Texte intégral
Q- Nous allons évidemment revenir sur ce qu'il convient toujours d'appeler la "crise du CPE". Et nous évoquerons aussi cet ouvrage, qui tombe à pic, "Promis, j'arrête la langue de bois". Cela tombe bien que vous veniez nous parler de ce livre aujourd'hui, parce que ne peut-on pas dire que la langue de bois est à son comble, avec une loi qui est promulguée mais vidée de sa substance, et un ministre du Travail qui fait savoir, dimanche soir, qu'il a envoyé 220 lettres aux chefs d'entreprise et aux présidents de fédération de France et de Navarre, pour qu'ils n'appliquent surtout pas la loi qui a été promulguée le matin même ? N'est-on pas dans une espèce d'absurdité républicaine totale ?
R- Non, je vais vous expliquer les choses là-dessus, pour que vous ayez bien tout à l'esprit. Dans cette loi, qui s'appelle "égalité des chances", ce n'est pas que le CPE. Dans cette loi, il y a des mesures sur les zones franches dans les quartiers difficiles, et Dieu sait si cela permet de créer des emplois. Il y a des mesures de lutte contre la discrimination à l'embauche, des mesures sur l'apprentissage... Tous ces points sont désormais applicables, parce que la loi a été promulguée. En revanche, c'est vrai que sur le point qui concerne le CPE, et les deux points qui ont constitué un certain nombre de difficultés que l'on vit depuis plusieurs semaines, cela donne lieu à des aménagements. C'est effectivement tout ce qui concerne d'une part la durée de la période d'essai, qui serait réduite à un an, et d'autre part, l'explication en cas de licenciement. Ces deux points-là sont renvoyés à des aménagements, à travers la proposition de loi. Mais il y a deux points différents. Je crois qu'il est important de comprendre que cette loi a été promulguée par le Président, parce que tous les premiers éléments que je viens d'évoquer en faveur des quartiers difficiles, sont désormais applicables.
Q- Puisque vous ne voulez toujours pas parler de langue de bois... Si cela vous paraît être de la langue de bois, je peux recommencer ! Non, cela me semble convaincant ! Mais franchement, le CPE n'a-t-il pas été non suspendu pour ne pas vexer D. de Villepin ?
R- Encore une fois, l'idée sur le CPE est de prolonger ce qui a été voté par D. de Villepin depuis maintenant pratiquement trois semaines, qui est de dire que sur les difficultés que vous soulevez, cela provoque effectivement des inquiétudes, des interrogations, de ceux qui manifestent comme de ceux qui ne manifestent pas...
Q- Ca, c'est de la langue de bois !
R- Attendez, ce n'est pas de la langue de bois. La vérité, c'est quoi ? C'est que sur ces sujets, D. de Villepin, sur votre antenne et sur une antenne concurrente, a dit à plusieurs reprises : "Je suis prêt à travailler avec tout le monde, la main est tendue"...
Q- Il a dit aussi : ni dénaturation, ni retrait, ni rien. Or, franchement, la loi sur le CPE est dénaturée, ce n'est pas la loi qu'il voulait...
R- Je vous propose de vivre la suite des événements ensemble. Le problème, aujourd'hui, est de faire une étape après l'autre. Aujourd'hui, la discussion est renvoyée à une proposition de loi avec les parlementaires, à l'initiative des présidents de groupe. Si vous le voulez bien, on reviendra à la fin de l'histoire, pour voir ce qu'il en est et là, vous me dire si vous avez raison ou tort. Mais aujourd'hui, on n'est pas dans la boule de cristal. Aujourd'hui, on est à essayer de trouver une solution pour baisser le chômage des jeunes.
Q- Puisque, promis, vous arrêtez la langue de bois, combien de fois D. de Villepin a-t-il menacé de démissionner si la loi n'était pas promulguée ?
R- Alors là, honnêtement, je n'en ai strictement aucune idée. Et à ma connaissance, non, je ne crois pas...
Q- B. Accoyer dit que la nouvelle loi ne sera pas préparée avant le mois de mai. Est-ce vrai ou faux ?
R- Il faut le temps de travailler, il faut le temps de discuter avec les uns et les autres, et je crois qu'il faudra surtout le faire sans tabou, parce qu'en même temps, il faudra regarder ce qui se passe dans les autres pays. Par exemple, voir pourquoi certains autres pays ont utilisé des formules que nous n'avons pas utilisées en France et que leur chômage des jeunes en particulier a baissé. Je pense que de la même manière, il faut avoir une discussion de fond à propos de cette question simple : on parle beaucoup des jeunes, on leur dit qu'ils doivent faire des études, qu'ils aient des diplômes. Mais il y a un mot que l'on ne prononce jamais, c'est le mot "métier". Eh bien, je crois qu'il est absolument indispensable, dans les discussions que l'on aura, de dire que beaucoup...
Q- ... Ce n'est pas dans l'objet du CPE, de revaloriser les métiers...
R- Mais c'est tout l'objet de notre plan pour l'emploi, parce que cela concerne le CPE, cela concerne l'apprentissage, cela concerne la possibilité pour un certain nombre de...
Q- ... C'est le plan Borloo...
R- Non, c'est dans la loi pour l'égalité des chances. Vous voyez, c'est pour cela que c'est très important aussi. Parce que, dans la passion du moment, dans cette ambiance qui est quand même - on peut le dire - hyper politisée, à droite, à gauche, à l'extrême gauche, on oublie qu'on est là aussi pour proposer des solutions, qui n'ont jamais marché avant, pour baisser le chômage des jeunes.
Q- Cette tentative de sortie de crise - on ne peut pas dire qu'on en soit déjà sortie -, est-elle une victoire ou un échec pour D. de Villepin ?
R- Vous avez tout dit : personne n'imagine qu'en quelques minutes ou quelques heures, on sort d'une période aussi difficile. Je vais vous donner le fond de ma pensée : dans ces périodes-là, il y a toujours la tentation de dire qui a gagné, qui a perdu. Laissons ça, si vous le voulez bien, aux livres d'histoire. On verra bien, le moment venu ! Mais attendez, ce n'est pas ça, la langue de bois ! La langue de bois, c'est de se cacher derrière son petit doigt, c'est de ne pas répondre aux questions...
Q- Une dernière, qui va vous énerver...
R- Mais il n'y a rien qui m'énerve !
Q- F. Hollande dit aujourd'hui que N. Sarkozy est à la manoeuvre. C'est vrai que c'est lui qui, en tant que ministre de l'intérieur - non, patron de l'UMP ! qui est chargé de surveiller un peu le travail d'un côté de B. Accoyer pour l'Assemblée nationale et de J. de Rohan pour le Sénat, qui doivent sortir un nouveau texte, des amendements etc. Du coup, est-ce une forme de promotion pour N. Sarkozy ?
R- Vous savez, je crois que la période n'est pas vraiment à avoir ça à l'esprit. D'ailleurs, dans mon livre, je raconte, en décortiquant plusieurs des crises que l'on a vécues depuis 2002...
Q- Oui, c'est vrai, d'ailleurs ils auraient dû le lire, car vous écrivez : "Les grandes épreuves, celles qui renforcent et celles qui minent" !
R- Justement, je crois qu'il est intéressant de voir, à travers ce que l'on a vécu qu'à chaque fois qu'un gouvernement, en France, veut faire bouger les lignes, effectivement, cela provoque ce type de débats. Eh bien, ce que je peux vous dire par rapport à cela, c'est que c'est aussi grâce à cela que les uns et les autres, on prend conscience de ce que l'on doit faire pour moderniser notre pays ?
Q- Cette grande réforme que l'on est en train de vivre, est-ce une qui renforce ou une qui mine ? Pour l'instant, elle mine plus qu'elle ne renforce...
R- On le verra bien... La seule chose que je peux vous dire, c'est qu'elle a un mérite : c'est qu'elle permet de poser toute une série de questions qui n'ont jamais été abordées avant. Je vois que dans les autres pays, le chômage baisse, avec des formules que nous n'avons jamais utilisées en France. Je vois que sur toute une série de questions, il y a des tabous. Eh bien, je crois que ce sera bien de profiter de cette discussion, pour mettre les pieds dans le plat sur tout cela...
Q- Très sérieusement, quelle image donne-t-on, quand on délègue, au fond, à l'Assemblée nationale de rerédiger une loi qui a été promulguée, alors qu'il eut été tellement simple - ce qui était possible dans la Constitution - de dire que l'on retourne à l'Assemblée nationale, que l'on remet tout cela à plat et que l'on rediscute ? Il n'y a pas non plus urgence absolue à promulguer la loi sur l'égalité des chances, si ce n'était pour faire plaisir au Premier ministre...
R- Sauf, encore une fois, que c'est un point sur une loi, qui est très importante et avec de très nombreux aspects. Le plan emploi est applicable sur tout ce qui concerne l'apprentissage, les zones franches, la discrimination à l'embauche. Ce sont des sujets majeurs. Je vous rappelle que par ailleurs, il y a quelques semaines encore, vous me reprochiez en me disant qu'on ne voyait pas les mesures que nous avions prises à la suite des émeutes dans les banlieues ! Alors si, elles sont désormais applicables. Il y a un point précis, le CPE. Rendez-vous au Parlement pour en discuter. Et je vous promets que sur ces sujets, il faudra tout se dire et que l'on se dira tout.
Q- F. Bayrou parle de "crise de régime", à propos de la crise du CPE. Cela y ressemble quand même un peu, non ?
R- Sans vouloir être désobligeant, j'écoute assez régulièrement F. Bayrou et, à la moindre difficulté dans le pays, il parle de "crise de régime". Je crains que les choses, parfois, soient plus complexes qu'elles en ont l'air.
Q- Pourra-t-on tout de même garder la disposition sur le CPE ? Ou cela veut-il dire que l'on va gentiment l'enterrer d'ici le mois de mai, sur les crocus et les primevères ?
R- Je ne le souhaite pas ! D'ailleurs, très clairement, ce qui a été évoqué par le président de la République, c'est l'idée qu'on ouvre largement au débat, sur les points qui font aujourd'hui débat. Donc débattons et, surtout, ayons à l'esprit que le seul objectif qui compte, c'est que le chômage des jeunes baisse et que l'on ait des mesures pour cela. Ce qui veut dire qu'il faudra que l'on ait un tempérament solide et l'esprit d'équipe.
Q- Vous êtes porte-parole du Gouvernement. En ce moment, est-ce un métier extrêmement difficile, un peu difficile ou épouvantable ?!
R- C'est surtout un métier qui a du sens, à condition que l'on ne se cache pas derrière son petit doigt et qu'on assume, parce que c'est une vraie conviction. Et je peux vous dire que dans ce domaine-là, c'est un métier où l'on apprend beaucoup sur la manière d'essayer de proposer aux Français des solutions nouvelles.
Source: premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 4 avril 2006
R- Non, je vais vous expliquer les choses là-dessus, pour que vous ayez bien tout à l'esprit. Dans cette loi, qui s'appelle "égalité des chances", ce n'est pas que le CPE. Dans cette loi, il y a des mesures sur les zones franches dans les quartiers difficiles, et Dieu sait si cela permet de créer des emplois. Il y a des mesures de lutte contre la discrimination à l'embauche, des mesures sur l'apprentissage... Tous ces points sont désormais applicables, parce que la loi a été promulguée. En revanche, c'est vrai que sur le point qui concerne le CPE, et les deux points qui ont constitué un certain nombre de difficultés que l'on vit depuis plusieurs semaines, cela donne lieu à des aménagements. C'est effectivement tout ce qui concerne d'une part la durée de la période d'essai, qui serait réduite à un an, et d'autre part, l'explication en cas de licenciement. Ces deux points-là sont renvoyés à des aménagements, à travers la proposition de loi. Mais il y a deux points différents. Je crois qu'il est important de comprendre que cette loi a été promulguée par le Président, parce que tous les premiers éléments que je viens d'évoquer en faveur des quartiers difficiles, sont désormais applicables.
Q- Puisque vous ne voulez toujours pas parler de langue de bois... Si cela vous paraît être de la langue de bois, je peux recommencer ! Non, cela me semble convaincant ! Mais franchement, le CPE n'a-t-il pas été non suspendu pour ne pas vexer D. de Villepin ?
R- Encore une fois, l'idée sur le CPE est de prolonger ce qui a été voté par D. de Villepin depuis maintenant pratiquement trois semaines, qui est de dire que sur les difficultés que vous soulevez, cela provoque effectivement des inquiétudes, des interrogations, de ceux qui manifestent comme de ceux qui ne manifestent pas...
Q- Ca, c'est de la langue de bois !
R- Attendez, ce n'est pas de la langue de bois. La vérité, c'est quoi ? C'est que sur ces sujets, D. de Villepin, sur votre antenne et sur une antenne concurrente, a dit à plusieurs reprises : "Je suis prêt à travailler avec tout le monde, la main est tendue"...
Q- Il a dit aussi : ni dénaturation, ni retrait, ni rien. Or, franchement, la loi sur le CPE est dénaturée, ce n'est pas la loi qu'il voulait...
R- Je vous propose de vivre la suite des événements ensemble. Le problème, aujourd'hui, est de faire une étape après l'autre. Aujourd'hui, la discussion est renvoyée à une proposition de loi avec les parlementaires, à l'initiative des présidents de groupe. Si vous le voulez bien, on reviendra à la fin de l'histoire, pour voir ce qu'il en est et là, vous me dire si vous avez raison ou tort. Mais aujourd'hui, on n'est pas dans la boule de cristal. Aujourd'hui, on est à essayer de trouver une solution pour baisser le chômage des jeunes.
Q- Puisque, promis, vous arrêtez la langue de bois, combien de fois D. de Villepin a-t-il menacé de démissionner si la loi n'était pas promulguée ?
R- Alors là, honnêtement, je n'en ai strictement aucune idée. Et à ma connaissance, non, je ne crois pas...
Q- B. Accoyer dit que la nouvelle loi ne sera pas préparée avant le mois de mai. Est-ce vrai ou faux ?
R- Il faut le temps de travailler, il faut le temps de discuter avec les uns et les autres, et je crois qu'il faudra surtout le faire sans tabou, parce qu'en même temps, il faudra regarder ce qui se passe dans les autres pays. Par exemple, voir pourquoi certains autres pays ont utilisé des formules que nous n'avons pas utilisées en France et que leur chômage des jeunes en particulier a baissé. Je pense que de la même manière, il faut avoir une discussion de fond à propos de cette question simple : on parle beaucoup des jeunes, on leur dit qu'ils doivent faire des études, qu'ils aient des diplômes. Mais il y a un mot que l'on ne prononce jamais, c'est le mot "métier". Eh bien, je crois qu'il est absolument indispensable, dans les discussions que l'on aura, de dire que beaucoup...
Q- ... Ce n'est pas dans l'objet du CPE, de revaloriser les métiers...
R- Mais c'est tout l'objet de notre plan pour l'emploi, parce que cela concerne le CPE, cela concerne l'apprentissage, cela concerne la possibilité pour un certain nombre de...
Q- ... C'est le plan Borloo...
R- Non, c'est dans la loi pour l'égalité des chances. Vous voyez, c'est pour cela que c'est très important aussi. Parce que, dans la passion du moment, dans cette ambiance qui est quand même - on peut le dire - hyper politisée, à droite, à gauche, à l'extrême gauche, on oublie qu'on est là aussi pour proposer des solutions, qui n'ont jamais marché avant, pour baisser le chômage des jeunes.
Q- Cette tentative de sortie de crise - on ne peut pas dire qu'on en soit déjà sortie -, est-elle une victoire ou un échec pour D. de Villepin ?
R- Vous avez tout dit : personne n'imagine qu'en quelques minutes ou quelques heures, on sort d'une période aussi difficile. Je vais vous donner le fond de ma pensée : dans ces périodes-là, il y a toujours la tentation de dire qui a gagné, qui a perdu. Laissons ça, si vous le voulez bien, aux livres d'histoire. On verra bien, le moment venu ! Mais attendez, ce n'est pas ça, la langue de bois ! La langue de bois, c'est de se cacher derrière son petit doigt, c'est de ne pas répondre aux questions...
Q- Une dernière, qui va vous énerver...
R- Mais il n'y a rien qui m'énerve !
Q- F. Hollande dit aujourd'hui que N. Sarkozy est à la manoeuvre. C'est vrai que c'est lui qui, en tant que ministre de l'intérieur - non, patron de l'UMP ! qui est chargé de surveiller un peu le travail d'un côté de B. Accoyer pour l'Assemblée nationale et de J. de Rohan pour le Sénat, qui doivent sortir un nouveau texte, des amendements etc. Du coup, est-ce une forme de promotion pour N. Sarkozy ?
R- Vous savez, je crois que la période n'est pas vraiment à avoir ça à l'esprit. D'ailleurs, dans mon livre, je raconte, en décortiquant plusieurs des crises que l'on a vécues depuis 2002...
Q- Oui, c'est vrai, d'ailleurs ils auraient dû le lire, car vous écrivez : "Les grandes épreuves, celles qui renforcent et celles qui minent" !
R- Justement, je crois qu'il est intéressant de voir, à travers ce que l'on a vécu qu'à chaque fois qu'un gouvernement, en France, veut faire bouger les lignes, effectivement, cela provoque ce type de débats. Eh bien, ce que je peux vous dire par rapport à cela, c'est que c'est aussi grâce à cela que les uns et les autres, on prend conscience de ce que l'on doit faire pour moderniser notre pays ?
Q- Cette grande réforme que l'on est en train de vivre, est-ce une qui renforce ou une qui mine ? Pour l'instant, elle mine plus qu'elle ne renforce...
R- On le verra bien... La seule chose que je peux vous dire, c'est qu'elle a un mérite : c'est qu'elle permet de poser toute une série de questions qui n'ont jamais été abordées avant. Je vois que dans les autres pays, le chômage baisse, avec des formules que nous n'avons jamais utilisées en France. Je vois que sur toute une série de questions, il y a des tabous. Eh bien, je crois que ce sera bien de profiter de cette discussion, pour mettre les pieds dans le plat sur tout cela...
Q- Très sérieusement, quelle image donne-t-on, quand on délègue, au fond, à l'Assemblée nationale de rerédiger une loi qui a été promulguée, alors qu'il eut été tellement simple - ce qui était possible dans la Constitution - de dire que l'on retourne à l'Assemblée nationale, que l'on remet tout cela à plat et que l'on rediscute ? Il n'y a pas non plus urgence absolue à promulguer la loi sur l'égalité des chances, si ce n'était pour faire plaisir au Premier ministre...
R- Sauf, encore une fois, que c'est un point sur une loi, qui est très importante et avec de très nombreux aspects. Le plan emploi est applicable sur tout ce qui concerne l'apprentissage, les zones franches, la discrimination à l'embauche. Ce sont des sujets majeurs. Je vous rappelle que par ailleurs, il y a quelques semaines encore, vous me reprochiez en me disant qu'on ne voyait pas les mesures que nous avions prises à la suite des émeutes dans les banlieues ! Alors si, elles sont désormais applicables. Il y a un point précis, le CPE. Rendez-vous au Parlement pour en discuter. Et je vous promets que sur ces sujets, il faudra tout se dire et que l'on se dira tout.
Q- F. Bayrou parle de "crise de régime", à propos de la crise du CPE. Cela y ressemble quand même un peu, non ?
R- Sans vouloir être désobligeant, j'écoute assez régulièrement F. Bayrou et, à la moindre difficulté dans le pays, il parle de "crise de régime". Je crains que les choses, parfois, soient plus complexes qu'elles en ont l'air.
Q- Pourra-t-on tout de même garder la disposition sur le CPE ? Ou cela veut-il dire que l'on va gentiment l'enterrer d'ici le mois de mai, sur les crocus et les primevères ?
R- Je ne le souhaite pas ! D'ailleurs, très clairement, ce qui a été évoqué par le président de la République, c'est l'idée qu'on ouvre largement au débat, sur les points qui font aujourd'hui débat. Donc débattons et, surtout, ayons à l'esprit que le seul objectif qui compte, c'est que le chômage des jeunes baisse et que l'on ait des mesures pour cela. Ce qui veut dire qu'il faudra que l'on ait un tempérament solide et l'esprit d'équipe.
Q- Vous êtes porte-parole du Gouvernement. En ce moment, est-ce un métier extrêmement difficile, un peu difficile ou épouvantable ?!
R- C'est surtout un métier qui a du sens, à condition que l'on ne se cache pas derrière son petit doigt et qu'on assume, parce que c'est une vraie conviction. Et je peux vous dire que dans ce domaine-là, c'est un métier où l'on apprend beaucoup sur la manière d'essayer de proposer aux Français des solutions nouvelles.
Source: premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 4 avril 2006