Texte intégral
Monsieur le Ministre, cher Léon Bertrand,
Monsieur le Sénateur, Monsieur le Président du Conseil d'administration d'ODIT France, cher Michel Bécot,
Monsieur le Directeur général d'ODIT France, cher Christian Mantei,
Mesdames, Messieurs,
Chers Amis,
Je suis très heureux de signer aujourd'hui ce protocole d'accord qui scelle l'engagement du ministère de la Culture et de la Communication et du ministère délégué au Tourisme, en faveur du développement de l'activité touristique en France, et de l'attractivité de nos territoires. Il renforce la convention passée le 30 mars dernier entre le ministère de la Culture et de la Communication et le Groupement d'Intérêt Public « Observation, Développement, et Ingénierie Touristique » (ODIT France), qui favorise l'adaptation et la compétitivité de l'offre touristique française face à l'évolution de la société, et des modes de consommation.
La France est la première destination touristique dans le monde avec 75 millions de visiteurs. Le tourisme est un secteur clé de notre économie, qui représente 7 % du PIB, 2 millions d'emplois, 5 % des salariés de notre pays, 200.000 entreprises, et une recette de 30,7 milliards d'euros. La culture en est une composante essentielle, puisqu'elle constitue une motivation déclarée pour la moitié des touristes étrangers, et que le chiffre d'affaire du tourisme culturel est estimé à 15 milliards d'euros.
Nos grands musées accueillent une majorité de visiteurs étrangers : 57 % au Louvre, 60 % à Orsay et Picasso, 68 % au musée Chagall à Nice.
La culture ne se limite donc pas à ce que l'on appelle d'ordinaire les « retombées » sur l'économie, mais elle porte bien en elle-même cette force de rayonnement, de créativité, et d'entraînement de l'ensemble de l'économie et de la société. C'est un capital d'avenir, qu'il convient non seulement d'identifier, mais surtout de mieux valoriser dans la compétition internationale, parce qu'elle participe pleinement à la stratégie d'attractivité globale de la France.
Au-delà de ces aspects stratégiques et économiques, on ne mesure pas assez en effet combien le tourisme culturel est un extraordinaire moyen de faire aimer la France et de porter notre image par-delà nos frontières. Notre extraordinaire richesse patrimoniale, unique au monde, et la vitalité de notre création, sont des atouts décisifs, que nous devons mettre davantage en lumière.
L'importance des flux touristiques est un fait sans précédent dans l'histoire : 700 millions de personnes aujourd'hui, le double d'il y a 10 ans. Nous devons le traiter non seulement comme un enjeu économique et social, mais surtout comme un enjeu politique et culturel, au service de notre influence.
Pour toutes ces raisons, le protocole d'accord que nous signons aujourd'hui entre nos deux ministères est fondateur. Ses objectifs sont clairs : renforcer, tout d'abord, l'attractivité culturelle des territoires. Le tourisme culturel, international et de proximité, est un enjeu fondamental de l'aménagement de nos territoires, de la valorisation de leur patrimoine, et du maintien comme du développement de leur économie locale.
Pour ce faire, nous devons diversifier l'offre culturelle permanente comme événementielle, mais aussi améliorer sa diffusion, son accessibilité et sa lisibilité, en nous appuyant notamment sur les grandes perspectives que nous ouvrent les nouvelles technologies de l'information et de la communication. C'est un véritable enjeu d'avenir, une stimulation pour trouver des dispositifs innovants, des propositions originales.
Afin d'accroître la qualité de l'accueil et des services proposés au public, nous devons renforcer et coordonner les dispositifs d'observation et d'analyse, qui nous permettent de mieux comprendre, et donc de mieux anticiper, les attentes des clientèles françaises comme étrangères. C'est là le dernier axe, essentiel, de ce protocole, pour lequel les compétences et l'expertise d'ODIT France se nourriront des informations mises à disposition par le ministère de la Culture et de la Communication, telles que les données relatives à la connaissance des publics culturels et à la fréquentation des sites et des manifestations.
Il ne s'agit pas simplement de renforcer les liens entre tourisme et culture, mais de repenser les relations entre culture et territoire, pour enrichir et renouveler les partenariats, de plus en plus nombreux et nécessaires, entre les acteurs de la culture et du tourisme.
Je le disais, la France possède des atouts extraordinaires dans la compétitivité internationale. Notre patrimoine, notre architecture, nos musées, nos créations, et même notre art de vivre, notre gastronomie, sont des facteurs clés de notre attractivité. Je pense qu'une politique de labellisation doit être relancée et mieux communiquée à l'international, en particulier en direction des nouveaux touristes, notamment ceux des pays émergents. Car, dans un monde global, la question de la visibilité est essentielle.
A l'heure où nous construisons l'identité européenne, j'ai souhaité que cette visibilité soit aussi favorisée à cette échelle, avec la création d'un Label européen du patrimoine, qui mettra en lumière les itinéraires, les monuments, lieux de mémoire comme de création, qui ont forgé, au fil des siècles, notre histoire et notre conscience européennes.
Oui, la culture est un très beau pari pour le futur, pour la vitalité de nos territoires, pour l'attractivité et le rayonnement de notre pays à l'étranger, et pour la compétition internationale. Ce protocole en dresse un programme ambitieux.
Je vous remercie. Source http://www.culture.gouv.fr, le 6 octobre 2006