Texte intégral
J.-P. Elkabbach - La gauche est attaquée pour son inefficacité en matière de lutte contre l'insécurité. Vous disiez, hier soir, à Agen : "La police fait tout ce qu'elle peut mais elle ne peut pas tout faire." Cela s'entend aussi comme un aveu d'échec et d'impuissance ?
- "Ce n'est sûrement pas un aveu d'échec, c'est dire la vérité aux Français par rapport à un problème qui les touche. Je n'ai pas été nommé ministre de l'Intérieur pour faire de l'esbroufe. J'ai été nommé ministre de l'Intérieur par L. Jospin pour faire un vrai travail, pour remettre les policiers sur le terrain, pour les former, pour en recruter - parce qu'il en manquait beaucoup quand la gauche est arrivée, parce que M. Debré avait très mal géré les départs à la retraite des policiers et n'avait pas prévu leur remplacement. Alors ce travail, je le fais."
Cela concernait combien de policiers ?
- "3000 : ce n'est pas rien. Malgré ces 3 000 policiers que nous avons mis en plus de ce qui était prévu, nous arrivons au chiffre de 1995. Cela veut dire aussi que les impôts que payent les Français servent à payer les policiers. J'étais à Agen hier c'est vrai, mais rappelez-vous, j'étais aussi à Béziers pour les obsèques de ce jeune adjoint de sécurité. La police paye un lourd tribu à l'insécurité elle même. J'aimerais qu'on s'en rappelle un peu et qu'on a arrête de critiquer sans arrêt la police. C'était le sens de ma phrase d'hier. "
Elle ne peut pas tout faire ?
- "Elle ne peut pas tout faire dans la société par rapport aux violences qui montent dans les familles, dans les collèges. La réponse ne peut pas être que policière. Il faut que tout le monde assume sa responsabilité, de parents, d'éducateurs, d'élus locaux, de responsables d'association. Bref, c'est la société qui doit se mobiliser et la police doit être, là, infaillible. C'est bien l'objectif qui est le moyen d'être aux côtés des policiers pour les remettre sur le terrain, dans la proximité avec les concitoyens."
Les Français, vous le sentez bien, croient à l'augmentation de l'insécurité. Ils la vivent dans leur ville, dans leur quartier, dans la rue, à l'école, chez eux. Ils y a beaucoup de gens qui ont été menacés, volés ou agressés. Est-ce qu'en 2000 la délinquance a augmenté ? Vous donnerez bientôt le chiffres mais la tendance a-t-elle augmenté ?
- "Pour être très clair, les premiers chiffres que l'on m'a donnés montrent que sur la voie publique, là où il y a déjà la police de proximité, la délinquance baisse. En revanche, il y a une montée de la délinquance sur les nouvelles formes de commerce - la nouvelle technologie, les portables - qui fait que dans l'ensemble, les statistiques sont préoccupantes. Mais la vérité des vérités c'est que la présence de la police concourt sérieusement, là où elle est en proximité, à faire reculer la délinquance qui gène nos concitoyens tous les jours, sur le terrain. Il faut poursuivre cette politique de harcèlement de la délinquance, du crime, quelque soit l'endroit où on se trouve en France."
Nous avons donc assisté à une polémique de loin - comme il y a l'amour de loin, il y a la polémique de loin - en tout cas un échange vif à distance entre le Président de la République et le Premier ministre. M. Jospin a rétorqué : "Dans le débat politique, on combat l'insécurité on ne l'exploite pas." Qu'est-ce que cela veut dire ?
- "Cela veut dire très concrètement que beaucoup de Gouvernements n'ont pas réussi à faire reculer l'insécurité malgré les rodomontades, malgré les déclarations un peu tapageuses. Donc, L. Jospin ne veut pas que ce travail méthodique que nous avons entrepris, que nous faisons et que nous allons poursuivre : le Conseil de sécurité intérieur se réunira le 30 janvier et j'ai demandé et préparé des mesures concrètes pour accentuer notre effort interministériel et aussi policier pour lutter contre l'insécurité ..."
Est-ce que vous aurez plus de moyens, plus d'effectifs ?
- "C'est bien sûr des éléments que j'ai demandés en arbitrage. J'espère que le Conseil de sécurité intérieure pourra décider dans ce sens. Nos concitoyens peuvent comprendre que ce n'est pas aider à la lutte contre l'insécurité que d'exploiter à des fins électorales ou politiciennes des problèmes rencontrés par les gens ! L'insécurité, c'est une injustice sociale supplémentaire. Alors, nous, le Gouvernement de la gauche, avec L. Jospin, nous voulons combattre l'insécurité. En rien nous ne voulons l'exploiter."
Mais le Président de la République là où il est, est dans son rôle probablement, non ?
- "J'ai trouvé que les déclarations du Président de la République étaient plutôt un soutien. Quand il parle de proximité, les contrats locaux de sécurité sont des éléments de partenariat entre les élus et les maires dont il a parlé ! Ce sont des éléments qui ne me choquent absolument pas. Cela va m'encourager à poursuivre."
Donc, le Président de la République a raison de vous piquer un peu, d'envoyer des piqûres de rappel puisque cela vous aide. Un jour, le Président de la République recommande une année 2001 utile et vous répondez : "nous allons réformer." Un autre jour, il dit qu'il faut s'attaquer à la insécurité et vous répondez : "nous allons nous en occuper." Pourquoi vous donnez cette impression d'être à la traîne ? Reconnaissez, comme dit Le Figaro, ce matin, qu'il est doué pour appuyer là où ça fait mal, non ?
- "Je n'ai pas à commenter les propos du Président de la République. J'ai à agir."
Mais les miens ?
- "Les vôtres ? Je n'ai pas à les commenter, j'écoute toujours avec beaucoup d'intérêt ce que vous faites. La vérité est que le Gouvernement est dans l'action, il est dans la préparation de l'avenir et je pense qu'il est crédible de ce point de vue parce que, encore une fois, vous connaissez nos priorités : lutte contre le chômage, lutte contre l'insécurité. Après, que chacun s'exprime dans le débat politique, que chacun apporte sa contribution. Je trouve que c'est très utile. Néanmoins moi, ce que je veux, ce sont des actes, pas des discours."
Vous avez noté - c'est intéressant et on a l'impression que les gens se rejoignent : la gauche et la droite - que le Président de la République a souligné à Dreux les bons résultats du maire RPR G. Hamel avec un plan qui est composé à 80 % de social et 20 % de sécurité. Est-ce que cela veut dire que c'est un bon cocktail plus de social et de la répression ?
- "Quand je dis "prévention, dissuasion, répression", quand bien évidemment nous sommes dans les contrats locaux de sécurité où la dimension sociale, la politique de la ville - excusez moi de vous dire que cela fait dix ans que je répète cela, cela fait trois ou quatre ans que nous mettons en oeuvre ces contrats locaux de sécurité, depuis Villepinte -, je suis heureux qu'on se rallie à cette analyse et à ces propositions."
Armata Corsa vient de renouveler sa menace d'action terroriste à Strasbourg, Bordeaux, Paris et Marseille. D'abord, est-ce qu'il est vrai qu'il y a à Marseille des arrestations et des contrôles, beaucoup de vigilance ?
- "Marseille et Paris sont deux grandes métropoles qui sont souvent soumises à la menace d'où qu'elle vienne. Il y en a beaucoup. Il faut donc toujours être en veille et en précaution. C'est la politique du Gouvernement. Donc, le préfet de police des Bouches-du-Rhône et de Marseille et le préfet de police de Paris, en m'informant bien sûr, prennent toujours des mesures."
Maintenant, est-ce qu'il y a des renforts de poli ce et des précautions supplémentaires ?
- "Il y a une veille particulière, une sensibilisation aux forces de police dans la mesure où il faut toujours tenir compte des menaces d'où qu'elles viennent, même si elles ne doivent pas, encore une fois, avoir la moindre illusions sur le fait d'infléchir la politique du Gouvernement, notamment sur le dossier corse."
Vous prenez ces menaces au sérieux ?
- "Toute menace doit être prise au sérieux mais il ne faut pas non plus penser qu'un Gouvernement agit sous la menace de ceux qui veulent déstabiliser. Il n'y a aucune illusion à se faire."
Mais Armata Corsa ne cesse de répéter, et d'ailleurs c'est assez surprenant qu'il fasse ses menaces d'une manière impunie. Est-ce que c'est un groupe organisé et puissant ?
- "Je n'en sais rien."
Ne me dites pas cela. Le ministre de l'Intérieur ne peut pas me dire qu'il ne sait pas ?
- "En tout cas, je ne fréquente pas ces gens-là. Je réponds de mes actes à moi. Il est évident qu'on a en Corse des éléments de cette nature. En Corse où ailleurs, sur le continent, le travail des policiers est effectué dans le sens de la précaution et de la surveillance."
Est-ce que vous savez qui sait ? Est-ce que vous savez qui inspire, qui commande, qui sont les bras armés ?
- "Vous savez très bien que la police agit dans ces domaines sous l'autorité de la justice et la justice, quand elle diligente des enquêtes ou donne des commissions rogatoires à des policiers, les policiers l'exécute."
Beaucoup de Français, pour dormir tranquille à Paris, Marseille, Bordeaux etc - doivent savoir : est-ce que vous les avez à l'oeil ? Est-ce que vous savez de qui il s'agit ?
- "Vous savez très bien que la police est renseignée, qu'elle fait son travail de précaution. C'est l'objectif : lutter contre les menaces, d'où qu'elles viennent. La police de ce point de vue fait son travail et, par ailleurs, la justice fait le sien dans l'indépendance qui est la sienne, respectée par le Gouvernement."
M. Santoni et se amis peuvent savoir qu'ils sont repérés ?
- "Je crois que chacun de ceux qui seraient dans le non-respect de la loi doivent se sentir eux-mêmes menacés."
Comme P. Séguin et votre ami B. Delanoë, vous êtes candidat dans le 18ème et vous êtes même tête de liste. P. Séguin peut-il encore gagner ?
- "Je crois qu'il doit se poser légitimement la question. J'ai surtout l'impression que ses amis se posent la question, c'est peut-être cela qui est le plus embêtant pour lui. Je ne suis pas son conseiller politique. Moi, je continue à faire mon travail comme je le fais depuis six ans à la tête de la liste de rassemblement des forces de progrès dans le 18ème avec mon ami B. Delanoë sur ma liste pour être candidat à la mairie de Paris."
Des faits !
- "Je continue mon travail. Quant à M. Séguin, la question que j'ai envie de lui poser - mais je renonce peut-être même à le faire - est la suivante : qui sera maire du 18ème si d'aventure la liste sur laquelle il va figurer - j'ai bien dit "figurer" - l'emporte ? J'ai l'impression qu'il est hors d'état de répondre."
Est-ce que vous percevez, avec tous les arrondissements qui tombent, et le 9ème dans pas longtemps, le début d'une dynamique Delanoë ?
- "Je crois qu'il y a un voeu d'alternance des Parisiens à Paris. Il se manifeste maintenant dans les études d'opinion. J'étais hier soir avec B. Delanoë et R. Madec dans le 19ème, on sent qu'il y a beaucoup de Parisiens qui veulent rejeter la droite et j'ai le sentiment qu'il y a maintenant beaucoup de Parisiens qui veulent vivre une nouvelle culture politique et démocratique de proximité à Paris avec la gauche."
Dernière question : vous me répondez le plus directement possible si c'est possible. Il y a des rumeurs - ôtez nous d'un doute !- que si la gauche gagne à Paris et si Delanoë gagne à Paris, le vrai maire sera D. Vaillant ou serait
D. Vaillant ?
- "Avec la plus grande netteté, je vous dis que ce ne sont pas nos méthodes. Avec nous ,c'est clair. Si comme je le souhaite nous gagnons à Paris, ce sera B. Delanoë le maire de Paris avec une équipe autour de lui et dans le 18ème, c'est moi qui serait le maire de l'arrondissement."
C'est un engagement définitif ? On ne substituera pas l'un par l'autre ?
- "Ferme et définitif. Je mets un terme à toutes ces rumeurs qui n'ont aucun sens."
(Source http://sig.premier-ministre.gouv.fr, le 26 janvier 2001)
- "Ce n'est sûrement pas un aveu d'échec, c'est dire la vérité aux Français par rapport à un problème qui les touche. Je n'ai pas été nommé ministre de l'Intérieur pour faire de l'esbroufe. J'ai été nommé ministre de l'Intérieur par L. Jospin pour faire un vrai travail, pour remettre les policiers sur le terrain, pour les former, pour en recruter - parce qu'il en manquait beaucoup quand la gauche est arrivée, parce que M. Debré avait très mal géré les départs à la retraite des policiers et n'avait pas prévu leur remplacement. Alors ce travail, je le fais."
Cela concernait combien de policiers ?
- "3000 : ce n'est pas rien. Malgré ces 3 000 policiers que nous avons mis en plus de ce qui était prévu, nous arrivons au chiffre de 1995. Cela veut dire aussi que les impôts que payent les Français servent à payer les policiers. J'étais à Agen hier c'est vrai, mais rappelez-vous, j'étais aussi à Béziers pour les obsèques de ce jeune adjoint de sécurité. La police paye un lourd tribu à l'insécurité elle même. J'aimerais qu'on s'en rappelle un peu et qu'on a arrête de critiquer sans arrêt la police. C'était le sens de ma phrase d'hier. "
Elle ne peut pas tout faire ?
- "Elle ne peut pas tout faire dans la société par rapport aux violences qui montent dans les familles, dans les collèges. La réponse ne peut pas être que policière. Il faut que tout le monde assume sa responsabilité, de parents, d'éducateurs, d'élus locaux, de responsables d'association. Bref, c'est la société qui doit se mobiliser et la police doit être, là, infaillible. C'est bien l'objectif qui est le moyen d'être aux côtés des policiers pour les remettre sur le terrain, dans la proximité avec les concitoyens."
Les Français, vous le sentez bien, croient à l'augmentation de l'insécurité. Ils la vivent dans leur ville, dans leur quartier, dans la rue, à l'école, chez eux. Ils y a beaucoup de gens qui ont été menacés, volés ou agressés. Est-ce qu'en 2000 la délinquance a augmenté ? Vous donnerez bientôt le chiffres mais la tendance a-t-elle augmenté ?
- "Pour être très clair, les premiers chiffres que l'on m'a donnés montrent que sur la voie publique, là où il y a déjà la police de proximité, la délinquance baisse. En revanche, il y a une montée de la délinquance sur les nouvelles formes de commerce - la nouvelle technologie, les portables - qui fait que dans l'ensemble, les statistiques sont préoccupantes. Mais la vérité des vérités c'est que la présence de la police concourt sérieusement, là où elle est en proximité, à faire reculer la délinquance qui gène nos concitoyens tous les jours, sur le terrain. Il faut poursuivre cette politique de harcèlement de la délinquance, du crime, quelque soit l'endroit où on se trouve en France."
Nous avons donc assisté à une polémique de loin - comme il y a l'amour de loin, il y a la polémique de loin - en tout cas un échange vif à distance entre le Président de la République et le Premier ministre. M. Jospin a rétorqué : "Dans le débat politique, on combat l'insécurité on ne l'exploite pas." Qu'est-ce que cela veut dire ?
- "Cela veut dire très concrètement que beaucoup de Gouvernements n'ont pas réussi à faire reculer l'insécurité malgré les rodomontades, malgré les déclarations un peu tapageuses. Donc, L. Jospin ne veut pas que ce travail méthodique que nous avons entrepris, que nous faisons et que nous allons poursuivre : le Conseil de sécurité intérieur se réunira le 30 janvier et j'ai demandé et préparé des mesures concrètes pour accentuer notre effort interministériel et aussi policier pour lutter contre l'insécurité ..."
Est-ce que vous aurez plus de moyens, plus d'effectifs ?
- "C'est bien sûr des éléments que j'ai demandés en arbitrage. J'espère que le Conseil de sécurité intérieure pourra décider dans ce sens. Nos concitoyens peuvent comprendre que ce n'est pas aider à la lutte contre l'insécurité que d'exploiter à des fins électorales ou politiciennes des problèmes rencontrés par les gens ! L'insécurité, c'est une injustice sociale supplémentaire. Alors, nous, le Gouvernement de la gauche, avec L. Jospin, nous voulons combattre l'insécurité. En rien nous ne voulons l'exploiter."
Mais le Président de la République là où il est, est dans son rôle probablement, non ?
- "J'ai trouvé que les déclarations du Président de la République étaient plutôt un soutien. Quand il parle de proximité, les contrats locaux de sécurité sont des éléments de partenariat entre les élus et les maires dont il a parlé ! Ce sont des éléments qui ne me choquent absolument pas. Cela va m'encourager à poursuivre."
Donc, le Président de la République a raison de vous piquer un peu, d'envoyer des piqûres de rappel puisque cela vous aide. Un jour, le Président de la République recommande une année 2001 utile et vous répondez : "nous allons réformer." Un autre jour, il dit qu'il faut s'attaquer à la insécurité et vous répondez : "nous allons nous en occuper." Pourquoi vous donnez cette impression d'être à la traîne ? Reconnaissez, comme dit Le Figaro, ce matin, qu'il est doué pour appuyer là où ça fait mal, non ?
- "Je n'ai pas à commenter les propos du Président de la République. J'ai à agir."
Mais les miens ?
- "Les vôtres ? Je n'ai pas à les commenter, j'écoute toujours avec beaucoup d'intérêt ce que vous faites. La vérité est que le Gouvernement est dans l'action, il est dans la préparation de l'avenir et je pense qu'il est crédible de ce point de vue parce que, encore une fois, vous connaissez nos priorités : lutte contre le chômage, lutte contre l'insécurité. Après, que chacun s'exprime dans le débat politique, que chacun apporte sa contribution. Je trouve que c'est très utile. Néanmoins moi, ce que je veux, ce sont des actes, pas des discours."
Vous avez noté - c'est intéressant et on a l'impression que les gens se rejoignent : la gauche et la droite - que le Président de la République a souligné à Dreux les bons résultats du maire RPR G. Hamel avec un plan qui est composé à 80 % de social et 20 % de sécurité. Est-ce que cela veut dire que c'est un bon cocktail plus de social et de la répression ?
- "Quand je dis "prévention, dissuasion, répression", quand bien évidemment nous sommes dans les contrats locaux de sécurité où la dimension sociale, la politique de la ville - excusez moi de vous dire que cela fait dix ans que je répète cela, cela fait trois ou quatre ans que nous mettons en oeuvre ces contrats locaux de sécurité, depuis Villepinte -, je suis heureux qu'on se rallie à cette analyse et à ces propositions."
Armata Corsa vient de renouveler sa menace d'action terroriste à Strasbourg, Bordeaux, Paris et Marseille. D'abord, est-ce qu'il est vrai qu'il y a à Marseille des arrestations et des contrôles, beaucoup de vigilance ?
- "Marseille et Paris sont deux grandes métropoles qui sont souvent soumises à la menace d'où qu'elle vienne. Il y en a beaucoup. Il faut donc toujours être en veille et en précaution. C'est la politique du Gouvernement. Donc, le préfet de police des Bouches-du-Rhône et de Marseille et le préfet de police de Paris, en m'informant bien sûr, prennent toujours des mesures."
Maintenant, est-ce qu'il y a des renforts de poli ce et des précautions supplémentaires ?
- "Il y a une veille particulière, une sensibilisation aux forces de police dans la mesure où il faut toujours tenir compte des menaces d'où qu'elles viennent, même si elles ne doivent pas, encore une fois, avoir la moindre illusions sur le fait d'infléchir la politique du Gouvernement, notamment sur le dossier corse."
Vous prenez ces menaces au sérieux ?
- "Toute menace doit être prise au sérieux mais il ne faut pas non plus penser qu'un Gouvernement agit sous la menace de ceux qui veulent déstabiliser. Il n'y a aucune illusion à se faire."
Mais Armata Corsa ne cesse de répéter, et d'ailleurs c'est assez surprenant qu'il fasse ses menaces d'une manière impunie. Est-ce que c'est un groupe organisé et puissant ?
- "Je n'en sais rien."
Ne me dites pas cela. Le ministre de l'Intérieur ne peut pas me dire qu'il ne sait pas ?
- "En tout cas, je ne fréquente pas ces gens-là. Je réponds de mes actes à moi. Il est évident qu'on a en Corse des éléments de cette nature. En Corse où ailleurs, sur le continent, le travail des policiers est effectué dans le sens de la précaution et de la surveillance."
Est-ce que vous savez qui sait ? Est-ce que vous savez qui inspire, qui commande, qui sont les bras armés ?
- "Vous savez très bien que la police agit dans ces domaines sous l'autorité de la justice et la justice, quand elle diligente des enquêtes ou donne des commissions rogatoires à des policiers, les policiers l'exécute."
Beaucoup de Français, pour dormir tranquille à Paris, Marseille, Bordeaux etc - doivent savoir : est-ce que vous les avez à l'oeil ? Est-ce que vous savez de qui il s'agit ?
- "Vous savez très bien que la police est renseignée, qu'elle fait son travail de précaution. C'est l'objectif : lutter contre les menaces, d'où qu'elles viennent. La police de ce point de vue fait son travail et, par ailleurs, la justice fait le sien dans l'indépendance qui est la sienne, respectée par le Gouvernement."
M. Santoni et se amis peuvent savoir qu'ils sont repérés ?
- "Je crois que chacun de ceux qui seraient dans le non-respect de la loi doivent se sentir eux-mêmes menacés."
Comme P. Séguin et votre ami B. Delanoë, vous êtes candidat dans le 18ème et vous êtes même tête de liste. P. Séguin peut-il encore gagner ?
- "Je crois qu'il doit se poser légitimement la question. J'ai surtout l'impression que ses amis se posent la question, c'est peut-être cela qui est le plus embêtant pour lui. Je ne suis pas son conseiller politique. Moi, je continue à faire mon travail comme je le fais depuis six ans à la tête de la liste de rassemblement des forces de progrès dans le 18ème avec mon ami B. Delanoë sur ma liste pour être candidat à la mairie de Paris."
Des faits !
- "Je continue mon travail. Quant à M. Séguin, la question que j'ai envie de lui poser - mais je renonce peut-être même à le faire - est la suivante : qui sera maire du 18ème si d'aventure la liste sur laquelle il va figurer - j'ai bien dit "figurer" - l'emporte ? J'ai l'impression qu'il est hors d'état de répondre."
Est-ce que vous percevez, avec tous les arrondissements qui tombent, et le 9ème dans pas longtemps, le début d'une dynamique Delanoë ?
- "Je crois qu'il y a un voeu d'alternance des Parisiens à Paris. Il se manifeste maintenant dans les études d'opinion. J'étais hier soir avec B. Delanoë et R. Madec dans le 19ème, on sent qu'il y a beaucoup de Parisiens qui veulent rejeter la droite et j'ai le sentiment qu'il y a maintenant beaucoup de Parisiens qui veulent vivre une nouvelle culture politique et démocratique de proximité à Paris avec la gauche."
Dernière question : vous me répondez le plus directement possible si c'est possible. Il y a des rumeurs - ôtez nous d'un doute !- que si la gauche gagne à Paris et si Delanoë gagne à Paris, le vrai maire sera D. Vaillant ou serait
D. Vaillant ?
- "Avec la plus grande netteté, je vous dis que ce ne sont pas nos méthodes. Avec nous ,c'est clair. Si comme je le souhaite nous gagnons à Paris, ce sera B. Delanoë le maire de Paris avec une équipe autour de lui et dans le 18ème, c'est moi qui serait le maire de l'arrondissement."
C'est un engagement définitif ? On ne substituera pas l'un par l'autre ?
- "Ferme et définitif. Je mets un terme à toutes ces rumeurs qui n'ont aucun sens."
(Source http://sig.premier-ministre.gouv.fr, le 26 janvier 2001)