Texte intégral
Q - Vous avez parlé de programme d'intégration alors concrètement comment cela se traduit ?
R - Il y a beaucoup plus que de bonnes intentions. Il y aura, en effet, un suivi politique. Ce que nous cherchons à faire, c'est de regarder très concrètement, pays par pays, ce qui se fait sur l'ensemble des questions relatives à l'intégration et l'égalité des chances et ce en nous appuyant sur les jumelages, sur les acteurs de terrain, sur les associations, sur les collectivités locales. Il peut y avoir, ici ou là, par exemple du coté allemand, des pratiques intéressantes auxquelles nous n'avions pas pensé. La recherche d'expériences à partager est donc le coeur de la démarche que nous lançons aujourd'hui, avec un point d'arrivée qui sera le Sommet franco-allemand du 12 octobre. A cette occasion, le président de la République et la chancelière fédérale veulent pouvoir tirer un certain nombre de conclusions opérationnelles aussi bien pour nos politiques nationales que pour faire des propositions au cours de l'année 2007 à nos partenaires européens.
Q - En l'occurrence, quelles sont les expériences allemandes qui vous intéressent vivement et que vous souhaiteriez voir appliquer en France ?
R - Ce qui m'a d'ores et déjà frappé, c'est ce qui a trait au suivi et à la formation des jeune issus de l'immigration pour les amener à avoir une véritable égalité des chances, en particulier au travers de la formation à la langue. Cette formation est prioritaire mais elle ne suffit pas. Personne ne peut espérer une véritable égalité des chances, un emploi qualifié ou faire des études pour bien s'insérer dans la société sans pratiquer la langue du pays d'accueil. Son apprentissage est donc essentiel. Et dans ce domaine, je crois que les Allemands ont des choses à nous apprendre.
Q - On disait au cours de ces questions que l'égalité des chances doit se voir. Doit-elle apparaître, en l'occurrence, dans les médias ?
R - Notamment dans les médias ! Mais elle doit se voir partout même si les médias ont un rôle à la fois symbolique et emblématique. Ils touchent l'ensemble de la population d'un territoire. Si vous voulez me demander mon avis sur la première prestation de M Harry Roselmack, je n'ai pas pu en voir le début car j'étais sur le chemin du retour du Conseil Affaires générales de Bruxelles. Mais j'en ai quand même vu une bonne partie et il me semble être un très bon journaliste et c'est, avant tout, ce qui compte.
Q - La crise des banlieues a-t-elle provoqué une accélération de la promotion de l'égalité des chances et du renforcement du travail sur l'intégration. Comment avez-vous raisonné sur ces évènements ?
R - Sans aucun doute. C'est un facteur qui a compté, avec d'autres. Cependant, on sait bien que les défis auxquels la société française est confrontée concernent également d'autres sociétés qui y sont confrontées aussi. L'Allemagne n'a pas la même histoire, ni la même ancienneté des populations d'origine étrangère qui sont sur son territoire et pourtant, elle aussi, réfléchit et vient de lancer un programme d'un an pour voir comment mieux intégrer les populations immigrées. Aujourd'hui, nous voulons voir comment cela se passe chez les autres, et dans quelle mesure cela peut nous aider à améliorer nos pratiques.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 21 juillet 2006