Texte intégral
Les cadres n'ont pas le moral et se plaignent notamment de leurs rémunérations.
Bernard van Craeynest
Radio Classique
19/07/2006
Journaliste : Les cadres n'ont pas le moral et se plaignent notamment de leurs rémunérations, c'est ce que démontre le baromètre commandé par la CFE-CGC sur lequel nous, nous penchons ce matin. (...) C'est la morosité qui domine en ce moment chez les cadres, 40 % d'entre eux se disent insatisfaits de leurs salaires, c'est un des enseignements de l'enquête mensuelle de la CFE-CGC. Et si la motivation est un peu remontée depuis la crise du CPE, c'était en mars, la satisfaction des cadres quant à leur travail est en revanche en baisse. Aperçu des différents indicateurs clés avec Bernard van Craeynest, il est le président de la CFE-CGC.
Bernard van Craeynest : Alors il s'agit d'une fréquence trimestrielle, c'est un sondage qui concerne 1 000 cadres représentatifs, un échantillon représentatif bien entendu, qui sont sondés par Internet.
Juliette Balaceano : Alors les cadres ont l'air plutôt déprimé, quelles ces tendances qui ressortent principalement de ce baromètre ?
BVC : On s'aperçoit que nous touchons un point bas en ce qui concerne la perception des rémunérations. Puisque seuls 40 % se déclarent satisfaits de leur niveau de rémunération, contre 51 % il y a un an. C'est pour nous, le plus bas niveau depuis le lancement de notre baromètre, il y a cinq ans. Surtout on s'aperçoit qu'ils ont le sentiment d'être rémunérés de façon équitable, seulement à 32 %, par rapport à leur engagement dans l'entreprise et un peu plus d'un sur trois se sent convenablement rémunéré par rapport à leurs collègues d'autres entreprises ayant des responsabilités comparables. Donc on voit, qu'il y a une forte dégradation de la perception du niveau des rémunérations et donc une forte insatisfaction de l'évolution des rémunérations des cadres.
JB : Alors quant à vos derniers baromètres de mars de cette année ?
BVC : C'est une chute de 6 points. Il est évident qu'actuellement dans notre pays, il y a un contexte, où on voit bien surgir le mécontentement de l'ensemble des salariés vis à vis des rémunérations. Ce mécontentement est justifié par le fait qu'il y a une véritable pression exercée sur les salaires du fait de la forte volonté des entreprises de réduire leurs coûts. Et on voit bien que cela se traduit dans un contexte où nous avons une augmentation des prix, malgré les statistiques de l'INSEE, sur l'inflation d'un certain nombre de postes incompressibles des ménages. Je pense bien sûr au loyer, à l'énergie, à l'alimentation et les cadres en l'occurrence, mais je crois l'ensemble des salariés ont l'impression et même se rende compte concrètement qu'ils ont de plus en plus de difficulté à boucler leur budget.
JB : Et alors la crise du CPE de février/mars avait également engrangé une sorte de mauvaise atmosphère dans l'entreprise ? Est-ce que ça participe ?
BVC : Nous avions constaté en mars en pleine crise du CPE, qu'il y avait un sentiment de morosité, une inquiétude sur le délitement des relations sociales, dans notre pays. Ca constituait du reste à un point bas dans nos statistiques. Bon bien évidemment, il y a une légère remontée dans ce baromètre de juillet, mais toutefois la perception de la situation sociale du pays comme étant favorable, reste très faible. Nous étions à 14 % en mars, nous sommes à 19 % cette fois-ci.
JB : Quant à la vision des cadres sur leur retraite future, elle a l'air plutôt positive et ça a l'air d'être le seul point qui remonte. Alors est-ce que vous pouvez expliquer ça ?
BVC : Je ne trouve pas d'après les chiffres que nous avons, que les cadres ont le sentiment d'un bon niveau de retraite, lorsqu'ils y parviendront. On reste toujours sur des chiffres assez bas. Maintenant, ça correspond aussi à un message qui passe malheureusement à juste titre, sur le fait que l'équilibre financier des régimes de retraites est toujours aussi précaire, sous la double pression de l'augmentation de la durée d'espérance de vie et puis du fait que la masse salariale n'augmente pas suffisamment à la fois parce que l'emploi ne progresse pas et encore une fois, bien entendu, parce que les salaires ne progressent pas à hauteur du besoin de financement en cotisations sociales, des régimes de retraite. Source http://www.cfecgc.org, le 20 juillet 2006
Bernard van Craeynest
Radio Classique
19/07/2006
Journaliste : Les cadres n'ont pas le moral et se plaignent notamment de leurs rémunérations, c'est ce que démontre le baromètre commandé par la CFE-CGC sur lequel nous, nous penchons ce matin. (...) C'est la morosité qui domine en ce moment chez les cadres, 40 % d'entre eux se disent insatisfaits de leurs salaires, c'est un des enseignements de l'enquête mensuelle de la CFE-CGC. Et si la motivation est un peu remontée depuis la crise du CPE, c'était en mars, la satisfaction des cadres quant à leur travail est en revanche en baisse. Aperçu des différents indicateurs clés avec Bernard van Craeynest, il est le président de la CFE-CGC.
Bernard van Craeynest : Alors il s'agit d'une fréquence trimestrielle, c'est un sondage qui concerne 1 000 cadres représentatifs, un échantillon représentatif bien entendu, qui sont sondés par Internet.
Juliette Balaceano : Alors les cadres ont l'air plutôt déprimé, quelles ces tendances qui ressortent principalement de ce baromètre ?
BVC : On s'aperçoit que nous touchons un point bas en ce qui concerne la perception des rémunérations. Puisque seuls 40 % se déclarent satisfaits de leur niveau de rémunération, contre 51 % il y a un an. C'est pour nous, le plus bas niveau depuis le lancement de notre baromètre, il y a cinq ans. Surtout on s'aperçoit qu'ils ont le sentiment d'être rémunérés de façon équitable, seulement à 32 %, par rapport à leur engagement dans l'entreprise et un peu plus d'un sur trois se sent convenablement rémunéré par rapport à leurs collègues d'autres entreprises ayant des responsabilités comparables. Donc on voit, qu'il y a une forte dégradation de la perception du niveau des rémunérations et donc une forte insatisfaction de l'évolution des rémunérations des cadres.
JB : Alors quant à vos derniers baromètres de mars de cette année ?
BVC : C'est une chute de 6 points. Il est évident qu'actuellement dans notre pays, il y a un contexte, où on voit bien surgir le mécontentement de l'ensemble des salariés vis à vis des rémunérations. Ce mécontentement est justifié par le fait qu'il y a une véritable pression exercée sur les salaires du fait de la forte volonté des entreprises de réduire leurs coûts. Et on voit bien que cela se traduit dans un contexte où nous avons une augmentation des prix, malgré les statistiques de l'INSEE, sur l'inflation d'un certain nombre de postes incompressibles des ménages. Je pense bien sûr au loyer, à l'énergie, à l'alimentation et les cadres en l'occurrence, mais je crois l'ensemble des salariés ont l'impression et même se rende compte concrètement qu'ils ont de plus en plus de difficulté à boucler leur budget.
JB : Et alors la crise du CPE de février/mars avait également engrangé une sorte de mauvaise atmosphère dans l'entreprise ? Est-ce que ça participe ?
BVC : Nous avions constaté en mars en pleine crise du CPE, qu'il y avait un sentiment de morosité, une inquiétude sur le délitement des relations sociales, dans notre pays. Ca constituait du reste à un point bas dans nos statistiques. Bon bien évidemment, il y a une légère remontée dans ce baromètre de juillet, mais toutefois la perception de la situation sociale du pays comme étant favorable, reste très faible. Nous étions à 14 % en mars, nous sommes à 19 % cette fois-ci.
JB : Quant à la vision des cadres sur leur retraite future, elle a l'air plutôt positive et ça a l'air d'être le seul point qui remonte. Alors est-ce que vous pouvez expliquer ça ?
BVC : Je ne trouve pas d'après les chiffres que nous avons, que les cadres ont le sentiment d'un bon niveau de retraite, lorsqu'ils y parviendront. On reste toujours sur des chiffres assez bas. Maintenant, ça correspond aussi à un message qui passe malheureusement à juste titre, sur le fait que l'équilibre financier des régimes de retraites est toujours aussi précaire, sous la double pression de l'augmentation de la durée d'espérance de vie et puis du fait que la masse salariale n'augmente pas suffisamment à la fois parce que l'emploi ne progresse pas et encore une fois, bien entendu, parce que les salaires ne progressent pas à hauteur du besoin de financement en cotisations sociales, des régimes de retraite. Source http://www.cfecgc.org, le 20 juillet 2006