Déclaration de M. Philippe Bas, ministre délégué à la sécurité sociale, aux personnes âgées, aux personnes handicapées et à la famille, sur le Plan solidarité - grand âge, Toulouse le 1er juin 2006.

Prononcé le 1er juin 2006

Intervenant(s) : 

Circonstance : 6ème Congrès national des maisons de retraite privées à Toulouse le 1er juin 2006

Texte intégral

Monsieur le Président, (Yves JOURNEL),
Madame la Déléguée Générale, (Florence ARNAIZ-MAUME),
Mesdames et Messieurs les Présidents de Conseil d'administration,
Mesdames et Messieurs les Directeurs,
Mesdames, Messieurs,
Je suis heureux de pouvoir vous adresser ce message de soutien et d'amitié à l'occasion de votre sixième Congrès annuel.
Les contraintes de mon emploi du temps ne me permettent pas d'être présent parmi vous aujourd'hui. Je tenais cependant à vous exprimer tout l'intérêt que je porte à cet événement. J'ai chargé Monsieur Jean-Jacques TREGOAT, Directeur général de l'action sociale, de vous lire ce message. Je l'en remercie.
Je sais que plus de 350 congressistes sont attendus aujourd'hui au Centre Pierre Baudis. Ce chiffre, à lui seul, résume l'importance du secteur privé dans notre dispositif médico-social de prise en charge des personnes âgées, une importance qui se traduit notamment dans la part qu'il prend aux créations de places nouvelles.
Vous avez mis au programme de ces deux jours de Congrès plusieurs questions qui me paraissent essentielles pour les années à venir. J'en retiendrai une : celle de l'avenir de nos maisons de retraite, et plus largement de notre système de prise en charge.
Vous le savez, l'enjeu est immense : les plus de 85 ans sont actuellement 1.100.000 en France. Ce chiffre va doubler d'ici 2020. Bien sûr, nous devons nous en réjouir : les Français vont vivre mieux et plus longtemps. Mais le vieillissement de notre population est aussi un phénomène auquel nous devons nous préparer.
C'est tout l'objectif du Plan Solidarité - Grand Âge que nous avons présenté avec le Premier ministre vendredi dernier. Il vise à nous donner les moyens de faire face aux mutations démographiques de notre pays.
La priorité, c'est d'abord de préserver le plus longtemps possible nos personnes âgées de la dépendance.
Cela passe en premier lieu par la prévention. La maladie d'Alzheimer est souvent détectée très tard dans notre pays. Nous pouvons corriger cette situation en renforçant la prévention, notamment par l'organisation d'une consultation systématique après 70 ans.
Cela passe aussi par un investissement massif pour lutter contre les maladies du grand âge. Aujourd'hui, 850.000 personnes en France sont atteintes par la maladie d'Alzheimer ou par une maladie apparentée. Et à l'avenir, 225.000 nouveaux cas seront découverts tous les ans. Nous devons faire pour la recherche contre ces maladies ce que nous avons fait pour lutter contre le cancer.
Cela passe enfin par un renforcement de l'encadrement universitaire en gériatrie. C'est une nécessité si nous voulons développer la recherche gériatrique et former tous les professionnels de santé aux soins des personnes âgées. L'effort réalisé en 2006, avec la création de 19 postes universitaires, sera poursuivi.
Mais surtout, ce Plan vise à mieux prendre en charge les personnes âgées, par un effort substantiel à la fois pour nos maisons de retraite et pour l'hôpital.
Dans les maisons de retraite, nous devons investir à hauteur des besoins.
Notre premier objectif, c'est d'améliorer la prise en charge des personnes très dépendantes dans les établissements. Nous le savons, cela passe par un renforcement des personnels soignants. Nous avons depuis cinq ans enclenché un mouvement de médicalisation des établissements. Nous devons encore l'accélérer, en améliorant la prise en charge par l'Assurance maladie des soins que requièrent les personnes âgées accueillies en maisons de retraite.
Investir à hauteur des besoins, c'est également poursuivre le développement du nombre de places en établissement. Sur la lancée du Plan vieillissement et solidarité, 5.000 places seront créées chaque année.
A l'hôpital, les personnes âgées représentent aujourd'hui 70% des admissions non programmées. Il faut en tenir compte en organisant une véritable filière gériatrique qui permettra de coordonner les établissements de santé et les institutions d'accueil pour personnes âgées. 1.000 places de court séjour gériatrique et 3.000 places de soins de suite et de réadaptation seront ainsi créées en cinq ans.
L'entrée en établissement se fait d'autant mieux qu'elle est préparée et qu'elle s'opère sans rupture, comme un prolongement naturel du domicile. Nous devons aussi agir sur le domicile.
Je souhaite mieux soutenir les aidants familiaux qui prennent en charge une personne âgée dépendante. Un ensemble de mesures sera pris début juillet dans le cadre de la Conférence de la Famille.
Je souhaite également renforcer tous les services et aides à domicile pour les personnes âgées. C'est bien sûr l'offre de soins qu'il faut développer. Chaque année, 6.000 places nouvelles seront créées en services de soins infirmiers à domicile. Le nombre de places en hospitalisation à domicile sera porté de 8.000 aujourd'hui à 15.000 en 2010. C'est aussi l'aide pour les tâches quotidiennes. Le nombre d'heures d'aides ménagères sera maintenu à un niveau élevé. C'est enfin l'ensemble des services à la personne que nous allons développer notamment grâce au chèque emploi services universel.
Dès maintenant, nous devons préparer notre pays au défi de la longévité et du grand âge. Par ses propositions, par le dynamisme de ses équipes, par l'engagement de l'ensemble de ses adhérents, le SYNERPA s'est imposé comme l'interlocuteur et le partenaire à part entière des pouvoirs publics. Les établissements du secteur privé participent pleinement à une prise en charge des personnes âgées qui doit toujours être plus adaptée et plus humaine. Leur engagement dans le mouvement de médicalisation des maisons de retraite et dans la signature des conventions tripartites le montre. Pour les années à venir, je sais pouvoir encore compter sur la mobilisation de l'ensemble de vos établissements.
Je vous remercie. Source http://www.synerpa.fr, le 12 juillet 2006