Texte intégral
Conférence de presse à Tel-Aviv :
Je poursuis ma visite au Proche-Orient que j'effectue au nom de la présidence en exercice de l'Union européenne et nous venons d'être reçu à ce titre, M. Moratinos et moi, par M. Barak. J'ai poursuivi avec lui les échanges que j'ai déjà eus avec le Président Moubarak et M. Moussa, avec M. Arafat et M. Nabil Chaath et, hier soir, avec M. Ben-Ami. Je suis venu exprimer les attentes, les espérances, et la disponibilité pleine et entière de l'Union européenne qui tiennent en quelques mots. Il y a d'abord le souhait de voir les engagements pris à Charm El-Cheikh et réitérés depuis, être enfin appliqués car ils ne le sont pas vraiment, et qu'ils soient appliqués complètement et durablement. D'autre part, il y a le souhait de voir renouée la discussion jusqu'à redevenir une vraie négociation politique portant sur les vrais problèmes de fond car l'absence de perpectives politiques par rapport au processus de paix est en soi un facteur de drame et d'aggravation de la situation. A cet égard, j'ai trouvé que M. Barak était absolument déterminé à défendre tous les intérêts légitimes d'Israël - cela ne surprendra personne - et, en même temps, très désireux de saisir toute possibilité de reprendre une vraie discussion sur le fond pour aboutir et pour que, sur le plan de la discussion politique, sur les problèmes de fond, les choses redeviennent possibles petit-à-petit. Nous souhaitons vivement, au nom de l'Europe que toutes les pistes soient explorées, qu'aucune chance ne soit négligée.
Q - Avez-vous l'impression que les Israéliens sont prêts à des concessions, notamment sur Jérusalem et les colonies, s'il sont prêts à faire des concessions, quelles sont-elles ? Deuxième question : est-ce que vous avez une idée sur les moyens de faire en sorte que la violence baisse dans les territoires ?
R - En ce qui concerne la violence dans les territoires, je crois que la réponse est dans les accords de Charm el-Cheikh. Evidemment la mise en oeuvre suppose un minimum de confiance. Si ça n'a pas été fait jusqu'ici, c'est que cette confiance a été remplacée par un mur de défiance. La réponse sur ce point est donc de recréer une relation psychologique permettant au minimum de travailler sur des aspects très concrets touchant à la sécurité, à la tranquillité sur le terrain. Le mécanisme n'a pas tout-à-fait été trouvé encore mais je ne pense pas qu'il puisse l'être s'il n'y a pas de perspectives politiques. Je ne dis pas que l'un doit passer avant l'autre, je dis simplement que les deux choses me paraissent politiquement et psychologiquement liées. Le fait que tant côté israélien que du côté palestinien on commence à parler, même si c'est avec prudence, du dialogue et de la discussion politique, nous paraît en soi un facteur important y compris en ce qui concerne la situation sur le terrain. Maintenant, la négociation - si elle reprend, ce que nous souhaitons - est entre les Israéliens et les Palestiniens. L'Europe peut encourager, faire des suggestions, accompagner, faciliter et elle pourrait, si on le lui demandait, fournir des garanties - je ne dis pas de quelle nature - à un accord. Mais elle ne peut pas se substituer aux parties, pas plus que les Américains ou qui que ce soit d'autre. Donc c'est à eux de répondre sur le fond, pas à nous.
En tout cas, je ne pense pas que le problème se pose en termes de concessions. Cela se pose en termes de volonté politique et en termes de dynamique de paix. Donc cela suppose de l'audace, une vision de l'avenir, un courage politique. C'est ce que nous souhaitons aux uns ou aux autres.
Q - Avez-vous des informations sur la rencontre entre M. Ben-Ami et M. Arafat ?
R - J'ai vu M. Ben-Ami avant qu'il aille rencontrer M. Arafat. J'ai eu des indications sur cette rencontre par le ministre du Tourisme que j'ai rencontré ce matin. Il m'a semblé que les indications étaient encourageantes./.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 18 décembre 2000)
Entretien avec les radios françaises :
Q - comment voyez-vous la situation actuelle ?
R - Je suis venu en m'attendant à trouver une situation totalement bloquée et je dois dire que je constate ici, aussi bien du côté palestinien que du côté israélien, un certain mouvement. Il me semble que les esprits sont moins braqués. La méfiance est toujours là, on ne peut pas encore parler de retour à la confiance, mais il y a une tentative, même si elle est encore tatonnante, d'avancer vers la reprise d'une discussion qui pourrait redevenir une vraie négociation, qui pourrait porter sur les questions de fond. Donc voilà, c'est relativement encourageant, et ce que j'ai entendu de la part de MM. Ben-Ami et Barak confirme avec peut-être, un style différent, ce que j'ai trouvé chez M. Arafat.
Q - Comment avez-vous trouvé M. Barak ce matin ?
R - Je l'ai trouvé très déterminé quant à la défense des intérêts légitimes d'Israël dans cette situation tout à fait difficile, mais je l'ai trouvé tout aussi déterminé - et c'est dans cet équilibre que réside la bonne définition de la situation - à avancer à nouveau sur le terrain politique et à chercher inlassablement, jusqu'au terme de son mandat fixé par la date des élections quelles qu'elles soient, un accord politique.
Q - Est-ce que vous croyez à un accord de paix avant la fin du mandat de Bill Clinton, le 20 janvier ? Beaucoup de rumeurs circulent selon lequelles les Américains seraient en ce moment en train de pousser pour qu'il y ait un accord ?
R - Je n'en sais rien. Je ne fais jamais de pronostics sur le Proche-Orient. Personne ne sait ce qui se passera. Il n'y a pas d'informations cachées sur ce qui se passera. Il faut, s'agissant du Proche-Orient, n'être ni pessimiste, ni optimiste. Il faut simplement être tenace, persévérant, ne jamais baisser les bras. Il y a des éléments de calendrier qui facilitent les choses, il y en a d'autres qui les compliquent. Peu importe. Il faut essayer d'avancer inlassablement vers une reprise de la négociation sur le fond. Je crois qu'on ne pourra pas améliorer radicalement la situation sur le terrain si on ne reconstitue pas d'une façon ou d'une autre une perspective politique, une espérance de solution. Cela passe par le dialogue qui se renoue en ce moment, me semble-t-il, et j'espère que cela va se retransformer en une véritable négociation israélo-palestinienne. Il me semble qu'à ce stade, ils n'ont pas besoin d'intervention extérieure et ils ne la sollicitent pas pour le moment. Après, peut-être, si la véritable négociation sur le fond se redéveloppe, et qu'ils ont besoin d'être consolidés dans leur démarche par les garanties des uns et des autres. Nous n'en sommes pas là. Mais on voit se réveiller quelque chose qui est encourageant et que nous soutenons de toutes nos forces./
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 18 décembre 2000)
Conférence de presse à Amman :
Mesdames et Messieurs,
J'achève en Jordanie, à Amman, cette rapide visite au Proche-Orient que je viens d'effectuer au nom de la Présidence de l'Union européenne, en compagnie de M. Moratinos. J'étais parti très préoccupé naturellement par la situation sur le terrain qui est tragique depuis des semaines et très préoccupé également par le blocage de la dimension politique. Après ce que j'ai entendu au Caire, à Gaza, à Tel Aviv et à Amman, je repars un peu plus encouragé.
Sur le terrain, la situation est toujours tendue, chacun le sait. Mais, sur le plan politique, il me semble qu'Israéliens et Palestiniens, au niveau de leurs premiers responsables, sont parvenus, à nouveau, à la conclusion qu'il n'y a pas d'autre solution que de reprendre le dialogue.
L'Union européenne soutient cette démarche de toutes ses forces. Nous souhaitons que ce dialogue puisse aboutir à une vraie négociation qui permette de traiter les difficiles problèmes de fond que chacun connaît et qui ont, tous, été abordés à Camp David et dont aucun n'a été jusqu'ici résolu. Il y a un moment, une opportunité à saisir. C'est une question, je crois, de courage politique.
Voilà mes impressions. Naturellement, l'Union européenne réitère sa disponibilité entière pour faire tout ce qui peut être jugé utile par les deux parties et son soutien à ce redémarrage d'un dialogue politique.
Q - Depuis 1993, les négociations ne se sont pas arrêtées mais pourtant, il n'y a pas eu de résultat. Qu'en pensez-vous ?
R - Je pense que, malgré cela, il n'y a pas d'alternative à la reprise de négociations politiques pour arriver à un vrai accord qui traite tous les problèmes, qui soit juste et équitable. D'ailleurs, s'il n'est pas juste et équitable, il ne sera pas durable.
Je pense qu'un Etat palestinien viable doit nécessairement faire partie de cet accord. Je pense que les droits légitimes des uns et des autres, notamment le droit à la sécurité mais aussi tous les autres droits, doivent être inclus dans cette solution et je répète qu'il n'y a pas d'autre voie possible.
Q - Vous avez dit que vous vous sentiez plus encouragé par ce que vous avez vu et qu'il y avait une opportunité en ce moment. Sur quoi basez-vous ces impressions ? Y a-t-il quelque chose de solide qu'on peut retirer de ces entretiens ?
R - Mes impressions sont fondées sur ce qui m'a été dit par le président Arafat, par M. Ben Ami, par le Premier ministre israélien Ehud Barak et par les autres responsables. J'ai vu, des deux côtés, une volonté de renouer un dialogue politique même si c'est avec précaution et avec prudence. J'ai vu cette volonté de reprendre les négociations. Chacun a ses raisons pour cela mais il me semble que, dans ce moment particulier et dans les jours qui viennent, ces raisons convergent et permettront, peut-être, de relancer la négociation indispensable.
Q - Sur l'impact de l'élection du nouveau président des Etats-Unis sur la politique américaine dans la région.
R - Je pense qu'il s'écoulera un certain temps encore avant que la nouvelle administration américaine ne s'installe et qu'il s'écoulera encore un certain temps avant qu'elle ait défini sa politique au Proche-Orient. Je pense qu'il ne faut pas attendre et qu'il faut donc utiliser toutes les possibilités d'avancer et de progresser dans le sens du processus de paix, tout de suite, dans les jours qui viennent, dans les semaines qui viennent. Après, nous verrons dans quelle situation nous sommes et comment la nouvelle administration américaine abordera la question du Proche-Orient. Mais j'espère de toutes mes forces, et je crois exprimer là le sentiment de tous les Européens sans exception, que d'ici là et, sans attendre un délai aussi long, il y aura une percée décisive./.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 18 décembre 2000)
Je poursuis ma visite au Proche-Orient que j'effectue au nom de la présidence en exercice de l'Union européenne et nous venons d'être reçu à ce titre, M. Moratinos et moi, par M. Barak. J'ai poursuivi avec lui les échanges que j'ai déjà eus avec le Président Moubarak et M. Moussa, avec M. Arafat et M. Nabil Chaath et, hier soir, avec M. Ben-Ami. Je suis venu exprimer les attentes, les espérances, et la disponibilité pleine et entière de l'Union européenne qui tiennent en quelques mots. Il y a d'abord le souhait de voir les engagements pris à Charm El-Cheikh et réitérés depuis, être enfin appliqués car ils ne le sont pas vraiment, et qu'ils soient appliqués complètement et durablement. D'autre part, il y a le souhait de voir renouée la discussion jusqu'à redevenir une vraie négociation politique portant sur les vrais problèmes de fond car l'absence de perpectives politiques par rapport au processus de paix est en soi un facteur de drame et d'aggravation de la situation. A cet égard, j'ai trouvé que M. Barak était absolument déterminé à défendre tous les intérêts légitimes d'Israël - cela ne surprendra personne - et, en même temps, très désireux de saisir toute possibilité de reprendre une vraie discussion sur le fond pour aboutir et pour que, sur le plan de la discussion politique, sur les problèmes de fond, les choses redeviennent possibles petit-à-petit. Nous souhaitons vivement, au nom de l'Europe que toutes les pistes soient explorées, qu'aucune chance ne soit négligée.
Q - Avez-vous l'impression que les Israéliens sont prêts à des concessions, notamment sur Jérusalem et les colonies, s'il sont prêts à faire des concessions, quelles sont-elles ? Deuxième question : est-ce que vous avez une idée sur les moyens de faire en sorte que la violence baisse dans les territoires ?
R - En ce qui concerne la violence dans les territoires, je crois que la réponse est dans les accords de Charm el-Cheikh. Evidemment la mise en oeuvre suppose un minimum de confiance. Si ça n'a pas été fait jusqu'ici, c'est que cette confiance a été remplacée par un mur de défiance. La réponse sur ce point est donc de recréer une relation psychologique permettant au minimum de travailler sur des aspects très concrets touchant à la sécurité, à la tranquillité sur le terrain. Le mécanisme n'a pas tout-à-fait été trouvé encore mais je ne pense pas qu'il puisse l'être s'il n'y a pas de perspectives politiques. Je ne dis pas que l'un doit passer avant l'autre, je dis simplement que les deux choses me paraissent politiquement et psychologiquement liées. Le fait que tant côté israélien que du côté palestinien on commence à parler, même si c'est avec prudence, du dialogue et de la discussion politique, nous paraît en soi un facteur important y compris en ce qui concerne la situation sur le terrain. Maintenant, la négociation - si elle reprend, ce que nous souhaitons - est entre les Israéliens et les Palestiniens. L'Europe peut encourager, faire des suggestions, accompagner, faciliter et elle pourrait, si on le lui demandait, fournir des garanties - je ne dis pas de quelle nature - à un accord. Mais elle ne peut pas se substituer aux parties, pas plus que les Américains ou qui que ce soit d'autre. Donc c'est à eux de répondre sur le fond, pas à nous.
En tout cas, je ne pense pas que le problème se pose en termes de concessions. Cela se pose en termes de volonté politique et en termes de dynamique de paix. Donc cela suppose de l'audace, une vision de l'avenir, un courage politique. C'est ce que nous souhaitons aux uns ou aux autres.
Q - Avez-vous des informations sur la rencontre entre M. Ben-Ami et M. Arafat ?
R - J'ai vu M. Ben-Ami avant qu'il aille rencontrer M. Arafat. J'ai eu des indications sur cette rencontre par le ministre du Tourisme que j'ai rencontré ce matin. Il m'a semblé que les indications étaient encourageantes./.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 18 décembre 2000)
Entretien avec les radios françaises :
Q - comment voyez-vous la situation actuelle ?
R - Je suis venu en m'attendant à trouver une situation totalement bloquée et je dois dire que je constate ici, aussi bien du côté palestinien que du côté israélien, un certain mouvement. Il me semble que les esprits sont moins braqués. La méfiance est toujours là, on ne peut pas encore parler de retour à la confiance, mais il y a une tentative, même si elle est encore tatonnante, d'avancer vers la reprise d'une discussion qui pourrait redevenir une vraie négociation, qui pourrait porter sur les questions de fond. Donc voilà, c'est relativement encourageant, et ce que j'ai entendu de la part de MM. Ben-Ami et Barak confirme avec peut-être, un style différent, ce que j'ai trouvé chez M. Arafat.
Q - Comment avez-vous trouvé M. Barak ce matin ?
R - Je l'ai trouvé très déterminé quant à la défense des intérêts légitimes d'Israël dans cette situation tout à fait difficile, mais je l'ai trouvé tout aussi déterminé - et c'est dans cet équilibre que réside la bonne définition de la situation - à avancer à nouveau sur le terrain politique et à chercher inlassablement, jusqu'au terme de son mandat fixé par la date des élections quelles qu'elles soient, un accord politique.
Q - Est-ce que vous croyez à un accord de paix avant la fin du mandat de Bill Clinton, le 20 janvier ? Beaucoup de rumeurs circulent selon lequelles les Américains seraient en ce moment en train de pousser pour qu'il y ait un accord ?
R - Je n'en sais rien. Je ne fais jamais de pronostics sur le Proche-Orient. Personne ne sait ce qui se passera. Il n'y a pas d'informations cachées sur ce qui se passera. Il faut, s'agissant du Proche-Orient, n'être ni pessimiste, ni optimiste. Il faut simplement être tenace, persévérant, ne jamais baisser les bras. Il y a des éléments de calendrier qui facilitent les choses, il y en a d'autres qui les compliquent. Peu importe. Il faut essayer d'avancer inlassablement vers une reprise de la négociation sur le fond. Je crois qu'on ne pourra pas améliorer radicalement la situation sur le terrain si on ne reconstitue pas d'une façon ou d'une autre une perspective politique, une espérance de solution. Cela passe par le dialogue qui se renoue en ce moment, me semble-t-il, et j'espère que cela va se retransformer en une véritable négociation israélo-palestinienne. Il me semble qu'à ce stade, ils n'ont pas besoin d'intervention extérieure et ils ne la sollicitent pas pour le moment. Après, peut-être, si la véritable négociation sur le fond se redéveloppe, et qu'ils ont besoin d'être consolidés dans leur démarche par les garanties des uns et des autres. Nous n'en sommes pas là. Mais on voit se réveiller quelque chose qui est encourageant et que nous soutenons de toutes nos forces./
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 18 décembre 2000)
Conférence de presse à Amman :
Mesdames et Messieurs,
J'achève en Jordanie, à Amman, cette rapide visite au Proche-Orient que je viens d'effectuer au nom de la Présidence de l'Union européenne, en compagnie de M. Moratinos. J'étais parti très préoccupé naturellement par la situation sur le terrain qui est tragique depuis des semaines et très préoccupé également par le blocage de la dimension politique. Après ce que j'ai entendu au Caire, à Gaza, à Tel Aviv et à Amman, je repars un peu plus encouragé.
Sur le terrain, la situation est toujours tendue, chacun le sait. Mais, sur le plan politique, il me semble qu'Israéliens et Palestiniens, au niveau de leurs premiers responsables, sont parvenus, à nouveau, à la conclusion qu'il n'y a pas d'autre solution que de reprendre le dialogue.
L'Union européenne soutient cette démarche de toutes ses forces. Nous souhaitons que ce dialogue puisse aboutir à une vraie négociation qui permette de traiter les difficiles problèmes de fond que chacun connaît et qui ont, tous, été abordés à Camp David et dont aucun n'a été jusqu'ici résolu. Il y a un moment, une opportunité à saisir. C'est une question, je crois, de courage politique.
Voilà mes impressions. Naturellement, l'Union européenne réitère sa disponibilité entière pour faire tout ce qui peut être jugé utile par les deux parties et son soutien à ce redémarrage d'un dialogue politique.
Q - Depuis 1993, les négociations ne se sont pas arrêtées mais pourtant, il n'y a pas eu de résultat. Qu'en pensez-vous ?
R - Je pense que, malgré cela, il n'y a pas d'alternative à la reprise de négociations politiques pour arriver à un vrai accord qui traite tous les problèmes, qui soit juste et équitable. D'ailleurs, s'il n'est pas juste et équitable, il ne sera pas durable.
Je pense qu'un Etat palestinien viable doit nécessairement faire partie de cet accord. Je pense que les droits légitimes des uns et des autres, notamment le droit à la sécurité mais aussi tous les autres droits, doivent être inclus dans cette solution et je répète qu'il n'y a pas d'autre voie possible.
Q - Vous avez dit que vous vous sentiez plus encouragé par ce que vous avez vu et qu'il y avait une opportunité en ce moment. Sur quoi basez-vous ces impressions ? Y a-t-il quelque chose de solide qu'on peut retirer de ces entretiens ?
R - Mes impressions sont fondées sur ce qui m'a été dit par le président Arafat, par M. Ben Ami, par le Premier ministre israélien Ehud Barak et par les autres responsables. J'ai vu, des deux côtés, une volonté de renouer un dialogue politique même si c'est avec précaution et avec prudence. J'ai vu cette volonté de reprendre les négociations. Chacun a ses raisons pour cela mais il me semble que, dans ce moment particulier et dans les jours qui viennent, ces raisons convergent et permettront, peut-être, de relancer la négociation indispensable.
Q - Sur l'impact de l'élection du nouveau président des Etats-Unis sur la politique américaine dans la région.
R - Je pense qu'il s'écoulera un certain temps encore avant que la nouvelle administration américaine ne s'installe et qu'il s'écoulera encore un certain temps avant qu'elle ait défini sa politique au Proche-Orient. Je pense qu'il ne faut pas attendre et qu'il faut donc utiliser toutes les possibilités d'avancer et de progresser dans le sens du processus de paix, tout de suite, dans les jours qui viennent, dans les semaines qui viennent. Après, nous verrons dans quelle situation nous sommes et comment la nouvelle administration américaine abordera la question du Proche-Orient. Mais j'espère de toutes mes forces, et je crois exprimer là le sentiment de tous les Européens sans exception, que d'ici là et, sans attendre un délai aussi long, il y aura une percée décisive./.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 18 décembre 2000)