Déclaration de M. Léon Bertrand, ministre délégué au tourisme, sur les enjeux économiques du tourisme rural, Paris le 12 septembre 2006.

Prononcé le

Intervenant(s) : 

Circonstance : Séminaire sur "l'affirmation du Tourisme dans les territoires ruraux" au Palais des Congrès à Paris le 12 septembre 2006

Texte intégral

Mesdames et Messieurs les Présidents,
Mesdames et Messieurs les élus,
Chers Ami(e)s,

Installé ce matin dans sa nouvelle configuration, le Conseil National du Tourisme est désormais prêt à assumer pleinement ses missions, ce séminaire consacré à « l'affirmation des territoires ruraux » dans le Tourisme en est l'illustration.
Le tourisme est une activité économique essentielle pour la France. Il représente 2 millions d'emplois directs et indirects et constitue désormais un vecteur de développement pour l'ensemble de nos territoires, confrontés à une lente disparition de leur industrie.
Pour nous maintenir au premier rang mondial, dans un contexte de concurrence toujours plus vive, et pour capter les clientèles les plus rémunératrices conformément aux objectifs d'augmentation des recettes que nous nous sommes fixés à l'horizon 2010, nous devons optimiser toutes nos potentialités.
Forts de la réputation de nos produits du terroir, de nos paysages si divers et de nos nombreux sites classés au patrimoine de l'humanité par l'UNESCO, les « pays » de France jouent un rôle majeur dans l'offre française.
Je me bornerai à rappeler que la campagne est tout simplement le 1er espace touristique fréquenté par les Français en nombre de séjours et le 2ème en nombre de nuitées, après le littoral.
La campagne est essentiellement une destination de courts séjours, ce qui explique cette 1ère place mais elle connaît aussi un succès croissant auprès des touristes étrangers, puisque leurs nuitées ont doublé en 8 ans, de 1990 à 1998.
Le tourisme rural, qui peut s'appuyer aujourd'hui sur une plus grande attente des consommateurs en matière de qualité environnementale, représente donc une manne financière non négligeable :
Ce sont près de 20 milliards d'euros qui sont dépensés chaque année par les touristes.
Cet enjeu économique majeur explique d'ailleurs la convergence interministérielle, marquée aujourd'hui par la présence de hauts responsables des ministères de l'Agriculture et de la Pêche, de l'Ecologie et du développement durable et de l'Aménagement du Territoire.
Ils seront associés tout à l'heure à la conclusion de ce séminaire.
Je tiens à les remercier pour leur implication et pour leur présence.
Chacun de ces départements ministériels assume en effet un rôle déterminant pour la réussite des multiples projets touristiques des territoires ruraux.
Je pense notamment à la loi « Développement des territoires ruraux » de février 2005, à la mise en place des « pôles d'excellence rurale » et à la mise en oeuvre de la stratégie de développement durable, déclinée en « tourisme durable » au niveau international.
Afin d'appuyer et d'encourager le travail d'ores et déjà mené par une multitude d'acteurs locaux, dont je tiens à saluer l'engagement, il nous est nécessaire d'apprécier la perception du rôle du tourisme dans ces territoires ruraux.

Deux points semblent pertinents dans cette approche :
1. l'organisation de l'offre territoriale ;
2. les besoins locaux en accompagnement et en formation.
Il nous est apparu en effet qu'une cohérence territoriale était devenue indispensable pour attirer, accueillir et assurer la satisfaction des touristes.
C'est d'ailleurs ce même principe qui régit l'organisation des pôles d'excellence rurale dont plus de 40 % des dossiers labellisés ont directement trait au tourisme:
il s'agit de mettre en réseau une offre d'hébergement diversifiée, des activités variées, une offre patrimoniale ou culturelle suffisante pour justifier un séjour, même court.
Et c'est là toute la difficulté : d'une offre touristique, peu lisible dans les grands circuits de distribution classique et une insuffisante spécialisation touristique des organismes d'accueil.
Des pistes seront proposées cet après-midi autour de ces deux problématiques, pour à renforcer la qualité et la notoriété de notre offre en milieu rural.
Je prendrai naturellement acte des besoins et des attentes qui se seront exprimés au cours de ces débats, et je demanderai au Président de la section des politiques territoriales et du développement durable de faire procéder au sein de sa section à un inventaire et je souhaite qu'un rapport d'évaluation me soit transmis proposant des préconisations opérationnelles.
Mesdames et Messieurs,
La promotion du tourisme rural constitue l'un des axes forts de mon action ministérielle, qui vise une meilleure répartition des flux touristiques et une amélioration des retombées économiques dans les espaces ruraux, au service du développement local.
Le tourisme rural représente déjà près du tiers de la fréquentation touristique française.
Et l'avenir, à moyen et long terme, ne pourra qu'être favorable au développement du tourisme à la campagne avec la montée en puissance d'une demande d'espace, d'authenticité et l'intérêt croissant des citadins pour la patrimoine naturel et la culture locale.
En renouvelant, en septembre 2004, le mandat de la Conférence Permanente du Tourisme rural, dont je salue le président Yves CENSI, en ouvrant aujourd'hui ce colloque, j'ai souhaité réitérer mon attachement à cette France des 36 000 clochers qui constitue le coeur de notre attractivité.
Je souhaite que vos échanges aujourd'hui nous permettent de progresser ensemble pour offrir à nos visiteurs des prestations dignes de notre fantastique patrimoine naturel.
Je vous remercie.
Source http://www.tourisme.equipement.gouv.fr, le 13 septembre 2006