Texte intégral
Monsieur le président,
Mesdames et Messieurs les députés,
Monsieur le député, Jean-Pierre Door,
Nous avons aujourd'hui deux motifs de fierté comme Français. Le premier nous conduit à rendre hommage à Y. Chauvin, ce grand chercheur français qui, avec deux collègues, vient de recevoir le prix Nobel de chimie. C'est dire la capacité française. Le deuxième motif de fierté, c'est que nous avons enfin sur la table, le grand projet pour la recherche que la France attendait depuis plusieurs décennies, un projet qui vise l'excellence et qui porte en lui une conviction : nous préparons l'avenir, nous préparons la croissance et, Monsieur Migaud, nous défendons l'emploi.
Nous nous sommes fixés, avec G. de Robien et F. Goulard, quatre objectifs. Le premier, c'est aussi la marque de notre ambition : nous voulons concilier les aspirations de la société française avec l'autonomie des chercheurs. C'est la mission qui sera dévolue au Haut conseil de la science et de la technologie qui sera placé auprès du président de la République. Notre deuxième objectif est un objectif d'efficacité : c'est bien de rassembler toutes nos forces, les universités, les grandes écoles, les centres de recherche, les entreprises qui trop souvent dans le passé, ont travaillé séparément. Le projet de loi leur donnera les moyens de travailler sur de véritables pôles de recherche et d'enseignement supérieur. Nous allons croiser les talents et nous allons créer de grands campus, ces campus auxquels la France aspirait, et nous commencerons par l'économie, avec l'Ecole d'économie de Paris, un projet qui sera confié à Thomas Piketty.
Et puis, puisque sur ces bancs vous réclamez des moyens, eh bien en voilà : 3 milliards consacrés à la recherche sur trois ans. En 2005, un milliard ; en 2006, un milliard ; en 2007, un milliard et 3.000 chercheurs pour 2006. En contrepartie, parce qu'il faut une contrepartie dans une démocratie, et que nous portons un projet de responsabilité, eh bien nous demandons l'évaluation des moyens consacrés à la recherche. C'est dire que ce projet, porté par F. Goulard en Conseil des ministres, sera un projet d'ambition et de responsabilité. Vous le voyez, monsieur le député, c'est un vrai pacte de confiance que la France veut nouer avec sa recherche.
(Source http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 6 octobre 2005)|N|N|N|N|Texte Intégral31342|Mesdames et Messieurs les Chefs de délégation,
Mesdames et Messieurs les Ministres,
Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs,
Mesdames, Messieurs,
Depuis sa création il y a 60 ans, l'UNESCO oeuvre pour le partage et la diffusion du savoir et de la culture. Cette mission, l'une des plus nobles qui soit, demeure d'une urgente actualité.
Durant ces soixante années, l'UNESCO a accompli une oeuvre immense au service des Droits de l'Homme, de la paix et du développement : elle a forgé les instruments du droit international de la culture, dépouillé pour toujours le racisme de toute caution scientifique, sauvé les sites archéologiques de l'Egypte ancienne, mis en place dans le Pacifique le premier système d'alerte et de prévention des tsunamis. Après avoir connu des temps difficiles, elle a retrouvé un rayonnement universel, grâce aux efforts de M. Koichiro Matsuura, son directeur exécutif, que je félicite chaleureusement pour son engagement. Je tiens également à saluer la délégation de Brunei qui a rejoint notre Organisation au début de l'année.
Pour toutes ces raisons, la France est fière d'accueillir l'UNESCO sur son sol. Les priorités de l'UNESCO sont aussi les nôtres.
S'agissant des activités opérationnelles, l'éducation pour tous constitue le défi majeur des prochaines années. Nous savons que l'éducation est une clé du développement et un rempart contre l'intolérance, l'oppression et les inégalités. C'est pourquoi la scolarisation primaire universelle et l'élimination des disparités entre les sexes dans l'enseignement doivent susciter la mobilisation de tous. Ce sont les deux objectifs du Millénaire pour le développement qui s'appliquent directement à l'UNESCO. Quelques semaines après le Sommet de New York, il est important d'assumer nos responsabilités en donnant les moyens à l'UNESCO de jouer son rôle de chef de file dans ce domaine.
S'agissant des activités normatives de l'UNESCO, cette 33ème session de la Conférence générale devrait faire date.
Nous nous apprêtons à adopter la Convention sur la protection de la diversité des contenus culturels et des expressions artistiques. Parce qu'il répond à une préoccupation qui s'exprime sur tous les continents, ce texte a reçu un soutien quasi-unanime. Je vous appelle, non seulement à l'adopter, mais à engager dès que possible votre pays sur la voie de sa ratification, pour que la promotion de la diversité culturelle devienne une réalité. En favorisant une diversification de la production d'oeuvres culturelles, nous ferons acte de solidarité, nous témoignerons du respect que nous devons à toutes les cultures et nous augmenterons pour les amateurs d'oeuvres culturelles les possibilités de choix. Parce qu'elle fait le pari de l'enrichissement mutuel par le dialogue et la circulation des idées, cette convention pour la diversité culturelle ne lèsera personne et profitera à tous.
Nous devrons également nous prononcer sur le projet de Convention internationale contre le dopage dans le sport. La France n'a pas ménagé ses efforts pour la mise au point de ce texte, qui ouvrira un chapitre nouveau dans les activités de l'UNESCO. Je souhaite qu'un accord soit trouvé sur les aspects relatifs au financement du suivi de cette convention, pour qu'elle puisse également être adoptée.
Enfin, nous adopterons aussi, je l'espère, la Déclaration relative à des normes universelles de bioéthique. Ce texte sera la première pierre du code éthique universel que le président de la République appelait de ses voeux il y a deux ans, afin que la communauté internationale soit prête à répondre de manière concertée aux défis des évolutions scientifiques. L'UNESCO a, là encore, une responsabilité immense.
Mesdames, Messieurs,
Ensemble, nous avons la possibilité de faire en sorte que cette 33ème session de la Conférence générale fasse date dans l'histoire de l'UNESCO. Pour cela, il nous faut adopter aussi largement que possible les textes importants qui sont inscrits à son ordre du jour. Soyez convaincus que la France, pour sa part, ne ménagera pas ses efforts pour y parvenir.
Je vous remercie.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 10 octobre 2005)|N|N|N|N|Texte Intégral 31343|Q - Que pensez-vous du texte sur la récidive ?
R - On ne dit pas la vérité aux Français quand on leur promet de régler cette question complexe en augmentant les peines, ou en mettant en place des bracelets électroniques mobiles. D'abord, sur la réalité de la récidive : ceux qui récidivent sont surtout les petits délinquants, les voleurs... Là, les taux de rechute peuvent atteindre 60 %. Mais ceux dont il est toujours question, ce sont les récidivistes médiatiques. Or le taux de récidive tombe à 2 % pour les criminels sexuels, et à moins de 1 % pour les meurtriers. C'est bien entendu trop. Il faut réprimer sévèrement ces criminels. Mais il ne faut pas échauffer l'opinion avec des moyennes de 30 % qui ne correspondent à rien. De plus, les mesures envisagées ne répondent pas, non plus, aux besoins en matière de récidive criminelle. Pensez-vous que Fourniret pensait à l'aggravation éventuelle de la durée d'emprisonnement avant de commettre ses actes ?
Q - Le bracelet électronique n'est pas une solution ?
R - Qui pourrait affirmer que le meurtrier de Nelly Cremel n'aurait pas cédé à ses pulsions s'il avait été équipé d'un bracelet ? Rien n'est moins sûr. La plupart des psychiatres pensent même le contraire. On a le sentiment d'être dans l'outil de communication. Même si on adopte cette mesure, il faudra attendre trois ans avant l'arrivée du premier bracelet, pour des raisons techniques. Cet équipement coûtera au moins 60 euros par personne et par jour et pourrait s'adresser à 7 000 personnes actuellement emprisonnées, soit 153 millions d'euros par an ! Pour un résultat plus qu'incertain. Vous imaginez combien d'agents chargés du suivi de la réinsertion on pourrait embaucher ! On flatte l'opinion dans le sens du poil, on fait une loi pour se débarrasser d'une question.
Q - Quelle sera la position de l'UDF durant les débats ?
R - Nous allons recommencer à défendre nos propositions. Un : rétablir l'obligation d'activité en prison. Au-delà de la sanction, la prison doit aider chaque détenu à retrouver des repères: se lever le matin, se former ou travailler. Deux: il faut non seulement un suivi, mais de vrais soins médicaux en prison. Avec 15 % de détenus souffrant de troubles psychiatriques, un vrai travail est à faire. Trois: interdire les sorties sèches, sans conditions et sans encadrement. Il faut développer les libérations conditionnelles. Or chaque conseiller d'insertion et de probation a 100 ou 120 personnes à suivre. Quel suivi peut-il réellement faire pour à la fois favoriser la réinsertion et encadrer" l'ancien détenu pour protéger la société ? Lorsqu'il y a liberté conditionnelle, le taux de récidive diminue de 50 %.
Q - Peut-on empêcher toute récidive ?
R - Non, il faut avoir le courage de dire que le risque zéro n'existe pas. La réinsertion c'est toujours un pari risqué, qu'on doit encadrer d'un maximum de garanties. Les 80 000 personnes qui passent par la prison chaque année vont un jour en sortir et que la lutte contre l'insécurité passe par le développement de moyens efficaces pour réduire au maximum la récidive. La question des prisons met en jeu la conception que l'on a de l'homme et de la société. Si on pense que ces hommes sont irrécupérables, il faut aller au bout de cette logique et prôner un système d'élimination à l'américaine. Sauf dans le cas de quelques grands criminels souvent psychopathes, je suis davantage convaincu par les modèles canadiens ou scandinaves qui favorisent le suivi des détenus et les libérations conditionnelles.
Propos recueillis par Jacqueline Coignard
(Source http://www.udf.org, le 6 octobre 2005)