Texte intégral
Mme Brigitte Girardin -Monsieur le Président,
Messieurs les Ministres,
Mesdames et Messieurs,
Je suis heureuse d'être avec vous aujourd'hui et je me réjouis du lancement de ce Festival francophone en France, au moment même où la Francophonie vit une étape importante de son histoire, avec la réforme de ses institutions. Rénovée et modernisée, l'Organisation internationale de la Francophonie, sous l'autorité de son Secrétaire général, le président Abdou Diouf, a l'ambition de mener une action politique plus affirmée sur la scène internationale.
Si les Français sont très attachés à leur langue, ils ne semblent pas toujours porter à la Francophonie, à ce qu'elle représente, autant d'intérêt que d'autres peuples. Aussi, je souhaiterais que la Francophonie devienne, comme chez certains de nos partenaires, une cause nationale, un motif de fierté et un témoin de notre ouverture au monde.
La Francophonie, c'est d'abord un groupe de 63 Etats et gouvernements fondé sur le partage de la langue française et sur des valeurs communes : de nombreux pays y sont attachés, et de nouveaux Etats sont candidats à l'adhésion : je pense au Ghana, par exemple, où je me trouvais hier. La Francophonie, je le constate lors de mes déplacements, garde son pouvoir d'attraction dans le monde.
La Francophonie, c'est aussi aujourd'hui une idée utile et moderne. La communauté francophone est ainsi une parfaite illustration de cette diversité culturelle que notre pays cherche à préserver et à promouvoir. C'est un espace de solidarité entre les peuples - l'Organisation internationale de la Francophonie mène de nombreuses actions de coopération -, un lieu de dialogue entre les cultures - toutes les grandes aires culturelles et religieuses sont représentées -, c'est l'espoir d'une mondialisation respectueuse de toutes les identités.
La Francophonie, c'est également une force qui cherche à peser dans les grandes questions internationales. J'observe d'ailleurs que, lorsque la communauté francophone se mobilise, elle parvient à influencer les grands débats mondiaux. La convention sur la diversité culturelle, récemment adoptée à l'UNESCO en est un bel exemple : c'est l'engagement de tous les pays francophones qui a été à l'origine de son adoption.
Cette année, la Francophonie se mobilise autour de quatre priorités : la ratification de la convention sur la diversité culturelle, les moyens d'améliorer son action et sa vigilance dans le domaine des Droits de l'Homme, la prévention et la gestion des crises qui affectent l'espace francophone et enfin le renforcement de ses programmes de coopération.
La Francophonie, c'est enfin la langue française, présente sur les 5 continents et dans de nombreuses organisations internationales. On compte aujourd'hui à travers le monde un peu plus de 180 millions de francophones - pour qui le français est langue maternelle ou seconde langue - et un peu plus de 82,5 millions de personnes apprenant le français en tant que langue étrangère. La demande de langue française reste forte dans de nombreux pays et repose sur une volonté de diversité culturelle et linguistique. En 10 ans, le nombre d'apprenants de français dans le monde a augmenté de plus de 16 millions de personnes, essentiellement en Afrique, en Asie et en Océanie. Cette augmentation, même si elle reflète aussi le dynamisme démographique de ces régions, est un signe encourageant pour nos actions.
Jamais donc le français n'a été autant parlé dans le monde ! Et dans ce domaine aussi, il convient de tordre le cou aux idées fausses et au thème du déclin. Je tiens à souligner particulièrement l'action résolue de l'OIF, de nos partenaires francophones, et du ministère français des Affaires étrangères, en faveur de la promotion et de l'enseignement du français dans les institutions internationales et régionales et dans les systèmes scolaires de nombreux pays.
Le Festival Francofffonies, voulu par le président de la République, est l'occasion, pendant toute l'année 2006, de mieux faire connaître à nos compatriotes l'actuelle vitalité de la Francophonie. C'est aussi une forme d'hommage à Léopold Sédar Senghor dont nous fêtons cette année le centième anniversaire de la naissance. Pour conclure, qu'il me soit permis de remercier chaleureusement et publiquement le Sénat et l'Assemblée nationale pour leur soutien et tous ceux qui ont travaillé à la réussite de ce Festival.
Je lui souhaite beaucoup de succès.
Je vous remercie.
M. Gilles de Robien ? Monsieur le Président, et Secrétaire général de la Francophonie,
Monsieur le Ministre,
Madame la Ministre déléguée,
Madame la Commissaire générale,
Mesdames et Messieurs,
La langue est pour les hommes la plus belle des patries. "Ma patrie, disait Albert Camus, c'est la langue française".
La langue française est pour nous tous, qui sommes réunis aujourd'hui, un lien immatériel, plus fort que tous les liens matériels.
Elle est une manière de voir le monde, une façon de comprendre les êtres et de sentir les choses.
Alors il faut la défendre, et la meilleure manière de défendre une langue, c'est de la pratiquer, de l'écrire et de la lire.
Et qui mieux que vous, Monsieur le Président Diouf, - qui portez avec vous l'héritage spirituel de Léopold Sedar Senghor (qui aurait eu cent ans cette année) - qui, mieux que vous, pourrait nous montrer la voie pour réussir ?
Inutile donc de vous dire que ce festival des "francofffonies" revêt à mes yeux une très grande importance !
Et j'ai tenu à ce que le ministère de l'Education nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche en soit un partenaire actif !
Il importe en effet que les enfants et les adolescents prennent conscience du rayonnement international de la langue française ; qu'ils prennent conscience aussi de la richesse et de la diversité des cultures qui la font vivre.
Ils doivent réaliser qu'ils font partie d'une "communauté de parole", bien vivante, de 175 millions de personnes ! Cette patrie commune qu'ils ont dans la langue, il faut commencer par la connaître !
C'est pourquoi les "francofffonies" comprendront un important volet éducatif. Les élèves du primaire et du secondaire participeront à de nombreux événements ; des classes rencontreront des écrivains francophones de toutes nationalités ; des outils multimédias seront mis en place, des coopérations internationales seront engagées.
L'enseignement supérieur et la recherche seront également des acteurs très actifs du Festival : un programme de colloques et de séminaires permettra d'explorer la Francophonie sous tous ses aspects : géopolitiques, linguistiques, littéraires, artistiques ou encore scientifiques.
En organisant le Festival francophone en France, notre pays réaffirme son attachement à la francophonie, et il me semblait indispensable qu'il le fasse aussi par le biais de son école.
Une école où l'on apprend à utiliser la langue française, c'est-à-dire savoir la lire - c'est ce que je veux faire en promouvant les méthodes efficaces - et l'écrire, et où l'on apprend aussi à l'aimer, en découvrant qu'elle est notre bien le plus précieux, - et que nous partageons ce bien avec des millions d'hommes et de femmes sur la planète !
Je vous remercie.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 20 janvier 2006
Messieurs les Ministres,
Mesdames et Messieurs,
Je suis heureuse d'être avec vous aujourd'hui et je me réjouis du lancement de ce Festival francophone en France, au moment même où la Francophonie vit une étape importante de son histoire, avec la réforme de ses institutions. Rénovée et modernisée, l'Organisation internationale de la Francophonie, sous l'autorité de son Secrétaire général, le président Abdou Diouf, a l'ambition de mener une action politique plus affirmée sur la scène internationale.
Si les Français sont très attachés à leur langue, ils ne semblent pas toujours porter à la Francophonie, à ce qu'elle représente, autant d'intérêt que d'autres peuples. Aussi, je souhaiterais que la Francophonie devienne, comme chez certains de nos partenaires, une cause nationale, un motif de fierté et un témoin de notre ouverture au monde.
La Francophonie, c'est d'abord un groupe de 63 Etats et gouvernements fondé sur le partage de la langue française et sur des valeurs communes : de nombreux pays y sont attachés, et de nouveaux Etats sont candidats à l'adhésion : je pense au Ghana, par exemple, où je me trouvais hier. La Francophonie, je le constate lors de mes déplacements, garde son pouvoir d'attraction dans le monde.
La Francophonie, c'est aussi aujourd'hui une idée utile et moderne. La communauté francophone est ainsi une parfaite illustration de cette diversité culturelle que notre pays cherche à préserver et à promouvoir. C'est un espace de solidarité entre les peuples - l'Organisation internationale de la Francophonie mène de nombreuses actions de coopération -, un lieu de dialogue entre les cultures - toutes les grandes aires culturelles et religieuses sont représentées -, c'est l'espoir d'une mondialisation respectueuse de toutes les identités.
La Francophonie, c'est également une force qui cherche à peser dans les grandes questions internationales. J'observe d'ailleurs que, lorsque la communauté francophone se mobilise, elle parvient à influencer les grands débats mondiaux. La convention sur la diversité culturelle, récemment adoptée à l'UNESCO en est un bel exemple : c'est l'engagement de tous les pays francophones qui a été à l'origine de son adoption.
Cette année, la Francophonie se mobilise autour de quatre priorités : la ratification de la convention sur la diversité culturelle, les moyens d'améliorer son action et sa vigilance dans le domaine des Droits de l'Homme, la prévention et la gestion des crises qui affectent l'espace francophone et enfin le renforcement de ses programmes de coopération.
La Francophonie, c'est enfin la langue française, présente sur les 5 continents et dans de nombreuses organisations internationales. On compte aujourd'hui à travers le monde un peu plus de 180 millions de francophones - pour qui le français est langue maternelle ou seconde langue - et un peu plus de 82,5 millions de personnes apprenant le français en tant que langue étrangère. La demande de langue française reste forte dans de nombreux pays et repose sur une volonté de diversité culturelle et linguistique. En 10 ans, le nombre d'apprenants de français dans le monde a augmenté de plus de 16 millions de personnes, essentiellement en Afrique, en Asie et en Océanie. Cette augmentation, même si elle reflète aussi le dynamisme démographique de ces régions, est un signe encourageant pour nos actions.
Jamais donc le français n'a été autant parlé dans le monde ! Et dans ce domaine aussi, il convient de tordre le cou aux idées fausses et au thème du déclin. Je tiens à souligner particulièrement l'action résolue de l'OIF, de nos partenaires francophones, et du ministère français des Affaires étrangères, en faveur de la promotion et de l'enseignement du français dans les institutions internationales et régionales et dans les systèmes scolaires de nombreux pays.
Le Festival Francofffonies, voulu par le président de la République, est l'occasion, pendant toute l'année 2006, de mieux faire connaître à nos compatriotes l'actuelle vitalité de la Francophonie. C'est aussi une forme d'hommage à Léopold Sédar Senghor dont nous fêtons cette année le centième anniversaire de la naissance. Pour conclure, qu'il me soit permis de remercier chaleureusement et publiquement le Sénat et l'Assemblée nationale pour leur soutien et tous ceux qui ont travaillé à la réussite de ce Festival.
Je lui souhaite beaucoup de succès.
Je vous remercie.
M. Gilles de Robien ? Monsieur le Président, et Secrétaire général de la Francophonie,
Monsieur le Ministre,
Madame la Ministre déléguée,
Madame la Commissaire générale,
Mesdames et Messieurs,
La langue est pour les hommes la plus belle des patries. "Ma patrie, disait Albert Camus, c'est la langue française".
La langue française est pour nous tous, qui sommes réunis aujourd'hui, un lien immatériel, plus fort que tous les liens matériels.
Elle est une manière de voir le monde, une façon de comprendre les êtres et de sentir les choses.
Alors il faut la défendre, et la meilleure manière de défendre une langue, c'est de la pratiquer, de l'écrire et de la lire.
Et qui mieux que vous, Monsieur le Président Diouf, - qui portez avec vous l'héritage spirituel de Léopold Sedar Senghor (qui aurait eu cent ans cette année) - qui, mieux que vous, pourrait nous montrer la voie pour réussir ?
Inutile donc de vous dire que ce festival des "francofffonies" revêt à mes yeux une très grande importance !
Et j'ai tenu à ce que le ministère de l'Education nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche en soit un partenaire actif !
Il importe en effet que les enfants et les adolescents prennent conscience du rayonnement international de la langue française ; qu'ils prennent conscience aussi de la richesse et de la diversité des cultures qui la font vivre.
Ils doivent réaliser qu'ils font partie d'une "communauté de parole", bien vivante, de 175 millions de personnes ! Cette patrie commune qu'ils ont dans la langue, il faut commencer par la connaître !
C'est pourquoi les "francofffonies" comprendront un important volet éducatif. Les élèves du primaire et du secondaire participeront à de nombreux événements ; des classes rencontreront des écrivains francophones de toutes nationalités ; des outils multimédias seront mis en place, des coopérations internationales seront engagées.
L'enseignement supérieur et la recherche seront également des acteurs très actifs du Festival : un programme de colloques et de séminaires permettra d'explorer la Francophonie sous tous ses aspects : géopolitiques, linguistiques, littéraires, artistiques ou encore scientifiques.
En organisant le Festival francophone en France, notre pays réaffirme son attachement à la francophonie, et il me semblait indispensable qu'il le fasse aussi par le biais de son école.
Une école où l'on apprend à utiliser la langue française, c'est-à-dire savoir la lire - c'est ce que je veux faire en promouvant les méthodes efficaces - et l'écrire, et où l'on apprend aussi à l'aimer, en découvrant qu'elle est notre bien le plus précieux, - et que nous partageons ce bien avec des millions d'hommes et de femmes sur la planète !
Je vous remercie.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 20 janvier 2006