Déclaration de M. Jean-Marie Le Pen, président du Front national, sur la stratégie et les lignes du programme de son parti pour 2006, Paris le 3 janvier 2006.

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Circonstance : Présentation des voeux à Paris, le 3 janvier 2006

Texte intégral

Mesdames et messieurs,
En préambule de cette conférence de presse, je tiens à vous remercier, comme d'ailleurs l'ensemble des militants, des cadres et des chefs de file régionaux du Front National ici présents, d'avoir répondu à l'invitation que je vous ai lancée, au nom de notre formation et en mon nom propre, afin de vous présenter mes v?ux pour l'année qui vient et, à travers vous, à l'ensemble du peuple français.
Que 2006 vous donne tout ce à quoi vous aspirez, et avant tout la santé, pour vous et les vôtres. Nous le savons tous, au regard de notre condition de mortels, il n'est pas de bien plus précieux que celui-là.
A l'instar d'une pratique commune dans la démocratie américaine, quoique intervenant à un autre moment de l'année, les v?ux des hommes politiques français sont un peu l'équivalent du discours du Président des Etats-Unis sur « l'état de l'Union ».
Faire « l'état de l'union », c'est se livrer à une analyse la plus factuelle et objective possible de la situation, c'est faire le bilan de l'action des pouvoirs publics, et dresser les perspectives qui se présentent au pays.
Force est de constater que notre situation n'est guère enviable, si l'on considère que le courage politique et l'honnêteté intellectuelle sont des valeurs nécessaires et même indispensables à toute société qui veut vivre.
En 2005, la France a de nouveau subi les inéluctables conséquences économiques et sociales de la croissance molle, handicap réservé, semble-t-il, à la zone euro.
Avec 1,6 % de croissance, notre pays est dans la moyenne médiocre de celle-ci, qui une fois de plus, est le trou noir d'une croissance mondiale pourtant très soutenue. Notre pays, fait, encore une fois, moins bien que les Etats-Unis (3,6 %), moins bien que le Japon (2,4 %) et moins bien que la moyenne de l'OCDE (2,7 %), sans même parler de la croissance du Maghreb, de la Chine ou de l'Asie du Sud-Est. Il n'y a que le gouvernement pour dire que notre situation n'est pas si mauvaise, puisqu'en Allemagne, l'activité n'a augmenté que de 1,1 %. C'est l'attitude du papa irresponsable, qui dit à son fils « bon, c'est vrai, tu es avant dernier de la classe, mais, rassure-toi, tu es nettement devant le dernier ».
Il lui serait difficile d'évoquer l'effondrement des chiffres du commerce extérieur Français : en déséquilibre de plus de 30 milliards d'euros en 2005, il montre bien que la France, ouverte à tous les vents de la mondialisation, ne produit plus assez, ni plus assez bien. Notre pays importe désormais massivement des biens d'équipements, des biens intermédiaires, des biens de consommation. Nous n'exportons plus assez pour compenser, et c'est bien la preuve de la terrible fragilité de l'économie française.

Il serait tout aussi difficile d'évoquer la nouvelle dégradation des finances publiques occasionnée par notre piètre résultat en terme de croissance.
Pour la 4ème année consécutive, le déficit budgétaire a dépassé la barre des 3 % du PIB en 2005, atteignant 3,6 %, ( 35 milliards d'euros ) alors que Sarkozy jurait ses grands dieux il y a un an qu'il ne dépasserait pas 3 %. Mais le pire, c'est que la Cour des Comptes a estimé que le budget voté portait atteinte « à la sincérité budgétaire et financière », ce qui laisse entendre que le déficit est plus important encore qu'on ne le dit.
Comment pourrait-il en être autrement, lorsqu'on sait que le seul coût de l'immigration et de l'intégration est évalué à 36 milliards d'euros par an, soit 236 milliards de Francs par an par les spécialistes de l'Institut de Géopolitique des Populations.
236 milliards de Francs par an, c'est 80 % du déficit public, 3,5 fois le déficit de la Sécu, 2 fois le budget de la Recherche et de l'Enseignement Supérieur, 87 % du Budget et la Défense?.
J'observe d'ailleurs que depuis le début de l'immigration de masse en France, au début des années 80, aucun budget de l'Etat n'a été en équilibre.
Suivant la même trajectoire désastreuse, le déficit des comptes sociaux (assurance-retraite, assurance- maladie et assurance chômage) ne cesse quant à lui de se creuser d'année en année : après le trou de 9,8 milliards en 2003, celui de 15,9 milliards d'euros en 2004, il a atteint 11,4 milliards d'euros en 2005, soit 75 milliards de Francs.
Dès lors, il a fallu à nouveau avoir recours à l'emprunt pour payer les dépenses des collectivités publiques : à l'intérieur des 25 pays de l'Union Européenne, la France partage avec l'Allemagne, la Grèce et le Portugal le triste privilège d'avoir accru sa dette en 2005, tandis qu'elle diminuait dans les 19 autres Etats membres.
Les simples intérêts de la dette représentent 45 milliards d'euros chaque année, soit 20 % du budget, 85% de l'impôt sur le revenu, 110 % de l'impôt sur les sociétés. De surcroît, l'Etat s'endette aujourd'hui pour payer ses dépenses courantes (fonctionnement et politique conjoncturelle) et non pour investir. La puissance publique est en déficit avant même de payer les intérêts de sa dette (déficit primaire). Selon la Cour des comptes, il s'agit d'une situation « rarissime en Europe ».
Contrairement à ce qu'affirme le Gouvernement, contrairement à ce qu'affirme monsieur Pèbereau, la dette de la France dépasse les 2500 milliards d'euros selon les normes comptables internationales, « puisqu'au 1100 milliards de la dette officielle, il faut rajouter les 900 milliards d'euros d'engagement pour les retraites des fonctionnaires, les 360 milliards de dette des entreprises du secteur public ( à capital majoritairement détenu par l'Etat), et 150 milliards réfugiés dans des comptes divers (dette sociale, infrastructures, structures de « défaisance » intégrant par exemple l'ardoise du Crédit lyonnais...)».
La dette n'atteint donc pas 66 % mais 145 % du PIB !
La France s'endette de 1500 euros par seconde !
Chaque français, nouveaux nés compris, est endetté de 17.600 euros auprès de différents investisseurs, au titre de la dette publique.
Cette ardoise, il faudra bien la payer un jour. Et qui paiera, sinon le contribuable ? Qui paiera, sinon les Français de demain ?
Alors, il faudra bien lever de nouveaux impôts, à côté desquels la nouvelle hausse des prélèvements de 2 milliards d'euros en 2005 n'est que l'ail à côté du gigot !
Ainsi, d'impôts nouveaux en hausse des prix ? la hausse du pétrole a coûté à elle seule 200 euros par ménage en 2005 !- le pouvoir d'achat des français s'est encore érodé.
Le Gouvernement se félicite de la petite hausse de la consommation des ménages.
Mais il ne dit pas que cette bonne tenue des achats des ménages est financée non pas par une hausse du pouvoir d'achat, mais par une contribution des bas de laine. Le taux d'épargne, en baisse depuis deux ans, est ainsi revenu à un niveau relativement bas de 15,5 % des revenus disponibles.
Nos gouvernements ne disent pas non plus qu'en 2005, les Français se sont endettés pour consommer. Avec la hausse du prix des transports - 4 273 euros par foyer et par an, rien que pour la voiture - combinée au coût du logement - 8 440 euros ? nos compatriotes ont eu davantage recours aux crédits à la consommation. Leur encours devrait atteindre 121 milliards d'euros cette année, en progression de 5 % par rapport à 2004.
Tout cela témoigne d'un appauvrissement net de la société, que confirme, hélas, les vrais chiffres du chômage.
Qu'on en juge. En janvier 2005, le chômage passait la barre des 10 % et en décembre, le Gouvernement annonçait fièrement qu'il était redescendu à 9,6 %, soit 2,3 millions de chômeurs officiels.
C'est là une performance moins bonne que la moyenne de la zone euro (8,7 %), moins bonne que la moyenne de l'OCDE (6,5 %), bien moins bonne que les Etats-Unis (5,1 %) ou le Japon (4,4 %).
Et le Gouvernement ne dit pas que cette légère baisse est essentiellement le fruit de manipulations statistiques (radiations administratives) et de la hausse des emplois publics ou financés sur fonds publics, c'est-à-dire avec l'argent du contribuable.
La meilleure preuve en est que le nombre de Rmistes a cru de 100.000 personnes en 2005, pour atteindre plus de 1,2 millions de personnes, tandis que le taux de chômage officiel baissait.
Vous le voyez bien, mesdames et messieurs, la prospérité économique et l'équilibre social de la France sont gravement menacés. Et cela, ce n'est que la vérité des chiffres, qui reflètent les échecs répétés de la politique économique et sociale des gouvernements successifs depuis 30 ans.
Et s'il n'y avait que cela !
L'année 2005 a apporté son lot de nouvelles preuves des navrantes conséquences de la politique d'immigration suivie depuis 1975.
En mars, une partie des étudiants qui manifestaient contre le projet de loi sur l'école se sont faits tabassés et rackettés par des bandes de jeunes immigrés, à un point tel que même le vertueux journal Le Monde se faisait l'écho de la haine anti-blanche des casseurs.
En mai, des incidents sanglants éclataient à Perpignan entre les communautés gitanes et maghrébines, fruit vénéneux de la « société multiculturelle » dont les tenants de l'immigration de masse nous ont rebattus les oreilles depuis si longtemps.
En novembre enfin, pendant 3 semaines, 30.000 émeutiers lancent un défi à la France dans toutes les banlieues du pays, brûlant 10.000 voitures, incendiant bâtiments publics et privés pour un coût supérieur à 200 millions d'euros !
La France, stupéfaite, a alors pris conscience de l'échec de la politique d'immigration et d'intégration.
Les Français de souche, bien sûr. Mais aussi les immigrés, qui bien qu'amalgamés aux voyous, ont vu tout ce qu'ils avaient à perdre dans cette affaire.
Il faut dire que ces émeutes sont intervenues après les dramatiques incendies d'immeubles vétustes qui, en avril à Paris Opéra, puis en août dans le XIIIème et le IIIème arrondissement, avaient frappé des familles d'immigrants africains, montrant bien que ceux-ci devenaient les victimes d'une société qui ne peut plus les accueillir, les loger et les nourrir.
Voilà, mesdames et messieurs, les tristes vérités de cette année 2005.
La lepénisation des esprits
Durement rappelés à l'ordre par les faits, les politiciens reprennent désormais des pans entiers de notre discours, qu'ils vitupéraient et vouaient aux gémonies il y a encore quelques mois.
On ne compte plus les personnalités qui se sont illustrées au cours de la crise de novembre dernier en reprenant sans vergogne les analyses et les propositions du Front National. Citons-en quelques-unes :
1) D'abord, sur les causes de la crise
- Le 8 novembre, devant l'Assemblée nationale, le premier ministre Villepin a déclaré qu'un "certain nombre de déséquilibres sociaux viennent de la persistance d'un flux insuffisamment maîtrisé d'immigration clandestine".
- Blandine Kriegel (présidente du Haut Conseil à l'intégration) a écrit le 25 novembre dans Le Figaro: « Nous avons mis du temps à comprendre que, nous avions affaire, non à une immigration de travail, mais à une immigration de peuplement. »
- Gérard Larcher (ministre délégué à l'emploi) et Bernard Accoyer (président du groupe UMP à l'assemblée nationale) ont déclaré le 16 novembre que, je cite « la polygamie constitue l'une des sources des émeutes par la déstructuration qu'elle provoque ».
Citons aussi quelques éditorialistes :
Claude IMBERT : LE POINT
« Car enfin, le déferlement, depuis 30 ans, d'une immigration incontrôlée, si étrangère à nos croyances, à nos m?urs et à nos lois, avait d'avance, compromis le lent travail de biologie sociale qui requiert une intégration heureuse et d'ailleurs nécessaire ».
Frantz-Olivier GISBERT : LE POINT
« La pensée unique est partout, sur les ondes et dans beaucoup de journaux. Elle s'échine à enterrer les réalités qui dérangent.
Depuis 25 ans, elles gisent donc sous un monceau de tabous et de non-dits avec la complicité d'une classe politique qui, sur la question des banlieues comme sur tant d'autres, ment effrontément ».
MARIANNE
« C'est toujours le petit peuple, les ouvriers, les employés, les non-diplômés plutôt proches de l'UMP et du PC qui affichent cette proximité avec les positions frontistes : 20 % ».
Denis JEAMBAR : l'EXPRESS
« Nous savions. Et nous avons laissé faire. Nous savions tous, sans exception. Nous savions que nous fabriquions, depuis 30 ans au moins, une bombe nucléaire sociale. Faillite de notre politique d'immigration, faillite de l'urbanisme, faillite de notre système scolaire, faillite économique et pour finir cette guerre civile qui s'installe dans les cités et les banlieues ».
2) Ensuite, sur les solutions à apporter
a) Mise en place de l'état d'urgence :
- Demandé par Marine Le Pen par un communiqué le 4 novembre
- Mise en place de l'état d'urgence par le gouvernement le 8 novembre
b) L'apprentissage à 14 ans :
- le 8 novembre, devant l'Assemblée nationale, le premier ministre Villepin décide de l'abaissement de l'âge de l'apprentissage à 14 ans au lieu de 16 ans :
- Le Front national réclamait cette mesure depuis la parution de son ouvrage « Droite et démocratie économique », à la fin des années 70. Depuis 30 ans, le Front National dénonce les effets néfastes du « collège unique » et réclame un accès plus rapide à l'enseignement professionnel.
c) Le renvoi dans leur pays des étrangers condamnés
- Le ministre de l'intérieur Nicolas Sarkozy a affirmé le 9 novembre qu'il voulait expulser les étrangers condamnés dans le cadre des violences urbaines, revenant ainsi sur l'abolition de la « double peine » qu'il avait lui-même mis en en ?uvre.
C'est bien l'un des seuls sujets sur lequel nous sommes d'accord. A dire vrai, la lepénisation des esprits semble avoir gagné tous les hommes politiques sauf lui. En effet, sur toutes les questions d'immigration qu'il aborde, ses propositions sont laxistes, et pour tout dire, plutôt copiées sur celle d'SOS-racisme.
En effet, contrairement à une récente affiche d'Act-up représentant Nicolas Sarkozy couplé à un slogan appelant à voter Le Pen, au-delà des déclarations tonitruantes ("nettoyer les cités au Kärcher"), son bilan est celui d'une mise en oeuvre systématique des revendications les plus emblématiques de l'extrême-gauche immigrationniste.
- Institutionnalisation de « l'Islam de France »
- Financement par l'État de la construction des mosquées et de la formation des imams...
La position du FN : la loi de 1905 doit être appliquée aussi strictement aujourd'hui qu'elle le fut hier.
Mais aussi :
- Appel à de nouveaux quotas d'immigrés
Nicolas Sarkozy s'est, à plusieurs reprises, déclaré favorable à une relance de la politique d'immigration. Opposé à "l'immigration zéro", il fait la promotion de ce qu'il appelle "l'immigration choisie". Cette politique implique l'aveu déshonorant que la France devient incapable de former ses propres élites. Elle pénalise, d'autre part, les pays qui ont tant besoin de garder un encadrement de valeur. Il convient, au contraire des idées de Chirac, de refuser de garder chez nous les étrangers que nous avons formés et les remettre à la disposition de leur pays.
Le discours officiel n'est pas neuf : il s'agit de faire croire qu'en augmentant les quotas d'immigration légale, on réduira l'immigration illégale et les flux de "clandestins".
II s'agit bien sûr d'un mirage : ces nouveaux quotas ne se substitueront pas à l'immigration subie actuelle, et notamment à l'immigration clandestine, mais elle s'y additionnera, en même temps qu'elle créera un nouvel appel d'air.
La position du FN: A de très rares exceptions près, l'immigration de travail doit être totalement suspendue. L'immigration d'assistance doit être intégralement arrêtée.
Sans oublier :
- La promotion du droit de vote des étrangers
La veille même du début des émeutes qui ont enflammé les banlieues, Nicolas Sarkozy s'y est déclaré, dans un entretien au quotidien Le Monde, favorable "à titre personnel".
De la sorte, il viole les principes républicains les plus élémentaires et reprend à son compte un projet lancé voici vingt ans par François Mitterrand et qui n'était plus défendu depuis lors que par la nébuleuse des groupuscules extrémistes de gauche.
La position du FN : le FN s'oppose au droit de vote des étrangers à toutes les élections politiques, sociales et économiques.
Et, en point d'orgue, n'oublions pas le dernier hochet du Ministre:
- le développement de la "discrimination positive"
Il a annoncé qu'à compter de 2006 les préfectures et les services déconcentrés de l'État seront invités à proposer des stages aux élèves des collèges de ZEP. Parmi les formations proposées : des cycles préparatoires à l'École nationale supérieure de la Police !
La position du FN : le FN s'oppose à la préférence étrangère. Il défend la préférence nationale, et l'égalité devant la loi de tous les nationaux français.
La fronde gagne d'ailleurs les rangs de l'UMP, comme en témoigne le communiqué vengeur signé par Nicolas Dupont-Aignan, député UMP de l'Essonne : "Les déclarations de Nicolas Sarkozy au Monde, se disant favorable au droit de vote des étrangers en situation régulière aux élections municipales, sont attristantes et choquantes. Il est attristant de voir le Président de l'UMP donner dans la démagogie de gauche ».
A la vérité, Sarkozy court deux lièvres à la fois, pour séduire tout le monde en même temps. Au sujet de sa position sur le droit de vote des immigrés, il a ainsi déclaré "J'ai deux jambes, une droite et une gauche".
C'est vrai, à condition de ne pas mettre les deux pieds dans le même sabot.
Que dire enfin de sa décision saugrenue de confier à un fantassin israélien la révision de l'histoire coloniale de la France?
Au reste, il ne suffit pas de proposer des solutions d'opportunité. Ce ne sont que cautères sur une jambe de bois, si l'on ne procède pas à une critique franche, loyale, mais qui exige aujourd'hui un courage exceptionnel de la part de ceux qui ont été depuis tant d'années les complices de la décadence.
Il faut s'attaquer non aux conséquences mais aux causes. On ne résoudra jamais le problème des banlieues francophobes sans régler celui de l'immigration et de la nationalité ; celui de la croissance sans faire une réforme fiscale, sans protéger notre marché intérieur et sans remettre en cause les politiques démagogiques de la Ville et des 35 heures ; celui du chômage, sans revoir la politique d'assistance généralisée, sans enseigner à l'école le Français, l'amour de la France et du travail, instrument de promotion humaine et de liberté civique.
On ne fera rien de tout cela, tant qu'on s'accrochera au radeau démantelé de l'Union Européenne. Pour gouverner, il faut être souverain à l'intérieur et à l'extérieur.
Telles sont quelques lignes de notre programme.
L'accident de santé du Président de la République a fini d'ouvrir, un an avant la campagne électorale présidentielle, une compétition déjà largement entamée par le ministre de l'Intérieur qui y consacre l'essentiel de son activité.
Pour autant, et bien qu'ayant adopté pour la désignation de ses candidats à la Mairie de Paris une procédure qui implique la confidentialité de ce scrutin, le gouvernement et la majorité n'ont rien fait pour rendre plus conforme à la Constitution et aux principes, le scrutin bâtard de la présidentielle, dans l'espoir, sans doute, d'arriver ainsi à empêcher, comme aux régionales de PACA, le candidat du Front National de se présenter.
Ne pouvant être direct, il suffirait pourtant pour que ce scrutin soit secret comme l'exige la Constitution, qu'au lieu d'être publique, la liste des élus, parrains des candidats, soit confiée à une commission de neuf hauts magistrats qui en assureraient le contrôle et la confidentialité.
Mais la tentation du croche pied sera probablement trop forte et la conviction démocratique trop faible
Dans cette perspective, les candidats multiplient les déclarations d'intention.
Au PS, profondément déchiré par le référendum constitutionnel, disqualifié par les 35 heures et la retraite à 60 ans, imposées au mépris de la situation démographique, économique et financière, co-responsable de la déferlante migratoire et de ses excès prévisibles sur l'insécurité ; au PS, donc, on manque d'idées mais pas de candidats. Tous les éléphants du troupeau sont là, Hollande, Fabius, Strauss-Kahn, Lang, Delanoë, Kouchner, Royal se poussant de la trompe dans cet univers impitoyablement machiste et même le vieux mâle dominant pourtant retiré sur ses terres depuis son échec, Jospin, ultime pensée et dernier espoir.
A l'extrême-gauche, une fois, envolés les espoirs d'une candidature unique façon Bové, toutes les nuances auront leur poulain ou leur pouliche : Mesdames Buffet et Laguiller, le facteur Besancenot grossi sous la besace, un vert plus ou moins anonyme : Mamère ou un autre, un radical de gauche, Gluckstein pourquoi pas ? ou Niconof.
Dans la majorité, alors qu'on croyait que Sarko coracolait seul en tête, Villepin est remonté à sa hauteur, Bayrou sera candidat, peut-être même Borloo, sans compter Madame Boutin, le jeune Dupont-Aignan et l'ailier vendéen chargé de faire le plastron en copiant servilement, voire même en caricaturant les positions du Front National.
Le Président, lui, qui n'a pas encore annoncé qu'il dételait, mesure amèrement la distance qui sépare le Capitole de la Roche Tarpéienne
Si l'on en croit, Monsieur Périneau de Cevipop, il ne reste que 3 forces politiques en France : la gauche, la droite et le Front National.
C'est évidemment entre elles que se jouera l'élection présidentielle avec en arbitre : la situation économique, sociale, politique, probablement catastrophique.
L'échec du gouvernement en matière de sécurité devient de plus en plus évident, même aux gens les plus myopes. Malgré un déploiement des forces policières considérables, on en est à se féliciter qu'il n'y ait eu que 450 voitures brûlées dans la nuit de la Saint-Sylvestre, cent de plus que l'an dernier !!!!
L'attitude complaisante des médias français, durement critiquée par leurs confrères étrangers, ne réussira pas à masquer des réalités de plus en plus évidentes au peuple, malgré la censure.
C'est un fait que, depuis plusieurs mois, mais aussi pendant que les banlieues brûlaient, les représentants du Front National n'ont pas été invités à s'exprimer alors qu'ils n'ont pas, scandaleusement, de représentation parlementaire et qu'ils représentent, pourtant, des millions de citoyens, ainsi bâillonnés et aveuglés.
Le Nouvel Observateur a vendu la mèche et révélé qu'un soviet des dirigeants des Télés 1-2-3-4-5-6 s'est réuni et a décidé de moduler l'information à sa guise et surtout de tenir le Front National à l'écart, bien sur, parce qu'il avait, lui, prévu et prédit tout ce qui se passait.
Monsieur Dassier a dit « On ne pouvait tout de même pas mettre l'extrême droite au premier plan de la politique française ».
Cette déclaration effarante m'a rappelé la réponse de le Floch-Pringent au procès du scandale Elf.
Q : Vous versiez des sommes importantes aux partis politiques
R : OUI
Q : Au Front National aussi
R : Ah non, nous étions tenus par l'Ethique !!!!!
Alors, puisque nous sommes au temps gracieux des v?ux, puis-je exprimer le souhait qu'au bout de 50 ans d'expérience personnelle et pour le Front National au bout de 30 ans d'enracinement dans la vie politique française, avec 15% des voix, nous soyons traités de façon démocratique dans un pays qui est la risée du monde à cause des rodomontades moralistes de ses dirigeants.
Que nous puissions, nous aussi, à défaut de liberté et de fraternité compter sur l'égalité, terme récurent de nos politiciens. Il n'est que temps de modifier la loi électorale et de faire sauter tous les murs, barrages, redoutes et pièges dressés pour empêcher le peuple français de s'informer et d'exprimer son opinion qui pourtant est la vraie loi de la République.
Les politiciens ont encouragé les jeunes des banlieues à s'inscrire sur les listes électorales. Ils seront peut-être, une fois de plus, surpris du résultat.
Mais on ne peut à la fois dénoncer les communautarismes et mettre la politique de la France, à la merci d'un scrutin qui serait, à la fois majoritaire et communautaire et qui ferait donc à chaque élection telle ou telle communauté, arbitre de son destin national.
Alors me direz-vous, que peut-on souhaiter à nos compatriotes pour 2006, sinon d'essayer de préserver leur environnement immédiat, leur famille et leurs enfants.
Que peut-on leur dire sinon de tenir bon, parce que l'heure du renouveau approche ?
Comment les réconforter, sinon en les appelant à l'unité et au rassemblement dans la crise qui nous frappe ?
Je forme des v?ux pour que ces propos touchent, au plus profond de leur c?ur, chacun de nos compatriotes, afin de préparer ensemble, un avenir meilleur pour la France et pour eux-mêmes.
Je vous remercie.
Source http://www.frontnational.com, le 4 janvier 2006