Texte intégral
Monsieur le Premier ministre,
Mesdames et Messieurs les Ministres
Mesdames et Messieurs,
Je voudrais avant tout exprimer mes remerciements les plus vifs aux autorités laotiennes qui nous accueillent aujourd'hui pour cette réunion à laquelle l'Union européenne attache une importance particulière.
Nous mesurons le privilège qui nous est fait d'être reçus par le Laos, dont nous avons salué l'adhésion à l'ASEAN, il y a trois ans. C'est également une satisfaction réelle que de nous retrouver, cinq mois après la conférence post-ministérielle et la réunion de l'ASEAN Régional Forum à Bangkok.
Notre réunion ministérielle intervient trois ans après celle que Singapour avait accueillie en février 1997. Je me réjouis que Vientiane soit le lieu de nos retrouvailles. L'Union européenne et l'ASEAN expriment ainsi avec détermination leur volonté de renouer le dialogue politique.
Nos relations s'inscrivent dans la durée puisque nous célébrons, cette année, le vingtième anniversaire de la signature de l'Accord de coopération de mars 1980. Elles reflètent ce que nous sommes devenus, représentant ensemble près d'un milliard d'habitants et deux ensembles régionaux dont les relations politiques et économiques contribuent fortement à l'établissement du monde multipolaire que nous appelons de nos vux.
Nous nous retrouvons en quelque sorte comme deux amis qui, après quelques années, ont changé tout en restant eux-mêmes.
Partenaires anciens, l'Union européenne et l'ASEAN se sont renforcés et ont élargi leur assise.
De son côté, l'Union européenne a connu d'importants développements parmi lesquels on citera la création de la monnaie unique, l'euro, le renforcement de l'Europe politique, avec notamment la désignation d'un haut-représentant pour la Politique étrangère et de sécurité commune, et les remarquables progrès réalisés dans la construction d'une Politique européenne de sécurité et de défense. L'Union européenne prépare aujourd'hui son élargissement qui donnera à moyen terme un nouveau visage à l'Europe. Elle s'y prépare aussi en réformant ses institutions pour les rendre plus efficaces et plus légitimes. A cet égard, je ne doute pas qu'à Nice, nous saurons parvenir, dans les heures qui viennent, à un bon accord.
Pour sa part, l'ASEAN a connu de nouveaux progrès tout en traversant de sérieuses épreuves financières, économiques et, pour certains de ses membres, politiques. L'Union européenne salue le redressement entrepris et se réjouit que les économies de plusieurs pays membres de l'ASEAN connaissent une reprise de leur croissance. Elle y voit les premiers fruits des réformes structurelles engagées, réformes qui doivent être poursuivies sans précipitation mais avec détermination. L'Union européenne se réjouit que les turbulences économiques et monétaires n'aient pas donné prétexte à un repli de l'Asie sur elle-même. Nous avons également suivi avec beaucoup d'intérêt les progrès accomplis en matière de coopération régionale, notamment sur le plan monétaire et, sur le plan politique, par l'institution d'une troïka de l'ASEAN.
Votre Association s'est élargie et plusieurs nouveaux membres participeront pour la première fois à notre réunion. A cet égard, je voudrais tout particulièrement saluer l'accession récente du Cambodge et du Laos à l'accord de coopération CE-ASEAN.
L'ASEAN a enfin engagé un processus prometteur avec ses partenaires d'Asie orientale dans le cadre du dialogue ASEAN + 3, se plaçant ainsi en position centrale dans le continent asiatique.
Ces évolutions ont créé dans nos deux régions un contexte renouvelé qui formera la toile de fond de notre rencontre et lui donnera tout son intérêt. Notre dialogue comprend plusieurs facettes. L'Union européenne entend, dans ces différents domaines, être un partenaire disponible et attentif.
Sur le plan politique, certaines évolutions préoccupantes pour la communauté internationale devront faire l'objet d'échanges de vues dans l'esprit cordial et constructif qui caractérise notre relation. Pour sa part, l'Union européenne y est prête.
Dans le domaine économique, de nouvelles voies s'ouvrent à notre coopération. Certaines ont déjà été identifiées et ont fait l'objet de l'ambitieux "programme de travail" adopté lors de la réunion de la Commission mixte, à Bangkok, en mai 1999. Nous passerons en revue les progrès accomplis dans des domaines très concrets tels que l'accès au marché (je rappelle à cet égard que l'Union européenne constitue un ensemble très ouvert), l'investissement ou les normes, et nous examinerons les moyens d'aller de l'avant. Nous aurons aussi l'occasion de réfléchir ensemble aux perspectives offertes à nos relations.
En s'engageant dans un dialogue de qualité avec l'ASEAN, l'Union européenne souhaite marquer toute l'importance qu'elle attache à votre Association et à son rôle essentiel dans la stabilité régionale. L'Union européenne se réjouit de l'intensification du dialogue entre l'Europe et l'Asie dans des enceintes telles que l'ASEAN Regional Forum, lieu privilégié du dialogue sur la sécurité régionale, ou encore de la Conférence post-ministérielle qui réunit vos principaux partenaires. Les réunions de Bangkok, en juillet, mais aussi le Sommet de l'ASEM à Séoul, en octobre, ont montré tout l'intérêt d'une concertation approfondie entre deux grands ensembles régionaux qui pèsent d'un poids particulier dans les affaires internationales. L'Union européenne connaît et apprécie le rôle pivot joué par l'ASEAN dans ces différentes enceintes qui, toutes, concourent à leur manière à l'émergence d'un monde multipolaire.
En sa qualité de plus ancien partenaire institutionnel de l'ASEAN, l'Union européenne est attachée à la spécificité de sa relation avec votre Association. C'est pourquoi elle a souhaité reprendre le dialogue au niveau des ministres et se félicite qu'il puisse s'ouvrir à nouveau aujourd'hui, à Vientiane. Je vous assure de la volonté de la France et des Etats membres de l'Union européenne à travailler au plein succès de notre réunion.
Je vous remercie.
(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 11 décembre 2000)
Mesdames et Messieurs les Ministres
Mesdames et Messieurs,
Je voudrais avant tout exprimer mes remerciements les plus vifs aux autorités laotiennes qui nous accueillent aujourd'hui pour cette réunion à laquelle l'Union européenne attache une importance particulière.
Nous mesurons le privilège qui nous est fait d'être reçus par le Laos, dont nous avons salué l'adhésion à l'ASEAN, il y a trois ans. C'est également une satisfaction réelle que de nous retrouver, cinq mois après la conférence post-ministérielle et la réunion de l'ASEAN Régional Forum à Bangkok.
Notre réunion ministérielle intervient trois ans après celle que Singapour avait accueillie en février 1997. Je me réjouis que Vientiane soit le lieu de nos retrouvailles. L'Union européenne et l'ASEAN expriment ainsi avec détermination leur volonté de renouer le dialogue politique.
Nos relations s'inscrivent dans la durée puisque nous célébrons, cette année, le vingtième anniversaire de la signature de l'Accord de coopération de mars 1980. Elles reflètent ce que nous sommes devenus, représentant ensemble près d'un milliard d'habitants et deux ensembles régionaux dont les relations politiques et économiques contribuent fortement à l'établissement du monde multipolaire que nous appelons de nos vux.
Nous nous retrouvons en quelque sorte comme deux amis qui, après quelques années, ont changé tout en restant eux-mêmes.
Partenaires anciens, l'Union européenne et l'ASEAN se sont renforcés et ont élargi leur assise.
De son côté, l'Union européenne a connu d'importants développements parmi lesquels on citera la création de la monnaie unique, l'euro, le renforcement de l'Europe politique, avec notamment la désignation d'un haut-représentant pour la Politique étrangère et de sécurité commune, et les remarquables progrès réalisés dans la construction d'une Politique européenne de sécurité et de défense. L'Union européenne prépare aujourd'hui son élargissement qui donnera à moyen terme un nouveau visage à l'Europe. Elle s'y prépare aussi en réformant ses institutions pour les rendre plus efficaces et plus légitimes. A cet égard, je ne doute pas qu'à Nice, nous saurons parvenir, dans les heures qui viennent, à un bon accord.
Pour sa part, l'ASEAN a connu de nouveaux progrès tout en traversant de sérieuses épreuves financières, économiques et, pour certains de ses membres, politiques. L'Union européenne salue le redressement entrepris et se réjouit que les économies de plusieurs pays membres de l'ASEAN connaissent une reprise de leur croissance. Elle y voit les premiers fruits des réformes structurelles engagées, réformes qui doivent être poursuivies sans précipitation mais avec détermination. L'Union européenne se réjouit que les turbulences économiques et monétaires n'aient pas donné prétexte à un repli de l'Asie sur elle-même. Nous avons également suivi avec beaucoup d'intérêt les progrès accomplis en matière de coopération régionale, notamment sur le plan monétaire et, sur le plan politique, par l'institution d'une troïka de l'ASEAN.
Votre Association s'est élargie et plusieurs nouveaux membres participeront pour la première fois à notre réunion. A cet égard, je voudrais tout particulièrement saluer l'accession récente du Cambodge et du Laos à l'accord de coopération CE-ASEAN.
L'ASEAN a enfin engagé un processus prometteur avec ses partenaires d'Asie orientale dans le cadre du dialogue ASEAN + 3, se plaçant ainsi en position centrale dans le continent asiatique.
Ces évolutions ont créé dans nos deux régions un contexte renouvelé qui formera la toile de fond de notre rencontre et lui donnera tout son intérêt. Notre dialogue comprend plusieurs facettes. L'Union européenne entend, dans ces différents domaines, être un partenaire disponible et attentif.
Sur le plan politique, certaines évolutions préoccupantes pour la communauté internationale devront faire l'objet d'échanges de vues dans l'esprit cordial et constructif qui caractérise notre relation. Pour sa part, l'Union européenne y est prête.
Dans le domaine économique, de nouvelles voies s'ouvrent à notre coopération. Certaines ont déjà été identifiées et ont fait l'objet de l'ambitieux "programme de travail" adopté lors de la réunion de la Commission mixte, à Bangkok, en mai 1999. Nous passerons en revue les progrès accomplis dans des domaines très concrets tels que l'accès au marché (je rappelle à cet égard que l'Union européenne constitue un ensemble très ouvert), l'investissement ou les normes, et nous examinerons les moyens d'aller de l'avant. Nous aurons aussi l'occasion de réfléchir ensemble aux perspectives offertes à nos relations.
En s'engageant dans un dialogue de qualité avec l'ASEAN, l'Union européenne souhaite marquer toute l'importance qu'elle attache à votre Association et à son rôle essentiel dans la stabilité régionale. L'Union européenne se réjouit de l'intensification du dialogue entre l'Europe et l'Asie dans des enceintes telles que l'ASEAN Regional Forum, lieu privilégié du dialogue sur la sécurité régionale, ou encore de la Conférence post-ministérielle qui réunit vos principaux partenaires. Les réunions de Bangkok, en juillet, mais aussi le Sommet de l'ASEM à Séoul, en octobre, ont montré tout l'intérêt d'une concertation approfondie entre deux grands ensembles régionaux qui pèsent d'un poids particulier dans les affaires internationales. L'Union européenne connaît et apprécie le rôle pivot joué par l'ASEAN dans ces différentes enceintes qui, toutes, concourent à leur manière à l'émergence d'un monde multipolaire.
En sa qualité de plus ancien partenaire institutionnel de l'ASEAN, l'Union européenne est attachée à la spécificité de sa relation avec votre Association. C'est pourquoi elle a souhaité reprendre le dialogue au niveau des ministres et se félicite qu'il puisse s'ouvrir à nouveau aujourd'hui, à Vientiane. Je vous assure de la volonté de la France et des Etats membres de l'Union européenne à travailler au plein succès de notre réunion.
Je vous remercie.
(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 11 décembre 2000)