Texte intégral
Monsieur le Premier ministre,
Monsieur le vice-Premier ministre,
Monsieur le Ministre,
Madame la Secrétaire d'Etat,
Messieurs les Ambassadeurs,
Mesdames, Messieurs,
C'est pour moi un réel plaisir de vous recevoir ici au ministère des Affaires étrangères, au nom du Premier ministre et du gouvernement, pour votre seconde visite officielle en France. Vous savez que vous y êtes toujours le bienvenu, de même que les hautes personnalités cambodgiennes qui vous accompagnent.
En vous accueillant aujourd'hui à Paris, je veux me réjouir publiquement, avec vous, du chemin parcouru par votre pays depuis qu'en 1991 les Accords de Paris ont mis fin à une période de vingt années de guerre, de destructions et de souffrances pour le Cambodge.
Tout d'abord les progrès dans la voie nécessaire de la démocratisation sont réels, comme en témoignent l'organisation d'élections régulières et plurielles, mais aussi la constitution d'un gouvernement de coalition stable, qui vous permet d'engager les importantes réformes dont votre pays a besoin.
Ensuite, d'impressionnants progrès ont été accomplis dans la réhabilitation des infrastructures, notamment en matière de transport et de communication, et souvent avec le concours d'entreprises françaises. Je forme à cet égard le voeu que votre rencontre demain avec les représentants du MEDEF ouvre de nouvelles perspectives à notre coopération économique et commerciale.
Enfin sur le plan extérieur, le Cambodge s'est employé avec succès à réintégrer pleinement la communauté internationale : admis au sein de l'Association des Nations d'Asie du Sud-Est (ASEAN) en 2000, votre pays en a assuré avec efficacité la présidence en 2002-2003 et a adhéré, avec tout notre soutien, au dialogue Europe - Asie (ASEM) en octobre 2004. Votre entrée à l'Organisation mondiale du Commerce en septembre 2003 et votre élection récente au Conseil exécutif de l'UNESCO confirment le rôle important que votre pays joue, à nouveau, sur la scène régionale et internationale. Nous nous félicitons de voir ainsi le Cambodge redevenu un pays essentiel d'Asie du Sud-Est.
Monsieur le Premier ministre,
La France et le Cambodge entretiennent des relations anciennes, durables et confiantes. Celles-ci se fondent sur une histoire partagée, renforcée par les liens d'amitié sincère, jamais démentie, qui nous unissent au Roi Norodom Sihamoni et à son père, le Roi Norodom Sihanouk.
Votre pays sait donc pouvoir compter sur l'action de la France, qui a oeuvré dès la fin des années 1980 pour une résolution globale du conflit cambodgien, et qui n'a cessé depuis d'apporter aux Cambodgiens sa solidarité et son aide. Pour 2005, cette solidarité se traduira à nouveau par une aide globale d'un montant de 20 millions d'euros, qui fait de la France le premier bailleur de fonds occidental.
Aujourd'hui, c'est une nouvelle étape de cette coopération franco-cambodgienne que nous allons franchir ensemble, par la signature dans quelques instants du "Document cadre de partenariat". Il s'agit en effet du nouvel instrument de notre coopération bilatérale : c'est ce document qui servira dorénavant de référence à l'ensemble de nos actions de coopération pour les cinq prochaines années. Pour ce faire, il définit les secteurs dans lesquels notre partenariat va se concentrer, et il s'accompagne d'une liste précise de projets qui constituent autant d'actions concrètes de coopération.
Des quelque cinquante pays où l'aide au développement française est active, le Cambodge est le tout premier à disposer d'un tel instrument. Notre cérémonie de ce soir constitue donc aussi un événement important à l'échelle de notre politique française de coopération, puisque cette signature concrétise la mise en oeuvre de la réforme décidée par le gouvernement en 2004, et qui visait à donner plus de cohérence, d'efficacité et de lisibilité à notre action.
Les documents cadres de partenariat ont en effet été conçus pour devenir les instruments de modernisation de nos interventions. A ce titre, ils doivent veiller à la concentration de notre aide dont 80 % doivent être consacrés à trois secteurs, choisis pour chaque pays en fonction des besoins locaux. En évitant ainsi le saupoudrage, il s'agit de rendre notre aide plus efficace et plus visible.
Mais c'est également notre méthode de travail qui se trouve dorénavant modernisée par les DCP :
- d'abord parce qu'il s'agit d'un exercice de programmation pluriannuelle, qui doit favoriser la recherche d'une véritable stratégie de développement sur le moyen terme, en privilégiant l'action dans la durée ;
- ensuite parce qu'il s'agit d'un document négocié avec les autorités locales, donc fondé sur leurs attentes et sur les besoins prioritaires des populations.
Ainsi, à partir de l'appréciation conjointe que nous avons menée des besoins du Cambodge, nous sommes convenus de concentrer notre aide au cours des cinq prochaines années sur les trois grandes priorités que sont l'Etat de droit, les Objectifs du Millénaire, et le savoir.
Monsieur le Premier ministre, chacune de ces trois priorités répond à une attente forte exprimée par votre gouvernement, et correspond à des projets d'action sur le terrain :
- S'agissant d'abord de l'Etat de droit et de la bonne gouvernance, il importe en effet de reconstruire les institutions, essentielles au respect des Droits de l'Homme, à la lutte contre la corruption et plus généralement au développement du pays. C'est pourquoi nous nous engageons à apporter un appui à la modernisation de votre fonction publique, mais aussi à la formation de vos cadres, notamment dans le domaine essentiel de la justice où il importe de mettre en place rapidement les conditions devant permettre le jugement des dirigeants historiques khmers rouges.
- Le deuxième secteur de concentration du DCP est celui des Objectifs du Millénaire, où il s'agira d'intervenir plus particulièrement dans le domaine de l'agriculture et de la sécurité alimentaire, de la protection de l'environnement et de la biodiversité, et enfin de la santé et de la lutte contre le sida. Je me réjouis d'ailleurs de pouvoir illustrer cette aide par la signature également aujourd'hui d'un soutien supplémentaire destiné à l'Université des Sciences de la Santé et financé au titre du Fonds de solidarité prioritaire.
- Enfin, le troisième secteur de concentration du DCP est celui des domaines du savoir et de la culture : le peuple cambodgien est l'héritier du glorieux empire angkorien, et la France est honorée de pouvoir jouer un rôle de premier plan dans la restauration et la préservation du site d'Angkor, comme en a témoigné la seconde conférence intergouvernementale sur la préservation et le développement durable du Site d'Angkor organisée à Paris en novembre 2003. Là encore, nous donnons une première illustration concrète de ce que sera notre aide en la matière au cours des cinq prochaines années, par la signature ce soir d'une aide accordée dans le cadre du Fonds de solidarité prioritaire à la sauvegarde du patrimoine angkorien et du développement durable. Par ailleurs, je vous confirme naturellement la poursuite de notre coopération en matière d'enseignement du français et de francophonie.
Monsieur le Premier ministre, c'est cette amitié et ce partenariat exemplaires que je souhaitais souligner aujourd'hui.
Votre voyage ouvre d'ailleurs une année 2006 qui sera riche en événements franco-cambodgiens, puisque nous accueillerons l'année prochaine en France le Roi Norodom Sihamoni, et puisque nous aurons l'occasion de fêter à la fois le 100ème anniversaire de la venue en France du Roi Sisowath, le 60ème anniversaire de celle du Roi Norodom Sihanouk, et le 40ème anniversaire du voyage du général de Gaulle à Phnom Penh.
C'est donc cette amitié ancienne que je vous invite à renouveler et fortifier en signant à mes côtés, dans quelques instants, ce document cadre de partenariat dont je souhaite qu'il donne un nouvel élan à la coopération entre nos deux pays.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 21 septembre 2005)
Monsieur le vice-Premier ministre,
Monsieur le Ministre,
Madame la Secrétaire d'Etat,
Messieurs les Ambassadeurs,
Mesdames, Messieurs,
C'est pour moi un réel plaisir de vous recevoir ici au ministère des Affaires étrangères, au nom du Premier ministre et du gouvernement, pour votre seconde visite officielle en France. Vous savez que vous y êtes toujours le bienvenu, de même que les hautes personnalités cambodgiennes qui vous accompagnent.
En vous accueillant aujourd'hui à Paris, je veux me réjouir publiquement, avec vous, du chemin parcouru par votre pays depuis qu'en 1991 les Accords de Paris ont mis fin à une période de vingt années de guerre, de destructions et de souffrances pour le Cambodge.
Tout d'abord les progrès dans la voie nécessaire de la démocratisation sont réels, comme en témoignent l'organisation d'élections régulières et plurielles, mais aussi la constitution d'un gouvernement de coalition stable, qui vous permet d'engager les importantes réformes dont votre pays a besoin.
Ensuite, d'impressionnants progrès ont été accomplis dans la réhabilitation des infrastructures, notamment en matière de transport et de communication, et souvent avec le concours d'entreprises françaises. Je forme à cet égard le voeu que votre rencontre demain avec les représentants du MEDEF ouvre de nouvelles perspectives à notre coopération économique et commerciale.
Enfin sur le plan extérieur, le Cambodge s'est employé avec succès à réintégrer pleinement la communauté internationale : admis au sein de l'Association des Nations d'Asie du Sud-Est (ASEAN) en 2000, votre pays en a assuré avec efficacité la présidence en 2002-2003 et a adhéré, avec tout notre soutien, au dialogue Europe - Asie (ASEM) en octobre 2004. Votre entrée à l'Organisation mondiale du Commerce en septembre 2003 et votre élection récente au Conseil exécutif de l'UNESCO confirment le rôle important que votre pays joue, à nouveau, sur la scène régionale et internationale. Nous nous félicitons de voir ainsi le Cambodge redevenu un pays essentiel d'Asie du Sud-Est.
Monsieur le Premier ministre,
La France et le Cambodge entretiennent des relations anciennes, durables et confiantes. Celles-ci se fondent sur une histoire partagée, renforcée par les liens d'amitié sincère, jamais démentie, qui nous unissent au Roi Norodom Sihamoni et à son père, le Roi Norodom Sihanouk.
Votre pays sait donc pouvoir compter sur l'action de la France, qui a oeuvré dès la fin des années 1980 pour une résolution globale du conflit cambodgien, et qui n'a cessé depuis d'apporter aux Cambodgiens sa solidarité et son aide. Pour 2005, cette solidarité se traduira à nouveau par une aide globale d'un montant de 20 millions d'euros, qui fait de la France le premier bailleur de fonds occidental.
Aujourd'hui, c'est une nouvelle étape de cette coopération franco-cambodgienne que nous allons franchir ensemble, par la signature dans quelques instants du "Document cadre de partenariat". Il s'agit en effet du nouvel instrument de notre coopération bilatérale : c'est ce document qui servira dorénavant de référence à l'ensemble de nos actions de coopération pour les cinq prochaines années. Pour ce faire, il définit les secteurs dans lesquels notre partenariat va se concentrer, et il s'accompagne d'une liste précise de projets qui constituent autant d'actions concrètes de coopération.
Des quelque cinquante pays où l'aide au développement française est active, le Cambodge est le tout premier à disposer d'un tel instrument. Notre cérémonie de ce soir constitue donc aussi un événement important à l'échelle de notre politique française de coopération, puisque cette signature concrétise la mise en oeuvre de la réforme décidée par le gouvernement en 2004, et qui visait à donner plus de cohérence, d'efficacité et de lisibilité à notre action.
Les documents cadres de partenariat ont en effet été conçus pour devenir les instruments de modernisation de nos interventions. A ce titre, ils doivent veiller à la concentration de notre aide dont 80 % doivent être consacrés à trois secteurs, choisis pour chaque pays en fonction des besoins locaux. En évitant ainsi le saupoudrage, il s'agit de rendre notre aide plus efficace et plus visible.
Mais c'est également notre méthode de travail qui se trouve dorénavant modernisée par les DCP :
- d'abord parce qu'il s'agit d'un exercice de programmation pluriannuelle, qui doit favoriser la recherche d'une véritable stratégie de développement sur le moyen terme, en privilégiant l'action dans la durée ;
- ensuite parce qu'il s'agit d'un document négocié avec les autorités locales, donc fondé sur leurs attentes et sur les besoins prioritaires des populations.
Ainsi, à partir de l'appréciation conjointe que nous avons menée des besoins du Cambodge, nous sommes convenus de concentrer notre aide au cours des cinq prochaines années sur les trois grandes priorités que sont l'Etat de droit, les Objectifs du Millénaire, et le savoir.
Monsieur le Premier ministre, chacune de ces trois priorités répond à une attente forte exprimée par votre gouvernement, et correspond à des projets d'action sur le terrain :
- S'agissant d'abord de l'Etat de droit et de la bonne gouvernance, il importe en effet de reconstruire les institutions, essentielles au respect des Droits de l'Homme, à la lutte contre la corruption et plus généralement au développement du pays. C'est pourquoi nous nous engageons à apporter un appui à la modernisation de votre fonction publique, mais aussi à la formation de vos cadres, notamment dans le domaine essentiel de la justice où il importe de mettre en place rapidement les conditions devant permettre le jugement des dirigeants historiques khmers rouges.
- Le deuxième secteur de concentration du DCP est celui des Objectifs du Millénaire, où il s'agira d'intervenir plus particulièrement dans le domaine de l'agriculture et de la sécurité alimentaire, de la protection de l'environnement et de la biodiversité, et enfin de la santé et de la lutte contre le sida. Je me réjouis d'ailleurs de pouvoir illustrer cette aide par la signature également aujourd'hui d'un soutien supplémentaire destiné à l'Université des Sciences de la Santé et financé au titre du Fonds de solidarité prioritaire.
- Enfin, le troisième secteur de concentration du DCP est celui des domaines du savoir et de la culture : le peuple cambodgien est l'héritier du glorieux empire angkorien, et la France est honorée de pouvoir jouer un rôle de premier plan dans la restauration et la préservation du site d'Angkor, comme en a témoigné la seconde conférence intergouvernementale sur la préservation et le développement durable du Site d'Angkor organisée à Paris en novembre 2003. Là encore, nous donnons une première illustration concrète de ce que sera notre aide en la matière au cours des cinq prochaines années, par la signature ce soir d'une aide accordée dans le cadre du Fonds de solidarité prioritaire à la sauvegarde du patrimoine angkorien et du développement durable. Par ailleurs, je vous confirme naturellement la poursuite de notre coopération en matière d'enseignement du français et de francophonie.
Monsieur le Premier ministre, c'est cette amitié et ce partenariat exemplaires que je souhaitais souligner aujourd'hui.
Votre voyage ouvre d'ailleurs une année 2006 qui sera riche en événements franco-cambodgiens, puisque nous accueillerons l'année prochaine en France le Roi Norodom Sihamoni, et puisque nous aurons l'occasion de fêter à la fois le 100ème anniversaire de la venue en France du Roi Sisowath, le 60ème anniversaire de celle du Roi Norodom Sihanouk, et le 40ème anniversaire du voyage du général de Gaulle à Phnom Penh.
C'est donc cette amitié ancienne que je vous invite à renouveler et fortifier en signant à mes côtés, dans quelques instants, ce document cadre de partenariat dont je souhaite qu'il donne un nouvel élan à la coopération entre nos deux pays.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 21 septembre 2005)