Texte intégral
LE FIGARO. - Pourquoi refusez-vous de signer l'accord Unedic sur l'assurance-chômage ?
Jean-Claude MAILLY. - Nous avions posé trois revendications indissociables. 1°) Une clarification des relations entre l'Unedic et l'ANPE. Là-dessus nous n'avons pas complètement obtenu satisfaction, mais nous avons contribué à améliorer les choses. 2°) Pas de baisse des durées ni des montants d'indemnisation. La bagarre a été dure mais nous avons obtenu la création d'une nouvelle filière. 3°) Une surcotisation patronale sur les contrats précaires qui sont à l'origine d'un déficit de 5 à 6 milliards d'euros par an pour l'Unedic. Nous voulons que les entreprises qui usent et abusent de la précarité mettent la main à la poche.
LE FIGARO. - Ce qu'il a refusé...
Jean-Claude MAILLY. - Après nous avoir d'abord dit oui pendant la nuit. J'ai une confiance complète dans ma délégation et je considère même que le chef de file FO est un des meilleurs spécialistes, à la fois des questions d'assurance-chômage et de formation professionnelle. Je dis bien que le patronat avait accepté cette surcotisation sur les CDD. Il prétend aujourd'hui que c'est un malentendu, nous ne sommes pas d'accord. Quand on négocie, on passe des compromis. Mais, à la fin, on sort la tête haute et on se fait respecter. A partir du moment où il y a eu un accord du patronat pendant la nuit et que cet accord n'est pas respecté, nous ne signons pas. Un texte s'apprécie sur son équilibre global.
LE FIGARO. - Vous estimez qu'il y avait des marges de manoeuvres financières pour cette surcotisation mais le déficit de l'Unedic atteint 14 milliards d'euros.
Jean-Claude MAILLY. - Selon l'hypothèse moyenne de l'Unedic d'une croissance à 2 %, le déficit cumulé actuel sera gommé en 2009 et excédentaire l'année suivante. Tous les négociateurs connaissaient cet élément au début des discussions. La tension n'était pas si importante que l'on a bien voulu le croire puisque les perspectives d'amélioration étaient bonnes. Raison de plus pour commencer à traiter la question de la précarité.
LE FIGARO. - Ce refus de signer vous éloigne du champ du dialogue dans lequel vous vouliez replacer FO.
Jean-Claude MAILLY. - Mais nous avons négocié! Nous avons une conception exigeante du réformisme. Il s'agissait là d'une négociation qui touche au paritarisme auquel nous sommes très attachés. Nous n'étions pas là pour faire de la surenchère, comme l'a pratiqué le patronat. Notamment en proposant le retour à la dégressivité ou la réduction drastique des durées d'indemnisation. C'est de la négociation d'il y a vingt ans ! Du décorum et du cinéma. Un jour, il faudra d'ailleurs qu'on m'explique pourquoi une négociation sur l'assurance-chômage doit toujours démarrer dans l'après-midi et se terminer dans la nuit. Quant aux revendications des autres syndicats, dès le départ, la CGT s'est mise en situation de ne pas signer. Pour les autres, les signataires de l'ancienne convention, ils étaient tétanisés. C'est nous qui avons fait toutes les propositions, notamment en ouvrant la discussion sur les filières. J'appelle ça du dialogue et de la négociation.source http://www.force-ouvriere.org, le 2 janvier 2006
Jean-Claude MAILLY. - Nous avions posé trois revendications indissociables. 1°) Une clarification des relations entre l'Unedic et l'ANPE. Là-dessus nous n'avons pas complètement obtenu satisfaction, mais nous avons contribué à améliorer les choses. 2°) Pas de baisse des durées ni des montants d'indemnisation. La bagarre a été dure mais nous avons obtenu la création d'une nouvelle filière. 3°) Une surcotisation patronale sur les contrats précaires qui sont à l'origine d'un déficit de 5 à 6 milliards d'euros par an pour l'Unedic. Nous voulons que les entreprises qui usent et abusent de la précarité mettent la main à la poche.
LE FIGARO. - Ce qu'il a refusé...
Jean-Claude MAILLY. - Après nous avoir d'abord dit oui pendant la nuit. J'ai une confiance complète dans ma délégation et je considère même que le chef de file FO est un des meilleurs spécialistes, à la fois des questions d'assurance-chômage et de formation professionnelle. Je dis bien que le patronat avait accepté cette surcotisation sur les CDD. Il prétend aujourd'hui que c'est un malentendu, nous ne sommes pas d'accord. Quand on négocie, on passe des compromis. Mais, à la fin, on sort la tête haute et on se fait respecter. A partir du moment où il y a eu un accord du patronat pendant la nuit et que cet accord n'est pas respecté, nous ne signons pas. Un texte s'apprécie sur son équilibre global.
LE FIGARO. - Vous estimez qu'il y avait des marges de manoeuvres financières pour cette surcotisation mais le déficit de l'Unedic atteint 14 milliards d'euros.
Jean-Claude MAILLY. - Selon l'hypothèse moyenne de l'Unedic d'une croissance à 2 %, le déficit cumulé actuel sera gommé en 2009 et excédentaire l'année suivante. Tous les négociateurs connaissaient cet élément au début des discussions. La tension n'était pas si importante que l'on a bien voulu le croire puisque les perspectives d'amélioration étaient bonnes. Raison de plus pour commencer à traiter la question de la précarité.
LE FIGARO. - Ce refus de signer vous éloigne du champ du dialogue dans lequel vous vouliez replacer FO.
Jean-Claude MAILLY. - Mais nous avons négocié! Nous avons une conception exigeante du réformisme. Il s'agissait là d'une négociation qui touche au paritarisme auquel nous sommes très attachés. Nous n'étions pas là pour faire de la surenchère, comme l'a pratiqué le patronat. Notamment en proposant le retour à la dégressivité ou la réduction drastique des durées d'indemnisation. C'est de la négociation d'il y a vingt ans ! Du décorum et du cinéma. Un jour, il faudra d'ailleurs qu'on m'explique pourquoi une négociation sur l'assurance-chômage doit toujours démarrer dans l'après-midi et se terminer dans la nuit. Quant aux revendications des autres syndicats, dès le départ, la CGT s'est mise en situation de ne pas signer. Pour les autres, les signataires de l'ancienne convention, ils étaient tétanisés. C'est nous qui avons fait toutes les propositions, notamment en ouvrant la discussion sur les filières. J'appelle ça du dialogue et de la négociation.source http://www.force-ouvriere.org, le 2 janvier 2006