Texte intégral
La Tribune : En quoi votre politique concernant la Nouvelle-Calédonie est-elle différente de celle conduite par vos prédécesseurs ?
Brigitte Girardin : La politique du Gouvernement en Nouvelle-Calédonie consiste à appliquer l'accord de Nouméa, qui a été négocié par le Gouvernement précédent, en plein accord avec le Président de la République. Si l'on veut absolument trouver des différences de sensibilité et d'approche, je dirai que ma conviction profonde est que la question calédonienne ne peut se résumer, comme on le fait trop souvent en métropole, à un problème de maintien ou de rupture du lien avec la France. Le véritable enjeu, c'est de faire en sorte que deux communautés puissent s'entendre pour gérer ensemble ce territoire.
La Tribune : C'est votre ambition pour la Nouvelle-Calédonie ?
Brigitte Girardin : Absolument. Ce qui est essentiel à mes yeux, c'est que la fameuse "communauté de destin", qui est inscrite dans l'accord de Nouméa, aboutisse concrètement à ce que tous les Calédoniens puissent vivre dans ce territoire en pleine harmonie, dans la paix civile et la sécurité. Il faut pour cela qu'il y ait un véritable partage du pouvoir entre les différentes communautés qui ont peuplé ce territoire et un rééquilibrage de développement.
La Tribune : N'attend-on pas trop des projets miniers autour du nickel ?
Brigitte Girardin : Lorsque l'usine du Nord se fera, ce ne sera pas seulement la réalisation d'une usine transformant le nickel, ce sera aussi toute une série d'infrastructures qui favoriseront le développement dans d'autres secteurs comme l'agriculture, la pêche, le tourisme où existent de fortes potentialités. C'est un élément du rééquilibrage économique du territoire inscrit dans l'accord de Nouméa. La Nouvelle-Calédonie doit connaître un développement harmonieux, en évitant de tout concentrer sur le Sud et sur Nouméa.
La Tribune : Est-ce qu'il ne faudrait pas amplifier l'effort de formation en faveur des jeunes calédoniens, en particulier des mélanésiens ?
Brigitte Girardin : C'est une nécessité de former toute la jeunesse calédonienne dans la perspective de ces projets de développement très prometteurs, notamment dans le secteur minier. Nous devons nous mobiliser dès maintenant, sans attendre les quelques années qui nous séparent de la réalisation des usines de nickel. Il faut éviter de se retrouver dans une situation où l'on serait obligé de faire appel massivement à l'extérieur pour développer le territoire.
La Tribune : Vous n'êtes pas inquiète qu'il y ait un certain retard dans la traduction de l'accord de Nouméa par le gouvernement du territoire ?
Brigitte Girardin : Je n'ai pas cette perception et même si pendant les périodes électorales, les dossiers n'avancent pas au même rythme, je crois que des progrès importants ont été réalisés. L'Etat joue pleinement son rôle en facilitant un dialogue permanent entre les partenaires calédoniens. Des avancées concrètes sur la voie du rééquilibrage culturel et économique du territoire ont été obtenues. L'Etat veille à ce que les transferts de compétences aux provinces et au territoire se fassent dans de bonnes conditions, c'est-à-dire avec un effort soutenu d'accompagnement à la fois technique et financier.
Propos recueillis par Pascal GATEAUD
(source http://www.outre-mer.gouv.fr, le 5 avril 2004)
Brigitte Girardin : La politique du Gouvernement en Nouvelle-Calédonie consiste à appliquer l'accord de Nouméa, qui a été négocié par le Gouvernement précédent, en plein accord avec le Président de la République. Si l'on veut absolument trouver des différences de sensibilité et d'approche, je dirai que ma conviction profonde est que la question calédonienne ne peut se résumer, comme on le fait trop souvent en métropole, à un problème de maintien ou de rupture du lien avec la France. Le véritable enjeu, c'est de faire en sorte que deux communautés puissent s'entendre pour gérer ensemble ce territoire.
La Tribune : C'est votre ambition pour la Nouvelle-Calédonie ?
Brigitte Girardin : Absolument. Ce qui est essentiel à mes yeux, c'est que la fameuse "communauté de destin", qui est inscrite dans l'accord de Nouméa, aboutisse concrètement à ce que tous les Calédoniens puissent vivre dans ce territoire en pleine harmonie, dans la paix civile et la sécurité. Il faut pour cela qu'il y ait un véritable partage du pouvoir entre les différentes communautés qui ont peuplé ce territoire et un rééquilibrage de développement.
La Tribune : N'attend-on pas trop des projets miniers autour du nickel ?
Brigitte Girardin : Lorsque l'usine du Nord se fera, ce ne sera pas seulement la réalisation d'une usine transformant le nickel, ce sera aussi toute une série d'infrastructures qui favoriseront le développement dans d'autres secteurs comme l'agriculture, la pêche, le tourisme où existent de fortes potentialités. C'est un élément du rééquilibrage économique du territoire inscrit dans l'accord de Nouméa. La Nouvelle-Calédonie doit connaître un développement harmonieux, en évitant de tout concentrer sur le Sud et sur Nouméa.
La Tribune : Est-ce qu'il ne faudrait pas amplifier l'effort de formation en faveur des jeunes calédoniens, en particulier des mélanésiens ?
Brigitte Girardin : C'est une nécessité de former toute la jeunesse calédonienne dans la perspective de ces projets de développement très prometteurs, notamment dans le secteur minier. Nous devons nous mobiliser dès maintenant, sans attendre les quelques années qui nous séparent de la réalisation des usines de nickel. Il faut éviter de se retrouver dans une situation où l'on serait obligé de faire appel massivement à l'extérieur pour développer le territoire.
La Tribune : Vous n'êtes pas inquiète qu'il y ait un certain retard dans la traduction de l'accord de Nouméa par le gouvernement du territoire ?
Brigitte Girardin : Je n'ai pas cette perception et même si pendant les périodes électorales, les dossiers n'avancent pas au même rythme, je crois que des progrès importants ont été réalisés. L'Etat joue pleinement son rôle en facilitant un dialogue permanent entre les partenaires calédoniens. Des avancées concrètes sur la voie du rééquilibrage culturel et économique du territoire ont été obtenues. L'Etat veille à ce que les transferts de compétences aux provinces et au territoire se fassent dans de bonnes conditions, c'est-à-dire avec un effort soutenu d'accompagnement à la fois technique et financier.
Propos recueillis par Pascal GATEAUD
(source http://www.outre-mer.gouv.fr, le 5 avril 2004)