Texte intégral
Mesdames et Messieurs, je pense que la plupart dentre vous ont déjà entendu M. Pierre Moscovici vous faire le compte rendu de la partie « Agenda 2000 » des discussions et vous rappeler les propositions françaises à ce sujet. Donc, je ny reviens pas.
Le déjeuner de travail a porté essentiellement sur le Kossovo, et rapidement après sur deux ou trois autres sujets ; nous avons, par exemple, entendu M. Brittan. Mais en fait lessentiel du débat, à part les dix minutes de la fin, ont porté sur le Kossovo.
Ce que je peux vous dire à ce stade, cest que, dans laffaire du Kossovo, les quinze pays de lUnion européenne sont convaincus et déterminés à exercer toutes les pressions qui dépendent deux sur les parties en présence, les responsables yougoslaves et dautre part les responsables des Albanais du Kossovo. Il faut quils acceptent enfin de négocier pour aboutir à un statut dautonomie substantielle dont nous avons dessiné les grandes lignes. Nous sommes tous daccord sur ce point. Nous pensons tous que le temps presse et que toutes les pressions possibles doivent être rassemblées dans ce but, dans des délais courts. Il faut absolument débloquer cette situation et sortir de limpasse dans laquelle nous sommes, puisque cela ne peut que générer de nouveaux drames.
Cest lélément principal que je retire de ce déjeuner, cette cohérence, cette convergence.
Avez-vous des questions ?
Q - Sur la réunion du Groupe de contact, peut-on parler dopposition entre les Européens et les Américains ?
R : Il y a une concertation en cours au sein du Groupe de contact, des six pays, à propos de cette réunion dont le principe est quasiment acquis. La discussion porte sur la date de cette réunion et sur lobjet de la réunion. Pour nous, cest clair, la réunion ministérielle du Groupe de contact venant après la réunion très utile qui sest tenue à Londres vendredi dernier au niveau des directeurs politiques, peut donner toute la force nécessaire et toute, jallais dire, la dramatisation. Mais malheureusement il nest pas besoin de dramatiser pour que les choses soient dramatiques. Cet appel, jallais dire à cette injonction, pour que la négociation sengage et que laccord se fasse sur la solution proposée, reste soutenue par les membres du Groupe de contact, comme par les quinze membres de lUnion. Cette concertation na pas complètement abouti car nous travaillons sur le message, lobjectif et la complémentarité des rôles entre ce qui doit être fait par le Groupe de contact, en ce qui concerne les aspects politiques et les avertissements qui doivent être confirmés par lOTAN.
Q - Est-ce que cette politique des Quinze aboutit à désigner un agresseur ? Maintenant, daprès une dépêche de presse, il y a un veto de lItalie, de la Grèce et de la France à de nouvelles sanctions. Pourquoi ?
R - Je ne sais pas de quoi vous parlez, il ny aucun veto. Ce qui serait écrit dans cette dépêche est faux. Il ny aucun veto daucun pays. Il y a eu un échange de vues autour de la table à propos de la politique à suivre dans les jours prochains et le résultat est quil y a convergence totale sur la politique à suivre.
Quant aux politiques de sanctions, elles ont été abordées à plusieurs reprises et des sanctions ont été décidées à plusieurs reprises depuis le mois de mars dernier, dans plusieurs réunions du Groupe de contact. LUnion européenne, en ce qui la concerne, les a adoptées sur plusieurs plans. Je nai pas le temps den faire la liste ici, mais elles ont toujours été adoptées à chaque étape. Aujourdhui, il y a cohérence et convergence des Quinze sur la politique à suivre. Nous sommes en train de préparer des actions, des initiatives diplomatiques que lon peut peut-être appeler de la dernière chance. Lurgence, cest la priorité au rassemblement des moyens de pression sur tous ceux, quels quils soient, qui sopposent à ces négociations, qui sopposent à la recherche de cette solution dont nous avons dessiné les grandes lignes. Je dis bien les grandes lignes parce quil est normal quil y ait une négociation qui précise les choses.
Q - Y a-t-il des pressions de lUnion européenne sur les Palestiniens à propos de la date du 4 mai ? Avez-vous parlé de lIraq ?
R - Excusez-moi, jai très peu de temps aujourdhui. Sur votre première question, on nen a pas parlé du tout aujourdhui. Je suis prêt à répondre à cette question un autre jour, à un autre endroit. Sur lIraq, on a adopté par consensus un texte commun qui exprime la position des Quinze. Jai rappelé le sens et la logique des idées françaises qui ont été mises en avant et communiquées au Conseil de sécurité à partir desquelles des discussions fort intéressantes se sont ouvertes. Les autres questions nont pas été abordées mais je vous répondrai volontiers un autre jour.
Q - Quentendez-vous par grandes lignes dune solution ? Que prévoit le plan Hill pour le Kossovo ?
R - Il y a une partie qui est publique, il y a eu beaucoup dindications qui ont été données au fil des semaines, au fil des mois, sur ce que nous appelons par une formule résumée « autonomie substantielle ». Ce qui montre bien que cest une vraie autonomie, quelle va en tout cas au-delà de lautonomie qui avait existé dans le passé et que malheureusement le président Milosevic avait supprimée. Mais il y a eu des versions successives, en particulier, il y a eu ce travail de navette qui a été fait avec beaucoup de persévérance par M. Hill à Belgrade et à Pristina. Aujourdhui on ne peut pas le présenter comme si cétait le texte dun accord. Cest une série de grandes lignes, de grands principes qui ont été confirmés à chaque réunion du Groupe de contact. Autour de cela, il y a des variantes, des discussions, des options. Nous le présenterons quand nous en serons à ce qui est notre objectif, cest-à-dire la négociation que nous voulons obtenir par tous les moyens.
Q - Faut-il envoyer un ultimatum aux Serbes ? Comment les forcer à participer à la négociation ?
R - Il faut employer tous les moyens pour la faire commencer. Nous en sommes à travailler à un rassemblement des moyens de pression, des moyens dincitation, des moyens de conviction pour que de part et dautre on comprenne que cest la solution raisonnable pour sortir de cette spirale. Je confirme à cette occasion quaucun gouvernement daucun pays na changé de position là-dessus, quil sagisse des pays du Groupe de contact, des Quinze de lEurope, quil sagisse des pays voisins, de lex-Yougoslavie, aucun pays na changé danalyse sur le type de solution politique quil faut apporter à ce drame. Nous devons prendre en compte tous les éléments du drame immédiat et toutes les conséquences possibles de telle ou telle solution que nous préconiserions.
Q - Vous parlez de pressions exercées notamment sur lUCK...
R - Pas « notamment sur lUCK ». Je parle toujours de pressions sur les deux parties.
Q - Mais quelles pressions sur lUCK ?
R - Elles sont à létude, à létude réellement.
Q - Vous faites la même réponse pour les Serbes ?
R - Cest la même réponse globale par rapport à toux ceux qui refuseraient de répondre à cette invitation plus que jamais pressante à ouvrir les négociations que nous attendons maintenant depuis des semaines et des semaines, pour ne pas dire plus. Cela vaut donc pour tout le monde.
Q - Est-ce que Milosevic comprend autre chose que la force ? Est-ce que lon peut lui faire confiance ? Est-ce que cela a encore un sens de rechercher un statut dautonomie substantielle pour le Kossovo ?
R - La réponse est quil ny a pas un seul gouvernement, ni au sein du Conseil de sécurité, ni au sein du Groupe de contact, ni au sein de lEurope, ni aucun autre que je connaisse qui ait changé de position et qui ait pensé pouvoir soutenir un autre type de solution, compte tenu du fait - je le répète - quil faut tenir compte de tous les éléments humains et politiques de cette tragédie actuelle, de ce drame dont il faut sortir. Mais il faut tenir compte - et cest le rôle des gouvernements - de toutes les conséquences des solutions préconisées pour la région et pour lensemble de lEurope . Aujourdhui donc, la solution soutenue et recherchée reste celle dune autonomie substantielle, dune autonomie vraie. A bientôt.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr)
Le déjeuner de travail a porté essentiellement sur le Kossovo, et rapidement après sur deux ou trois autres sujets ; nous avons, par exemple, entendu M. Brittan. Mais en fait lessentiel du débat, à part les dix minutes de la fin, ont porté sur le Kossovo.
Ce que je peux vous dire à ce stade, cest que, dans laffaire du Kossovo, les quinze pays de lUnion européenne sont convaincus et déterminés à exercer toutes les pressions qui dépendent deux sur les parties en présence, les responsables yougoslaves et dautre part les responsables des Albanais du Kossovo. Il faut quils acceptent enfin de négocier pour aboutir à un statut dautonomie substantielle dont nous avons dessiné les grandes lignes. Nous sommes tous daccord sur ce point. Nous pensons tous que le temps presse et que toutes les pressions possibles doivent être rassemblées dans ce but, dans des délais courts. Il faut absolument débloquer cette situation et sortir de limpasse dans laquelle nous sommes, puisque cela ne peut que générer de nouveaux drames.
Cest lélément principal que je retire de ce déjeuner, cette cohérence, cette convergence.
Avez-vous des questions ?
Q - Sur la réunion du Groupe de contact, peut-on parler dopposition entre les Européens et les Américains ?
R : Il y a une concertation en cours au sein du Groupe de contact, des six pays, à propos de cette réunion dont le principe est quasiment acquis. La discussion porte sur la date de cette réunion et sur lobjet de la réunion. Pour nous, cest clair, la réunion ministérielle du Groupe de contact venant après la réunion très utile qui sest tenue à Londres vendredi dernier au niveau des directeurs politiques, peut donner toute la force nécessaire et toute, jallais dire, la dramatisation. Mais malheureusement il nest pas besoin de dramatiser pour que les choses soient dramatiques. Cet appel, jallais dire à cette injonction, pour que la négociation sengage et que laccord se fasse sur la solution proposée, reste soutenue par les membres du Groupe de contact, comme par les quinze membres de lUnion. Cette concertation na pas complètement abouti car nous travaillons sur le message, lobjectif et la complémentarité des rôles entre ce qui doit être fait par le Groupe de contact, en ce qui concerne les aspects politiques et les avertissements qui doivent être confirmés par lOTAN.
Q - Est-ce que cette politique des Quinze aboutit à désigner un agresseur ? Maintenant, daprès une dépêche de presse, il y a un veto de lItalie, de la Grèce et de la France à de nouvelles sanctions. Pourquoi ?
R - Je ne sais pas de quoi vous parlez, il ny aucun veto. Ce qui serait écrit dans cette dépêche est faux. Il ny aucun veto daucun pays. Il y a eu un échange de vues autour de la table à propos de la politique à suivre dans les jours prochains et le résultat est quil y a convergence totale sur la politique à suivre.
Quant aux politiques de sanctions, elles ont été abordées à plusieurs reprises et des sanctions ont été décidées à plusieurs reprises depuis le mois de mars dernier, dans plusieurs réunions du Groupe de contact. LUnion européenne, en ce qui la concerne, les a adoptées sur plusieurs plans. Je nai pas le temps den faire la liste ici, mais elles ont toujours été adoptées à chaque étape. Aujourdhui, il y a cohérence et convergence des Quinze sur la politique à suivre. Nous sommes en train de préparer des actions, des initiatives diplomatiques que lon peut peut-être appeler de la dernière chance. Lurgence, cest la priorité au rassemblement des moyens de pression sur tous ceux, quels quils soient, qui sopposent à ces négociations, qui sopposent à la recherche de cette solution dont nous avons dessiné les grandes lignes. Je dis bien les grandes lignes parce quil est normal quil y ait une négociation qui précise les choses.
Q - Y a-t-il des pressions de lUnion européenne sur les Palestiniens à propos de la date du 4 mai ? Avez-vous parlé de lIraq ?
R - Excusez-moi, jai très peu de temps aujourdhui. Sur votre première question, on nen a pas parlé du tout aujourdhui. Je suis prêt à répondre à cette question un autre jour, à un autre endroit. Sur lIraq, on a adopté par consensus un texte commun qui exprime la position des Quinze. Jai rappelé le sens et la logique des idées françaises qui ont été mises en avant et communiquées au Conseil de sécurité à partir desquelles des discussions fort intéressantes se sont ouvertes. Les autres questions nont pas été abordées mais je vous répondrai volontiers un autre jour.
Q - Quentendez-vous par grandes lignes dune solution ? Que prévoit le plan Hill pour le Kossovo ?
R - Il y a une partie qui est publique, il y a eu beaucoup dindications qui ont été données au fil des semaines, au fil des mois, sur ce que nous appelons par une formule résumée « autonomie substantielle ». Ce qui montre bien que cest une vraie autonomie, quelle va en tout cas au-delà de lautonomie qui avait existé dans le passé et que malheureusement le président Milosevic avait supprimée. Mais il y a eu des versions successives, en particulier, il y a eu ce travail de navette qui a été fait avec beaucoup de persévérance par M. Hill à Belgrade et à Pristina. Aujourdhui on ne peut pas le présenter comme si cétait le texte dun accord. Cest une série de grandes lignes, de grands principes qui ont été confirmés à chaque réunion du Groupe de contact. Autour de cela, il y a des variantes, des discussions, des options. Nous le présenterons quand nous en serons à ce qui est notre objectif, cest-à-dire la négociation que nous voulons obtenir par tous les moyens.
Q - Faut-il envoyer un ultimatum aux Serbes ? Comment les forcer à participer à la négociation ?
R - Il faut employer tous les moyens pour la faire commencer. Nous en sommes à travailler à un rassemblement des moyens de pression, des moyens dincitation, des moyens de conviction pour que de part et dautre on comprenne que cest la solution raisonnable pour sortir de cette spirale. Je confirme à cette occasion quaucun gouvernement daucun pays na changé de position là-dessus, quil sagisse des pays du Groupe de contact, des Quinze de lEurope, quil sagisse des pays voisins, de lex-Yougoslavie, aucun pays na changé danalyse sur le type de solution politique quil faut apporter à ce drame. Nous devons prendre en compte tous les éléments du drame immédiat et toutes les conséquences possibles de telle ou telle solution que nous préconiserions.
Q - Vous parlez de pressions exercées notamment sur lUCK...
R - Pas « notamment sur lUCK ». Je parle toujours de pressions sur les deux parties.
Q - Mais quelles pressions sur lUCK ?
R - Elles sont à létude, à létude réellement.
Q - Vous faites la même réponse pour les Serbes ?
R - Cest la même réponse globale par rapport à toux ceux qui refuseraient de répondre à cette invitation plus que jamais pressante à ouvrir les négociations que nous attendons maintenant depuis des semaines et des semaines, pour ne pas dire plus. Cela vaut donc pour tout le monde.
Q - Est-ce que Milosevic comprend autre chose que la force ? Est-ce que lon peut lui faire confiance ? Est-ce que cela a encore un sens de rechercher un statut dautonomie substantielle pour le Kossovo ?
R - La réponse est quil ny a pas un seul gouvernement, ni au sein du Conseil de sécurité, ni au sein du Groupe de contact, ni au sein de lEurope, ni aucun autre que je connaisse qui ait changé de position et qui ait pensé pouvoir soutenir un autre type de solution, compte tenu du fait - je le répète - quil faut tenir compte de tous les éléments humains et politiques de cette tragédie actuelle, de ce drame dont il faut sortir. Mais il faut tenir compte - et cest le rôle des gouvernements - de toutes les conséquences des solutions préconisées pour la région et pour lensemble de lEurope . Aujourdhui donc, la solution soutenue et recherchée reste celle dune autonomie substantielle, dune autonomie vraie. A bientôt.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr)