Déclaration de M. Alain Richard, ministre de la défense, sur la reconversion de l'ancien centre mobilisateur CM 71 à Digoin (Saone-et-Loire) et la reconversion d'anciens sites militaires, Digoin le 2 octobre 2000.

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Circonstance : Visite de M. Richard sur le site de l'ancien centre mobilisateur CM 71 à Digoin le 2 octobre 2000

Texte intégral

Messieurs les élus,
Mesdames, Messieurs,
Je suis très heureux d'être aujourd'hui à Digoin pour saluer l'implantation de l'entreprise LYRECO sur le site de l'ancien centre mobilisateur 71. C'est un événement important pour la ville et sa région, qui est le fruit d'une concertation bien conduite autour du projet de reconversion de cette emprise de la Défense.
Cette opération s'inscrit pleinement dans la politique d'accompagnement économique et social des restructurations de la défense que je conduis depuis 1997 et dont j'ai fait une priorité.
[accompagnement des restructurations et reconversion des emprises]
L'évolution de la situation géopolitique a en effet conduit notre pays à transformer profondément ses armées : la réduction de leur format et leur professionnalisation imposent à la défense de se désengager de certaines de ses implantations, et de se séparer d'une partie de ses emprises foncières.
Les considérations relatives à l'aménagement du territoire ont été prises en compte dans l'élaboration des mesures de restructurations. Cependant, l'impact significatif de ces mesures sur les bassins d'emplois et sur le personnel concerné ont nécessité la mise en place d'un dispositif d'accompagnement économique et social de grande ampleur. Le devenir des emprises militaires libérées appelait également un appui important en vue de leur reconversion.
L'Etat a engagé pour cela des moyens financiers très importants d'origine nationale (FRED-FNADT) et communautaire et a fourni les ressources nécessaires à l'intervention sur certains bassins d'emploi de sociétés de conversion. Avec ces moyens et en se donnant du temps, grâce à un délai de deux à quatre ans entre l'annonce des mesures et leur réalisation, de nombreuses actions de diversification des bassins d'emploi ont pu être encouragées, par le soutien des projets de reconversion économique au plus près des réalités du terrain.
Dans le même temps, une démarche de partenariat rassemblant les acteurs politiques, économiques et sociaux et mobilisant sur des objectifs communs tous les moyens disponibles, était développée.
Cette démarche concertée a pris appui sur les conventions d'accompagnement des restructurations conclues entre l'Etat et les régions les plus concernées - au rang desquelles figure la Bourgogne- et a été mise en oeuvre ensuite au sein des comités régionaux et comités de site associant tous les partenaires.
Le bilan dans la région Bourgogne est d'ores et déjà particulièrement positif, puisque le FRED y a aidé à la création de 500 emplois.
La préparation des contrats de plans Etat-régions 2000-2006, a donné l'occasion au Gouvernement de confirmer la place qu'il entend donner à l'accompagnement économique des restructurations.
Dans cet esprit, une part significative des crédits du FRED (483 millions de francs soit près de 50 % de l'enveloppe des crédits du FRED sur la période 2000-2006) a été contractualisée avec 12 régions.
L'effort de l'Etat pour l'aide à la création d'emplois en Bourgogne sera poursuivi, grâce à la signature le 6 septembre dernier de la convention d'application du contrat de plan avec la région, qui prévoit un apport de 50 MF dans ce domaine (25 MF pour l'Etat Défense et autant pour la région).
Cette volonté politique forte n'a toutefois pu porter ses fruits que parce qu'elle a été mise en oeuvre par un dispositif particulièrement efficace, à la fois interministériel et décentralisé. Le maître d'oeuvre en est aujourd'hui Jean-Pierre Aubert, Délégué interministériel aux restructurations de défense. Il dispose, je l'ai dit, de moyens très importants. Il s'appuie également sur le réseau très dynamique des Délégués régionaux au redéploiement industriel et aux restructurations de défense. Proches du terrain, développant des contacts étroits avec l'ensemble des acteurs locaux, ces délégués constituent un maillon important de ce dispositif.
Grâce à des études d'aménagement, la Mission pour la Réalisation des Actifs Immobiliers du Ministère de la Défense (MRAI) intervient également pour aider les collectivités locales, susceptibles d'acquérir un bien, à formaliser leur projet de reconversion.
Cette reconversion du site du CM 71 est aujourd'hui une réalité : la société LYRECO, qui appartient au groupe GASPARD, s'y implante pour y construire une plate-forme logistique qui distribuera les produits du groupe dans tout le sud-est de la France. Je me félicite de voir ce site recevoir une vocation économique durable, qui contribuera au dynamisme économique de cette région. Je me réjouis en particulier de la création de nombreux emplois, 110 dans un premier temps, 170 d'ici trois ans. A terme, ce sont près de 400 personnes qui pourraient être amenées à travailler sur ce site, sans compter l'installation possible de certains des partenaires industriels de LYRECO sur la zone restante. Il s'agit donc d'un apport essentiel pour le développement économique de Digoin et de sa région.
Les atouts de ce site sont nombreux : d'une superficie de 17 hectares, situé en bordure de la zone industrielle et artisanale de Digoin, il bénéficiera de la proximité de la future Route Centre Europe Atlantique.
Mais ce projet n'aurait pu aboutir sans la mobilisation exemplaires de tous les partenaires engagés aux côtés du Ministère de la défense : la Communauté de communes du Val de Loire, le département, la région. Leur soutien financier, qui s'ajoute à celui de l'Etat et de l'Europe, mais aussi leur motivation et leur forte volonté d'aboutir ont joué un rôle déterminant dans ce succès. Je tiens à saluer leur action.
Cette implantation constitue un exemple pour les sites militaires qui apparaissent au départ difficiles à reconvertir. J'espère que cela incitera au développement d'autres projets, notamment dans cette région. Il reste encore beaucoup à faire pour achever l'accompagnement des restructurations au niveau local. Il s'agit là d'une mission essentielle pour pérenniser les liens qui unissent la Nation et la communauté de défense. Je tenais aujourd'hui à exprimer à nouveau toute ma confiance à ceux qui la mènent à bien.
(Source http://www.defense.gouv.fr, le 11 octobre 2000)