Texte intégral
Mesdames et Messieurs les élus,
Mesdames et Messieurs les Présidents,
Mesdames et Messieurs,
Notre pays a connu, il y a quelques semaines, des évènements graves. Le théâtre de ces évènements s'est situé dans les banlieues. Mais ne nous y trompons pas, c'est la communauté nationale dans son ensemble qui a été interpellée.
La sécurité, la citoyenneté, l'adhésion aux valeurs de notre République, ce sont toutes ces fondations dont il a été question.
Ces troubles ont été le fait d'une infime minorité, balayant d'un trait les efforts accomplis au quotidien par des milliers d'habitants, de professionnels, de bénévoles et d'élus. Ces déchaînements sont profondément inacceptables et choquants. C'est la raison pour laquelle le Gouvernement a réagi avec fermeté.
Mais ces agissements sonnent également comme un appel. Il y a eu le temps de la gestion de crise et du rétablissement de l'ordre public.
Le Gouvernement, sous l'impulsion de Dominique de VILLEPIN, a réaffirmé immédiatement les axes de sa politique. Mais, il est aujourd'hui indispensable d'analyser la situation avec lucidité et d'en tirer les conséquences en termes de politiques publiques, chacun dans nos secteurs respectifs.
Ce séminaire se situe dans ce contexte.
Je tiens ici à remercier très chaleureusement l'ensemble des services, ainsi que le CREPS qui ont contribué à l'organisation de cette journée . Je puis vous assurer que j'ai tout à fait conscience de l'ampleur du travail accompli, en un temps record.
Travailler sur la question des banlieues n'est pas un exercice facile car il n'existe pas de solution miracle.
Cela nécessite une volonté farouche et un ensemble d'efforts concordants sur plusieurs points.
La question du logement et des conditions de vie est cruciale. C'est la condition première permettant d'accéder à un statut social.
L'éducation et la formation sont des axes cardinaux pour réussir sa vie, car c'est essentiellement par elles que s'acquièrent la culture et la formation du jugement.
Et nous le savons tous, c'est l'emploi qui ouvre des perspectives et qui matérialise l'ascension sociale.
Nous avons également un profond problème de discrimination qu'il faut accepter de regarder en face. Le taux de chômage atteint 40 % dans certains quartiers, alors qu'il est d'un peu plus de 9 % pour l'ensemble de la population.
Toutes ces questions sont prégnantes. Elles sont essentielles à la résolution des problèmes des banlieues.
Des politiques publiques ont été mises en place pour y porter remède et doivent forcément s'inscrire sur le long terme. Pour ne citer qu'un seul exemple, la rénovation urbaine et le plan de cohésion sociale représentent un effort sans précédent avec 35 milliards d'euros programmés.
Mais, il est aussi indéniable que nous sommes aujourd'hui à un carrefour de ces politiques. Il nous faut, certes, les poursuivre mais surtout, les améliorer, mieux définir les priorités, les méthodes d'action et leur évaluation.
C'est la voie sur laquelle l'ensemble des responsables politiques s'est engagé ; des élus locaux qui sont en première ligne jusqu'à chacun des départements ministériels qui doivent contribuer à cette action.
Mais l'effort de cohésion, auquel nous rappellent les évènements récents, ne peut pas exclusivement reposer sur les seuls acteurs publics.
Il est fondamentalement affaire de lien et de fraternité. C'est une question d'ouverture, de main tendue, de rencontre et de mixité. Et c'est sur cet aspect que nous, qui sommes réunis aujourd'hui, nous avons un rôle à jouer.
Il faut prendre, accompagner et soutenir toutes les initiatives en la matière.
Je veux d'ailleurs ici redire et saluer le sens de la responsabilité et le travail du tissu associatif.
Il a été présent et il a tenu un rôle de premier plan pour surmonter les évènements que nous avons connus.
Au fond, sur le champ d'intervention que nous avons en commun, quelle est la question que nous avons à résoudre s'agissant des banlieues ?
Elle s'exprime relativement simplement.
Lorsque les familles ne tiennent plus leur rôle, lorsque les enfants se retrouvent en situation d'échec scolaire, la question est de savoir quels sont les piliers les plus solides sur lesquels s'appuyer dans les quartiers pour redonner une chance à tous ces jeunes.
Dans tel cas, c'est la maison de jeunes ou le centre social, dans tel autre, c'est le club sportif. Ce sont ces réponses de proximité qui proposent un encadrement et des activités éducatives qui permettent de reprendre les bases, de poser les repères et de progresser. Elles permettent surtout de développer le goût de l'effort et d'aiguiser la curiosité qui est une donnée essentielle pour faire renaître l'espoir chez les jeunes. Ce sont toutes ces expériences dont nous avons entendu parler au cours de cette journée.
Les problèmes des banlieues sont aujourd'hui relativement bien cernés. Mais la difficulté réside dans les modes d'intervention.
Il faut d'abord faire des choix. C'est impératif.
Dans les champs de la jeunesse, des sports et de la vie associative, depuis trois ans, j'ai fait le choix de la valorisation et de la mise en évidence de ce qui marche. Car malgré toutes les difficultés, il y a beaucoup de raisons d'espérer. Communiquer exclusivement sur les dysfonctionnements et les trains qui n'arrivent pas à l'heure est irresponsable. Or, même si une telle ligne ne fait pas fortune auprès des médias, elle me semble aujourd'hui, plus que jamais, indispensable.
C'est donc sur cette voie que je veux persévérer et engager encore plus fortement mes services en 2006. A titre d'exemple, le nombre de jeunes concernés par le dispositif « Envie d'agir » sera doublé. Il passera de 20 à 40 000 jeunes concernés avec une attention particulière portée aux jeunes des quartiers sensibles.
Le développement de programmes de volontariat associatif, qui s'inscrira dans le cadre du service civil volontaire voulu par le Président de la République, donnera une occasion, dès 2006, de mobiliser des jeunes sur des causes d'intérêt général en France ou en Europe, contribuant ainsi à promouvoir une image positive des jeunes, fidèles à eux-mêmes et montrant leurs talents.
J'ai également fait le choix de définir deux priorités d'action :
1ère priorité : permettre aux jeunes des quartiers un meilleur accès aux activités culturelles et sportives
L'accès à la culture, et à une pratique sportive encadrée, est plus difficile dans les quartiers pour un ensemble de raisons : économiques, sociales ou communautaires, mais aussi en raison de tout un tas d'obstacles pratiques liés à des problèmes de locaux, de transport ou de sécurité sur le chemin du gymnase ou de la maison de quartier?
Sur ce sujet, ce sont bien sûr les maires qui sont aux prises avec ces questions quotidiennes.
Je demande à mes services de les aider de deux manières :
·* je souhaite qu'il y ait un meilleur repérage des initiatives les plus structurantes. Ce repérage se fera sur la base de critères et en relation avec les maires. L'aide financière de mes services portera prioritairement sur ces projets. La notion de projet associatif est ici déterminante, de même que le fait de rendre plus visible l'action des agents de l'État sur le terrain. J'ai demandé à ce que ce repérage soit effectué pour la fin du mois de février 2006. J'adresserai à mes services une instruction en ce sens, dans les prochains jours.
Une part significative des 15 millions d'euros, que le Premier ministre m'a alloués, ira au soutien de ces initiatives. Mais je souhaite surtout que ces crédits spécifiques soient confortés en 2006 par les crédits de droit commun du ministère et notamment par ceux du futur CNDS.
Mais le ciblage sur des actions locales de qualité n'a de sens que s'il est accompagné par un meilleur soutien en direction des bénévoles qui font vivre le tissu associatif. C'est ainsi que les actions en leur direction seront abondées à hauteur de 2,5 millions d'euros dans le cadre du conseil du développement de la vie associative.
Je sais qu'il s'agit d'un point auquel le Président du CNAJEP, Monsieur Jacques DEMEULIER, est particulièrement attaché. Je tiens ici à le remercier pour sa contribution à la réflexion.
Ces initiatives locales doivent également pouvoir compter sur des réseaux associatifs qui leur fournissent un appui, des outils et des ressources structurées. C'est la raison pour laquelle les réseaux nationaux de jeunesse et d'éducation populaire, ainsi que les fédérations sportives investis dans les quartiers verront leurs moyens accrus, sur la base des projets qu'ils fourniront dans le cadre des conventions d'objectifs.
·* J'ai constaté également, chaque fois que je me déplace sur le terrain, combien la question de la formation des éducateurs et des animateurs est cruciale. Globalement, la professionnalisation est insuffisante. Et depuis vingt ans, le public a profondément changé, rendant l'adaptation des contenus de formation incontournable.
Outre la mise en place du brevet professionnel « animation sociale », élaboré en partenariat avec la direction générale de l'action sociale, j'ai demandé à Monsieur Hervé SAVY de travailler sur l'élaboration de contenus de formation.
Ces contenus de formation se nourriront d'expériences déjà existantes et seront conçus avec les acteurs de terrain qui, parfois, ont pris beaucoup d'avance sur ce point. Ces meilleures initiatives sont aujourd'hui repérées. Nous allons travailler sur ces bases.
S'agissant plus particulièrement des éducateurs sportifs, qui interviennent dans les quartiers, j'ai mandaté le pôle ressources national « sport, éducation et insertion » pour organiser les travaux, en relation avec la future direction de la vie associative, de l'emploi et des formations. Ces contenus de formation devront être formalisés avant la fin du 1er trimestre 2006.
Ils nous seront indispensables pour entreprendre des démarches auprès du Centre national de la fonction publique territoriale. La formation des agents des collectivités locales, qui interviennent au sein des structures associatives ou qui travaillent en lien avec elles, est traversée par la même nécessité d'adaptation. Je pense en particulier aux opérateurs et éducateurs territoriaux des activités physiques et sportives.
Je souhaite également qu'un programme de formation, portant sur la dimension sociale des politiques du Ministère de la jeunesse, des sports et de la vie associative, soit mis en place en 2006. Il est nécessaire en interne. Il est également indispensable pour les cadres techniques qui interviennent dans les fédérations sportives. Je tiens d'ailleurs aujourd'hui à remercier les fédérations qui se sont montrées volontaires pour développer des actions et quelquefois des programmes de plus en plus structurés autour du thème « sport et de la cohésion sociale ».
Le Président Bîmes est aujourd'hui parmi nous. Il a pris l'initiative, au sein du mouvement sportif, d'engager un travail qui vise à mobiliser plus largement les fédérations sur ces sujets. Je l'en remercie. (Uniquement s'il est présent).
En 2006, je poursuivrai le placement de cadres techniques spécialisés « sport et cohésion sociale » auprès des fédérations. C'est un point éminemment structurant qui permet l'essaimage et la démultiplication des meilleurs projets.
Sur ce point, je tiens également à saluer tout le travail de soutien effectué par la Fondation du Sport, dont le rôle est de mieux structurer le mécénat en faveur du sport, conçu comme un outil de cohésion.
Ma 2ème priorité va au développement de l'emploi dans les secteurs de l'animation et du sport.
Les métiers de l'animation et du sport sont susceptibles, pour un nombre important de jeunes, d'offrir une chance d'insertion professionnelle adaptée.
Les diplômes du Ministère de la Jeunesse, des Sports et de la Vie Associative sont caractérisés par un fort taux d'employabilité puisque 96 % des diplômés, dans les champs sportifs et de l'animation, trouvent un emploi en moins de sept mois et que 84 % des diplômés ne connaissent aucune période de chômage.
En adossant le dispositif de formation du ministère aux contrats d'accompagnement dans l'emploi, je me propose donc d'offrir un parcours de formation, un statut et une première expérience professionnelle pour 2.500 jeunes issus de quartiers sensibles.
A titre d'exemple, il manque aujourd'hui en France plus de 1.000 maîtres nageurs sauveteurs. Il va falloir trouver les volontaires et revoir les formations, autant que nécessaire, pour leur offrir de véritables parcours leur permettant d'accéder à un métier.
Il s'agit d'un dispositif global détection/formation/emploi que je présenterai de manière complète et opérationnelle au début du mois de janvier.
En conclusion, je souhaiterais insister sur le fait que les secteurs, dont nous avons la responsabilité les uns et les autres, jouent sur le lien, sur le ciment de la Nation.
Globalement, durant les événements que nous avons traversés, le tissu associatif a été là, aux côtés des élus. Il a montré ses qualités, ce que la volonté commune d'hommes et de femmes engagés était capable de produire d'énergie, de dynamisme et d'espoir. C'est la raison pour laquelle il faut soutenir le mouvement associatif. Il faut le faire plus. Il faut le faire mieux.
Tout notre travail consiste à améliorer les formes de notre soutien et d'accompagnement que nous pouvons lui proposer, notamment au travers de la formation.
Investir sur la formation est structurant, gage de qualité pour l'avenir. C'est la raison pour laquelle j'ai choisi de cibler mon intervention sur la chance qu'elle permet d'offrir aux jeunes.
Je vous remercie d'avoir bien voulu consacrer de votre temps à ces échanges.
J'examinerai les propositions issues de ce séminaire avec beaucoup de soin afin de les intégrer dans la politique que je mets en ?uvre.
Sur ces sujets, vous pouvez compter sur mon engagement total autant que je sais pouvoir compter sur vous.Je vous remercie.
Mesdames et Messieurs les Présidents,
Mesdames et Messieurs,
Notre pays a connu, il y a quelques semaines, des évènements graves. Le théâtre de ces évènements s'est situé dans les banlieues. Mais ne nous y trompons pas, c'est la communauté nationale dans son ensemble qui a été interpellée.
La sécurité, la citoyenneté, l'adhésion aux valeurs de notre République, ce sont toutes ces fondations dont il a été question.
Ces troubles ont été le fait d'une infime minorité, balayant d'un trait les efforts accomplis au quotidien par des milliers d'habitants, de professionnels, de bénévoles et d'élus. Ces déchaînements sont profondément inacceptables et choquants. C'est la raison pour laquelle le Gouvernement a réagi avec fermeté.
Mais ces agissements sonnent également comme un appel. Il y a eu le temps de la gestion de crise et du rétablissement de l'ordre public.
Le Gouvernement, sous l'impulsion de Dominique de VILLEPIN, a réaffirmé immédiatement les axes de sa politique. Mais, il est aujourd'hui indispensable d'analyser la situation avec lucidité et d'en tirer les conséquences en termes de politiques publiques, chacun dans nos secteurs respectifs.
Ce séminaire se situe dans ce contexte.
Je tiens ici à remercier très chaleureusement l'ensemble des services, ainsi que le CREPS qui ont contribué à l'organisation de cette journée . Je puis vous assurer que j'ai tout à fait conscience de l'ampleur du travail accompli, en un temps record.
Travailler sur la question des banlieues n'est pas un exercice facile car il n'existe pas de solution miracle.
Cela nécessite une volonté farouche et un ensemble d'efforts concordants sur plusieurs points.
La question du logement et des conditions de vie est cruciale. C'est la condition première permettant d'accéder à un statut social.
L'éducation et la formation sont des axes cardinaux pour réussir sa vie, car c'est essentiellement par elles que s'acquièrent la culture et la formation du jugement.
Et nous le savons tous, c'est l'emploi qui ouvre des perspectives et qui matérialise l'ascension sociale.
Nous avons également un profond problème de discrimination qu'il faut accepter de regarder en face. Le taux de chômage atteint 40 % dans certains quartiers, alors qu'il est d'un peu plus de 9 % pour l'ensemble de la population.
Toutes ces questions sont prégnantes. Elles sont essentielles à la résolution des problèmes des banlieues.
Des politiques publiques ont été mises en place pour y porter remède et doivent forcément s'inscrire sur le long terme. Pour ne citer qu'un seul exemple, la rénovation urbaine et le plan de cohésion sociale représentent un effort sans précédent avec 35 milliards d'euros programmés.
Mais, il est aussi indéniable que nous sommes aujourd'hui à un carrefour de ces politiques. Il nous faut, certes, les poursuivre mais surtout, les améliorer, mieux définir les priorités, les méthodes d'action et leur évaluation.
C'est la voie sur laquelle l'ensemble des responsables politiques s'est engagé ; des élus locaux qui sont en première ligne jusqu'à chacun des départements ministériels qui doivent contribuer à cette action.
Mais l'effort de cohésion, auquel nous rappellent les évènements récents, ne peut pas exclusivement reposer sur les seuls acteurs publics.
Il est fondamentalement affaire de lien et de fraternité. C'est une question d'ouverture, de main tendue, de rencontre et de mixité. Et c'est sur cet aspect que nous, qui sommes réunis aujourd'hui, nous avons un rôle à jouer.
Il faut prendre, accompagner et soutenir toutes les initiatives en la matière.
Je veux d'ailleurs ici redire et saluer le sens de la responsabilité et le travail du tissu associatif.
Il a été présent et il a tenu un rôle de premier plan pour surmonter les évènements que nous avons connus.
Au fond, sur le champ d'intervention que nous avons en commun, quelle est la question que nous avons à résoudre s'agissant des banlieues ?
Elle s'exprime relativement simplement.
Lorsque les familles ne tiennent plus leur rôle, lorsque les enfants se retrouvent en situation d'échec scolaire, la question est de savoir quels sont les piliers les plus solides sur lesquels s'appuyer dans les quartiers pour redonner une chance à tous ces jeunes.
Dans tel cas, c'est la maison de jeunes ou le centre social, dans tel autre, c'est le club sportif. Ce sont ces réponses de proximité qui proposent un encadrement et des activités éducatives qui permettent de reprendre les bases, de poser les repères et de progresser. Elles permettent surtout de développer le goût de l'effort et d'aiguiser la curiosité qui est une donnée essentielle pour faire renaître l'espoir chez les jeunes. Ce sont toutes ces expériences dont nous avons entendu parler au cours de cette journée.
Les problèmes des banlieues sont aujourd'hui relativement bien cernés. Mais la difficulté réside dans les modes d'intervention.
Il faut d'abord faire des choix. C'est impératif.
Dans les champs de la jeunesse, des sports et de la vie associative, depuis trois ans, j'ai fait le choix de la valorisation et de la mise en évidence de ce qui marche. Car malgré toutes les difficultés, il y a beaucoup de raisons d'espérer. Communiquer exclusivement sur les dysfonctionnements et les trains qui n'arrivent pas à l'heure est irresponsable. Or, même si une telle ligne ne fait pas fortune auprès des médias, elle me semble aujourd'hui, plus que jamais, indispensable.
C'est donc sur cette voie que je veux persévérer et engager encore plus fortement mes services en 2006. A titre d'exemple, le nombre de jeunes concernés par le dispositif « Envie d'agir » sera doublé. Il passera de 20 à 40 000 jeunes concernés avec une attention particulière portée aux jeunes des quartiers sensibles.
Le développement de programmes de volontariat associatif, qui s'inscrira dans le cadre du service civil volontaire voulu par le Président de la République, donnera une occasion, dès 2006, de mobiliser des jeunes sur des causes d'intérêt général en France ou en Europe, contribuant ainsi à promouvoir une image positive des jeunes, fidèles à eux-mêmes et montrant leurs talents.
J'ai également fait le choix de définir deux priorités d'action :
1ère priorité : permettre aux jeunes des quartiers un meilleur accès aux activités culturelles et sportives
L'accès à la culture, et à une pratique sportive encadrée, est plus difficile dans les quartiers pour un ensemble de raisons : économiques, sociales ou communautaires, mais aussi en raison de tout un tas d'obstacles pratiques liés à des problèmes de locaux, de transport ou de sécurité sur le chemin du gymnase ou de la maison de quartier?
Sur ce sujet, ce sont bien sûr les maires qui sont aux prises avec ces questions quotidiennes.
Je demande à mes services de les aider de deux manières :
·* je souhaite qu'il y ait un meilleur repérage des initiatives les plus structurantes. Ce repérage se fera sur la base de critères et en relation avec les maires. L'aide financière de mes services portera prioritairement sur ces projets. La notion de projet associatif est ici déterminante, de même que le fait de rendre plus visible l'action des agents de l'État sur le terrain. J'ai demandé à ce que ce repérage soit effectué pour la fin du mois de février 2006. J'adresserai à mes services une instruction en ce sens, dans les prochains jours.
Une part significative des 15 millions d'euros, que le Premier ministre m'a alloués, ira au soutien de ces initiatives. Mais je souhaite surtout que ces crédits spécifiques soient confortés en 2006 par les crédits de droit commun du ministère et notamment par ceux du futur CNDS.
Mais le ciblage sur des actions locales de qualité n'a de sens que s'il est accompagné par un meilleur soutien en direction des bénévoles qui font vivre le tissu associatif. C'est ainsi que les actions en leur direction seront abondées à hauteur de 2,5 millions d'euros dans le cadre du conseil du développement de la vie associative.
Je sais qu'il s'agit d'un point auquel le Président du CNAJEP, Monsieur Jacques DEMEULIER, est particulièrement attaché. Je tiens ici à le remercier pour sa contribution à la réflexion.
Ces initiatives locales doivent également pouvoir compter sur des réseaux associatifs qui leur fournissent un appui, des outils et des ressources structurées. C'est la raison pour laquelle les réseaux nationaux de jeunesse et d'éducation populaire, ainsi que les fédérations sportives investis dans les quartiers verront leurs moyens accrus, sur la base des projets qu'ils fourniront dans le cadre des conventions d'objectifs.
·* J'ai constaté également, chaque fois que je me déplace sur le terrain, combien la question de la formation des éducateurs et des animateurs est cruciale. Globalement, la professionnalisation est insuffisante. Et depuis vingt ans, le public a profondément changé, rendant l'adaptation des contenus de formation incontournable.
Outre la mise en place du brevet professionnel « animation sociale », élaboré en partenariat avec la direction générale de l'action sociale, j'ai demandé à Monsieur Hervé SAVY de travailler sur l'élaboration de contenus de formation.
Ces contenus de formation se nourriront d'expériences déjà existantes et seront conçus avec les acteurs de terrain qui, parfois, ont pris beaucoup d'avance sur ce point. Ces meilleures initiatives sont aujourd'hui repérées. Nous allons travailler sur ces bases.
S'agissant plus particulièrement des éducateurs sportifs, qui interviennent dans les quartiers, j'ai mandaté le pôle ressources national « sport, éducation et insertion » pour organiser les travaux, en relation avec la future direction de la vie associative, de l'emploi et des formations. Ces contenus de formation devront être formalisés avant la fin du 1er trimestre 2006.
Ils nous seront indispensables pour entreprendre des démarches auprès du Centre national de la fonction publique territoriale. La formation des agents des collectivités locales, qui interviennent au sein des structures associatives ou qui travaillent en lien avec elles, est traversée par la même nécessité d'adaptation. Je pense en particulier aux opérateurs et éducateurs territoriaux des activités physiques et sportives.
Je souhaite également qu'un programme de formation, portant sur la dimension sociale des politiques du Ministère de la jeunesse, des sports et de la vie associative, soit mis en place en 2006. Il est nécessaire en interne. Il est également indispensable pour les cadres techniques qui interviennent dans les fédérations sportives. Je tiens d'ailleurs aujourd'hui à remercier les fédérations qui se sont montrées volontaires pour développer des actions et quelquefois des programmes de plus en plus structurés autour du thème « sport et de la cohésion sociale ».
Le Président Bîmes est aujourd'hui parmi nous. Il a pris l'initiative, au sein du mouvement sportif, d'engager un travail qui vise à mobiliser plus largement les fédérations sur ces sujets. Je l'en remercie. (Uniquement s'il est présent).
En 2006, je poursuivrai le placement de cadres techniques spécialisés « sport et cohésion sociale » auprès des fédérations. C'est un point éminemment structurant qui permet l'essaimage et la démultiplication des meilleurs projets.
Sur ce point, je tiens également à saluer tout le travail de soutien effectué par la Fondation du Sport, dont le rôle est de mieux structurer le mécénat en faveur du sport, conçu comme un outil de cohésion.
Ma 2ème priorité va au développement de l'emploi dans les secteurs de l'animation et du sport.
Les métiers de l'animation et du sport sont susceptibles, pour un nombre important de jeunes, d'offrir une chance d'insertion professionnelle adaptée.
Les diplômes du Ministère de la Jeunesse, des Sports et de la Vie Associative sont caractérisés par un fort taux d'employabilité puisque 96 % des diplômés, dans les champs sportifs et de l'animation, trouvent un emploi en moins de sept mois et que 84 % des diplômés ne connaissent aucune période de chômage.
En adossant le dispositif de formation du ministère aux contrats d'accompagnement dans l'emploi, je me propose donc d'offrir un parcours de formation, un statut et une première expérience professionnelle pour 2.500 jeunes issus de quartiers sensibles.
A titre d'exemple, il manque aujourd'hui en France plus de 1.000 maîtres nageurs sauveteurs. Il va falloir trouver les volontaires et revoir les formations, autant que nécessaire, pour leur offrir de véritables parcours leur permettant d'accéder à un métier.
Il s'agit d'un dispositif global détection/formation/emploi que je présenterai de manière complète et opérationnelle au début du mois de janvier.
En conclusion, je souhaiterais insister sur le fait que les secteurs, dont nous avons la responsabilité les uns et les autres, jouent sur le lien, sur le ciment de la Nation.
Globalement, durant les événements que nous avons traversés, le tissu associatif a été là, aux côtés des élus. Il a montré ses qualités, ce que la volonté commune d'hommes et de femmes engagés était capable de produire d'énergie, de dynamisme et d'espoir. C'est la raison pour laquelle il faut soutenir le mouvement associatif. Il faut le faire plus. Il faut le faire mieux.
Tout notre travail consiste à améliorer les formes de notre soutien et d'accompagnement que nous pouvons lui proposer, notamment au travers de la formation.
Investir sur la formation est structurant, gage de qualité pour l'avenir. C'est la raison pour laquelle j'ai choisi de cibler mon intervention sur la chance qu'elle permet d'offrir aux jeunes.
Je vous remercie d'avoir bien voulu consacrer de votre temps à ces échanges.
J'examinerai les propositions issues de ce séminaire avec beaucoup de soin afin de les intégrer dans la politique que je mets en ?uvre.
Sur ces sujets, vous pouvez compter sur mon engagement total autant que je sais pouvoir compter sur vous.Je vous remercie.