Texte intégral
Q- Nous allons parler de l'élection présidentielle - eh oui, c'est en 2007, mais il n'est jamais trop tôt pour s'y mettre. Vous vous êtes déclaré candidat ce week-end. La dernière, vous n'étiez pas candidat à l'élection présidentielle ; cette fois, vous avez décidé d'y aller. Qu'est-ce qui fait la différence ?
R- Aujourd'hui, la France est menacée de désintégration dans son unité, sa souveraineté, sa vitalité et son identité. Une désintégration par deux idéologies mortelles, qui gangrènent la classe politique : le mondialisme, qui aspire nos activités et qui menace la France de perdre son agriculture, sa pêche, sa construction navale, sa métallurgie, son électronique, sa chaussure, son textile etc.
Q- Mais le mondialisme, la France n'y peut pas grand-chose !
R- Mais elle ne se protège pas. Regardez les Américains, regardez les Japonais et regardez l'Europe ! Regardez ce qui vient de se passer pour le textile ! Et puis le communautarisme, qui crée une sorte d'Apartheid à la française et qui menace la France dans son unité. Et, en particulier, osons le dire, brisons le tabou du politiquement correct, même si les hommes politiques n'osent pas y toucher : le communautarisme islamique qui s'est installé chez nous.
Q- Mais y a-t-il un "communautarisme islamique" ou est-ce que ce ne sont pas des Français de religion musulmane qui, en effet, se trouvent ghettoïsés, ce qui n'est pas forcément tout à fait même chose ?
R- Il y a une première : c'est que de toute façon, on ferme des squats, mais on ouvre grand les frontières. Il y a 100.000 personnes qui entrent, chaque année, chez nous, sans titre de séjour. Je vais plus loin que cela : je dis que laisser entrer des familles africaines, déracinées, qui n'ont pas de logement, qui n'ont pas de travail et les laisser espérer, les laisser rêver, ce n'est pas une attitude de générosité de la part d'un homme politique : c'est une attitude criminelle. Et on l'a vu ensuite : qui paient les squats, qui paient les relogements ? Ce sont les citoyens français, dont un sur deux met cinq ans avant de pouvoir se loger ! Alors, pour répondre directement à votre question sur le problème de l'islamisation, les premières victimes de ce qui se passe aujourd'hui dans les banlieues, ce sont beaucoup de musulmans, qui font preuve de civisme et qui voudraient s'intégrer...
Q- Il y a des Français de confession musulmane qui sont d'ailleurs plutôt laïcs... Tous ne sont pas des religieux absolument frénétiques...
R- Absolument. Mais de quoi s'agit-il ? Le communautarisme se développe sous trois formes insidieuses : la première, c'est le communautarisme des quartiers. Il y a 630 cités interdites, qui échappent à l'Etat de droit, où la police ne peut plus pénétrer. Cet été, le 14 Juillet, 400 voitures ont été brûlées. Et maintenant, ce sont les immeubles qui brûlent ! Ensuite, le communautarisme d'Etat, avec le Conseil français du culte musulman, une Fondation pour l'islam, financée par la Caisse des dépôts - c'est-à-dire que la Caisse des dépôts financera moins les projets des communes et des collectivités territoriales, pour financer la construction des mosquées !
Q- Vous voulez que l'on en fait un peu trop, c'est ça ?
R- Non seulement, on en fait trop, mais il n'y a plus d'Etat ! Le CFCM est dominé par l'UOIF, dont la devise claque comme un drapeau : "Le Coran est notre Constitution". Et que propose, à La Baule, le ministre de l'Intérieur, N. Sarkozy ? Il veut faire entrer la France dans la logique de la discrimination positive. C'est-à-dire que si vous habitez en Mayenne, vous passez un concours pour entrer à Sciences Po ; si vous êtes né à La Courneuve, vous y passez directement et sans concours ! C'est le passage de la société du mérite à la société ethnique... C'est le modèle américain. La France s'engage dans le communautarisme, au moment où les Américains - je dis cela au lendemain de la commémoration du 11 Septembre - d'une part, et les Anglais d'autre part, tentent de renoncer au modèle du communautarisme, pour lequel ils ont payé le prix du sang.
Q- On comprend bien que c'est une préoccupation majeure à vos yeux, en effet, que tous ces gestes en direction de tout ce que vous appelez l'islamisation. Mais est-ce le seul mal français ? Aujourd'hui, ce dont souffre la France, est-ce en effet qu'il y ait une population immigrée sur son territoire, que vous jugez trop nombreuse ou trop privilégiée ? Ou y a-t-il d'autres maux dont souffre la France, dont cette présence immigrée ne serait que l'un des aspects ?
R- Je crois que les deux problème sont là : l'identité et la souveraineté. Quand vous perdez votre identité, vous ne savez plus qui vous êtes. C'est le drame de la France. Regardez les jeunes Français : il faut leur apprendre... C'est pour cela que je veux proposer un service civique d'un an - cela peut-être dans les sapeurs-pompiers, une cause nationale humanitaire -, pour les éveiller à l'amour de la France.
Q- Pour que les choses soient claires : dans ces jeunes Français, il y en a qui sont musulmans, et qui peuvent avoir en effet l'amour de la France ?
R- Ce n'est pas la question. La question est d'apprendre aux jeunes Français ce que veut dire le mot "France". On aura déjà fait un grand progrès ! Et il y a la question de la souveraineté de la France. On a vu, cet été, le Commissaire Mandelson capituler devant la Chine, sur le textile européen. On voit bien qu'aujourd'hui - on l'a vu tous les jours cet été, avec la tomate, la pêche, le lait etc. -, dans une économie mondialisée, sans aucune protection, il n'y a aucune raison de s'arrêter. Hier, il y avait un sujet sur la Tunisie. Maintenant, il y a moins cher que la Tunisie, il y a la Chine... Vous savez donc aujourd'hui une dissociation extrêmement dangereuse et moralement inacceptable, entre le capital, avec le CAC 40 qui prospère à Paris, et puis le travail qui part en Chine. D'un côté, vous avez la ronde des opportunités, des ivresses cosmiques, vous avez des gens qui gagnent beaucoup d'argent avec le capital. Et de l'autre côté, les friches oubliées, cette écharpe du désert... Cet été, j'ai fait un voyage au cur de la France profonde, pour voir, et j'ai écouté les gens. Et je peux vous dire que je parle comme eux, ce matin. J'ai eu envie de pleurer en les écoutant, parce qu'il y a des territoires désolés par tous les petits magasins et les usines qui s'en vont... Il faut réagir à cela !
Q- Quand on écoute les demandes des Français, il y a parfois des demandes contradictoires : ils veulent à la fois moins d'impôts et plus d'Etat. Ils ne sont pas toujours aux manettes, ils n'ont pas toujours tous les éléments de l'analyse, mais vous, face à cela, que dites-vous ? Moins d'impôts, moins d'Etat ? Comment arrive-t-on à gérer cette contradiction ?
R- L'Etat, s'il s'occupe de la sécurité, est dans son rôle. S'il vend des casseroles, il n'est pas dans son rôle...
Q- Faut-il privatiser un certain nombre de secteurs ?
R- Oui, mais attention, pas forcément les bijoux de famille, en particulier les autoroutes. Mais la question n'est pas là. Sur le plan économique, je proposerai deux principes simples et, si on les appliquait, ce serait une petite révolution. D'abord, rendre le travail plus rentable que l'assistanat...
Q- C'est-à-dire baisser les charges sur le travail ?
R- C'est faire en sorte que l'on soit récompensé quand on travaille vraiment, plutôt que de se laisser aller au laxisme et à un assistanat qui devient absolument systématique. Et la deuxième chose, c'est rapprocher le train de vie de l'Etat du train de vie des foyers français... On pourrait faire beaucoup d'économies. Je vais vous donner un exemple : il y a 200 000 personnes qui sont à l'AME, la fameuse Aide médicale d'Etat. Si vous êtes Français, vous avez un ticket modérateur à payer. Si vous n'êtes pas Français, si vous êtes étranger en situation clandestine et irrégulière, vous n'avez pas de ticket modérateur ! Il y a une loi de finances, qui a été votée en 2003, pour appliquer un ticket modérateur pour les clandestins. Et le ministre de l'Intérieur ne veut pas appliquer cette mesure. C'est donc un exemple de gaspillage...
Q- On dit que vous chassez beaucoup sur les terres du Front national. Vous dites que vous voulez rassembler les 15 millions de Français qui ont voté "non" - c'est beaucoup ! Qui voulez-vous rassembler ? Le Front national plus l'UMP ?
R- Je m'adresse à tous les Français qui souffrent, voilà... Je ne m'occupe donc pas des étiquettes. Il n'y a pas de propriété des voix. Et quand je parle des 15 millions de patriotes qui ont voté "non", ce sont les 15 millions de personnes, d'où qu'elles viennent, qui aujourd'hui se sentent trahies, parce que leur message n'a pas été entendu. Un exemple : le 3 octobre prochain, va commencer à Bruxelles la négociation sur l'entrée de la Turquie. Ne croyez-vous pas que c'est une forfaiture ?! La France aurait pu faire la chaise vide : c'est ça, appliquer le message des Français, dire que non, les Français ne veulent pas de l'entrée de la Turquie dans l'Europe, qu'ils veulent une Europe européenne, donc on fait la chaise vide. Si je suis élu président de la République, je dirai aux chefs d'Etat européens que c'est ou nous ou eux : ou c'est la France en Europe, ou c'est la Turquie. On ne veut pas d'une Europe turque.
(Source : premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 12 septembre 2005)
R- Aujourd'hui, la France est menacée de désintégration dans son unité, sa souveraineté, sa vitalité et son identité. Une désintégration par deux idéologies mortelles, qui gangrènent la classe politique : le mondialisme, qui aspire nos activités et qui menace la France de perdre son agriculture, sa pêche, sa construction navale, sa métallurgie, son électronique, sa chaussure, son textile etc.
Q- Mais le mondialisme, la France n'y peut pas grand-chose !
R- Mais elle ne se protège pas. Regardez les Américains, regardez les Japonais et regardez l'Europe ! Regardez ce qui vient de se passer pour le textile ! Et puis le communautarisme, qui crée une sorte d'Apartheid à la française et qui menace la France dans son unité. Et, en particulier, osons le dire, brisons le tabou du politiquement correct, même si les hommes politiques n'osent pas y toucher : le communautarisme islamique qui s'est installé chez nous.
Q- Mais y a-t-il un "communautarisme islamique" ou est-ce que ce ne sont pas des Français de religion musulmane qui, en effet, se trouvent ghettoïsés, ce qui n'est pas forcément tout à fait même chose ?
R- Il y a une première : c'est que de toute façon, on ferme des squats, mais on ouvre grand les frontières. Il y a 100.000 personnes qui entrent, chaque année, chez nous, sans titre de séjour. Je vais plus loin que cela : je dis que laisser entrer des familles africaines, déracinées, qui n'ont pas de logement, qui n'ont pas de travail et les laisser espérer, les laisser rêver, ce n'est pas une attitude de générosité de la part d'un homme politique : c'est une attitude criminelle. Et on l'a vu ensuite : qui paient les squats, qui paient les relogements ? Ce sont les citoyens français, dont un sur deux met cinq ans avant de pouvoir se loger ! Alors, pour répondre directement à votre question sur le problème de l'islamisation, les premières victimes de ce qui se passe aujourd'hui dans les banlieues, ce sont beaucoup de musulmans, qui font preuve de civisme et qui voudraient s'intégrer...
Q- Il y a des Français de confession musulmane qui sont d'ailleurs plutôt laïcs... Tous ne sont pas des religieux absolument frénétiques...
R- Absolument. Mais de quoi s'agit-il ? Le communautarisme se développe sous trois formes insidieuses : la première, c'est le communautarisme des quartiers. Il y a 630 cités interdites, qui échappent à l'Etat de droit, où la police ne peut plus pénétrer. Cet été, le 14 Juillet, 400 voitures ont été brûlées. Et maintenant, ce sont les immeubles qui brûlent ! Ensuite, le communautarisme d'Etat, avec le Conseil français du culte musulman, une Fondation pour l'islam, financée par la Caisse des dépôts - c'est-à-dire que la Caisse des dépôts financera moins les projets des communes et des collectivités territoriales, pour financer la construction des mosquées !
Q- Vous voulez que l'on en fait un peu trop, c'est ça ?
R- Non seulement, on en fait trop, mais il n'y a plus d'Etat ! Le CFCM est dominé par l'UOIF, dont la devise claque comme un drapeau : "Le Coran est notre Constitution". Et que propose, à La Baule, le ministre de l'Intérieur, N. Sarkozy ? Il veut faire entrer la France dans la logique de la discrimination positive. C'est-à-dire que si vous habitez en Mayenne, vous passez un concours pour entrer à Sciences Po ; si vous êtes né à La Courneuve, vous y passez directement et sans concours ! C'est le passage de la société du mérite à la société ethnique... C'est le modèle américain. La France s'engage dans le communautarisme, au moment où les Américains - je dis cela au lendemain de la commémoration du 11 Septembre - d'une part, et les Anglais d'autre part, tentent de renoncer au modèle du communautarisme, pour lequel ils ont payé le prix du sang.
Q- On comprend bien que c'est une préoccupation majeure à vos yeux, en effet, que tous ces gestes en direction de tout ce que vous appelez l'islamisation. Mais est-ce le seul mal français ? Aujourd'hui, ce dont souffre la France, est-ce en effet qu'il y ait une population immigrée sur son territoire, que vous jugez trop nombreuse ou trop privilégiée ? Ou y a-t-il d'autres maux dont souffre la France, dont cette présence immigrée ne serait que l'un des aspects ?
R- Je crois que les deux problème sont là : l'identité et la souveraineté. Quand vous perdez votre identité, vous ne savez plus qui vous êtes. C'est le drame de la France. Regardez les jeunes Français : il faut leur apprendre... C'est pour cela que je veux proposer un service civique d'un an - cela peut-être dans les sapeurs-pompiers, une cause nationale humanitaire -, pour les éveiller à l'amour de la France.
Q- Pour que les choses soient claires : dans ces jeunes Français, il y en a qui sont musulmans, et qui peuvent avoir en effet l'amour de la France ?
R- Ce n'est pas la question. La question est d'apprendre aux jeunes Français ce que veut dire le mot "France". On aura déjà fait un grand progrès ! Et il y a la question de la souveraineté de la France. On a vu, cet été, le Commissaire Mandelson capituler devant la Chine, sur le textile européen. On voit bien qu'aujourd'hui - on l'a vu tous les jours cet été, avec la tomate, la pêche, le lait etc. -, dans une économie mondialisée, sans aucune protection, il n'y a aucune raison de s'arrêter. Hier, il y avait un sujet sur la Tunisie. Maintenant, il y a moins cher que la Tunisie, il y a la Chine... Vous savez donc aujourd'hui une dissociation extrêmement dangereuse et moralement inacceptable, entre le capital, avec le CAC 40 qui prospère à Paris, et puis le travail qui part en Chine. D'un côté, vous avez la ronde des opportunités, des ivresses cosmiques, vous avez des gens qui gagnent beaucoup d'argent avec le capital. Et de l'autre côté, les friches oubliées, cette écharpe du désert... Cet été, j'ai fait un voyage au cur de la France profonde, pour voir, et j'ai écouté les gens. Et je peux vous dire que je parle comme eux, ce matin. J'ai eu envie de pleurer en les écoutant, parce qu'il y a des territoires désolés par tous les petits magasins et les usines qui s'en vont... Il faut réagir à cela !
Q- Quand on écoute les demandes des Français, il y a parfois des demandes contradictoires : ils veulent à la fois moins d'impôts et plus d'Etat. Ils ne sont pas toujours aux manettes, ils n'ont pas toujours tous les éléments de l'analyse, mais vous, face à cela, que dites-vous ? Moins d'impôts, moins d'Etat ? Comment arrive-t-on à gérer cette contradiction ?
R- L'Etat, s'il s'occupe de la sécurité, est dans son rôle. S'il vend des casseroles, il n'est pas dans son rôle...
Q- Faut-il privatiser un certain nombre de secteurs ?
R- Oui, mais attention, pas forcément les bijoux de famille, en particulier les autoroutes. Mais la question n'est pas là. Sur le plan économique, je proposerai deux principes simples et, si on les appliquait, ce serait une petite révolution. D'abord, rendre le travail plus rentable que l'assistanat...
Q- C'est-à-dire baisser les charges sur le travail ?
R- C'est faire en sorte que l'on soit récompensé quand on travaille vraiment, plutôt que de se laisser aller au laxisme et à un assistanat qui devient absolument systématique. Et la deuxième chose, c'est rapprocher le train de vie de l'Etat du train de vie des foyers français... On pourrait faire beaucoup d'économies. Je vais vous donner un exemple : il y a 200 000 personnes qui sont à l'AME, la fameuse Aide médicale d'Etat. Si vous êtes Français, vous avez un ticket modérateur à payer. Si vous n'êtes pas Français, si vous êtes étranger en situation clandestine et irrégulière, vous n'avez pas de ticket modérateur ! Il y a une loi de finances, qui a été votée en 2003, pour appliquer un ticket modérateur pour les clandestins. Et le ministre de l'Intérieur ne veut pas appliquer cette mesure. C'est donc un exemple de gaspillage...
Q- On dit que vous chassez beaucoup sur les terres du Front national. Vous dites que vous voulez rassembler les 15 millions de Français qui ont voté "non" - c'est beaucoup ! Qui voulez-vous rassembler ? Le Front national plus l'UMP ?
R- Je m'adresse à tous les Français qui souffrent, voilà... Je ne m'occupe donc pas des étiquettes. Il n'y a pas de propriété des voix. Et quand je parle des 15 millions de patriotes qui ont voté "non", ce sont les 15 millions de personnes, d'où qu'elles viennent, qui aujourd'hui se sentent trahies, parce que leur message n'a pas été entendu. Un exemple : le 3 octobre prochain, va commencer à Bruxelles la négociation sur l'entrée de la Turquie. Ne croyez-vous pas que c'est une forfaiture ?! La France aurait pu faire la chaise vide : c'est ça, appliquer le message des Français, dire que non, les Français ne veulent pas de l'entrée de la Turquie dans l'Europe, qu'ils veulent une Europe européenne, donc on fait la chaise vide. Si je suis élu président de la République, je dirai aux chefs d'Etat européens que c'est ou nous ou eux : ou c'est la France en Europe, ou c'est la Turquie. On ne veut pas d'une Europe turque.
(Source : premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 12 septembre 2005)