Texte intégral
Mesdames et Messieurs,
Je tiens d'abord à vous souhaiter, avec François GOULARD, une excellente année 2006 ;
j'espère qu'elle vous apportera le bonheur personnel et l'épanouissement professionnel.
Ce n'est un secret pour personne : nous sortons d'une année difficile.
Notre pays a connu dans les derniers mois des événements douloureux ; le système éducatif
n'a pas été épargné.
Tous ici nous sommes conscients que, face à ces difficultés très graves, l'Ecole est une
solution.
La réponse qu'elle doit apporter, c'est d'offrir à tous un enseignement exigeant, efficace,
diversifié pour assurer l'égalité des chances !
Mais, en 2005, la France a aussi connu, le Président de la République l'a souligné, de
grands succès dans le domaine industriel ! Avec l'A380 d'Airbus, avec Ariane 5, avec le
système de navigation par satellite Galileo, avec Iter pour l'énergie du futur, notre pays
s'est porté à la pointe de l'innovation mondiale. Or, ces succès témoignent de la vitalité
de notre enseignement supérieur et de notre recherche, puisqu'ils en sont les fruits !
La prospérité et la croissance trouvent donc, elles aussi, leur ressort dans le système
éducatif, et particulièrement dans nos universités, nos grandes écoles, nos organismes de
recherche.
C'est pourquoi, avec François GOULARD, nous mettons tant d'ardeur à porter le projet de loi
de programme pour la recherche, adopté par le Sénat, et qui sera prochainement examiné par
l'Assemblée Nationale. Nous le faisons parce que nous savons qu'il crée les conditions d'un
nouveau souffle pour la recherche française !
Ces considérations sur l'année passée dessinent la voie à suivre pour l'avenir :
Tout faire pour l'égalité des chances
Tout faire pour dynamiser notre recherche et notre enseignement supérieur
Mais avant de vous dire comment nous allons décliner ces idées en 2006, je voudrais vous
dire un mot sur la méthode.
Au fond, quand un ministre de l'Education arrive rue de Grenelle, il entend deux types de
recommandations pour le système éducatif :
D'un côté, on lui conseille de tout réformer, de tout revoir, de tout remettre à plat, bref,
d'organiser enfin le « grand soir » de l'Education nationale ! Refrain connu, mais quel sens
y a-t-il à vouloir tout changer de la maternelle à l'université ? C'est une illusion ! Les
réformes structurelles mettent du temps à s'appliquer, il ne faut pas les multiplier ! Le
plus souvent, on en réclame une avant même que la précédente soit vraiment entrée en oeuvre
! Par ailleurs, certains semblent oublier qu'on ne manie pas des enfants, des hommes et des
femmes comme un jeu de construction !
De l'autre, on lui conseille de ne toucher à rien, mais on lui réclame des « moyens »,
toujours des « moyens » ! Refrain également bien connu, dans un système dont le budget est
en constante augmentation depuis trente ans ! Je rappelle qu'aujourd'hui, le budget de
l'enseignement scolaire est supérieur au produit de l'impôt sur le revenu !
J'essaie d'inventer une nouvelle manière de faire.
Je pars du principe qu'il faut prouver le mouvement en marchant, c'est-à-dire prouver la
possibilité de progresser en choisissant des dossiers délimités, bien précis, stratégiques,
et en y concentrant toute son énergie.
Pas des dossiers « périphériques », mais des dossiers qui ont un sens et une importance
effective pour tout le monde.
Je pense par exemple à la méthode de la lecture, à la découverte des métiers proposés aux
élèves de 3 e , au remplacement des absences de courte durée, à l'accueil des handicapés, à
la mise en place de l' « apprentissage junior », ou bien à la montée en puissance du tutorat
des lycéens par les étudiants?
Autant de mesures et d'orientations nouvelles, sur des sujets essentiels, qui se mettent
réellement et progressivement en place dans un climat que je veux dépassionner.
En tout état de cause, notre action se placera en 2006 sous le même mot d'ordre qu'en 2005
-l'égalité des chances- qui est devenu l'impératif de la politique du gouvernement tout
entier !
Je voudrais donc, brièvement vous décrire quelques uns des chantiers de l'année :
Sur tous ces chantiers, je veux avancer en concertation étroite avec tous nos partenaires :
les parents, les enseignants, les chercheurs, les enseignants chercheurs, les lycéens, les
étudiants, et tous leurs représentants.
Pour les mener à bien, nous disposons d'un outil efficace : notre administration centrale,
qui marchera désormais selon l'esprit de la LOLF. C'est en effet l'ensemble des structures
du ministère qui seront refondues en 2006 pour s'harmoniser avec la présentation du budget
en mission et programme .
Cela donnera une meilleure lisibilité à notre politique, une gestion plus efficace et une
identification plus claire des responsabilités dans le pilotage.
J'en reviens donc aux principaux chantiers.
Ils s'inscrivent dans trois grands domaines :
- les apprentissages fondamentaux dans le primaire et le secondaire ;
- l'accès à l'enseignement supérieur ;
- la mise en place de la loi recherche.
1. Les apprentissages fondamentaux :
L'égalité des chances à l'école, c'est d'abord la maîtrise de la lecture !
J'ai écrit la semaine dernière une circulaire sur la lecture. Je vais maintenant
l'appliquer.
Dès hier, j'ai demandé aux recteurs, réunis avec les inspecteurs d'académie, de veiller à ce
que la formation donnée, dès à présent, dans les IUFM soit conforme à la circulaire.
Je leur ai aussi demandé de veiller de très près à ce que les inspecteurs encouragent les
instituteurs et professeurs d'école à utiliser des méthodes à départ syllabique ou
phono-synthétique.
En outre, et pour repérer plus tôt les élèves en difficultés, je vous rappelle que nous
allons avancer d'un an l'évaluation des connaissances des élèves, qui aura désormais lieu
dès le début du CE1.
Une fois posée et assurée cette base, nous devons construire le socle commun des
connaissances et des compétences.
Le socle commun, c'est le deuxième grand dossier de l'année : le Haut Conseil de l'Education
me rendra son avis sur le sujet avant le printemps.
Il s'agit là du coeur même de la loi d'orientation pour l'Ecole, et d'un grand moment dans
l'histoire de notre système éducatif ; car pour la première fois depuis la loi Jules Ferry
de 1882, nous allons définir clairement le bagage que doit connaître un élève à la fin de la
scolarité obligatoire !
La définition du socle du XXIe siècle ne comprend pas que des connaissances. Elle s'étend
aussi aux compétences attendues des élèves : leurs capacités à s'exprimer et à utiliser les
outils de notre temps, des comportements respectueux des valeurs et des règles.
Cette définition permettra ensuite à l'ensemble de la communauté nationale « d'y voir clair
» et de savoir concrètement ce que l'on doit apprendre impérativement à l'école et au
collège. J'insiste sur ce point, car depuis trop longtemps, nos compatriotes, en particulier
les parents, ont le sentiment de ne plus vraiment comprendre ce que l'on apprend à l'école.
J'en viens au troisième sujet majeur : la définition du cahier des charges de la formation
des maîtres.
Cette définition est réclamée depuis longtemps, par les premiers intéressés : les jeunes
professeurs. De l'aveu unanime, en effet, elle n'est pas suffisamment en rapport avec la
pratique réelle du métier. La formation devra répondre à des questions à la fois simples et
essentielles :
Comment parvient-on à transmettre du savoir et des compétences ? Comment parvient-on aussi à
exercer l'autorité dans la classe ? Comment explique-t-on la mission de l'école aux parents
? Ces questions sont immenses et elles ne sont aujourd'hui pas assez bien traitées.
Dans ce cadre, nous devrons aussi préparer les futurs professeurs de collèges à être
bivalents. C'est d'abord un plus pour les élèves, pour les enseignants, pour l'Education.
Le quatrième sujet, c'est la refonte de l'éducation prioritaire :
La liste des collèges « ambition réussite » sera prochainement publiée. Ils constitueront le
« niveau 1 » de l'Education prioritaire. L'effort que nous faisons est sans précédent :
? 1 000 enseignants expérimentés supplémentaires y seront affectés dès la rentrée 2006 .
? 3 000 assistants pédagogiques seront recrutés pour assurer de l'aide aux devoirs et faire
du soutien scolaire.
? 300 infirmières renforceront la prévention et l'écoute des jeunes.
J'ai bien l'intention de créer dans ces collèges une dynamique positive, en donnant vraiment
plus à ceux qui ont vraiment besoin.
Enfin, l'égalité des chances à l'école, cela suppose aussi que la sérénité puisse régner
dans tous les établissements, et qu'aucun d'entre eux ne se transforme en coupe gorge !
Pour cela, je veux que l'on éduque au respect, au dialogue et à la prévention de la violence
. Je veux que l'on ait recours à la sanction chaque fois que cela est nécessaire, car la
sanction a aussi un aspect éducatif. Je veux qu'on renforce la coopération avec la justice,
la police et la gendarmerie. Pourquoi trouverait-on aberrant qu'un policier référent soit
présent un peu plus souvent ?tienne une permanence s'il le faut- dans un collège ou un
lycée, si le besoin s'en fait sentir et si le chef d'établissement le souhaite ?
Par ailleurs, j'ai rappelé aux professeurs qu'ils ne doivent pas hésiter à porter plainte
lorsqu'ils font l'objet de menaces. Je suis en train de revoir la circulaire
interministérielle de 1998 sur la prévention de la violence en milieu scolaire, et regarder
de près ce que font nos grands voisins européens.
Enfin, le respect dû aux enseignants et à tous les personnels travaillant dans les
établissements scolaires doit faire partie du comportement attendu des élèves au titre du
socle. C'est pourquoi je vous annonce que je vais mettre en place la note de vie scolaire à
la prochaine rentrée.
Un mot sur Etampes : les inspecteurs généraux n'ont pas terminé leur rapport, parce qu'ils
n'ont pas encore pu rencontrer Mme Montet-Toutain, qu'ils devraient voir demain. J'ai pour
ma part longuement parlé à Mme Montet-Toutain. Je l'ai assurée de ma solidarité dans son
épreuve physique et morale. J'ai prévu de la recevoir dans les jours prochains pour voir
comment nous pouvons l'aider à poursuivre sa carrière.
Après l'école, le collège et le lycée, nous passons à l'enseignement supérieur.
2. Accès à l'enseignement supérieur
Là aussi, le principe d'égalité des chances guide notre action avec François Goulard :
L'objectif général est clair : permettre aux lycéens des quartiers difficiles d'accéder à
l'enseignement supérieur, et de le faire avec de réelles chances de succès.
La première condition pour que les jeunes accèdent au supérieur, c'est d'abord qu'ils
puissent accéder au lycée dans de bonnes conditions. Pour cela, nous avons décidé de
multiplier par trois le nombre des bénéficiaires de bourses au mérite qui permettent aux
élèves de troisième de poursuivre leur scolarité au lycée avec succès. Elles apportent un
complément à des élèves déjà boursiers. Il y en a moins de 30 000 aujourd'hui : ils seront
100 000 à la rentrée 2006.
Ensuite, il faut que les lycéens soient à même de s'orienter en connaissance de cause ;
qu'ils se repèrent dans les filières de l'enseignement supérieur et qu'ils en connaissent
les débouchés professionnels. C'est le but du schéma d'orientation et d'insertion
professionnelle, que nous vous présenterons avant le printemps et que nous mettront en place
à la rentrée 2006.
Concrètement, il s'agira d'un vaste système d'information disponible sur internet, qui
permettra aux lycéens d'éviter les mauvaises orientations, les fausses routes et les échecs.
C'est absolument capital pour l'orientation professionnelle des lycéens qui ne disposent pas
des connaissances, des réseaux qui font que certains autres savent immédiatement où sont les
« bons filons » !
C'est également très important pour l'efficacité de notre système universitaire.
Enfin, les lycéens motivés qui en ont besoin doivent pouvoir être aidés en amont, pour
préparer leur entrée dans l'enseignement supérieur : à cette fin, 100 000 étudiants de
l'université et des grandes écoles seront invités, sur la base du volontariat, à accompagner
et préparer 100 000 lycéens à l'enseignement supérieur.
Cette mesure s'inspire d'une certaine manière de ce que l'ESSEC avait mis en place, en
partant du principe que l'équité républicaine, ce n'est pas d'abaisser les barrières pour
établir une égalité purement apparente ! Non l'équité républicaine, c'est de donner plus à
ceux qui ont moins -plus d'aide en particulier- pour leur permettre de franchir la barrière
comme les autres.
J'ajoute que nous allons développer aussi dans le supérieur la formule de l'apprentissage et
de la formation en alternance, qui a fait ses preuves dans de nombreuses écoles. J'en ai
parlé ce matin même au Conseil des ministres.
J'en viens maintenant au Pacte pour la recherche.
3. Pacte pour la recherche
Outre la création de 3000 postes de chercheurs et la programmation d'investissement sans
précédent jusqu'à 2010, cette loi crée les conditions d'une montée en puissance de notre
recherche sur la scène internationale !
Vous connaissez les nouveaux instruments qu'elle met en place : les PRES et les CAMPUS, je
n'y reviens pas. Leur but est clair : donner à notre recherche la visibilité qui lui manque,
et lui faire atteindre la masse critique pour créer de véritables ruptures dans des domaines
d'avenir.
Eh bien, l'année 2006 portera déjà les premiers fruits de cette démarche. Car, d' ores et
déjà, ces deux outils suscitent l'enthousiasme : des projets très sérieux de synergie des
forces sont en cours de finalisation dans toutes les grandes villes universitaires de notre
pays : à Lyon, à Montpellier, Bordeaux, Strasbourg ou Grenoble. En région parisienne aussi,
les projets fourmillent.
Partout, c'est le même engouement pour définir un projet scientifique cohérent et définir la
meilleure organisation, le meilleur outil pour le mettre en oeuvre.
Les effets de ces rapprochements ne se feront pas attendre.
Mais François GOULARD va sans doute vous en dire plus !
Vous l'aurez compris : nous avons d'ores et déjà la certitude que l'année qui commence sera,
comme l'a souhaité le Premier Ministre, une année utile ! Utile à la Nation, utile à tous
les élèves et à tous les étudiants, utile à tous les personnels de l'éducation nationale,
utile à nos chercheurs, -pour que notre système éducatif et notre recherche donnent à nos
concitoyens des raisons d'être fiers de la France ! Je vous remercie.
(Source http://www.education.gouv.fr, le 12 janvier 2006)
Je tiens d'abord à vous souhaiter, avec François GOULARD, une excellente année 2006 ;
j'espère qu'elle vous apportera le bonheur personnel et l'épanouissement professionnel.
Ce n'est un secret pour personne : nous sortons d'une année difficile.
Notre pays a connu dans les derniers mois des événements douloureux ; le système éducatif
n'a pas été épargné.
Tous ici nous sommes conscients que, face à ces difficultés très graves, l'Ecole est une
solution.
La réponse qu'elle doit apporter, c'est d'offrir à tous un enseignement exigeant, efficace,
diversifié pour assurer l'égalité des chances !
Mais, en 2005, la France a aussi connu, le Président de la République l'a souligné, de
grands succès dans le domaine industriel ! Avec l'A380 d'Airbus, avec Ariane 5, avec le
système de navigation par satellite Galileo, avec Iter pour l'énergie du futur, notre pays
s'est porté à la pointe de l'innovation mondiale. Or, ces succès témoignent de la vitalité
de notre enseignement supérieur et de notre recherche, puisqu'ils en sont les fruits !
La prospérité et la croissance trouvent donc, elles aussi, leur ressort dans le système
éducatif, et particulièrement dans nos universités, nos grandes écoles, nos organismes de
recherche.
C'est pourquoi, avec François GOULARD, nous mettons tant d'ardeur à porter le projet de loi
de programme pour la recherche, adopté par le Sénat, et qui sera prochainement examiné par
l'Assemblée Nationale. Nous le faisons parce que nous savons qu'il crée les conditions d'un
nouveau souffle pour la recherche française !
Ces considérations sur l'année passée dessinent la voie à suivre pour l'avenir :
Tout faire pour l'égalité des chances
Tout faire pour dynamiser notre recherche et notre enseignement supérieur
Mais avant de vous dire comment nous allons décliner ces idées en 2006, je voudrais vous
dire un mot sur la méthode.
Au fond, quand un ministre de l'Education arrive rue de Grenelle, il entend deux types de
recommandations pour le système éducatif :
D'un côté, on lui conseille de tout réformer, de tout revoir, de tout remettre à plat, bref,
d'organiser enfin le « grand soir » de l'Education nationale ! Refrain connu, mais quel sens
y a-t-il à vouloir tout changer de la maternelle à l'université ? C'est une illusion ! Les
réformes structurelles mettent du temps à s'appliquer, il ne faut pas les multiplier ! Le
plus souvent, on en réclame une avant même que la précédente soit vraiment entrée en oeuvre
! Par ailleurs, certains semblent oublier qu'on ne manie pas des enfants, des hommes et des
femmes comme un jeu de construction !
De l'autre, on lui conseille de ne toucher à rien, mais on lui réclame des « moyens »,
toujours des « moyens » ! Refrain également bien connu, dans un système dont le budget est
en constante augmentation depuis trente ans ! Je rappelle qu'aujourd'hui, le budget de
l'enseignement scolaire est supérieur au produit de l'impôt sur le revenu !
J'essaie d'inventer une nouvelle manière de faire.
Je pars du principe qu'il faut prouver le mouvement en marchant, c'est-à-dire prouver la
possibilité de progresser en choisissant des dossiers délimités, bien précis, stratégiques,
et en y concentrant toute son énergie.
Pas des dossiers « périphériques », mais des dossiers qui ont un sens et une importance
effective pour tout le monde.
Je pense par exemple à la méthode de la lecture, à la découverte des métiers proposés aux
élèves de 3 e , au remplacement des absences de courte durée, à l'accueil des handicapés, à
la mise en place de l' « apprentissage junior », ou bien à la montée en puissance du tutorat
des lycéens par les étudiants?
Autant de mesures et d'orientations nouvelles, sur des sujets essentiels, qui se mettent
réellement et progressivement en place dans un climat que je veux dépassionner.
En tout état de cause, notre action se placera en 2006 sous le même mot d'ordre qu'en 2005
-l'égalité des chances- qui est devenu l'impératif de la politique du gouvernement tout
entier !
Je voudrais donc, brièvement vous décrire quelques uns des chantiers de l'année :
Sur tous ces chantiers, je veux avancer en concertation étroite avec tous nos partenaires :
les parents, les enseignants, les chercheurs, les enseignants chercheurs, les lycéens, les
étudiants, et tous leurs représentants.
Pour les mener à bien, nous disposons d'un outil efficace : notre administration centrale,
qui marchera désormais selon l'esprit de la LOLF. C'est en effet l'ensemble des structures
du ministère qui seront refondues en 2006 pour s'harmoniser avec la présentation du budget
en mission et programme .
Cela donnera une meilleure lisibilité à notre politique, une gestion plus efficace et une
identification plus claire des responsabilités dans le pilotage.
J'en reviens donc aux principaux chantiers.
Ils s'inscrivent dans trois grands domaines :
- les apprentissages fondamentaux dans le primaire et le secondaire ;
- l'accès à l'enseignement supérieur ;
- la mise en place de la loi recherche.
1. Les apprentissages fondamentaux :
L'égalité des chances à l'école, c'est d'abord la maîtrise de la lecture !
J'ai écrit la semaine dernière une circulaire sur la lecture. Je vais maintenant
l'appliquer.
Dès hier, j'ai demandé aux recteurs, réunis avec les inspecteurs d'académie, de veiller à ce
que la formation donnée, dès à présent, dans les IUFM soit conforme à la circulaire.
Je leur ai aussi demandé de veiller de très près à ce que les inspecteurs encouragent les
instituteurs et professeurs d'école à utiliser des méthodes à départ syllabique ou
phono-synthétique.
En outre, et pour repérer plus tôt les élèves en difficultés, je vous rappelle que nous
allons avancer d'un an l'évaluation des connaissances des élèves, qui aura désormais lieu
dès le début du CE1.
Une fois posée et assurée cette base, nous devons construire le socle commun des
connaissances et des compétences.
Le socle commun, c'est le deuxième grand dossier de l'année : le Haut Conseil de l'Education
me rendra son avis sur le sujet avant le printemps.
Il s'agit là du coeur même de la loi d'orientation pour l'Ecole, et d'un grand moment dans
l'histoire de notre système éducatif ; car pour la première fois depuis la loi Jules Ferry
de 1882, nous allons définir clairement le bagage que doit connaître un élève à la fin de la
scolarité obligatoire !
La définition du socle du XXIe siècle ne comprend pas que des connaissances. Elle s'étend
aussi aux compétences attendues des élèves : leurs capacités à s'exprimer et à utiliser les
outils de notre temps, des comportements respectueux des valeurs et des règles.
Cette définition permettra ensuite à l'ensemble de la communauté nationale « d'y voir clair
» et de savoir concrètement ce que l'on doit apprendre impérativement à l'école et au
collège. J'insiste sur ce point, car depuis trop longtemps, nos compatriotes, en particulier
les parents, ont le sentiment de ne plus vraiment comprendre ce que l'on apprend à l'école.
J'en viens au troisième sujet majeur : la définition du cahier des charges de la formation
des maîtres.
Cette définition est réclamée depuis longtemps, par les premiers intéressés : les jeunes
professeurs. De l'aveu unanime, en effet, elle n'est pas suffisamment en rapport avec la
pratique réelle du métier. La formation devra répondre à des questions à la fois simples et
essentielles :
Comment parvient-on à transmettre du savoir et des compétences ? Comment parvient-on aussi à
exercer l'autorité dans la classe ? Comment explique-t-on la mission de l'école aux parents
? Ces questions sont immenses et elles ne sont aujourd'hui pas assez bien traitées.
Dans ce cadre, nous devrons aussi préparer les futurs professeurs de collèges à être
bivalents. C'est d'abord un plus pour les élèves, pour les enseignants, pour l'Education.
Le quatrième sujet, c'est la refonte de l'éducation prioritaire :
La liste des collèges « ambition réussite » sera prochainement publiée. Ils constitueront le
« niveau 1 » de l'Education prioritaire. L'effort que nous faisons est sans précédent :
? 1 000 enseignants expérimentés supplémentaires y seront affectés dès la rentrée 2006 .
? 3 000 assistants pédagogiques seront recrutés pour assurer de l'aide aux devoirs et faire
du soutien scolaire.
? 300 infirmières renforceront la prévention et l'écoute des jeunes.
J'ai bien l'intention de créer dans ces collèges une dynamique positive, en donnant vraiment
plus à ceux qui ont vraiment besoin.
Enfin, l'égalité des chances à l'école, cela suppose aussi que la sérénité puisse régner
dans tous les établissements, et qu'aucun d'entre eux ne se transforme en coupe gorge !
Pour cela, je veux que l'on éduque au respect, au dialogue et à la prévention de la violence
. Je veux que l'on ait recours à la sanction chaque fois que cela est nécessaire, car la
sanction a aussi un aspect éducatif. Je veux qu'on renforce la coopération avec la justice,
la police et la gendarmerie. Pourquoi trouverait-on aberrant qu'un policier référent soit
présent un peu plus souvent ?tienne une permanence s'il le faut- dans un collège ou un
lycée, si le besoin s'en fait sentir et si le chef d'établissement le souhaite ?
Par ailleurs, j'ai rappelé aux professeurs qu'ils ne doivent pas hésiter à porter plainte
lorsqu'ils font l'objet de menaces. Je suis en train de revoir la circulaire
interministérielle de 1998 sur la prévention de la violence en milieu scolaire, et regarder
de près ce que font nos grands voisins européens.
Enfin, le respect dû aux enseignants et à tous les personnels travaillant dans les
établissements scolaires doit faire partie du comportement attendu des élèves au titre du
socle. C'est pourquoi je vous annonce que je vais mettre en place la note de vie scolaire à
la prochaine rentrée.
Un mot sur Etampes : les inspecteurs généraux n'ont pas terminé leur rapport, parce qu'ils
n'ont pas encore pu rencontrer Mme Montet-Toutain, qu'ils devraient voir demain. J'ai pour
ma part longuement parlé à Mme Montet-Toutain. Je l'ai assurée de ma solidarité dans son
épreuve physique et morale. J'ai prévu de la recevoir dans les jours prochains pour voir
comment nous pouvons l'aider à poursuivre sa carrière.
Après l'école, le collège et le lycée, nous passons à l'enseignement supérieur.
2. Accès à l'enseignement supérieur
Là aussi, le principe d'égalité des chances guide notre action avec François Goulard :
L'objectif général est clair : permettre aux lycéens des quartiers difficiles d'accéder à
l'enseignement supérieur, et de le faire avec de réelles chances de succès.
La première condition pour que les jeunes accèdent au supérieur, c'est d'abord qu'ils
puissent accéder au lycée dans de bonnes conditions. Pour cela, nous avons décidé de
multiplier par trois le nombre des bénéficiaires de bourses au mérite qui permettent aux
élèves de troisième de poursuivre leur scolarité au lycée avec succès. Elles apportent un
complément à des élèves déjà boursiers. Il y en a moins de 30 000 aujourd'hui : ils seront
100 000 à la rentrée 2006.
Ensuite, il faut que les lycéens soient à même de s'orienter en connaissance de cause ;
qu'ils se repèrent dans les filières de l'enseignement supérieur et qu'ils en connaissent
les débouchés professionnels. C'est le but du schéma d'orientation et d'insertion
professionnelle, que nous vous présenterons avant le printemps et que nous mettront en place
à la rentrée 2006.
Concrètement, il s'agira d'un vaste système d'information disponible sur internet, qui
permettra aux lycéens d'éviter les mauvaises orientations, les fausses routes et les échecs.
C'est absolument capital pour l'orientation professionnelle des lycéens qui ne disposent pas
des connaissances, des réseaux qui font que certains autres savent immédiatement où sont les
« bons filons » !
C'est également très important pour l'efficacité de notre système universitaire.
Enfin, les lycéens motivés qui en ont besoin doivent pouvoir être aidés en amont, pour
préparer leur entrée dans l'enseignement supérieur : à cette fin, 100 000 étudiants de
l'université et des grandes écoles seront invités, sur la base du volontariat, à accompagner
et préparer 100 000 lycéens à l'enseignement supérieur.
Cette mesure s'inspire d'une certaine manière de ce que l'ESSEC avait mis en place, en
partant du principe que l'équité républicaine, ce n'est pas d'abaisser les barrières pour
établir une égalité purement apparente ! Non l'équité républicaine, c'est de donner plus à
ceux qui ont moins -plus d'aide en particulier- pour leur permettre de franchir la barrière
comme les autres.
J'ajoute que nous allons développer aussi dans le supérieur la formule de l'apprentissage et
de la formation en alternance, qui a fait ses preuves dans de nombreuses écoles. J'en ai
parlé ce matin même au Conseil des ministres.
J'en viens maintenant au Pacte pour la recherche.
3. Pacte pour la recherche
Outre la création de 3000 postes de chercheurs et la programmation d'investissement sans
précédent jusqu'à 2010, cette loi crée les conditions d'une montée en puissance de notre
recherche sur la scène internationale !
Vous connaissez les nouveaux instruments qu'elle met en place : les PRES et les CAMPUS, je
n'y reviens pas. Leur but est clair : donner à notre recherche la visibilité qui lui manque,
et lui faire atteindre la masse critique pour créer de véritables ruptures dans des domaines
d'avenir.
Eh bien, l'année 2006 portera déjà les premiers fruits de cette démarche. Car, d' ores et
déjà, ces deux outils suscitent l'enthousiasme : des projets très sérieux de synergie des
forces sont en cours de finalisation dans toutes les grandes villes universitaires de notre
pays : à Lyon, à Montpellier, Bordeaux, Strasbourg ou Grenoble. En région parisienne aussi,
les projets fourmillent.
Partout, c'est le même engouement pour définir un projet scientifique cohérent et définir la
meilleure organisation, le meilleur outil pour le mettre en oeuvre.
Les effets de ces rapprochements ne se feront pas attendre.
Mais François GOULARD va sans doute vous en dire plus !
Vous l'aurez compris : nous avons d'ores et déjà la certitude que l'année qui commence sera,
comme l'a souhaité le Premier Ministre, une année utile ! Utile à la Nation, utile à tous
les élèves et à tous les étudiants, utile à tous les personnels de l'éducation nationale,
utile à nos chercheurs, -pour que notre système éducatif et notre recherche donnent à nos
concitoyens des raisons d'être fiers de la France ! Je vous remercie.
(Source http://www.education.gouv.fr, le 12 janvier 2006)