Point de presse de M. Philippe Douste-Blazy, ministre des affaires étrangères, sur l'enlèvement de l'ingénieur français Bernard Planche à Bagdad en Irak, Paris le 5 décembre 2005.

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Circonstance : Enlèvement de Bernard Planche, membre de l'ONG AACCESS, à Bagdad le 5 décembre 2005

Texte intégral

Je peux confirmer, malheureusement, l'enlèvement ce matin à Bagdad de l'un de nos ressortissants, M. Bernard Planche.
M. Planche travaille pour l'organisation non gouvernementale, qui est dénommée AACCESS et qui travaille dans le domaine de l'assainissement.
Il était installé depuis plusieurs mois déjà en Irak. Nous lui avions fait part, comme d'ailleurs aux 90 Français qui sont en Irak, des risques encourus en étant à Bagdad et des mesures de sécurité nécessaires qu'il faut prendre quotidiennement.
Bien évidemment, nous sommes en contact avec sa famille. Notre ambassade, mobilisée depuis ce matin, est en contact avec les autorités irakiennes et tout est fait pour qu'il soit libéré.
Je voudrais faire un point avec vous sur le nombre des Français présents en Irak. Au total, 90 Français sont répertoriés. Ce chiffre n'inclut pas ceux de nos compatriotes qui travaillent pour des agences de sécurité et qui ne nous disent pas toujours qu'ils sont en Irak. Cette catégorie représente, selon nos évaluations, quelques dizaines de personnes. Sur les 90 Français qui sont répertoriés, on peut dire qu'il y a en a 44 qui travaillent au sein de l'ambassade, une trentaine représente des Français résidant en Irak qui sont inscrits à notre consulat, qui sont souvent d'ailleurs des bi-nationaux, et puis il y a une quinzaine de Français qui sont de passage, soit dans les ONG, soit des journalistes.
Voilà ce que je voulais vous dire à l'instant.

Q - Concernant le ressortissant français qui a été enlevé, avait-il était mis en garde par l'ambassade ? Apparemment il disposait de mesures de sécurité particulières.
R - Je recevrai tout à l'heure un certain nombre de vos confrères qui sont responsables des rédactions pour leur dire qu'aujourd'hui nous avons toutes les raisons de penser qu'il est de plus en plus dangereux d'aller en Irak et en particulier à Bagdad. Il est donc nécessaire lorsque l'on est là-bas de prendre toutes les mesures de sécurité possibles, de se faire connaître évidemment à notre ambassade et d'être le plus prudent possible. En particulier pour les journalistes, il est important que des journalistes puissent couvrir tous les événements sur la planète mais il faut bien reconnaître que c'est particulièrement dangereux et que notre ambassade doit être mise au courant. Nous pouvons les aider. Il ne faut surtout pas prendre de risque insensé.

Q - Est-ce que vous confirmer que M. Planche n'a bénéficié d'aucune mesure de sécurité particulière, qu'il n'avait pas de garde du corps ?
R - Ecoutez, je ne peux pas vous dire cela. Je peux vous dire que tous nos compatriotes qui sont actuellement en Irak, comme cela a été le cas pour M. Planche, font l'objet de la part de l'ambassade d'indications qui leur disent : "Faites attention, soyez prudents". Car toutes les indications montrent qu'aujourd'hui Bagdad est de plus en plus dangereux. Vous avez vu ce qui s'est passé pour une archéologue allemande récemment. Vous avez vu ce qui s'est passé pour quatre personnes d'une ONG anglo-saxonne, il y a quelques jours. On sent bien qu'il y a une insécurité grandissante en Irak.

Q - Est-ce que pour cette organisation, il y a d'autres membres qui travaillent en Irak?
R ? Non.

Q - Est-ce que sa famille est en France ou en Irak ?
R - Nous sommes en discussion avec elle actuellement et pour mille raisons vous comprenez que je ne peux rien vous dire.

(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 7 décembre 2005)