Texte intégral
Cette réunion informelle des ministres des Affaires étrangères est centrée, comme vous vous en doutez sur la très grave crise survenue en juillet au Proche-Orient.
Nous avons consacré toute notre journée à une discussion approfondie sur la situation et les perspectives politiques dans cette région.
D'autres sujets seront discutés demain, Catherine Colonna vous en rendra compte en temps utile.
D'abord, concernant le Liban, le Conseil extraordinaire des Affaires générales, qui s'est réuni il y a exactement une semaine à notre demande, a confirmé l'engagement de l'Union envers le Liban : ce sont les Européens qui vont constituer la colonne vertébrale de la FINUL renforcée que nous avions demandé dans la résolution 1701 votée à l'unanimité au Conseil de sécurité des Nations unies les 11 et 12 août à New York.
Cet engagement européen se décline aussi dans des aspects autres que militaires, et nous avons aujourd'hui ces composantes économiques et politiques.
S'agissant de la dimension économique, notre collègue suédois Jan Eliasson ainsi que Bénita Ferrero Waldner ont rendu compte des résultats substantiels de la réunion qui s'est tenue hier à Stockholm et qui était consacrée à la réhabilitation.
Dans ce domaine de la réhabilitation, les besoins sont immenses. Les autorités libanaises ont fait état d'une première demande. La France a annoncé hier à Stockholm, une aide de 40 millions d'euros. Plus de 700 millions d'euros ont été annoncé en fin de réunion, c'est donc un succès.
Nous avons souhaité que d'autres pays non-européens, particulièrement dans le Golfe, participent aussi à cet effort et contribuent de ce fait à la stabilisation de la région.
Cette réunion de Stockholm est une première étape très encourageante. J'ai redit à mes collègues le souhait de la France que puisse se tenir dans les meilleurs délais une grande conférence internationale des donateurs à Beyrouth pour mener à bien la reconstruction du Liban. C'est aux autorités libanaises de diriger et de coordonner cet effort.
Le rôle de l'Europe dans la FINUL lui donne évidemment le crédit nécessaire pour jouer un rôle politique dans la mise en oeuvre de la résolution 1701 et dans la recherche d'une solution globale à cette crise qui est notre objectif.
Pour cela, nous avons souligné l'urgence du déploiement de l'armée libanaise au sud du Liban, l'urgence du retrait israélien sans problème et la nécessité de la levée du blocus israélien et l'exigence d'une coopération de toutes les parties pour rendre effectif l'embargo sur les livraisons d'armes à destination du Liban.
Voilà ce que nous avons pu dire concernant le Liban, en soulignant l'importance d'aider le gouvernement de M. Siniora et de tout faire pour la restauration de la souveraineté pleine et entière du Liban, de son indépendance et de sa liberté.
S'agissant des Territoires palestiniens, nous avons aussi souhaité évoquer la situation dans les Territoires palestiniens que la crise au Liban avait temporairement éclipsée.
Nous sommes très inquiets de la situation dans les Territoires palestiniens. Nous ne savons pas où se trouve le soldat Shalit qui demeure prisonnier ; c'est une situation humanitaire et sanitaire catastrophique, ne pas s'en occuper serait une erreur, ne pas traiter ses causes serait une faute.
Aujourd'hui, nous ne savons pas où se trouve le soldat Shadit qui demeure prisonnier, certains membres du gouvernement et du Conseil législatif palestiniens restent détenus; l'armée israélienne occupe encore les Territoires ; la vie quotidienne des populations palestiniennes est extrêmement difficile.
L'Union n'a pas l'intention de baisser les bras.
D'abord, le mécanisme international d'acheminement de l'aide au profit des populations se met progressivement en place. Sa montée en puissance doit s'amplifier, il n'est pas admissible de rester là où nous en sommes aujourd'hui. Une initiative comme la réunion de Stockholm sur l'aide aux Territoires palestiniens est importante pour réunir le plus de contributeurs possibles.
Ensuite, des signaux sont apparus au sein de l'autorité palestinienne, comme la signature par l'ensemble des forces politiques palestiniennes représentées au Conseil législatif palestinien, y compris le Hamas, d'un document d'entente nationale, le 27 juin dernier.
Il s'agit d'un premier signe positif que nous observons avec intérêt. Il est important pour l'Union européenne et en particulier pour la France, d'encourager ce mouvement et de favoriser le dialogue entre des parties qui se reconnaissent et qui se respectent.
S'agissant de la relance et du processus de paix, la crise dramatique survenue en juillet a créé un choc. Elle a montré qu'aucune solution unilatérale ne pouvait aujourd'hui aboutir à une solution durable et acceptable par toutes les parties. Elle a suscité des prises de conscience, des interrogations chez les partenaires de la région.
C'est dans ce contexte que la présidence a souhaité organiser un débat sur la relance du processus de paix qui apparaît plus que jamais, urgente et nécessaire. Nous avons l'espoir que, dans ce nouveau contexte, cette relance sera également possible. Les Européens ne sont pas les seuls à le penser. Les initiatives se multiplient, je pense par exemple à celle de la ligue arabe.
Encore faut-il créer les conditions d'une relance, c'est-à-dire le rétablissement d'une confiance aujourd'hui disparue entre les parties.
C'est le rôle de la communauté internationale que de contribuer à la recréer et rétablir le dialogue. Ceci suppose un très fort engagement de sa part.
Je crois que, plus que jamais, l'Union européenne a un rôle à jouer dans cet endroit du monde et dans le conflit israélo-palestinien. C'est cet état d'esprit qui avait présidé à la constitution du Quartet. Nous devons nous en souvenir et redonner souffle à la Feuille de route.
Voilà ce dont nous avons débattu aujourd'hui avec la conviction que l'Union européenne, membre du Quartet, présente au Liban et dans les Territoires palestiniens, reconnue pour ses positions équilibrées et ses liens avec la région, a un rôle spécifique à jouer.
Je rappelle que le président de la République avait déjà attiré l'attention de ses collègues sur cette mission de l'Europe lors du Conseil européen de juin dernier. Nous avons réfléchi très librement et très informellement à ce qu'était la Feuille de route et à ce qu'elle pourrait devenir.
Q - Concernant le conflit israélo-palestinien, qu'y a-t-il de nouveau ? Le quartet va-t-il se réunir ?
R - Nous demandons tout d'abord, une nouvelle réunion du Quartet, je ne peux donc répondre avant même que celui-ci se soit entretenu.
Je pense que nous aurions grand tort de laisser de côté cette question, au moment où nous traitons, en effet, l'accord politique au Liban et les conditions d'un cessez-le-feu durable. Nous aurions tort car, si vous analysez la situation dans les territoires palestiniens aujourd'hui, il y a des infrastructures totalement dévastées, plus de 195 morts durant les dernières semaines, une situation humanitaire et sanitaire, je l'ai déjà indiqué, catastrophique, en particulier dans les établissements de santé publique.
Près d'un million de personnes vivent, au sein des familles de fonctionnaires qui eux-mêmes ne sont pas payées depuis 4 mois et demi.
Et comme vous le savez, là-bas, la plupart des salaires émanent de la fonction publique.
Le président Chirac avait, lorsque le président Mahmoud Abbas était venu à Paris, proposé un mécanisme financier intermédiaire entre la communauté internationale, via la Banque mondiale et les fonctionnaires, ceci a été accepté concernant les problèmes de santé mais au moment où je vous parle, ce n'est pas encore totalement mis en place.
Je pense que cette situation est explosive, le coordinateur des Nations unies hier a employé le mot "bombe à retardement", nous sommes là face un risque majeur.
Nous demandons donc une réunion du Quartet pour relancer tout cela et par la suite, nous verrons plus spécifiquement les conditions de la Feuille de route.
Q - Et concernant l'entente nationale, qu'en est-il ?
R - Lorsque je suis allé à Ramallah récemment, je me suis rendu compte qu'il y avait une avancée notable entre les Palestiniens sur un document d'entente nationale, ce document peut déboucher, nous l'encourageons et nous le souhaitons en tous cas. Un gouvernement où, une partie du Hamas accepterait de gouverner avec le Fatah et comme vous le savez, ce dernier reconnaît Israël. et par définition, il reconnaît les accords entre l'OLP et Israël.
La France l'a toujours dit, le processus progressif qui amènerait le Hamas à passer vers un parti politique est évidemment le processus.
Il faut donc tout faire pour encourager cela et l'Union européenne aujourd'hui est, semble-t-il, seule à développer cette attitude.
En tous cas, je l'y encourage et c'est ce que j'ai dit aujourd'hui.
Q - (Inaudible)
R - Là, vous allez très vite. L'idée, depuis le début est d'obtenir de la part du Hamas, l'acceptation de 3 principes : La reconnaissance d'Israël, la reconnaissance des accords OLP-Israël et la renonciation, explicite, en public à la violence.
Q - Si le Hamas ne change pas explicitement de position, est-ce qu'il sera possible de lui parler ?
R - Je ne vois pas comment on peut constituer un gouvernement d'unité nationale entre le Fatah qui reconnaît Israël, et le Hamas qui ne le reconnaîtrait pas. Je n'ai pas dit qu'il ne fallait pas négocier, à aucun moment. J'ai dit que les trois principes restent, plus que jamais d'actualité. Et si le Hamas souhaite gouverner avec le Fatah, il y a une ouverture possible.
Q - Mais, apparemment, la présidence de l'UE a dit qu'il fallait parler avec tout le monde ?
R - Ce qui s'est passé au Gymnich, c'est que le président du CAG, le président finlandais a bien dit que nous ne devions parler au Hamas, comme cela a été dit depuis six mois, que si le Hamas reconnaît les trois principes édictés par l'Union européenne, par le Quartet. Il l'a redit devant nous : la reconnaissance d'Israël, la reconnaissance des Accords de paix d'Oslo et le renoncement public à la violence.
Q - Vis-à-vis de l'Iran, les Etats membres pensent-ils que des sanctions doivent être prises ?
R - C'est encore trop tôt pour que je puisse répondre à une telle question.
Comme vous le savez, la question de l'Iran sera abordée par les ministres demain matin. Vous savez que le directeur général de l'Agence internationale pour l'Energie atomique a remis le 31 août son rapport. Ce rapport confirme que l'Iran ne s'est pas conformé aux exigences de l'Agence internationale pour l'Energie atomique, notamment dans le domaine de la suspension des activités nucléaires sensibles et en particulier dans le domaine de l'enrichissement de l'uranium. Par ailleurs la réponse de Téhéran, le 22 août, sur l'offre de coopération de la communauté internationale n'est pas satisfaisante. Les experts des Six doivent se réunir la semaine prochaine à Berlin pour discuter ensemble, précisément, des suites à donner. La priorité, c'est de préserver la cohérence et l'unité de la communauté internationale qui n'a jamais fait défaut jusqu'à présent, notamment les Six pays qui ont fait l'offre à Téhéran en juin dernier. J'entends des Iraniens qui sont prêts à négocier. Ils connaissent le cadre de ces négociations : pour eux, la suspension des activités nucléaires sensibles et en particulier l'enrichissement de l'uranium ; pour nous, la suspension du processus qui est en cours au Conseil de sécurité des Nations unies à New York. Cette offre reste valide. Cela tient toujours et je réitère notre disposition à renouer avec Téhéran un dialogue lucide, en toute transparence et, j'espère, en toute confiance.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 5 septembre 2006
Nous avons consacré toute notre journée à une discussion approfondie sur la situation et les perspectives politiques dans cette région.
D'autres sujets seront discutés demain, Catherine Colonna vous en rendra compte en temps utile.
D'abord, concernant le Liban, le Conseil extraordinaire des Affaires générales, qui s'est réuni il y a exactement une semaine à notre demande, a confirmé l'engagement de l'Union envers le Liban : ce sont les Européens qui vont constituer la colonne vertébrale de la FINUL renforcée que nous avions demandé dans la résolution 1701 votée à l'unanimité au Conseil de sécurité des Nations unies les 11 et 12 août à New York.
Cet engagement européen se décline aussi dans des aspects autres que militaires, et nous avons aujourd'hui ces composantes économiques et politiques.
S'agissant de la dimension économique, notre collègue suédois Jan Eliasson ainsi que Bénita Ferrero Waldner ont rendu compte des résultats substantiels de la réunion qui s'est tenue hier à Stockholm et qui était consacrée à la réhabilitation.
Dans ce domaine de la réhabilitation, les besoins sont immenses. Les autorités libanaises ont fait état d'une première demande. La France a annoncé hier à Stockholm, une aide de 40 millions d'euros. Plus de 700 millions d'euros ont été annoncé en fin de réunion, c'est donc un succès.
Nous avons souhaité que d'autres pays non-européens, particulièrement dans le Golfe, participent aussi à cet effort et contribuent de ce fait à la stabilisation de la région.
Cette réunion de Stockholm est une première étape très encourageante. J'ai redit à mes collègues le souhait de la France que puisse se tenir dans les meilleurs délais une grande conférence internationale des donateurs à Beyrouth pour mener à bien la reconstruction du Liban. C'est aux autorités libanaises de diriger et de coordonner cet effort.
Le rôle de l'Europe dans la FINUL lui donne évidemment le crédit nécessaire pour jouer un rôle politique dans la mise en oeuvre de la résolution 1701 et dans la recherche d'une solution globale à cette crise qui est notre objectif.
Pour cela, nous avons souligné l'urgence du déploiement de l'armée libanaise au sud du Liban, l'urgence du retrait israélien sans problème et la nécessité de la levée du blocus israélien et l'exigence d'une coopération de toutes les parties pour rendre effectif l'embargo sur les livraisons d'armes à destination du Liban.
Voilà ce que nous avons pu dire concernant le Liban, en soulignant l'importance d'aider le gouvernement de M. Siniora et de tout faire pour la restauration de la souveraineté pleine et entière du Liban, de son indépendance et de sa liberté.
S'agissant des Territoires palestiniens, nous avons aussi souhaité évoquer la situation dans les Territoires palestiniens que la crise au Liban avait temporairement éclipsée.
Nous sommes très inquiets de la situation dans les Territoires palestiniens. Nous ne savons pas où se trouve le soldat Shalit qui demeure prisonnier ; c'est une situation humanitaire et sanitaire catastrophique, ne pas s'en occuper serait une erreur, ne pas traiter ses causes serait une faute.
Aujourd'hui, nous ne savons pas où se trouve le soldat Shadit qui demeure prisonnier, certains membres du gouvernement et du Conseil législatif palestiniens restent détenus; l'armée israélienne occupe encore les Territoires ; la vie quotidienne des populations palestiniennes est extrêmement difficile.
L'Union n'a pas l'intention de baisser les bras.
D'abord, le mécanisme international d'acheminement de l'aide au profit des populations se met progressivement en place. Sa montée en puissance doit s'amplifier, il n'est pas admissible de rester là où nous en sommes aujourd'hui. Une initiative comme la réunion de Stockholm sur l'aide aux Territoires palestiniens est importante pour réunir le plus de contributeurs possibles.
Ensuite, des signaux sont apparus au sein de l'autorité palestinienne, comme la signature par l'ensemble des forces politiques palestiniennes représentées au Conseil législatif palestinien, y compris le Hamas, d'un document d'entente nationale, le 27 juin dernier.
Il s'agit d'un premier signe positif que nous observons avec intérêt. Il est important pour l'Union européenne et en particulier pour la France, d'encourager ce mouvement et de favoriser le dialogue entre des parties qui se reconnaissent et qui se respectent.
S'agissant de la relance et du processus de paix, la crise dramatique survenue en juillet a créé un choc. Elle a montré qu'aucune solution unilatérale ne pouvait aujourd'hui aboutir à une solution durable et acceptable par toutes les parties. Elle a suscité des prises de conscience, des interrogations chez les partenaires de la région.
C'est dans ce contexte que la présidence a souhaité organiser un débat sur la relance du processus de paix qui apparaît plus que jamais, urgente et nécessaire. Nous avons l'espoir que, dans ce nouveau contexte, cette relance sera également possible. Les Européens ne sont pas les seuls à le penser. Les initiatives se multiplient, je pense par exemple à celle de la ligue arabe.
Encore faut-il créer les conditions d'une relance, c'est-à-dire le rétablissement d'une confiance aujourd'hui disparue entre les parties.
C'est le rôle de la communauté internationale que de contribuer à la recréer et rétablir le dialogue. Ceci suppose un très fort engagement de sa part.
Je crois que, plus que jamais, l'Union européenne a un rôle à jouer dans cet endroit du monde et dans le conflit israélo-palestinien. C'est cet état d'esprit qui avait présidé à la constitution du Quartet. Nous devons nous en souvenir et redonner souffle à la Feuille de route.
Voilà ce dont nous avons débattu aujourd'hui avec la conviction que l'Union européenne, membre du Quartet, présente au Liban et dans les Territoires palestiniens, reconnue pour ses positions équilibrées et ses liens avec la région, a un rôle spécifique à jouer.
Je rappelle que le président de la République avait déjà attiré l'attention de ses collègues sur cette mission de l'Europe lors du Conseil européen de juin dernier. Nous avons réfléchi très librement et très informellement à ce qu'était la Feuille de route et à ce qu'elle pourrait devenir.
Q - Concernant le conflit israélo-palestinien, qu'y a-t-il de nouveau ? Le quartet va-t-il se réunir ?
R - Nous demandons tout d'abord, une nouvelle réunion du Quartet, je ne peux donc répondre avant même que celui-ci se soit entretenu.
Je pense que nous aurions grand tort de laisser de côté cette question, au moment où nous traitons, en effet, l'accord politique au Liban et les conditions d'un cessez-le-feu durable. Nous aurions tort car, si vous analysez la situation dans les territoires palestiniens aujourd'hui, il y a des infrastructures totalement dévastées, plus de 195 morts durant les dernières semaines, une situation humanitaire et sanitaire, je l'ai déjà indiqué, catastrophique, en particulier dans les établissements de santé publique.
Près d'un million de personnes vivent, au sein des familles de fonctionnaires qui eux-mêmes ne sont pas payées depuis 4 mois et demi.
Et comme vous le savez, là-bas, la plupart des salaires émanent de la fonction publique.
Le président Chirac avait, lorsque le président Mahmoud Abbas était venu à Paris, proposé un mécanisme financier intermédiaire entre la communauté internationale, via la Banque mondiale et les fonctionnaires, ceci a été accepté concernant les problèmes de santé mais au moment où je vous parle, ce n'est pas encore totalement mis en place.
Je pense que cette situation est explosive, le coordinateur des Nations unies hier a employé le mot "bombe à retardement", nous sommes là face un risque majeur.
Nous demandons donc une réunion du Quartet pour relancer tout cela et par la suite, nous verrons plus spécifiquement les conditions de la Feuille de route.
Q - Et concernant l'entente nationale, qu'en est-il ?
R - Lorsque je suis allé à Ramallah récemment, je me suis rendu compte qu'il y avait une avancée notable entre les Palestiniens sur un document d'entente nationale, ce document peut déboucher, nous l'encourageons et nous le souhaitons en tous cas. Un gouvernement où, une partie du Hamas accepterait de gouverner avec le Fatah et comme vous le savez, ce dernier reconnaît Israël. et par définition, il reconnaît les accords entre l'OLP et Israël.
La France l'a toujours dit, le processus progressif qui amènerait le Hamas à passer vers un parti politique est évidemment le processus.
Il faut donc tout faire pour encourager cela et l'Union européenne aujourd'hui est, semble-t-il, seule à développer cette attitude.
En tous cas, je l'y encourage et c'est ce que j'ai dit aujourd'hui.
Q - (Inaudible)
R - Là, vous allez très vite. L'idée, depuis le début est d'obtenir de la part du Hamas, l'acceptation de 3 principes : La reconnaissance d'Israël, la reconnaissance des accords OLP-Israël et la renonciation, explicite, en public à la violence.
Q - Si le Hamas ne change pas explicitement de position, est-ce qu'il sera possible de lui parler ?
R - Je ne vois pas comment on peut constituer un gouvernement d'unité nationale entre le Fatah qui reconnaît Israël, et le Hamas qui ne le reconnaîtrait pas. Je n'ai pas dit qu'il ne fallait pas négocier, à aucun moment. J'ai dit que les trois principes restent, plus que jamais d'actualité. Et si le Hamas souhaite gouverner avec le Fatah, il y a une ouverture possible.
Q - Mais, apparemment, la présidence de l'UE a dit qu'il fallait parler avec tout le monde ?
R - Ce qui s'est passé au Gymnich, c'est que le président du CAG, le président finlandais a bien dit que nous ne devions parler au Hamas, comme cela a été dit depuis six mois, que si le Hamas reconnaît les trois principes édictés par l'Union européenne, par le Quartet. Il l'a redit devant nous : la reconnaissance d'Israël, la reconnaissance des Accords de paix d'Oslo et le renoncement public à la violence.
Q - Vis-à-vis de l'Iran, les Etats membres pensent-ils que des sanctions doivent être prises ?
R - C'est encore trop tôt pour que je puisse répondre à une telle question.
Comme vous le savez, la question de l'Iran sera abordée par les ministres demain matin. Vous savez que le directeur général de l'Agence internationale pour l'Energie atomique a remis le 31 août son rapport. Ce rapport confirme que l'Iran ne s'est pas conformé aux exigences de l'Agence internationale pour l'Energie atomique, notamment dans le domaine de la suspension des activités nucléaires sensibles et en particulier dans le domaine de l'enrichissement de l'uranium. Par ailleurs la réponse de Téhéran, le 22 août, sur l'offre de coopération de la communauté internationale n'est pas satisfaisante. Les experts des Six doivent se réunir la semaine prochaine à Berlin pour discuter ensemble, précisément, des suites à donner. La priorité, c'est de préserver la cohérence et l'unité de la communauté internationale qui n'a jamais fait défaut jusqu'à présent, notamment les Six pays qui ont fait l'offre à Téhéran en juin dernier. J'entends des Iraniens qui sont prêts à négocier. Ils connaissent le cadre de ces négociations : pour eux, la suspension des activités nucléaires sensibles et en particulier l'enrichissement de l'uranium ; pour nous, la suspension du processus qui est en cours au Conseil de sécurité des Nations unies à New York. Cette offre reste valide. Cela tient toujours et je réitère notre disposition à renouer avec Téhéran un dialogue lucide, en toute transparence et, j'espère, en toute confiance.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 5 septembre 2006