Interview de M. Christian Poncelet, président du Sénat, dans "La Dépêche du Midi" du 28 novembre 2000, sur sa rencontre avec les entrepreneurs et les étudiants du Lot-et-Garonne.

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Média : La Dépêche du Midi

Texte intégral

Propos recueillis par Mme Françoise CARIÈS
" Les femmes et les hommes politiques doivent contribuer à promouvoir la culture d'entreprise "
1°) Quel est l'objet de ce déplacement à Agen et Villeneuve-sur-Lot ?
Ce déplacement à l'Agropole d'Agen a une finalité essentiellement économique : je vais non seulement inaugurer des vitrines technologiques de l'Agropole ainsi que la Maison de l'entreprise et de la formation du Villeneuvois, mais aussi et surtout, rencontrer des chefs d'entreprises et débattre avec des étudiants.
L'Agropole doit beaucoup à l'initiative d'un sénateur. Mon ami Jean François-Poncet qui préside la commission des affaires économiques du Sénat a, en effet, beaucoup oeuvré à la réalisation de ce site unique qui constitue un véritable écosystème pour la création d'entreprises. C'est en grande partie grâce à des initiatives comme celle de l'Agropole que le Lot-et-Garonne est en tête de la région Aquitaine pour la création d'entreprises et la création d'emplois.
2°) Quelles sont les actions concrètes du Sénat en matière économique ?
La plus récente et, peut-être, la plus spectaculaire de ces initiatives concerne les stages d'immersion des sénateurs en entreprises. Depuis le mois d'octobre et jusqu'à la mi-décembre, quarante sénateurs, toutes tendances politiques confondues, sont allés ou vont se rendre en entreprises, grandes, moyennes ou petites, de la nouvelle économie ou de l'économie traditionnelle.
Le Sénat est également la seule Assemblée parlementaire à organiser des rencontres de capital-risque, Tremplin entreprises, pour aider des jeunes entrepreneurs, porteurs de projets innovants, à trouver des financements (...)
3°) Qu'attendez-vous de vos échanges avec les chefs d'entreprises et les étudiants de l'université du Pin ?
En fait, ma démarche est très pragmatique. Je viens pour écouter, pour comprendre et pour, j'espère, contribuer à susciter chez les jeunes un intérêt en direction des entreprises et des entrepreneurs (...) Aussi, les femmes et les hommes politiques doivent-ils plus que jamais contribuer à promouvoir la culture d'entreprise et rétablir les indispensables passerelles entre deux mondes qui se sont trop longtemps ignorés : le monde économique et celui des politiques.
4°) Vous allez visiter l'Agropole d'Agen, dans le contexte très particulier de la crise de la " vache folle ". La sécurité alimentaire vous paraît-elle menacée en France ?
Le Sénat n'a pas attendu le terrible drame de la " vache folle " pour faire des propositions concrètes. Il s'est, en particulier, battu pour imposer le principe de traçabilité des produits qui est à la fois un gage de qualité et de sécurité sanitaire pour tous nos concitoyens. Il est également à l'origine de la création de l'Agence française pour la sécurité alimentaire.
Mais, j'avoue être très déçu, voire inquiet, face aux récentes mesures prises à Bruxelles. J'aurais souhaité que M. Glavany réussisse à convaincre ses collègues d'interdire l'utilisation des farines animales au moment même où des cas de " vache folle " se déclarent dans des pays qui voulaient s'en croire indemnes comme l'Allemagne ou l'Espagne. Le Sénat vient de créer une commission d'enquête qui permettra de faire toute la lumière sur cette affaire de la " vache folle " et qui, je l'espère, contribuera à restaurer la confiance des consommateurs
(source http://www.senat.fr, le 4 décembre 2000)