Message de M. Philippe Douste-Blazy, ministre des affaires étrangères, sur le soutien et la mobilisation de la France pour la libération d'Ingrid Betancourt et des otages en Colombie, Paris le 20 février 2006.

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Circonstance : Soirée de soutien à Ingrid Betancourt le 20 février 2006 au Bataclan : message de Ph. Douste-Blazy lu par Astrid Betancourt à Paris le 20

Texte intégral

Merci à tous ceux qui ont pris l'initiative de cette soirée. Elle manifeste notre solidarité avec Ingrid Betancourt, avec sa famille et avec tous les otages de Colombie.
L'événement que vous organisez, ce soir, ouvre une semaine chargée d'émotion. Emotion en France, émotion en Colombie, émotion dans les nombreux pays où la situation d'Ingrid Betancourt, de son amie Clara Rojas et des autres otages suscite l'indignation et la mobilisation de tous.
Vous savez que les autorités françaises, au plus haut niveau, ont réagi dès l'enlèvement de notre compatriote, le 23 février 2002, et n'ont pas cessé, depuis lors, de poursuivre leurs efforts.
Je constate que notre mobilisation s'amplifie avec le temps. Elle témoigne de la détermination des Français et de l'opinion internationale qui s'est exprimée en nommant Ingrid Betancourt citoyenne d'honneur de plus de 1500 villes dans le monde. Il faut que des comités de solidarité, des artistes, des responsables politiques, des autorités morales - comme l'Eglise colombienne dont je salue l'engagement en faveur d'un accord humanitaire - tous les gens de bonne volonté, fassent entendre haut et fort qu'ils refusent ce qui est inacceptable : la pratique des enlèvements et des prises d'otages, en Colombie comme partout ailleurs.
Quant à moi, j'ai donné une priorité absolue à l'objectif de ramener Ingrid Betancourt parmi nous. J'y travaille sans relâche, comme à la libération des autres otages. Les FARC détiennent Ingrid Betancourt et Clara Rojas depuis quatre ans et d'autres otages depuis plus de huit ans. L'un d'eux vient de décéder, après 7 ans d'une cruelle captivité. Il faut mettre un terme à de telles pratiques réprouvées par l'ensemble de la communauté internationale.
Je ne ménagerai aucun effort pour convaincre les FARC de s'asseoir à une table de négociation, en répondant ainsi à l'attente de toute la Colombie et de tous ceux qui aiment ce pays. C'est dans cet esprit que j'ai fait des propositions, avec les Espagnols et les Suisses, pour identifier une localité où le gouvernement colombien et les FARC pourraient entamer des négociations en vue d'un accord humanitaire. Le président Uribe, que je suis allé rencontrer tout spécialement à Bogota, le 26 janvier dernier, m'a personnellement confirmé son accord sur cette proposition. Les FARC, qui se disent attachées à la conclusion d'un accord humanitaire, ont, avec cette proposition concrète, l'occasion d'opter pour une attitude constructive.
Dans ce combat pour la liberté et pour la dignité, le gouvernement français a besoin de vous. Votre engagement, qui est aussi le mien, montre aux ravisseurs la réprobation et la détermination de la communauté internationale.
Au commencement de cette semaine si douloureuse, assurons la famille d'Ingrid Betancourt et ses proches de notre profonde solidarité. Au gouvernement et au peuple colombien, et - tout spécialement aux familles d'otages que j'ai reçues lors de ma visite à Bogota - adressons un message : Celui de l'effort, de l'audace, de la paix. Et disons leur ensemble : Comptez sur nous, comptez sur la France.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 22 février 2006