Texte intégral
Monsieur le président,
Mesdames et messieurs les députés,
Monsieur le président,
Monsieur Ayrault,
La peur n'est pas une politique, l'illusion n'est pas une politique, le passé n'est pas une politique.
Que proposez-vous aux Français, monsieur le président Ayrault ? Vous leur proposez l'idéologie là où ils ont besoin de lucidité et pragmatisme. Vous leur proposez des demi mesures là où ils réclament des vraies solutions et des résultats.
Que voulez-vous faire croire aux Français, monsieur le président Ayrault ? Que la France peut encore attendre quand tous ses partenaires se sont engagés depuis longtemps dans des réformes courageuses du marché du travail ? Que la France peut ignorer la réalité d'une Europe qui bouge, ignorer la réalité d'un monde qui change ? Que la France pourra rester elle-même sans faire un effort de modernisation pour plus d'égalité, pour plus d'ambition, pour plus de justice ?
Que reprochez-vous au vrai, monsieur Ayrault, au Gouvernement ? Le dialogue ? Mais où sont vos propositions que nous pourrions discuter ? La rapidité ? Mais croyez-vous vraiment que les Français veulent attendre ? La précarité ? Mais ouvrez donc les yeux, monsieur Ayrault. La précarité, c'est la réalité quotidienne depuis vingt ans, pour beaucoup de jeunes dans notre pays.
Alors, monsieur le président Ayrault, mesurons bien l'enjeu d'aujourd'hui : oui ou non voulons-nous donner à chaque jeune la possibilité d'entrer rapidement sur le marché du travail ? Oui ou non, voulons-nous préserver l'équilibre entre liberté et protection, qui fait la force de notre pays ? Je vous attends, monsieur Ayrault, j'écouterai avec attention vos propositions d'amélioration du parcours d'embauche des jeunes. Mais je refuse l'immobilisme. Je suis ouvert à tout ce qui fait progresser notre modèle et notre pays.
Source http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 10 mars 2006