Texte intégral
Patrick BOYER
L'invité, aujourd'hui, est Alain RICHARD, ministre de la Défense. Alain RICHARD,
bonjour !
Alain RICHARD
Bonsoir, Patrick BOYER
Patrick BOYER
Les combats continuent au Kosovo. Les Serbes veulent que le patron des observateurs, William WALKER, quitte le pays. Les entrevues des généraux de l'OTAN avec le leader serbe MILOSEVIC sont parait-il brutales, directes et violentes. L'histoire se répète, massacres de civils, communauté internationale hésitante, MILOSEVIC intraitable, que faire ?
Alain RICHARD
Que faire ? Imposer par tous les moyens le règlement pacifique. La communauté internationale, et c'est tout de même un point qu'il faut souligner, en tout cas les Etats qui ont choisi de s'impliquer, dont nous sommes, ont, en gros, une approche convergente. La situation des Kosovars, qui forment un peuple, n'est pas acceptable telle qu'elle est aujourd'hui, sous une domination unilatérale de l'Etat yougoslave. En revanche, nous sommes tous convaincus que la création d'un micro-Etat ethnique au sein de cette région des Balkans, qui est déjà très troublée, en disant que les Kosovars doivent vivre séparément de la Yougoslavie, est une autre hypothèse inacceptable. Donc, il faut forcer deux parties, j'insiste, les deux parties, qui veulent se confronter, qui veulent se faire la guerre et qui ne veulent pas cohabiter dans un système équilibré d'autonomie. Il faut les forcer à entrer dans la négociation. C'est un objectif pour lequel les Européens marchent ensemble et marchent ensemble avec les Américains.
Patrick BOYER
Ce ne sont pas deux parties égales tout de même. Il y a quand même une force de répression qui est du côté de l'état serbe et MILOSEVIC, finalement, ne croit qu'au rapport de force. Il n'a jamais cédé dans le passé autrement que face...
Alain RICHARD
Patrick BOYER, vous êtes plus jeune que moi, mais enfin, vous avez connu d'autres situations dans lesquelles des forces qui apparaissaient à un moment donné comme un peu modestes et qui avaient pour elles l'image d'être des libérateurs ou des émancipateurs, une fois au pouvoir, parce que c'était leur conception, se révélaient aussi des dictatures sanguinaires et on en a vu d'autres dans cette région d'Europe. Donc, il est vrai qu'il n'y a pas symétrie mais il y a une démarche de l'armée de libération du Kosovo de provoquer l'indépendance par la force. Et il y a de l'autre côté le pouvoir yougoslave tel qu'on le connaît, qui ne connaît que la répression brutale et qui, c'est vrai, s'en prend en plus aux civils au milieu desquels se trouve l'UCK.
Patrick BOYER
Alors, Madame ALBRIGHT vient de déclarer : " Le statu quo est inacceptable et il ne peut pas durer ". Quels moyens se donne-t-on pour l'empêcher de durer ?
Alain RICHARD
Les moyens politiques fondés sur le droit puisque l'ONU s'est déjà prononcée, et la détermination d'utiliser d'autres moyens si c'est indispensable.
Patrick BOYER
Et est-ce que les alliés ne se sont pas piégés eux-mêmes en déployant au sol 800 observateurs des armées qui sont autant d'otages potentiels ?
Alain RICHARD
Non, ils ont cru à un accord. On a exercé une première pression militaire, rappelez-vous, c'était en août, septembre, avec la menace de frappes aériennes sur l'appareil militaire de la Yougoslavie pour obtenir l'accord de MILOSEVIC, pour arrêter le déploiement de forces de répression au Kosovo et ensuite, il devait y avoir ouverture de négociations. Il se trouve que ces négociations, en trois mois de temps, n'ont pas débouché. Les vérificateurs, soutenus par ailleurs, protégés par une force dite d'extraction dont la France a pris la responsabilité, avaient pour mission de s'entremettre et d'éviter la reprise permanente de...
Patrick BOYER
Combien de temps faudrait-il à cette force d'extraction basée en Macédoine pour évacuer les 800 observateurs ?
Alain RICHARD
Un peu plus de quelques jours, plusieurs jours, parce qu'il faudrait renforcer cette force aujourd'hui. Les 1.800 hommes de la force d'extraction, dont en réalité seuls 6 ou 700 ont une capacité d'aller par hélicoptère ou par convois blindés au coeur du Kosovo pour agir, n'ont pas la capacité, dans un contexte d'hostilité, de ramener sain et sauf l'ensemble des vérificateurs. Donc, il y a besoin d'une montée en puissance que nous sommes en train de programmer avec les mêmes pays partenaires.
Patrick BOYER
L'expulsion de Monsieur WALKER serait-elle, en quelque sorte, un casus belli qui déclencherait les frappes des alliés ?
Alain RICHARD
Pas à elle seule. Simplement, il est en train de se vérifier sauf si les uns et les autres se reprennent, que les bases de l'embryon de compromis qui avait été monté en octobre sont en train de sauter. Or, moi je pense et les autorités françaises pensent qu'on ne doit pas sortir au moins du schéma de ce compromis, c'est-à-dire ni domination serbe sur les Kosovars, ni indépendance du Kosovo. Donc, il faudra forcer, j'emploie le terme forcer, d'abord sur le plan politique, mais il faudra forcer à la recherche d'un accord sur cette autonomie.
Patrick BOYER
Madame ARBOUR, le procureur du tribunal pénal international est fondée à vouloir enquêter sur le massacre de civils à Racak ?
Alain RICHARD
C'est l'interprétation de la France. Nous considérons que la compétence de ce tribunal s'étend aux dommages et aux atteintes au droit qui peuvent être perpétrées dans le cadre du conflit du Kosovo.
Patrick BOYER
A l'heure qu'il est, on ne peut pas exclure des frappes aériennes des alliés sur le dispositif serbe ?
Alain RICHARD
Non.
Patrick BOYER
La France redéploie son dispositif aérien ?
Alain RICHARD
Dans le cadre du partage des responsabilités qui a été entendu au sein de l'Europe et de l'Alliance il y a trois mois, on est en train de réactiver ce dispositif.
Patrick BOYER
Combien d'avions français en Italie basés prochainement ?
Alain RICHARD
On repart vers un effectif de 40 avions, comme on avait organisé l'opération en octobre.
Patrick BOYER
Opérationnels quand ?
Alain RICHARD
Sans doute dès la fin de la semaine prochaine.
Patrick BOYER
L'Europe existe-t-elle suffisamment dans cette affaire ou est-ce qu'elle est la remorque des Etats-Unis ?
Alain RICHARD
Non...
Patrick BOYER
... Elle n'existe pas ou elle est la remorque ?
Alain RICHARD
Non, je crois qu'on ne peut pas dire que nous soyons la remorque. Ce qui est important, c'est que les Européens aillent dans le même sens, soient unis entre eux et d'autre part mettent sur la table suffisamment de capacité d'action politique et le cas échéant d'action sur le terrain. Je crois que ces conditions sont réunies dans le cas du Kosovo. Cela dit, pour nos systèmes de défense, les Européens, qui ont été largement structurés autour de la période de la guerre froide, ont aujourd'hui à se réorganiser pour faire face. Si on veut que notre parole politique, notre volonté de régler les problèmes de façon pacifique puisse l'emporter par rapport à toutes les agressivités, toutes les volontés de conflit, il faut que nous ayons des capacités correspondantes. La France et la Grande-Bretagne ont fait un effort dans ce sens. Les autres Européens sont un peu à la traîne et nous cherchons à les encourager.
Patrick BOYER
Un mot aussi de l'industrie de la Défense en Europe, Alain RICHARD. Les Français se marient entre eux, les Britanniques viennent de se marier entre eux. C'est ça l'industrie européenne, des blocs nationaux ?
Alain RICHARD
Non. Je veux souligner que THOMSON avait fait une proposition pour faire un accord avec GEC qui, à notre avis, était beaucoup plus équilibrée parce que GEC et THOMSON font, en gros, les mêmes métiers. Donc elle avait un effet de rassemblement. Nos amis britanniques ont préféré faire un pari un peu hasardeux qui est d'associer deux entreprises qui n'ont pas les mêmes métiers. C'est comme si nous, nous faisions une fusion entre THOMSON et AEROSPATIALE alors qu'ils font des métiers qui sont, certes, complémentaires...
Patrick BOYER
Mais ils sont entre eux, ils n'ont voulu ni des Allemands, ni des Français... Alors, est-ce que c'est ça l'Europe de l'industrie de la Défense?
Alain RICHARD
Non, je crois qu'il ne faut pas surestimer cet épisode. Je crois qu'il y en aura d'autres. Il y a eu surenchère et d'ailleurs, BRITISH AEROSPACE a vu son action baisser aujourd'hui parce que beaucoup de gens pensent qu'elle a acheté GEC trop cher. Cela n'empêchera pas qu'il y ait d'autres rapprochements et en tout cas, nous avons mis en évidence, et je crois que tout le monde l'admet aujourd'hui, que le groupe THOMSON réorganisé, le groupe AEROSPATIALE MATRA réorganisé dans les prochaines semaines sont aptes et ont la volonté de faire des alliances européennes.
Patrick BOYER
Alors, les Anglais n'ont pas voulu de l'allemand DASA aussi, allons-nous, nous, le récupérer dans notre propre pôle de défense ?
Alain RICHARD
Je ne veux pas employer ces termes-là. Nous avons dit en permanence à DASA que nous étions volontaires pour travailler ensemble. Je crois que les dirigeants de DASA ont eu un doute pendant un temps, sur la réelle détermination des Français à réorganiser leurs entreprises pour des alliances européennes. Je dirais que cela tombe bien d'une certaine façon. Nous avons fini la réorganisation de THOMSON, elle est crédible et nous allons finir, je pense, dans les prochaines semaines, la réorganisation d'AEROSPATIALE-MATRA. Si nos partenaires de DASA veulent aller dans ce sens-là, tout est prêt.
Patrick BOYER
Merci. Alain RICHARD, ministre de la Défense, était l'invité de France-Info.
(Source http://www.defense.gouv.fr)
L'invité, aujourd'hui, est Alain RICHARD, ministre de la Défense. Alain RICHARD,
bonjour !
Alain RICHARD
Bonsoir, Patrick BOYER
Patrick BOYER
Les combats continuent au Kosovo. Les Serbes veulent que le patron des observateurs, William WALKER, quitte le pays. Les entrevues des généraux de l'OTAN avec le leader serbe MILOSEVIC sont parait-il brutales, directes et violentes. L'histoire se répète, massacres de civils, communauté internationale hésitante, MILOSEVIC intraitable, que faire ?
Alain RICHARD
Que faire ? Imposer par tous les moyens le règlement pacifique. La communauté internationale, et c'est tout de même un point qu'il faut souligner, en tout cas les Etats qui ont choisi de s'impliquer, dont nous sommes, ont, en gros, une approche convergente. La situation des Kosovars, qui forment un peuple, n'est pas acceptable telle qu'elle est aujourd'hui, sous une domination unilatérale de l'Etat yougoslave. En revanche, nous sommes tous convaincus que la création d'un micro-Etat ethnique au sein de cette région des Balkans, qui est déjà très troublée, en disant que les Kosovars doivent vivre séparément de la Yougoslavie, est une autre hypothèse inacceptable. Donc, il faut forcer deux parties, j'insiste, les deux parties, qui veulent se confronter, qui veulent se faire la guerre et qui ne veulent pas cohabiter dans un système équilibré d'autonomie. Il faut les forcer à entrer dans la négociation. C'est un objectif pour lequel les Européens marchent ensemble et marchent ensemble avec les Américains.
Patrick BOYER
Ce ne sont pas deux parties égales tout de même. Il y a quand même une force de répression qui est du côté de l'état serbe et MILOSEVIC, finalement, ne croit qu'au rapport de force. Il n'a jamais cédé dans le passé autrement que face...
Alain RICHARD
Patrick BOYER, vous êtes plus jeune que moi, mais enfin, vous avez connu d'autres situations dans lesquelles des forces qui apparaissaient à un moment donné comme un peu modestes et qui avaient pour elles l'image d'être des libérateurs ou des émancipateurs, une fois au pouvoir, parce que c'était leur conception, se révélaient aussi des dictatures sanguinaires et on en a vu d'autres dans cette région d'Europe. Donc, il est vrai qu'il n'y a pas symétrie mais il y a une démarche de l'armée de libération du Kosovo de provoquer l'indépendance par la force. Et il y a de l'autre côté le pouvoir yougoslave tel qu'on le connaît, qui ne connaît que la répression brutale et qui, c'est vrai, s'en prend en plus aux civils au milieu desquels se trouve l'UCK.
Patrick BOYER
Alors, Madame ALBRIGHT vient de déclarer : " Le statu quo est inacceptable et il ne peut pas durer ". Quels moyens se donne-t-on pour l'empêcher de durer ?
Alain RICHARD
Les moyens politiques fondés sur le droit puisque l'ONU s'est déjà prononcée, et la détermination d'utiliser d'autres moyens si c'est indispensable.
Patrick BOYER
Et est-ce que les alliés ne se sont pas piégés eux-mêmes en déployant au sol 800 observateurs des armées qui sont autant d'otages potentiels ?
Alain RICHARD
Non, ils ont cru à un accord. On a exercé une première pression militaire, rappelez-vous, c'était en août, septembre, avec la menace de frappes aériennes sur l'appareil militaire de la Yougoslavie pour obtenir l'accord de MILOSEVIC, pour arrêter le déploiement de forces de répression au Kosovo et ensuite, il devait y avoir ouverture de négociations. Il se trouve que ces négociations, en trois mois de temps, n'ont pas débouché. Les vérificateurs, soutenus par ailleurs, protégés par une force dite d'extraction dont la France a pris la responsabilité, avaient pour mission de s'entremettre et d'éviter la reprise permanente de...
Patrick BOYER
Combien de temps faudrait-il à cette force d'extraction basée en Macédoine pour évacuer les 800 observateurs ?
Alain RICHARD
Un peu plus de quelques jours, plusieurs jours, parce qu'il faudrait renforcer cette force aujourd'hui. Les 1.800 hommes de la force d'extraction, dont en réalité seuls 6 ou 700 ont une capacité d'aller par hélicoptère ou par convois blindés au coeur du Kosovo pour agir, n'ont pas la capacité, dans un contexte d'hostilité, de ramener sain et sauf l'ensemble des vérificateurs. Donc, il y a besoin d'une montée en puissance que nous sommes en train de programmer avec les mêmes pays partenaires.
Patrick BOYER
L'expulsion de Monsieur WALKER serait-elle, en quelque sorte, un casus belli qui déclencherait les frappes des alliés ?
Alain RICHARD
Pas à elle seule. Simplement, il est en train de se vérifier sauf si les uns et les autres se reprennent, que les bases de l'embryon de compromis qui avait été monté en octobre sont en train de sauter. Or, moi je pense et les autorités françaises pensent qu'on ne doit pas sortir au moins du schéma de ce compromis, c'est-à-dire ni domination serbe sur les Kosovars, ni indépendance du Kosovo. Donc, il faudra forcer, j'emploie le terme forcer, d'abord sur le plan politique, mais il faudra forcer à la recherche d'un accord sur cette autonomie.
Patrick BOYER
Madame ARBOUR, le procureur du tribunal pénal international est fondée à vouloir enquêter sur le massacre de civils à Racak ?
Alain RICHARD
C'est l'interprétation de la France. Nous considérons que la compétence de ce tribunal s'étend aux dommages et aux atteintes au droit qui peuvent être perpétrées dans le cadre du conflit du Kosovo.
Patrick BOYER
A l'heure qu'il est, on ne peut pas exclure des frappes aériennes des alliés sur le dispositif serbe ?
Alain RICHARD
Non.
Patrick BOYER
La France redéploie son dispositif aérien ?
Alain RICHARD
Dans le cadre du partage des responsabilités qui a été entendu au sein de l'Europe et de l'Alliance il y a trois mois, on est en train de réactiver ce dispositif.
Patrick BOYER
Combien d'avions français en Italie basés prochainement ?
Alain RICHARD
On repart vers un effectif de 40 avions, comme on avait organisé l'opération en octobre.
Patrick BOYER
Opérationnels quand ?
Alain RICHARD
Sans doute dès la fin de la semaine prochaine.
Patrick BOYER
L'Europe existe-t-elle suffisamment dans cette affaire ou est-ce qu'elle est la remorque des Etats-Unis ?
Alain RICHARD
Non...
Patrick BOYER
... Elle n'existe pas ou elle est la remorque ?
Alain RICHARD
Non, je crois qu'on ne peut pas dire que nous soyons la remorque. Ce qui est important, c'est que les Européens aillent dans le même sens, soient unis entre eux et d'autre part mettent sur la table suffisamment de capacité d'action politique et le cas échéant d'action sur le terrain. Je crois que ces conditions sont réunies dans le cas du Kosovo. Cela dit, pour nos systèmes de défense, les Européens, qui ont été largement structurés autour de la période de la guerre froide, ont aujourd'hui à se réorganiser pour faire face. Si on veut que notre parole politique, notre volonté de régler les problèmes de façon pacifique puisse l'emporter par rapport à toutes les agressivités, toutes les volontés de conflit, il faut que nous ayons des capacités correspondantes. La France et la Grande-Bretagne ont fait un effort dans ce sens. Les autres Européens sont un peu à la traîne et nous cherchons à les encourager.
Patrick BOYER
Un mot aussi de l'industrie de la Défense en Europe, Alain RICHARD. Les Français se marient entre eux, les Britanniques viennent de se marier entre eux. C'est ça l'industrie européenne, des blocs nationaux ?
Alain RICHARD
Non. Je veux souligner que THOMSON avait fait une proposition pour faire un accord avec GEC qui, à notre avis, était beaucoup plus équilibrée parce que GEC et THOMSON font, en gros, les mêmes métiers. Donc elle avait un effet de rassemblement. Nos amis britanniques ont préféré faire un pari un peu hasardeux qui est d'associer deux entreprises qui n'ont pas les mêmes métiers. C'est comme si nous, nous faisions une fusion entre THOMSON et AEROSPATIALE alors qu'ils font des métiers qui sont, certes, complémentaires...
Patrick BOYER
Mais ils sont entre eux, ils n'ont voulu ni des Allemands, ni des Français... Alors, est-ce que c'est ça l'Europe de l'industrie de la Défense?
Alain RICHARD
Non, je crois qu'il ne faut pas surestimer cet épisode. Je crois qu'il y en aura d'autres. Il y a eu surenchère et d'ailleurs, BRITISH AEROSPACE a vu son action baisser aujourd'hui parce que beaucoup de gens pensent qu'elle a acheté GEC trop cher. Cela n'empêchera pas qu'il y ait d'autres rapprochements et en tout cas, nous avons mis en évidence, et je crois que tout le monde l'admet aujourd'hui, que le groupe THOMSON réorganisé, le groupe AEROSPATIALE MATRA réorganisé dans les prochaines semaines sont aptes et ont la volonté de faire des alliances européennes.
Patrick BOYER
Alors, les Anglais n'ont pas voulu de l'allemand DASA aussi, allons-nous, nous, le récupérer dans notre propre pôle de défense ?
Alain RICHARD
Je ne veux pas employer ces termes-là. Nous avons dit en permanence à DASA que nous étions volontaires pour travailler ensemble. Je crois que les dirigeants de DASA ont eu un doute pendant un temps, sur la réelle détermination des Français à réorganiser leurs entreprises pour des alliances européennes. Je dirais que cela tombe bien d'une certaine façon. Nous avons fini la réorganisation de THOMSON, elle est crédible et nous allons finir, je pense, dans les prochaines semaines, la réorganisation d'AEROSPATIALE-MATRA. Si nos partenaires de DASA veulent aller dans ce sens-là, tout est prêt.
Patrick BOYER
Merci. Alain RICHARD, ministre de la Défense, était l'invité de France-Info.
(Source http://www.defense.gouv.fr)