Texte intégral
Messieurs les Présidents,
Mes chers collègues,
Mesdames, Messieurs,
Chers amis,
C'est avec une impatience non dissimulée que nous attendons tous, en cette période, la célébration, désormais rituelle, du Beaujolais Nouveau.
Merci, donc à ses fidèles organisateurs, réunis une fois encore sous la houlette de mon ami Gérard César, Président du groupe d'études sénatorial «Vigne et Vin », de nous convier à ce moment de détente, de convivialité et de simplicité, à cette pause idéale avant les fêtes de fin d'année.
Merci à l'Amicale des Beaujolais Villages, à l'Inter Beaujolais et aux professionnels des métiers de bouche qui officient ce soir. Ils nous incitent à honorer un cépage aromatique, vinifié de telle manière qu'il exacerbe les saveurs particulièrement fruitées du millésime 2005, qualifié, par ailleurs, d' « exceptionnel » par de nombreux experts.
Chaque année, le renouvellement de ses promesses de baptême est l'occasion de donner libre cours à une imagination féconde et poétique.
Hérétique au charme fou, le Beaujolais Nouveau nous surprend et nous étonne chaque troisième jeudi de novembre depuis cinquante ans. Il persiste à savoir faire parler de lui. Son effet d'annonce est toujours guilleret. A-t-il bonne mine ? Est-il coloré, gouleyant, souple ? A-t-il un nez de banane, de framboise ? A-t-il une bouche gourmande ? A-t-il de la jambe, de la conversation ? Sa fragrance rappelle-t-elle la violette ou la pivoine ?
Je n'ai, assurément, jamais entendu parler d'un cru médiocre et nous savons tous que sa qualité se décline en fonction des aléas climatiques. Une production abondante risque de le voir chargé en alcool. Une année pluvieuse est susceptible de lui conférer une acidité plus marquée. Un millésime sec et chaud peut accuser ses couleurs mais freiner son arôme.
Au demeurant, l'une de ses vertus constantes, et non des moindres, consiste à nous éviter d'aborder des thèmes trop sérieux ou des sujets qui fâchent. Il exclut les rabat-joie de son cercle d'intimes et sait prohiber, le temps d'un soir, les sujets de crise ou les lois qui divisent. Son arrivée sonne l'heure des réjouissances.
Locomotive des vins primeurs, ce phénomène d'origine lyonnaise, devenu parisien d'adoption, a désormais acquis une légitimité planétaire, à tel point qu'il vient d'angliciser son slogan pour les besoins de la cause.
Une infrastructure de 24 000 m2 lui a même été spécialement dédiée, cette année, à l'aéroport de Lyon Saint-Exupéry afin de mobiliser, en temps voulu, les quelque 800 camions et 12 avions nécessaires à son acheminement dans le monde entier. Avec une distribution de plusieurs dizaines de millions de bouteilles, il est, en effet, devenu une force de frappe mondiale pour nos exportations.
Après les États- Unis d'Amérique, la Grande-Bretagne, l'Allemagne, le Japon et biens d'autres pays, l'Inde et la Chine sont, à présent, séduites par la grand messe des vins nouveaux dont il a su garder le leadership. Tant à Pékin qu'à Shangaï, dans les lieux dits « branchés », comme dans les grandes surfaces Carrefour, le produit de nos viticulteurs de Saône-et-Loire et du Rhône est désormais à l'honneur.
Il serait indécent de ne pas savoir, à notre tour, le célébrer, ici, au Sénat de la République, cette Maison des Territoires, toujours soucieuse de rendre hommage aux terroirs de notre beau pays.
Sans plus attendre, allons déguster - avec modération, bien évidemment - ce divin breuvage à priori très « complet », dans la mesure où il répond, d'ores et déjà aux critères habituels d'un vrai Beaujolais ou d'un Beaujolais Villages.
Merci encore à toi Gérard et à vous tous. Que la fête commence !(Source http://www,senat.fr, le 28 décembre 2005)
Mes chers collègues,
Mesdames, Messieurs,
Chers amis,
C'est avec une impatience non dissimulée que nous attendons tous, en cette période, la célébration, désormais rituelle, du Beaujolais Nouveau.
Merci, donc à ses fidèles organisateurs, réunis une fois encore sous la houlette de mon ami Gérard César, Président du groupe d'études sénatorial «Vigne et Vin », de nous convier à ce moment de détente, de convivialité et de simplicité, à cette pause idéale avant les fêtes de fin d'année.
Merci à l'Amicale des Beaujolais Villages, à l'Inter Beaujolais et aux professionnels des métiers de bouche qui officient ce soir. Ils nous incitent à honorer un cépage aromatique, vinifié de telle manière qu'il exacerbe les saveurs particulièrement fruitées du millésime 2005, qualifié, par ailleurs, d' « exceptionnel » par de nombreux experts.
Chaque année, le renouvellement de ses promesses de baptême est l'occasion de donner libre cours à une imagination féconde et poétique.
Hérétique au charme fou, le Beaujolais Nouveau nous surprend et nous étonne chaque troisième jeudi de novembre depuis cinquante ans. Il persiste à savoir faire parler de lui. Son effet d'annonce est toujours guilleret. A-t-il bonne mine ? Est-il coloré, gouleyant, souple ? A-t-il un nez de banane, de framboise ? A-t-il une bouche gourmande ? A-t-il de la jambe, de la conversation ? Sa fragrance rappelle-t-elle la violette ou la pivoine ?
Je n'ai, assurément, jamais entendu parler d'un cru médiocre et nous savons tous que sa qualité se décline en fonction des aléas climatiques. Une production abondante risque de le voir chargé en alcool. Une année pluvieuse est susceptible de lui conférer une acidité plus marquée. Un millésime sec et chaud peut accuser ses couleurs mais freiner son arôme.
Au demeurant, l'une de ses vertus constantes, et non des moindres, consiste à nous éviter d'aborder des thèmes trop sérieux ou des sujets qui fâchent. Il exclut les rabat-joie de son cercle d'intimes et sait prohiber, le temps d'un soir, les sujets de crise ou les lois qui divisent. Son arrivée sonne l'heure des réjouissances.
Locomotive des vins primeurs, ce phénomène d'origine lyonnaise, devenu parisien d'adoption, a désormais acquis une légitimité planétaire, à tel point qu'il vient d'angliciser son slogan pour les besoins de la cause.
Une infrastructure de 24 000 m2 lui a même été spécialement dédiée, cette année, à l'aéroport de Lyon Saint-Exupéry afin de mobiliser, en temps voulu, les quelque 800 camions et 12 avions nécessaires à son acheminement dans le monde entier. Avec une distribution de plusieurs dizaines de millions de bouteilles, il est, en effet, devenu une force de frappe mondiale pour nos exportations.
Après les États- Unis d'Amérique, la Grande-Bretagne, l'Allemagne, le Japon et biens d'autres pays, l'Inde et la Chine sont, à présent, séduites par la grand messe des vins nouveaux dont il a su garder le leadership. Tant à Pékin qu'à Shangaï, dans les lieux dits « branchés », comme dans les grandes surfaces Carrefour, le produit de nos viticulteurs de Saône-et-Loire et du Rhône est désormais à l'honneur.
Il serait indécent de ne pas savoir, à notre tour, le célébrer, ici, au Sénat de la République, cette Maison des Territoires, toujours soucieuse de rendre hommage aux terroirs de notre beau pays.
Sans plus attendre, allons déguster - avec modération, bien évidemment - ce divin breuvage à priori très « complet », dans la mesure où il répond, d'ores et déjà aux critères habituels d'un vrai Beaujolais ou d'un Beaujolais Villages.
Merci encore à toi Gérard et à vous tous. Que la fête commence !(Source http://www,senat.fr, le 28 décembre 2005)