Texte intégral
O. de Lagarde - Vous êtes par voiture HF depuis Montreuil où vous êtes retenu par une réunion du bureau confédéral. Vous l'avez entendu, il y a deux minutes, un syndicaliste de Sud-PTT est toujours dans le coma, ce matin. Est-ce que cet événement est de nature à changer le conflit, le mouvement ?
R - C'est une situation qui est préoccupante. Nous avons appris cette information hier par la voix d'A. Coupet, qui est la porte-parole de Solidaires, organisation à laquelle ce militant syndical appartient. Il est évident que pour nous comme pour toutes les organisations, cela a été exprimé hier soir, nous souhaitons que lumière soit faite sur ce qui s'est passé.
Q - Revenons maintenant à ce qui s'est passé hier. Vous avez décidé que, le 28 mars serait une journée d'action avec arrêt de travail, grève et manifestations. Pourquoi ne pas avoir retenu le principe d'une grève générale ?
[Problèmes de liaison avec B. Thibault...]
R - Oui, on a un petit problème de liaison apparemment.
Q - Je reviens sur ma question. Vous avez donc décidé que le 28 mars serait journée d'action avec arrêt de travail, grève et manifestations. Ce n'est pas une grève générale ?
R - Ne jouons pas sur les mots. Une journée d'action interprofessionnelle, avec arrêt de travail, grève et manifestations, elle sera générale si nous convainquons d'ici là les salariés, comme je l'espère, d'avoir recours à ces formes d'action dans l'ensemble des professions.
Q - Je ne veux pas jouer sur les mots, mais tout de même, les mots ont une symbolique. Il y avait cet ultimatum lancé par un certain nombre de centrales, menaçant de grève générale. Résultat, ce n'est pas tout à fait ça quand même ? Qui s'est opposé à la grève générale ?
R - Mais attendez, je ne vois pas pourquoi il serait utile d'alimenter un débat philosophique sur "grève général", ou "généralisée", ou "grève interprofessionnelle" ! Le coeur du sujet, c'est de savoir si le Gouvernement va ou pas retirer le CPE, c'est quand même ça le centre de l'affaire qui nous mobilise depuis le 16 janvier, date à laquelle le Premier ministre a annoncé sa mesure unilatérale. Et depuis, il y a un mouvement qui ne cesse de progresser.
Q - Permettez-moi de revenir quand même sur cette question : c'est la CFDT qui voulait pas de l'utilisation du terme "grève générale" ?
R - Mais je ne vois pas bien où la polémique trouve sa source dans votre interrogation. La formule que toutes les organisations ont retenue, je la cite, c'est d'appeler l'ensemble des salariés, le 28 mars, à "une journée nationale d'action interprofessionnelle, avec arrêt de travail, grève et manifestations", dans l'ensemble des professions, qu'elles soient du public ou du privé, pour avoir aussi des manifestations ressemblant, de nouveau, des jeunes, des moins jeunes, voire des retraités. C'est une manifestation intergénérationnelle sur la précarité.
Q - Il n'y a aucun problème, aucune fissure dans le front syndical ?
R - Sinon, vous l'auriez constaté dès hier soir, et ça n'a pas été le cas. Tout le monde demande le retrait du CPE, comme nous l'avons fait depuis plusieurs semaines maintenant, avec, à chaque fois, des formes d'action qui réunissent l'ensemble des syndicats de salariés, l'ensemble des organisations lycéennes, et l'ensemble des organisations d'étudiants. Donc, je pense que c'est plutôt le Gouvernement qui est en position de faiblesse, que ceux qui contestent cette mesure qui est le CPE.
Q - Vous l'avez entendu, D. de Villepin, serait peut-être prêt à des concessions sur le CPE. Vous, vous êtes prêt à entendre à l'entendre ?
R - Moi, je serais prêt à ce que le Premier ministre fasse des concessions, c'est évident. Nous lui demandons depuis le début du processus. Alors, il n'y a qu'à...
Q - Vous lui demandez de retirer le texte ?
R - Oui, parce qu'il y a 48 heures encore, on nous expliquait qu'un texte de loi, voté ne pouvait pas être rejeté par la rue ou un autre procédé... Je voudrais simplement rappeler qu'il y a quelques semaines encore, le président de la République lui-même, a mis au placard un texte qui était adopté par le Parlement, s'agissant de notre vision de l'histoire, s'agissant de la période de colonisation. Donc, on voit bien que lorsqu'il y a la volonté politique, même un texte adopté à l'Assemblée nationale peut avoir un avenir très variable. Et puis aujourd'hui, j'entends que, peut-être, des dispositions, qui sont critiquées par la rue - mais sans doute que la mobilisation de samedi y est pour quelque chose - après tout, s'agissant de la période d'essai, s'agissant du motif de licenciement, tout ça pourrait être révisable. Cela veut dire qu'une loi adoptée est donc révisable. C'est donc qu'un texte, même adopté, peut être retiré si la pression est suffisamment large.Source : Premier ministre, Service d'information du Gouvernement, le 22 mars 2006
R - C'est une situation qui est préoccupante. Nous avons appris cette information hier par la voix d'A. Coupet, qui est la porte-parole de Solidaires, organisation à laquelle ce militant syndical appartient. Il est évident que pour nous comme pour toutes les organisations, cela a été exprimé hier soir, nous souhaitons que lumière soit faite sur ce qui s'est passé.
Q - Revenons maintenant à ce qui s'est passé hier. Vous avez décidé que, le 28 mars serait une journée d'action avec arrêt de travail, grève et manifestations. Pourquoi ne pas avoir retenu le principe d'une grève générale ?
[Problèmes de liaison avec B. Thibault...]
R - Oui, on a un petit problème de liaison apparemment.
Q - Je reviens sur ma question. Vous avez donc décidé que le 28 mars serait journée d'action avec arrêt de travail, grève et manifestations. Ce n'est pas une grève générale ?
R - Ne jouons pas sur les mots. Une journée d'action interprofessionnelle, avec arrêt de travail, grève et manifestations, elle sera générale si nous convainquons d'ici là les salariés, comme je l'espère, d'avoir recours à ces formes d'action dans l'ensemble des professions.
Q - Je ne veux pas jouer sur les mots, mais tout de même, les mots ont une symbolique. Il y avait cet ultimatum lancé par un certain nombre de centrales, menaçant de grève générale. Résultat, ce n'est pas tout à fait ça quand même ? Qui s'est opposé à la grève générale ?
R - Mais attendez, je ne vois pas pourquoi il serait utile d'alimenter un débat philosophique sur "grève général", ou "généralisée", ou "grève interprofessionnelle" ! Le coeur du sujet, c'est de savoir si le Gouvernement va ou pas retirer le CPE, c'est quand même ça le centre de l'affaire qui nous mobilise depuis le 16 janvier, date à laquelle le Premier ministre a annoncé sa mesure unilatérale. Et depuis, il y a un mouvement qui ne cesse de progresser.
Q - Permettez-moi de revenir quand même sur cette question : c'est la CFDT qui voulait pas de l'utilisation du terme "grève générale" ?
R - Mais je ne vois pas bien où la polémique trouve sa source dans votre interrogation. La formule que toutes les organisations ont retenue, je la cite, c'est d'appeler l'ensemble des salariés, le 28 mars, à "une journée nationale d'action interprofessionnelle, avec arrêt de travail, grève et manifestations", dans l'ensemble des professions, qu'elles soient du public ou du privé, pour avoir aussi des manifestations ressemblant, de nouveau, des jeunes, des moins jeunes, voire des retraités. C'est une manifestation intergénérationnelle sur la précarité.
Q - Il n'y a aucun problème, aucune fissure dans le front syndical ?
R - Sinon, vous l'auriez constaté dès hier soir, et ça n'a pas été le cas. Tout le monde demande le retrait du CPE, comme nous l'avons fait depuis plusieurs semaines maintenant, avec, à chaque fois, des formes d'action qui réunissent l'ensemble des syndicats de salariés, l'ensemble des organisations lycéennes, et l'ensemble des organisations d'étudiants. Donc, je pense que c'est plutôt le Gouvernement qui est en position de faiblesse, que ceux qui contestent cette mesure qui est le CPE.
Q - Vous l'avez entendu, D. de Villepin, serait peut-être prêt à des concessions sur le CPE. Vous, vous êtes prêt à entendre à l'entendre ?
R - Moi, je serais prêt à ce que le Premier ministre fasse des concessions, c'est évident. Nous lui demandons depuis le début du processus. Alors, il n'y a qu'à...
Q - Vous lui demandez de retirer le texte ?
R - Oui, parce qu'il y a 48 heures encore, on nous expliquait qu'un texte de loi, voté ne pouvait pas être rejeté par la rue ou un autre procédé... Je voudrais simplement rappeler qu'il y a quelques semaines encore, le président de la République lui-même, a mis au placard un texte qui était adopté par le Parlement, s'agissant de notre vision de l'histoire, s'agissant de la période de colonisation. Donc, on voit bien que lorsqu'il y a la volonté politique, même un texte adopté à l'Assemblée nationale peut avoir un avenir très variable. Et puis aujourd'hui, j'entends que, peut-être, des dispositions, qui sont critiquées par la rue - mais sans doute que la mobilisation de samedi y est pour quelque chose - après tout, s'agissant de la période d'essai, s'agissant du motif de licenciement, tout ça pourrait être révisable. Cela veut dire qu'une loi adoptée est donc révisable. C'est donc qu'un texte, même adopté, peut être retiré si la pression est suffisamment large.Source : Premier ministre, Service d'information du Gouvernement, le 22 mars 2006