Texte intégral
Nous accueillons avec intérêt ce projet de stratégie, qui fait suite à la publication récente de la Commission européenne sur ce sujet.
La France est également à la veille d'adopter une stratégie en matière de gouvernance. C'est pourquoi nous soutenons la volonté de la Banque mondiale de renforcer son action dans ces domaines, et de l'étayer par une réflexion qu'elle puisse partager avec ses partenaires.
Dans ce cadre, je souhaite souligner plusieurs points :
- la gouvernance embrasse un champ très vaste dans lequel la lutte contre la corruption trouve sa place mais qui ne la résume pas. La corruption est l'une des manifestations les plus graves de la mauvaise gouvernance, elle n'en est pas la seule cause ;
- en plaçant la gouvernance au centre des questions de développement, on ne doit pas se préoccuper seulement du contenu des politiques, mais surtout de la manière dont elles sont élaborées et mises en oeuvre. A cet égard, l'action de la Banque en faveur du renforcement des capacités institutionnelles et humaines des pays en développement est essentielle ;
- c'est aux pays partenaires qu'incombe la responsabilité première de définir et mettre en oeuvre leurs politiques de développement. La stratégie de la Banque devrait davantage prendre en compte cette nécessité impérative d'appropriation si l'on veut assurer un caractère durable au développement ;
- il n'appartient pas à la Banque de faire de la gouvernance et de la lutte contre la corruption l'axe central de son action et le critère premier de ses modalités d'intervention. La réduction de la pauvreté doit rester l'objectif principal de la Banque. Si la corruption est un frein au développement, n'oublions pas qu'elle est aussi bien souvent une conséquence de la pauvreté ;
- la Banque, dont la mission est d'améliorer le sort des plus pauvres est par définition amenée à intervenir dans des environnements risqués et parfois peu transparents ;
- le système actuel d'allocation des financements de la Banque accorde déjà une pondération importante aux critères de gouvernance. N'en changeons pas.
Au total, la France salue les progrès accomplis par la Banque dans la préparation de cette stratégie. Il convient désormais de la finaliser pour qu'elle puisse être approuvée avant la fin de l'année 2006 par le Conseil d'administration, qui devra être associé étroitement à sa mise en oeuvre.
En conclusion, le projet de communiqué qui nous a été soumis samedi matin traduit notre position et nous souhaitons qu'il puisse être adopté en l'état.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 19 septembre 2006