! Ils ont quinze ans aujourd'hui, devenons leurs rêves !
Troisième engagement : ouvrir le Medef à la société civile toute entière. Parce que l'entreprise est un des principaux piliers de la société civile, pour ne pas dire le principal, elle doit s'adresser à toutes ses composantes. Nous jetterons des ponts vers des publics historiquement éloignés de nous, magistrats, médecins, artistes ou qui se sont démarqués de nous plus récemment, les cadres par exemple. Le rapprochement avec le monde de l'éducation, avec tous les mondes de l'éducation, sera une priorité. Et parce que les règles du jeu sont nouvelles, le Medef ne refusera pas le débat avec les ONG ou les associations qui sont déjà le monde de demain. Nous encouragerons les rencontres, mais plus encore les coopérations là sur le développement durable, là sur l'intégration, là dans les quartiers difficiles.
2- Nous allons tous nous mettre au travail au service d'un intérêt économique et social commun, au service d'une démocratie renforcée.
La France est en état d'urgence. Plus de 25 ans de chômage structurel et de masse. Un PIB par habitant qui croit moins vite que dans la plupart des autres pays développés et qui nous a fait passer peu à peu au 17ième rang mondial. L'exil de nos talents est massif. Le grand projet européen est en plein désarroi. Notre démocratie politique est désenchantée et sans volonté. Notre démocratie sociale est confuse, pour ne pas dire illusoire.
Je ne crois pas que nous puissions être les uns et les autres dans le même bateau sans avoir beaucoup d'intérêts en commun, et pour commencer qu'il ne coule pas.
Or, nous savons bien qu'aujourd'hui, nous ne sommes pas dans un paritarisme efficace et responsable. Sur de nombreux sujets, sur de trop nombreux sujets, plus personne ne sait qui décide, qui gère, qui est comptable de quoi. Sur de nombreux sujets, sur de trop nombreux sujets, notre système de relations sociales s'organise autour du conflit.
Nous voulons élaborer un contrat social apaisé.
Pour cela, nous devons sortir de l'étroit contrôle du politique. A la loi d'édicter les grands principes d'ordre public, à l'accord entre partenaires sociaux de dire les solutions les mieux adaptées aux branches, aux entreprises et à leurs salariés.
Pour cela, nous devons poser sans tabou la question de la représentativité des acteurs sociaux, que ce soit au sein des institutions sociales, au sein des branches ou au sein de l'entreprise. Notre système social évolue dans une " présomption de représentativité ". Un syndicat est considéré comme représentatif indépendamment de son nombre d'adhérents ou de sa base électorale. Dans l'entreprise, la section syndicale est représentative mais non élue, alors que les délégués du personnel et les membres du comité d'entreprise sont élus mais non pas le statut de représentativité. Ensemble, représentants des employeurs et représentants des salariés, employeurs et salariés, reprenons le fil de la démocratie. Allons vers plus de démocratie sociale. Démocratisons notre démocratie.
C'est à cette condition que nous pourrons déterminer le plus grand dénominateur commun des points de vue des uns et des autres : Etat, syndicats de salariés, représentants des entreprises.
3- Nous allons tous nous mettre au travail dans un esprit de dialogue constructif.
Nous entrepreneurs, nous disons non à la dérision qui parcourt beaucoup trop de discours et d'interventions publiques. Cessons de croire que la raillerie et le sarcasme sont des manifestations de l'intelligence. La dérision, c'est bien souvent vouloir détruire pour détruire. Quand la dérision franchit la ligne jaune, elle n'est plus un signe de démocratie mais une menace pour la démocratie. Elle devient le visage politiquement correct d'une violence contre les valeurs les plus fondamentales de la République.
A la dérision et son esprit de destruction, nous préférons la sincérité et son esprit de construction. La sincérité sans naïveté bien sûr.
Nous entrepreneurs, nous disons non à l'agressivité, que celle-ci s'exprime dans la menace, la violence, ou dans le refus du dialogue. On peut bien sûr ne pas être d'accord. Mais le désaccord est constructif lorsqu'il s'exprime dans le dialogue et le dialogue dans les lois éternels du respect de l'autre et de la vérité.
Nous entrepreneurs, nous disons non aux fausses alternatives qui empêchent de penser plus loin que le bout de son nez et qui enferment nos concitoyens dans un univers de paradoxalités. Europe libérale ou Europe sociale ? Certains ont une idée fixe, pour ne pas dire fixiste qui consiste à faire croire que la seconde peut être un rempart contre la première. En réalité, non seulement il n'existe aucune incompatibilité entre l'une et l'autre, mais l'Europe sociale ne peut se construire sans l'Europe libérale.
Contre l'immobilisme du non choix et des utopies nostalgiques, nous proposons nos valeurs pour remettre la France en mouvement : l'esprit d'entreprise, le travail, le pragmatisme. Le pragmatisme, parce qu'il s'appuie sur l'expérience, la nôtre et celle des autres, parce qu'il privilégie ce qui marche sur ce qui ne marche pas.
Le travail, parce qu'il est la principale source de prospérité individuelle et collective mais aussi parce qu'il crée des liens, il jette des passerelles, il fabrique des solidarités nouvelles. L'esprit d'entreprise, parce que c'est lui qui permet de relever les défis, c'est lui qui entraîne les grandes aventures humaines, c'est lui qui nous offre l'opportunité de concrétiser nos rêves !
Je ne cesse de le répéter depuis deux ans : nous les Entrepreneurs, nous pouvons être à ce siècle encore tout jeune, ce que les Instituteurs ont été à notre IIIe République. L'école était chargée de former le citoyen, c'est à l'entreprise aujourd'hui de lui apprendre le nouveau monde. Les Instituteurs étaient les messagers de l'universel républicain, les entrepreneurs sont aujourd'hui les porteurs de la diversité de la mondialisation. Les Instituteurs détenaient la clé de la promotion populaire. Nous, les entrepreneurs, nous sommes les moteurs de l'ascension sociale. Comme eux, nous devons contribuer à rendre le monde lisible.
4- Conclusion
Guider, éclairer, dialoguer, faire entendre notre point de vue, le défendre, en convaincre. Nous devons le faire avec courage. Car c'est du courage de dire la vérité et même de la voir, c'est du courage d'agir en conséquence, c'est du courage de tenir bon.
Mais tous ici nous sommes bien placés pour savoir que dans le mot courage il y a le mot cur. Je formule donc un vu pour finir : que la valeur courage soit la valeur montante de la France de ces prochaines années.
Vive l'entreprise au cur de la société française !
(Source http://www.medef.fr, le 5 juillet 2005)
Je voudrais vous dire ma fierté et ma joie. Pas seulement pour moi. Mais pour notre Mouvement qui en choisissant de porter une femme à sa tête indique à la France entière l'esprit de modernité qui anime ses entreprises.
Je veux dire à Ernest-Antoine Seillière tout ce que nous lui devons. Cher Ernest-Antoine, rien n'aurait été possible sans vous .Vous nous avez rendu notre fierté d'entrepreneurs. Vous avez montré la voie en exerçant avec l'intelligence et le panache qui vous caractérisent un droit d'ingérence dans le débat public. Vous avez prouvé l'attachement viscéral des entrepreneurs français aux valeurs de la démocratie en lançant la refondation sociale et tout récemment encore en organisant votre succession dans le cadre totalement inédit d'une compétition publique. Je veux rendre hommage à la force avec laquelle vous avez présidez le Conseil Exécutif, à la bonne humeur que vous y avez en permanence insuffler. Trop de Français sans doute ignorent encore combien vous êtes un homme chaleureux et généreux et combien vous êtes préoccupé par l'intérêt général. Nous comptons sur vous pour contribuer à relancer le projet européen, pour nous entraîner avec énergie et enthousiasme vers l'économie de la connaissance !
Je veux remercier Charles Beigbeder pour les idées nouvelles et stimulantes qu'il ne cesse d'apporter et dont il a fait bénéficier la campagne dès son début.
Je veux remercier Francis Mer et Guillaume Sarkozy qui ont donné à la campagne un rayonnement et une dignité particulière.
Je veux féliciter Yvon Jacob et Hugues-Arnaud Mayer pour leur campagne. Ils ont été des concurrents plein d'ardeur et de convictions.
La campagne est finie ! Nous allons maintenant nous mettre tous ensemble au travail !
1- Nous allons tous ensemble nous mettre au travail avec méthode.
La méthode, c'est la voie que nous indique la campagne. Car celle-ci en permettant le débat, l'écoute mutuelle, la confrontation, a fait jaillir des propositions. Votre vote aujourd'hui a transformé ces propositions en engagements et en objectifs.
Premier engagement : parler d'économie, expliquer l'économie, faire aimer l'économie. L'économie de marché s'entend, car elle seule est capable de favoriser la prospérité qui permet la redistribution. Nous insisterons infatigablement sur l'exigence de performance économique sans laquelle il ne peut y avoir de solidarité efficace et de progrès social.
Avoir une politique économique favorable aux entreprises, ce n'est pas être anti-social, c'est la condition même du social. Avoir une politique économique favorable aux entreprises, ce n'est pas aggraver le chômage, dont le taux est le déshonneur de la France, c'est au contraire se donner enfin les moyens du retour au plein emploi.
La compétitivité de nos entreprises dépend en premier lieu d'une remise à plat de notre fiscalité. Une fiscalité qui encourage le travail, l'investissement, le risque, l'innovation. Ceci suppose une rénovation et un reformatage de l'Etat, plus mince, plus performant, plus performant parce que plus mince.
Notre capacité à développer nos entreprises et à embaucher est limitée par un droit du travail trop inadapté. Notre code du travail a été pour l'essentiel conçu à une époque où les circuits étaient longs. Aujourd'hui, la vitesse de réaction est bien souvent le critère de performance n°1, quand ce n'est pas la condition même de la survie de l'entreprise. Nous prendrons des initiatives pour permettre l'émergence d'un droit du travail modernisé, qui concilie la prise de risque économique et la protection des individus.
Accélérons les mutations afin de saisir les opportunités de la mondialisation plutôt que de bâtir des lignes Maginot contre ses dangers. Dans la nouvelle croissance, c'est la matière grise qui fera la différence. Une forte relance de la recherche-développement s'impose. Un véritable rapprochement entre entreprises, universités, et recherche publique est nécessaire. Nous, Medef, nous proposerons des formules de coopération.
Instaurons un dialogue économique avec les syndicats. C'est le socle qui manque aujourd'hui à une meilleure compréhension mutuelle. Réfléchissons au positionnement commercial et concurrentiel de la France. Le Medef prendra part pleinement à la définition des orientations stratégiques des pôles d'excellence et de compétitivité, il encouragera les clusters, il favorisera les mobilisations autour des technologies clés, il soutiendra les pouvoirs publics dans leurs initiatives en faveur de l'innovation industrielle, et surtout il sera pleinement, intelligemment, continûment le lobbyste du plan d'action de Lisbonne. Nous sommes en retard sur l'agenda, chacun le sait, raison de plus : hâtons nous !
Deuxième engagement : concentrer nos efforts sur la Petite et Moyenne entreprise. Le potentiel de création d'emplois dans les TPE et les PME est incontestable. A nous de convaincre et d'agir pour que le droit, la fiscalité, un moindre coût du travail, et de nouvelles facilités d'accès aux capitaux permettent à nos entreprises de grandir. Favorisons les synergies grands groupes - PME, notamment dans le cadre de l'Agence pour l'Innovation Industrielle.
Mais surtout, nous ne nous déroberons pas à la difficile et importante question de la transmission de nos entreprises. Les réponses ne sont pas seulement juridiques et fiscales : il s'agit surtout de faire surgir, au plus vite, une génération nouvelle d'hommes et de femmes prête à s'engager, comme nous, avec passion et conviction, dans nos TPE et nos PME ! Ils ont quinze ans aujourd'hui, devenons leurs rêves !
Troisième engagement : ouvrir le Medef à la société civile toute entière. Parce que l'entreprise est un des principaux piliers de la société civile, pour ne pas dire le principal, elle doit s'adresser à toutes ses composantes. Nous jetterons des ponts vers des publics historiquement éloignés de nous, magistrats, médecins, artistes ou qui se sont démarqués de nous plus récemment, les cadres par exemple. Le rapprochement avec le monde de l'éducation, avec tous les mondes de l'éducation, sera une priorité. Et parce que les règles du jeu sont nouvelles, le Medef ne refusera pas le débat avec les ONG ou les associations qui sont déjà le monde de demain. Nous encouragerons les rencontres, mais plus encore les coopérations là sur le développement durable, là sur l'intégration, là dans les quartiers difficiles.
2- Nous allons tous nous mettre au travail au service d'un intérêt économique et social commun, au service d'une démocratie renforcée.
La France est en état d'urgence. Plus de 25 ans de chômage structurel et de masse. Un PIB par habitant qui croit moins vite que dans la plupart des autres pays développés et qui nous a fait passer peu à peu au 17ième rang mondial. L'exil de nos talents est massif. Le grand projet européen est en plein désarroi. Notre démocratie politique est désenchantée et sans volonté. Notre démocratie sociale est confuse, pour ne pas dire illusoire.
Je ne crois pas que nous puissions être les uns et les autres dans le même bateau sans avoir beaucoup d'intérêts en commun, et pour commencer qu'il ne coule pas.
Or, nous savons bien qu'aujourd'hui, nous ne sommes pas dans un paritarisme efficace et responsable. Sur de nombreux sujets, sur de trop nombreux sujets, plus personne ne sait qui décide, qui gère, qui est comptable de quoi. Sur de nombreux sujets, sur de trop nombreux sujets, notre système de relations sociales s'organise autour du conflit.
Nous voulons élaborer un contrat social apaisé.
Pour cela, nous devons sortir de l'étroit contrôle du politique. A la loi d'édicter les grands principes d'ordre public, à l'accord entre partenaires sociaux de dire les solutions les mieux adaptées aux branches, aux entreprises et à leurs salariés.
Pour cela, nous devons poser sans tabou la question de la représentativité des acteurs sociaux, que ce soit au sein des institutions sociales, au sein des branches ou au sein de l'entreprise. Notre système social évolue dans une " présomption de représentativité ". Un syndicat est considéré comme représentatif indépendamment de son nombre d'adhérents ou de sa base électorale. Dans l'entreprise, la section syndicale est représentative mais non élue, alors que les délégués du personnel et les membres du comité d'entreprise sont élus mais non pas le statut de représentativité. Ensemble, représentants des employeurs et représentants des salariés, employeurs et salariés, reprenons le fil de la démocratie. Allons vers plus de démocratie sociale. Démocratisons notre démocratie.
C'est à cette condition que nous pourrons déterminer le plus grand dénominateur commun des points de vue des uns et des autres : Etat, syndicats de salariés, représentants des entreprises.
3- Nous allons tous nous mettre au travail dans un esprit de dialogue constructif.
Nous entrepreneurs, nous disons non à la dérision qui parcourt beaucoup trop de discours et d'interventions publiques. Cessons de croire que la raillerie et le sarcasme sont des manifestations de l'intelligence. La dérision, c'est bien souvent vouloir détruire pour détruire. Quand la dérision franchit la ligne jaune, elle n'est plus un signe de démocratie mais une menace pour la démocratie. Elle devient le visage politiquement correct d'une violence contre les valeurs les plus fondamentales de la République.
A la dérision et son esprit de destruction, nous préférons la sincérité et son esprit de construction. La sincérité sans naïveté bien sûr.
Nous entrepreneurs, nous disons non à l'agressivité, que celle-ci s'exprime dans la menace, la violence, ou dans le refus du dialogue. On peut bien sûr ne pas être d'accord. Mais le désaccord est constructif lorsqu'il s'exprime dans le dialogue et le dialogue dans les lois éternels du respect de l'autre et de la vérité.
Nous entrepreneurs, nous disons non aux fausses alternatives qui empêchent de penser plus loin que le bout de son nez et qui enferment nos concitoyens dans un univers de paradoxalités. Europe libérale ou Europe sociale ? Certains ont une idée fixe, pour ne pas dire fixiste qui consiste à faire croire que la seconde peut être un rempart contre la première. En réalité, non seulement il n'existe aucune incompatibilité entre l'une et l'autre, mais l'Europe sociale ne peut se construire sans l'Europe libérale.
Contre l'immobilisme du non choix et des utopies nostalgiques, nous proposons nos valeurs pour remettre la France en mouvement : l'esprit d'entreprise, le travail, le pragmatisme. Le pragmatisme, parce qu'il s'appuie sur l'expérience, la nôtre et celle des autres, parce qu'il privilégie ce qui marche sur ce qui ne marche pas.
Le travail, parce qu'il est la principale source de prospérité individuelle et collective mais aussi parce qu'il crée des liens, il jette des passerelles, il fabrique des solidarités nouvelles. L'esprit d'entreprise, parce que c'est lui qui permet de relever les défis, c'est lui qui entraîne les grandes aventures humaines, c'est lui qui nous offre l'opportunité de concrétiser nos rêves !
Je ne cesse de le répéter depuis deux ans : nous les Entrepreneurs, nous pouvons être à ce siècle encore tout jeune, ce que les Instituteurs ont été à notre IIIe République. L'école était chargée de former le citoyen, c'est à l'entreprise aujourd'hui de lui apprendre le nouveau monde. Les Instituteurs étaient les messagers de l'universel républicain, les entrepreneurs sont aujourd'hui les porteurs de la diversité de la mondialisation. Les Instituteurs détenaient la clé de la promotion populaire. Nous, les entrepreneurs, nous sommes les moteurs de l'ascension sociale. Comme eux, nous devons contribuer à rendre le monde lisible.
4- Conclusion
Guider, éclairer, dialoguer, faire entendre notre point de vue, le défendre, en convaincre. Nous devons le faire avec courage. Car c'est du courage de dire la vérité et même de la voir, c'est du courage d'agir en conséquence, c'est du courage de tenir bon.
Mais tous ici nous sommes bien placés pour savoir que dans le mot courage il y a le mot cur. Je formule donc un vu pour finir : que la valeur courage soit la valeur montante de la France de ces prochaines années.
Vive l'entreprise au cur de la société française !
(Source http://www.medef.fr, le 5 juillet 2005)