Texte intégral
Madame la Ministre,
Mesdames, Messieurs,
Pour commencer, je vous souhaite à tous une excellente année 1999. Cest pour moi un temps marquant en ce début dannée que dinstaller ce Conseil, parce que je crois que cest une étape importante de lorganisation progressive des perspectives économiques et financières du ministère de la Défense, que de pouvoir bénéficier dun aréopage comme celui-là.
Mais le travail du Conseil Economique de la Défense se situe dans un terme qui est plus long que celui de lannée. Cette dimension de travail sur le long terme a été une des données de base qui ont conduit aux choix de structuration de ce Conseil.
En effet, cest une des particularités, et à certains égards un des intérêts de ce ministère que de se situer dans un horizon de long terme et dagir donc sur une échelle de temps appropriée à son activité, que de prendre conscience des données de son environnement, mais aussi de limpact que son activité a sur notre économie nationale - cest une des missions qui pouvait être améliorée dans lactivité du ministère de la Défense et à laquelle il vous est maintenant demandé de concourir. Je sais que tous les membres de ce Conseil sont des gens éminents, aux emplois du temps chargés, donc je vous dois à chacun des remerciements pour accepter de contribuer à notre réflexion et à servir de cette façon nos intérêts nationaux.
Les dossiers sur lesquels votre travail collectif est appelé, que je vais simplement évoquer en quelques mots, sont très nombreux. Je peux citer, en commençant parce que lactualité nous y pousse, lévolution du tissu industriel lié à la défense, ses relations avec les pouvoirs publics, sa place dans linnovation de léconomie française et dans notre compétitivité globale avec un processus dinsertion européenne dans lequel nous sommes fortement engagés. Il vous faut aussi, je crois, réfléchir pour nous aux conséquences économiques des restructurations de défense qui sont substantielles, vu les masses budgétaires, les impacts économiques concernés ; mais peut-être plus largement aussi parce que ce ministère a déjà une vision internationale et de nombreux contacts bilatéraux. Mais je pense que nous avons aussi besoin dune vision extérieure sur les évolutions moins continentales, les évolutions de taille européenne qui justifient cette nouvelle politique de structure de défense, pour apprécier si en particulier nos voisins et principaux partenaires ont fait des choix comparables aux nôtres.
En plus, il y a un travail dévaluation proprement économique de nos choix déchanges internationaux en matière de biens de défense, puisque nous sommes un pays nettement exportateur. La seule chose dont on soit sûr, cest notre chiffre daffaires à lexportation - je ne vais pas maventurer dans la réflexion économique qui est un champ dans lequel je ne suis quun amateur, mais on sait bien quun chiffre daffaire à lexportation est quand même une donnée de compétitivité et dimpact économique global relativement fruste, et nous nen savons pas assez sur leffet dentraînement et sur les coûts induits de notre politique dexportation. Cela est un travail dévaluation que je crois particulièrement précieux.
Votre composition même montre bien, et je pense ici aux relations entre la théorie et la pratique dans léconomie - vous les représentez toutes deux - que lattente du ministère, la mienne personnellement, nest pas davoir une instance uniquement scientifique, mais davoir des recommandations et des critiques orientées vers laction et la décision.
De mon côté, jai évidemment lobligation morale, mais elle ne me pèse pas parce que cela correspond à un choix spontané, de ne pas laisser vos avis ou vos observations lettre morte mais dy répondre et den faire le meilleur profit.
Je crois que ce Conseil sinscrit dune certaine façon dans la lignée dun autre organisme encore plus prestigieux, le Conseil dAnalyse Economique, qui a été installé par le Premier ministre il y a un an et demi, avec une vision fond de réforme des méthodes de lEtat. Je ne suis pas un grand orateur sur les questions de réforme de lEtat, parce quil me semble quil y a beaucoup de choses pratiques à faire dans ce domaine ; mais ça cest vraiment un dispositif tout à fait pratique de développement de la concertation et de meilleure évaluation - y compris en temps réel, cest-à-dire avec des possibilités de réajustement des politiques publiques.
Cest, je crois, un véritable processus de décision auquel il vous est demandé de concourir. Analyser la réalité correctement et mieux orienter nos actions : cest donc une exigence majeure pour notre économie de défense qui est encore mal connue. Cette réalité économique dont je parle, et qui simpose actuellement à tous les hauts responsables de défense en Europe, englobe de surcroît des données géostratégiques et macro-économiques avec lesquelles vous êtes familiers. Vous serez en prise directe avec de véritables choix.
Ces travaux sont dautant plus indispensables que notre outil de défense, quil soit industriel ou quil soit humain, connaît par ailleurs de profondes transformations dont certains effets sont quand même douloureux, voire traumatisants, pour lensemble des agents ou des salariés concernés ; nous leur devons aussi un effort de clairvoyance. Et puis notre politique de défense est dans une phase de mobilité : un certain nombre de nos grands choix tels que la professionnalisation, la convergence avec les partenaires européens, le passage à un modèle darmée apte à la projection extérieure sont des orientations durables, structurelles, dont les coûts économiques ont été évalués en partie seulement, donc vous aurez, je crois, un ensemble de dossiers qui seront particulièrement significatifs.
Je citais aussi le rôle à vos côtés de lObservatoire économique de la défense qui sera votre outil, votre assistant en expertise, et qui réalise en amont un travail danimation des organismes de recherche économique sur la défense, quils se trouvent à lintérieur du ministère ou quils soient des partenaires, et cest précisément pour laisser à lObservatoire le temps de commencer à amasser un certain nombre de données et déléments de réflexion pour vous permettre dentrer dans le vif du sujet que jai quelque peu tardé à organiser la réunion dinstallation du Conseil Economique, mais à présent cette première réunion se tient et je pense dailleurs que Madame CHAIX nous en dira plus sur ses travaux.
Mais je suis ici dabord pour écouter et pour dialoguer ; je vous redis donc lintérêt porté à vos travaux, non seulement par mon cabinet et moi-même, mais je crois par tous les « grands subordonnés « du ministère, suivant notre expression consacrée, qui ont tous choisi dêtre avec nous ce soir malgré leurs multiples charges. Je souhaite à présent vous écouter, et je vais sans plus tarder donner la parole à Madame Edwige AVICE, que je remercie à nouveau davoir bien voulu accepter de prendre cette charge supplémentaire, pour introduire vos travaux.
(Source http://www.defense.gouv.fr)
Mesdames, Messieurs,
Pour commencer, je vous souhaite à tous une excellente année 1999. Cest pour moi un temps marquant en ce début dannée que dinstaller ce Conseil, parce que je crois que cest une étape importante de lorganisation progressive des perspectives économiques et financières du ministère de la Défense, que de pouvoir bénéficier dun aréopage comme celui-là.
Mais le travail du Conseil Economique de la Défense se situe dans un terme qui est plus long que celui de lannée. Cette dimension de travail sur le long terme a été une des données de base qui ont conduit aux choix de structuration de ce Conseil.
En effet, cest une des particularités, et à certains égards un des intérêts de ce ministère que de se situer dans un horizon de long terme et dagir donc sur une échelle de temps appropriée à son activité, que de prendre conscience des données de son environnement, mais aussi de limpact que son activité a sur notre économie nationale - cest une des missions qui pouvait être améliorée dans lactivité du ministère de la Défense et à laquelle il vous est maintenant demandé de concourir. Je sais que tous les membres de ce Conseil sont des gens éminents, aux emplois du temps chargés, donc je vous dois à chacun des remerciements pour accepter de contribuer à notre réflexion et à servir de cette façon nos intérêts nationaux.
Les dossiers sur lesquels votre travail collectif est appelé, que je vais simplement évoquer en quelques mots, sont très nombreux. Je peux citer, en commençant parce que lactualité nous y pousse, lévolution du tissu industriel lié à la défense, ses relations avec les pouvoirs publics, sa place dans linnovation de léconomie française et dans notre compétitivité globale avec un processus dinsertion européenne dans lequel nous sommes fortement engagés. Il vous faut aussi, je crois, réfléchir pour nous aux conséquences économiques des restructurations de défense qui sont substantielles, vu les masses budgétaires, les impacts économiques concernés ; mais peut-être plus largement aussi parce que ce ministère a déjà une vision internationale et de nombreux contacts bilatéraux. Mais je pense que nous avons aussi besoin dune vision extérieure sur les évolutions moins continentales, les évolutions de taille européenne qui justifient cette nouvelle politique de structure de défense, pour apprécier si en particulier nos voisins et principaux partenaires ont fait des choix comparables aux nôtres.
En plus, il y a un travail dévaluation proprement économique de nos choix déchanges internationaux en matière de biens de défense, puisque nous sommes un pays nettement exportateur. La seule chose dont on soit sûr, cest notre chiffre daffaires à lexportation - je ne vais pas maventurer dans la réflexion économique qui est un champ dans lequel je ne suis quun amateur, mais on sait bien quun chiffre daffaire à lexportation est quand même une donnée de compétitivité et dimpact économique global relativement fruste, et nous nen savons pas assez sur leffet dentraînement et sur les coûts induits de notre politique dexportation. Cela est un travail dévaluation que je crois particulièrement précieux.
Votre composition même montre bien, et je pense ici aux relations entre la théorie et la pratique dans léconomie - vous les représentez toutes deux - que lattente du ministère, la mienne personnellement, nest pas davoir une instance uniquement scientifique, mais davoir des recommandations et des critiques orientées vers laction et la décision.
De mon côté, jai évidemment lobligation morale, mais elle ne me pèse pas parce que cela correspond à un choix spontané, de ne pas laisser vos avis ou vos observations lettre morte mais dy répondre et den faire le meilleur profit.
Je crois que ce Conseil sinscrit dune certaine façon dans la lignée dun autre organisme encore plus prestigieux, le Conseil dAnalyse Economique, qui a été installé par le Premier ministre il y a un an et demi, avec une vision fond de réforme des méthodes de lEtat. Je ne suis pas un grand orateur sur les questions de réforme de lEtat, parce quil me semble quil y a beaucoup de choses pratiques à faire dans ce domaine ; mais ça cest vraiment un dispositif tout à fait pratique de développement de la concertation et de meilleure évaluation - y compris en temps réel, cest-à-dire avec des possibilités de réajustement des politiques publiques.
Cest, je crois, un véritable processus de décision auquel il vous est demandé de concourir. Analyser la réalité correctement et mieux orienter nos actions : cest donc une exigence majeure pour notre économie de défense qui est encore mal connue. Cette réalité économique dont je parle, et qui simpose actuellement à tous les hauts responsables de défense en Europe, englobe de surcroît des données géostratégiques et macro-économiques avec lesquelles vous êtes familiers. Vous serez en prise directe avec de véritables choix.
Ces travaux sont dautant plus indispensables que notre outil de défense, quil soit industriel ou quil soit humain, connaît par ailleurs de profondes transformations dont certains effets sont quand même douloureux, voire traumatisants, pour lensemble des agents ou des salariés concernés ; nous leur devons aussi un effort de clairvoyance. Et puis notre politique de défense est dans une phase de mobilité : un certain nombre de nos grands choix tels que la professionnalisation, la convergence avec les partenaires européens, le passage à un modèle darmée apte à la projection extérieure sont des orientations durables, structurelles, dont les coûts économiques ont été évalués en partie seulement, donc vous aurez, je crois, un ensemble de dossiers qui seront particulièrement significatifs.
Je citais aussi le rôle à vos côtés de lObservatoire économique de la défense qui sera votre outil, votre assistant en expertise, et qui réalise en amont un travail danimation des organismes de recherche économique sur la défense, quils se trouvent à lintérieur du ministère ou quils soient des partenaires, et cest précisément pour laisser à lObservatoire le temps de commencer à amasser un certain nombre de données et déléments de réflexion pour vous permettre dentrer dans le vif du sujet que jai quelque peu tardé à organiser la réunion dinstallation du Conseil Economique, mais à présent cette première réunion se tient et je pense dailleurs que Madame CHAIX nous en dira plus sur ses travaux.
Mais je suis ici dabord pour écouter et pour dialoguer ; je vous redis donc lintérêt porté à vos travaux, non seulement par mon cabinet et moi-même, mais je crois par tous les « grands subordonnés « du ministère, suivant notre expression consacrée, qui ont tous choisi dêtre avec nous ce soir malgré leurs multiples charges. Je souhaite à présent vous écouter, et je vais sans plus tarder donner la parole à Madame Edwige AVICE, que je remercie à nouveau davoir bien voulu accepter de prendre cette charge supplémentaire, pour introduire vos travaux.
(Source http://www.defense.gouv.fr)