Déclaration de M. Jean-Pierre Raffarin, Premier ministre, sur le bilan de son mandat comme Premier ministre, Paris le 31 mai 2005.

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Circonstance : Démission de M. Jean-Pierre Raffarin, Premier ministre, le 31 mai 2005

Texte intégral

Lors de notre entretien du mercredi 18 mai, j'avais informé Monsieur le Président de la République de mon intention de remettre mon mandat à sa disposition. Aujourd'hui, le Chef de l'Etat a accepté ma démission et celle de mon Gouvernement.
J'avais pris cette décision indépendamment de l'issue du référendum sur la constitution européenne. Depuis plus de trois ans, fidèle au Chef de l'Etat dans la mission qui m'a été confiée, j'ai agi dans le strict respect des principes de loyauté collective et de désintéressement personnel.
Je me suis investi avec toute mon énergie pour sortir de l'impasse notre pacte républicain et par des réformes difficiles et utiles pour assurer l'avenir des retraites, protéger la sécurité sociale, financer la dépendance faire reculer la délinquance et aussi lutter contre l'échec scolaire.
J'ai toujours eu conscience que ce qui est salutaire pour la Nation ne va pas sans blâme dans l'opinion. Tous les gouvernements européens font face à cette vérité du Général de Gaulle et ma fierté est aussi dans les étapes décisives que nous avons franchi pour les trois grands chantiers du Président de la République.
Les 6 000 vies sauvées sur nos routes, les progrès de la lutte contre le cancer et les nouveaux droits pour les personnes handicapées enfin, avec le Gouvernement et la majorité nous avons mis en place un dispositif pour l'emploi afin d'engager notre pays dans une baisse significative du chômage, bond des créations d'entreprise, plan de cohésion sociale, relance de la politique industrielle et bien sûr hausse du SMIC horaire la plus forte depuis 20 ans notamment pour que les retenues du travail soient supérieures à ceux de l'assistance.
Le record des mises en chantier de logements et l'augmentation du nombre d'apprentis participeront j'en suis sûr à cette baisse du chômage qui caractérisera la fin du quinquennat. Aujourd'hui, date des premiers résultats positifs, je confirme cet engagement en action et en résultat même si la baisse du dollar et la hausse du prix du pétrole ont entraîné un décalage de quelques mois. La société française est aujourd'hui préparée à une impulsion de progrès à la condition impérative que l'on respecte ses rythmes et son désir de justice sociale.
L'organisation décentralisée de la République avec le temps favorisera ses progrès. Je soutiendrai de toute mon expérience mon successeur et les dirigeants politiques qui je le sais avec courage et lucidité assumeront les exigences de l'humanisme français en Europe. Le projet européen reste mon combat, je reviens au cur de la société française pour poursuivre autrement le service de notre pays.
Je vous remercie.
(Source http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 2 juin 2005)