Interview de M. Bernard Van Craeynest, président de la CFE CGC, à BFM le 10 janvier 2006, sur la signature de l'assurance chômage.

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Média : BFM

Texte intégral

Emmanuel DUTEIL - La décision était très attendue, la CGC a finalement choisi de signer le projet d'accord sur l'assurance chômage conclu le 22 décembre. La CGC rejoint ainsi la CFDT et la CFTC qui avaient déjà indiqué qu'elles signaient le texte de l'UNEDIC, prévoyant notamment deux milliards quatre cent millions d'économies en trois ans ; vous savez que la CGT et FO l'on rejeté. Bernard Van CRAEYNEST, bonsoir.
Bernard Van CRAEYNEST - Bonsoir.
Emmanuel DUTEIL - Vous êtes le président de la CGC. Une décision prise ce matin à la quasi-unanimité.
Bernard Van CRAEYNEST - Oui, à l'issue d'un débat très complet, à la fois sur l'examen technique du dossier mais aussi sur la mise en perspective et la stratégie politique, chacun a pu s'exprimer et c'est effectivement à la quasi-unanimité que nous avons opté pour une signature.
Emmanuel DUTEIL - Oui, mais, enfin, tout de même, il y a eu un certain nombre de débats, on s'en souvient, il y a une dizaine de jours vous aviez créé la surprise en renvoyant la décision à un comité directeur, donc à ce matin. Est-ce que ça a été arraché dans un climat difficile ?
Bernard Van CRAEYNEST - Non, je crois que le débat a été soutenu mais il a été serein et c'est un double message que nous avons voulu envoyer aujourd'hui, celui de la responsabilité, parce que nous ne voulions pas laisser le soin au gouvernement de trancher cette question, qui relève des partenaires sociaux. Nous croyons beaucoup dans le paritarisme, mais il fallait que nous assumions nos responsabilités et puis un message d'espoir également en cette année 2006 pour faire en sorte que nous trouvions les moyens de négocier un peu à froid sur ce dossier qui, comme vous le savez, nécessite de véritablement remettre le métier sur? l'ouvrage sur le métier. L'architecture du système est à bout de souffle, c'est un système qui, créé en 58, était sensé couvrir tous les salariés, aujourd'hui il n'y a plus que 50 % des salariés qui sont indemnisés lorsqu'ils sont au chômage, c'est une vraie difficulté qui est accentuée par la montée en puissance de différentes formes de contrats de travail, en particulier les précaires, intérim, CDD, CNE demain et cette montée en puissance se traduit par une consommation d'allocations supérieures aux rentrées de cotisations et donc c'est ce qui nous conduit à dire que nous sommes face à un problème d'intermittent du salariat au même titre que nous avons le dossier des intermittents du spectacle, il s'agit donc de remettre à plat le dispositif, c'est contenu dans l'accord, simplement j'ai mis à profit la période supplémentaire que nous nous sommes donnée pour entamer une large concertation avec les autres partenaires sociaux, et pour obtenir des garanties sur le fait que nous ne traînions pas pour nous mettre autour de la table et je pense que dès le mois prochain nous serons en capacité d'entamer ce travail de fond.
source http://www.cfecgc.org, le 12 janvier 2006