Texte intégral
En vous adressant ces quelques lignes pour vous présenter mes voeux, je souhaite évoquer quelques grands changements que nous menons ensemble pour donner à notre nation les moyens de sa sécurité et de sa présence internationale.
A la fin de 1998 nous franchissons le premier tiers de la réforme de la défense voulue par le chef de l'Etat, organisée autour de la professionnalisation, de la réponse adaptée aux crises, de la supériorité technique. A cette première étape, l'acquis est encourageant.
D'abord, le potentiel opérationnel des armées, de la gendarmerie et des services est confirmé. Les missions assumées par nos unités sur tous les théâtres et opérations où elles sont engagées démontrent la valeur des militaires français dans l'action et apportent la vérification de nos capacités. Hommage doit être rendu à tous ceux qui s'y consacrent avec courage.
Tous les emplois programmés, militaires et civils, ont été créés. La quasi-totalité des postes militaires sont pourvus ; plus de 95 % des postes civils le sont, avec quelques insuffisances par régions ou par spécialités, mais avec une couverture des besoins qui a bien progressé en 1998. Les recrutements de toutes catégories suscitent des candidats nombreux, bien formés et motivés.
Le soutien des Français à la nouvelle défense se confirme. De multiples signes d'intérêt et de confiance de l'opinion se manifestent, en particulier dans l'environnement local des unités. Les très nombreuses mesures de restructuration annoncées en juillet dernier pour les années 2000 à 2002 ont été acceptées sans controverse. Les jeunes appelés des classes d'avant 1979 répondent à l'appel et assument bien leurs missions. 120000 jeunes des années 1980 - 1981 ont expérimenté depuis le 3 octobre l'appel de préparation à la défense : plus de 80 % indiquent leur satisfaction et 25 % désirent un contact supplémentaire. La fin des quotas a démontré l'acceptation durable de la mixité des armées par la société française, une des plus avancées à cet égard.
Le freinage budgétaire touchant les investissements de l'année 1998 a pu être étalé : de nombreuses livraisons et commandes ont donc pu être réalisées. Après un travail approfondi et imaginatif du SGA, des états-majors et de la DGA pour la revue des programmes que j'avais engagée, l'arbitrage du Premier Ministre en avril a consolidé pour les 4 années à venir les crédits d'équipement de la défense. Les efforts déjà faits pour comprimer les coûts et pour optimiser l'emploi des matériels ont fortement contribué à cette décision favorable, qui nous place au premier rang européen pour l'acquisition d'équipements modernes.
Parallèlement la création de grands groupes industriels aptes à la compétition mondiale a franchi en 1998 des étapes majeures. Thomson-Alcatel est constitué, Aérospatiale-Matra est en très bonne voie.
Le rôle essentiel de la Défense dans la sécurité intérieure de la France a été concrétisé à l'occasion de nombreux évènements à commencer par la Coupe du Monde. Les responsabilités croissantes de la gendarmerie nationale au service de la sécurité publique sont une reconnaissance de son savoir faire et de sa rigueur républicaine au service de la loi.
Nous avons été actifs pour faire progresser la capacité de défense commune des Européens, clé de l'équilibre mondial de demain. La force européenne chargée de la sécurité des vérificateurs du cessez-le-feu au Kosovo, structurée et commandée par la France est une préfiguration concrète de ces moyens futurs et aussi un signe de confiance que nous pouvons apprécier. Bien des obstacles restent devant cette ambition européenne de défense. Mais n'y en avait-il pas autant, naguère, sur la voie de l'euro devenu aujourd'hui une réalité ?
L'année 1999 nous engage à continuer certains de ces chantiers et va en ouvrir plusieurs autres : la loi sur les nouvelles réserves va être soumise au Parlement, les méthodes de concertation dans les armées vont se moderniser, la formation des cadres aux besoins futurs de la défense poursuit son adaptation. Des mises en service et des débuts de production majeurs se succéderont : le Charles de Gaulle, les premiers Rafale, l'hélicoptère Tigre. Le réseau Rubis approche de sa réalisation complète.
Près de 4000 nouveaux volontaires vont être recrutés dans cette nouvelle année, lançant véritablement cette formule d'emploi militaire après les 800 premiers volontaires accueillis fin 1998 par la gendarmerie. La DCN entrera à son tour dans un processus ambitieux de modernisation. Le Gouvernement fera des propositions au Parlement pour l'associer plus complètement à nos actions extérieures, en comptant sur l'esprit de responsabilité qui a amené la mission d'enquête sur le Rwanda à rendre justice à la dignité des militaires français dans ce drame.
Je devrais citer encore bien d'autres progrès que nous allons entreprendre. Mais ce qui fonde surtout mon espoir et ma confiance pour ces multiples tâches, c'est la volonté collective de réussite qui rassemble tous les personnels de la Défense. Attachés à la noblesse de votre mission, déterminés à construire l'outil de défense rénové qui répond aux besoins du pays, vous faites preuve d'un sens du devoir et d'un dynamisme qui forcent l'admiration.
Il y a peu de domaines de notre vie nationale où le professionnalisme, la rigueur et l'aptitude au changement des hommes et des femmes de la Défense ne soient pas salués par les responsables. Et leur efficacité militaire reste un des piliers les plus solides de notre rôle dans le monde.
Avec la force morale et la capacité de réalisation que vous représentez tous ensemble, nous ne pouvons que surmonter les obstacles inévitables. Le succès est à notre portée.
Aussi c'est avec estime, amitié et optimisme que je souhaite à chacune et chacun de vous, et à ceux qui vous sont chers, une heureuse année 1999.
(source http://www.defense.gouv.fr, le 17 septembre 2001)
A la fin de 1998 nous franchissons le premier tiers de la réforme de la défense voulue par le chef de l'Etat, organisée autour de la professionnalisation, de la réponse adaptée aux crises, de la supériorité technique. A cette première étape, l'acquis est encourageant.
D'abord, le potentiel opérationnel des armées, de la gendarmerie et des services est confirmé. Les missions assumées par nos unités sur tous les théâtres et opérations où elles sont engagées démontrent la valeur des militaires français dans l'action et apportent la vérification de nos capacités. Hommage doit être rendu à tous ceux qui s'y consacrent avec courage.
Tous les emplois programmés, militaires et civils, ont été créés. La quasi-totalité des postes militaires sont pourvus ; plus de 95 % des postes civils le sont, avec quelques insuffisances par régions ou par spécialités, mais avec une couverture des besoins qui a bien progressé en 1998. Les recrutements de toutes catégories suscitent des candidats nombreux, bien formés et motivés.
Le soutien des Français à la nouvelle défense se confirme. De multiples signes d'intérêt et de confiance de l'opinion se manifestent, en particulier dans l'environnement local des unités. Les très nombreuses mesures de restructuration annoncées en juillet dernier pour les années 2000 à 2002 ont été acceptées sans controverse. Les jeunes appelés des classes d'avant 1979 répondent à l'appel et assument bien leurs missions. 120000 jeunes des années 1980 - 1981 ont expérimenté depuis le 3 octobre l'appel de préparation à la défense : plus de 80 % indiquent leur satisfaction et 25 % désirent un contact supplémentaire. La fin des quotas a démontré l'acceptation durable de la mixité des armées par la société française, une des plus avancées à cet égard.
Le freinage budgétaire touchant les investissements de l'année 1998 a pu être étalé : de nombreuses livraisons et commandes ont donc pu être réalisées. Après un travail approfondi et imaginatif du SGA, des états-majors et de la DGA pour la revue des programmes que j'avais engagée, l'arbitrage du Premier Ministre en avril a consolidé pour les 4 années à venir les crédits d'équipement de la défense. Les efforts déjà faits pour comprimer les coûts et pour optimiser l'emploi des matériels ont fortement contribué à cette décision favorable, qui nous place au premier rang européen pour l'acquisition d'équipements modernes.
Parallèlement la création de grands groupes industriels aptes à la compétition mondiale a franchi en 1998 des étapes majeures. Thomson-Alcatel est constitué, Aérospatiale-Matra est en très bonne voie.
Le rôle essentiel de la Défense dans la sécurité intérieure de la France a été concrétisé à l'occasion de nombreux évènements à commencer par la Coupe du Monde. Les responsabilités croissantes de la gendarmerie nationale au service de la sécurité publique sont une reconnaissance de son savoir faire et de sa rigueur républicaine au service de la loi.
Nous avons été actifs pour faire progresser la capacité de défense commune des Européens, clé de l'équilibre mondial de demain. La force européenne chargée de la sécurité des vérificateurs du cessez-le-feu au Kosovo, structurée et commandée par la France est une préfiguration concrète de ces moyens futurs et aussi un signe de confiance que nous pouvons apprécier. Bien des obstacles restent devant cette ambition européenne de défense. Mais n'y en avait-il pas autant, naguère, sur la voie de l'euro devenu aujourd'hui une réalité ?
L'année 1999 nous engage à continuer certains de ces chantiers et va en ouvrir plusieurs autres : la loi sur les nouvelles réserves va être soumise au Parlement, les méthodes de concertation dans les armées vont se moderniser, la formation des cadres aux besoins futurs de la défense poursuit son adaptation. Des mises en service et des débuts de production majeurs se succéderont : le Charles de Gaulle, les premiers Rafale, l'hélicoptère Tigre. Le réseau Rubis approche de sa réalisation complète.
Près de 4000 nouveaux volontaires vont être recrutés dans cette nouvelle année, lançant véritablement cette formule d'emploi militaire après les 800 premiers volontaires accueillis fin 1998 par la gendarmerie. La DCN entrera à son tour dans un processus ambitieux de modernisation. Le Gouvernement fera des propositions au Parlement pour l'associer plus complètement à nos actions extérieures, en comptant sur l'esprit de responsabilité qui a amené la mission d'enquête sur le Rwanda à rendre justice à la dignité des militaires français dans ce drame.
Je devrais citer encore bien d'autres progrès que nous allons entreprendre. Mais ce qui fonde surtout mon espoir et ma confiance pour ces multiples tâches, c'est la volonté collective de réussite qui rassemble tous les personnels de la Défense. Attachés à la noblesse de votre mission, déterminés à construire l'outil de défense rénové qui répond aux besoins du pays, vous faites preuve d'un sens du devoir et d'un dynamisme qui forcent l'admiration.
Il y a peu de domaines de notre vie nationale où le professionnalisme, la rigueur et l'aptitude au changement des hommes et des femmes de la Défense ne soient pas salués par les responsables. Et leur efficacité militaire reste un des piliers les plus solides de notre rôle dans le monde.
Avec la force morale et la capacité de réalisation que vous représentez tous ensemble, nous ne pouvons que surmonter les obstacles inévitables. Le succès est à notre portée.
Aussi c'est avec estime, amitié et optimisme que je souhaite à chacune et chacun de vous, et à ceux qui vous sont chers, une heureuse année 1999.
(source http://www.defense.gouv.fr, le 17 septembre 2001)