Interview de M. François Baroin, ministre de l'outre-mer, à RTL le 1er août 2006, sur sa personnalité et ses souhaits pour la droite en vue de l'élection présidentielle de 2007.

Prononcé le 1er août 2006

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Média : Emission L'Invité de RTL - RTL

Texte intégral

Paul JOLY : Voilà un ministre qui va vous surprendre. Avec son côté premier de la classe, le cliché lui colle à la peau quand on ne le compare pas aussi à Harry Potter, on pourrait l'imaginer incapable de partir en vacances autrement qu'avec une tonne de dossiers sous le bras. Eh bien pas du tout.
François BAROIN : Il faut être ultra disponible mais en même temps, une fois qu'on a quitté le travail, une fois qu'on se tient informé du suivi des dossiers, j'évacue tout. Je me libère de tout et je ne pense qu'à ma pêche, qu'au tennis, qu'aux enfants, qu'à la lecture, qu'à la piscine, qu'à me reposer.
Paul JOLY : Sa pêche, écoutez comment il en parle et vous comprendrez qu'il n'a pas que la politique dans la vie.
François BAROIN : Moi mon grand large à moi, c'est un petit ruisseau en Creuse, depuis toujours, depuis tout petit. Et ma plus forte émotion, c'est une truite qui monte à la surface, qui absorbe une sauterelle, un peu grosse parce qu'il faut qu'elle soit bien verte et de bonne taille et qui ensuite, repart dans sa cachette et j'essaie de la sortir. Voilà ça pendant trois heures, ça me transporte. Quand vous pensez à la sauterelle et à la truite, il y a vraiment pas grand monde qui peut se mettre au milieu.
Paul JOLY : Et là souvenirs.
François BAROIN : J'étais tout gosse et mon père m'emmenait. Il m'avait laissé sur un rocher, il m'avait oublié et donc je suis resté sur le rocher en plein cagnard pendant, je sais pas, six, sept heures. Et c'est mon oncle qui était par-là et qui a dit, qu'est-ce que tu fous là ? J'ai dis, ben j'attends mon père. Ben attends il est parti, je vais te ramener et je n'oublierais jamais cette partie de pêche, ni ce rocher que j'ai examiné à peu près sous toutes ses coutures.
Paul JOLY : Quand il ne pêche pas, François BAROIN apprécie la musique et cette fois encore, surprise.
François BAROIN : J'ai découvert un truc formidable, le premier album de NOUVELLE VAGUE qui est une reprise des CLASH de Gun's of Brixton qui est en fait à l'opposé de la version originale, qui est extraordinairement douce, très tendre, très sensuelle. C'est une bonne musique d'été.
Paul JOLY : Une musique pour adoucir les moeurs en quelque sorte et à huit mois de l'élection présidentielle, ce n'est pas du superflu.
François BAROIN : C'est tellement facile de dire du mal des autres et on en pense tellement souvent du mal des autres. Et c'est tellement soulageant de pouvoir le dire que c'est un exercice plus compliqué et plus intéressant intellectuellement que de valoriser le point positif de chacun des acteurs et de s'appuyer là dessus pour que la famille qui se retrouve dans les valeurs de l'UMP soit pleinement rassemblée autour d'un candidat qui porte aussi ce projet et qui se situe dans une logique de rassemblement. Donc c'est pour ça que malgré tout, les semaines quoi viennent seront importantes.
Paul JOLY : Une fois passée cette délicate période de la désignation du candidat UMP, viendra le temps de la campagne. En 19985, François BAROIN avait été le porte-parole de celle de Jacques CHIRAC. L'expérience aidant, il a déjà quelques souhaits à exprimer pour celle de 2007.
François BAROIN : Un, je souhaite que tous ceux à droite assument pleinement l'action menée par Jacques CHIRAC pendant douze ans. Deux, je souhaite vraiment qu'on ne soit pas dans un défilé de mannequins ou un arbitrage des élégances, qu'on ne soit pas simplement un homme, une femme. Et trois j'espère qu'on orientera le débat autour des questions essentielles et qu'on aille sur là aussi, deux, trois projets simples qui pourront devenir des réalités au lendemain de l'élection. Source http://www.outre-mer.gouv.fr, le 16 août 2006